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Importance de la Biotechnologie en Espagne 2009
Importance de la Biotechnologie en Espagne 2009
Importance de la Biotechnologie en Espagne 2009
Coordination et rédaction :
Fernando Garcés (Genoma España)Olga Ruiz (Genoma España) Miguel Vega (Genoma España)Mercedes Escribano (Genoma España)Cristina González (Genoma España)Juan Pedro Rodríguez (Genoma España)Diego Velasco (Genoma España)Karen RodríguezJosé Antonio Fernández Formoso (ISCIII) Cintia Refojo (Genoma España)
Collaborateurs :
Armando Albert (IEDCYT-CSIC)Luis Plaza (IEDCYT-CSIC) Esther García Carpintero (IEDCYT-CSIC) ETUDE SUR LA BIOTECHNOLOGIEDANS LE SYSTEME PUBLIC ESPAGNOL DE R&D.INDICATEURS DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE
Antonio Pulido (CEPREDE)Julián Pérez (CEPREDE)Milagros Dones (CEPREDE)PERSPECTIVES ECONOMIQUESDE LA BIOTECHNOLOGIE EN ESPAGNE
Mercedes Escribano (Genoma España) Ana Cuevas (Université de Salamanque)Esther Palacios (Université de Salamanque)Modesto Escobar (Université de Salamanque)Iria Jáuregui (Université de Salamanque)CULTURE BIOTECHNOLOGIQUE EN ESPAGNE
Antares ConsultingIMPORTANCE CLINIQUEDE LA BIOTECHNOLOGIE EN ESPAGNE
Gustavo García (Genoma España) José Martí Pellón (WEB CAPITAL RIESGO)CAPITAL-RISQUE ET BIOTECHNOLOGIE
© Fondation pour le Développementde la Recherche en Génomique et Protéomique (Genoma España)
Edition : Cintia Refojo (Genoma España)Référence : GEN-ES09004Date : Novembre 2009Dépôt légal : M-47092-2009Conception et réalisation : Creaciones Hazanas, S.L.
Document original:
Relevancia de la Biotecnología en España 2009
Traduction:Anne-Laure Fize Guy Molénat (Ambassade de France en Espagne.Service pour la Science et la Technologie)
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009
Prologue
La société espagnole est en demande d’undéveloppement économique à la fois durable etgénérateur d’emplois qualifiés. Le Ministère de laScience et de l’Innovation, à travers son SecrétariatGénéral d’Innovation, fait sienne cette exigence et s’estfixé à cet égard, un objectif : l’amélioration de lacompétitivité du modèle productif espagnol. Le succèsde cette mission dépend de notre capacité à relevertrois défis fondamentaux : la dynamisation des secteursindustriels traditionnels : la consolidation de nos atoutsen matière de R&D : et l’aide à la création d’entreprisessur des créneaux nouveaux.
L’histoire nous montre assez clairement que la technologie est un élément essentiel àl’amélioration de la compétitivité des entreprises, a fortiori si elle est de naturetransversale : dans ce cas, non seulement elle génère un nouveau secteur d’activité,mais elle améliore également les procédés et les méthodes d’autres secteurs industriels,traditionnels ou innovants. La biotechnologie est un bon exemple : elle est bien sûr à labase d’un nouveau secteur entrepreneurial fort de plus de 5 000 entreprisesbiotechnologiques de par le monde, mais elle attire également l’investissement versd’autres secteurs industriels comme l’énergétique, l’agro-alimentaire ou le sanitaire.
La lecture de ce dossier révèle la vigueur de ce nouveau secteur technologique espagnol,qui tout au long des neuf années étudiées, a connu une croissance importante en termesd’investissements tant publics que privés. Et c’est la tâche du Ministère de la Science etde l’Innovation que de favoriser la poursuite de cette croissance comme de celled’ailleurs, d’autres secteurs innovants. Les pouvoirs publics vont donc agir pourdynamiser la modernisation, l’adaptation et la création d’un environnement financierpropice à l’innovation des entreprises, tout comme le développement de marchésinnovants —économie verte, santé ou biotechnologie—, l’internationalisation des activitésinnovantes, la diffusion de l’innovation à l’ensemble du tissu productif espagnol, laformation du personnel et l’attraction de talents vers celui-ci.
Tout au long de la décennie écoulée, Genoma España a su poursuivre son effort derecherche des indicateurs pertinents permettant de décrire l’évolution et les tendancesde la biotechnologie en Espagne.
Ne finissons pas sans signaler la contribution importante de ce travail de synthèse à lacompréhension de la dimension qu’est en train de prendre en Espagne ce nouveausecteur technologique qu’est la biotechnologie, et réaffirmons l’engagement de laFondation Genoma España à soutenir cet élan, source à n’en pas douter, de richesse etbien-être pour la société espagnole.
Juan Tomás HernaniSecrétaire Général d’Innovation
Ministère de la Science et de l’Innovation
Sommaire
• RESUME
1. IMPORTANCE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE
Production scientifique 14
Facteur d’impact 17
Secteurs d’activité et coopération scientifique 20
Personnel scientifique dans les centres publics 21
Demandes et concessions de brevets nationaux et internationaux 21
Contrats de R&D Université/Entreprise 26
Création de spin-off biotechnologiques 28
2. SUBVENTIONS ET PRETS PUBLICS
Subventions publiques pour la R&D et l’innovation 29
Subventions publiques pour la R&D et l’innovation par C.A. 33
Subventions publiques destinées à la R&D et l’innovation par secteur d’application 38
Prêts publics destinés aux projets de R&D, innovation et infrastructures scientifiques 42
Aide publique globale pour la R&D et l’innovation en biotechnologie 43
3. IMPORTANCE ENTREPRENEURIALE ET FINANCIERE
Evolution des entreprises espagnoles ayant des activités en biotechnologie 44
Evolution du chiffre d’affaires, de l’emploi et des dépenses en personnel des entreprises espagnoles de biotechnologie (EB) 46
Investissement des entreprises de biotechnologie en Espagne 53
Capital-risque de la biotechnologie espagnole 54
4. COMPARAISON INTERNATIONALE ET IMPACT ECONOMIQUE
Positionnement de la biotechnologie : analyse comparative 59
Evolution de la biotechnologie en Espagne 62
Evolution de la biotechnologie : analyse comparative 63
Impact macroéconomique de la biotechnologie en Espagne 67
Importance des EB + Institutions publiques 69
Importance économique de la biotechnologie en Espagne(Institutions publiques, EB et EIB) 70
58
44
29
13
9
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009
5. PERCEPTION SOCIALE ET IMPORTANCE CLINIQUE
Rapport d’enquêtes sur la perception publique de la biotechnologie en Espagne 2008 73
Indicateurs d’opinion 74
Indicateurs de perception 77
Comparaison de l’“Enquête biotechnologie Genoma España 2008” avec d’autres enquêtes d’opinion 79
Aspects cliniques de la biotechnologie en Espagne : maladies et patients traités 81
6. CONCLUSIONS 91
73
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 9
Résumé
En octobre 2007, la Fondation Genoma España rendit public le rapport Importancede la Biotechnologie en Espagne 2007 qui, comme celui présenté en 2005,comprenait un ensemble complet d’indicateurs décrivant l’importance de labiotechnologie en Espagne. Sur la base des informations disponibles sur la période2000-2006, ce document proposait une analyse de la situation et des perspectivesd’avenir de la biotechnologie en Espagne, mettant en évidence le rôle importantque pourrait avoir ce nouveau secteur technologique dans l’économie espagnole etle bien-être de ses concitoyens.
Aujourd’hui, après avoir rassemblé et analysé les données de la période 2000-2008, nous pouvons affirmer que l’importance de ce secteur technologique etses perspectives d’évolution se confirment et que les principales recommandationsfaites en 2007 sont toujours d’actualité.
Pour la réalisation de cette analyse, la définition que donne l’OCDE de labiotechnologie est celle qui a été prise comme référence : “L’application de lascience et de la technologie à des organismes vivants, ainsi qu’à des parties, desproduits et des modèles de ceux-ci dans le but de modifier des matières vivantesou inertes pour obtenir des connaissances, des biens et des services”. Dans cettedéfinition, sont inclues des disciplines comme la génomique et la protéomique, quipermettent des approches scientifiques et technologiques à grande échelle et àhaut rendement.
Pour comprendre et analyser correctement l’impact de la biotechnologie enEspagne, ce rapport a été organisé en cinq thématiques qui vont de la générationde connaissances dans le domaine scientifique à la perception sociale, sans oublierl’importance économique et entrepreneuriale de ce nouveau secteur. Ces cinqthématiques sont :
• Importance scientifique et technologique.
• Subvention et prêts publics.
• Importance entrepreneuriale et financière.
• Comparaison internationale et impact macroéconomique.
• Perception sociale et importance clinique.
Pour chacun de ces cinq chapitres, une analyse détaillée est effectuée, basée surdes données objectives de l’état de la biotechnologie en Espagne, et desconclusions sont tirées sur l’incidence et l’importance de la biotechnologie sur lasociété et l’économie espagnoles. En guise de résumé, les informations les plusimportantes de cette analyse sont reprises ci-dessous :
• L’importance scientifique de la biotechnologie espagnole est très grande.En 2007 et 2008, l’Espagne a produit respectivement 3,1% et 3,2% del’ensemble des articles scientifiques mondiaux en biosciences, et 8,5%de la production européenne, se situant ainsi en 5ème position duclassement de l’UE-15.
10 Genoma España
• Sur la période analysée, l’Espagne a augmenté sa production scientifique de47%, avec un taux de croissance annuelle moyen de 6%, alors que la croissancedans l’UE-15 et dans le monde se situait aux alentours de 8% avec un tauxannuel moyen de 1%.
• L’Espagne se positionne à la 6ème place de l’UE-15 en termes de nombre depublications dans les revues de facteur d’impact maximum. Sa contribution (5%)est inférieure à celle de sa production scientifique globale en biosciences (>8%).En effet, 8 des 10 pays qui produisent moins d’articles en valeur absolue quel’Espagne, atteignent un pourcentage d’articles à facteur d’impact maximumsupérieur à celui de l’Espagne.
• Le nombre de personnes qui se consacraient en 2008 à la R&D en biotechnologie,publique comme privée, est estimé à 21 210, soit quasiment le double du chiffrede 2005.
• Les chercheurs du secteur public continuent à représenter 75% du totaldes chercheurs.
• L’importance technologique de la biotechnologie en Espagne, estiméegrâce au nombre de brevets nationaux et internationaux, est toujourstrès faible, même si le nombre de demandes internationales de brevetsespagnols dans ces domaines a triplé sur la période 2000-2006. L’Espagne occupeles 9ème et 11ème positions de l’UE-15 en termes respectivement de demandeset de concessions de brevets européens.
• Au cours de ces dernières années (2007 et 2008), le nombre de brevetsde biotechnologie demandés auprès de l’OEPM, Bureau Espagnol desBrevets et Marques, a doublé.
• Actuellement, le nombre de brevets biotechnologiques déposés auprès de l’OEPMpar chercheur du secteur public, se situe aux alentours de 0,02, soit le double de2005, mais ce chiffre est encore insuffisant pour permettre à l’Espagne d’être à lahauteur des pays qui l’entourent.
• Au niveau international, l’Espagne n’évolue pas, maintenant sa onzième positionau sein de l’UE-15 en termes de brevets européens concédés en biotechnologie.
• Par ailleurs, le montant des contrats liant centres publics et entreprises pour desprojets de R&D en biotechnologie a augmenté notablement, atteignant en 2008une valeur estimée à 61 M€.
• La subvention publique pour les projets de R&D, innovation etinfrastructures a continué à augmenter de manière constante au coursde la période étudiée 2000-2008, à un taux annuel moyen de 22%,atteignant une valeur de 589 M€ en 2007 et de 507 M€ en 2008. L’importantecroissance de 2007 (>50%) compense la nette diminution observée en 2008,maintenant ainsi sur 2007-2008, l’investissement public au même taux decroissance que celui relevé dans la précédente étude.
• Sur la période 2007-2008, les principaux domaines d’investissement public enbiotechnologie sont les recherches en santé humaine (71%) et les innovations en agroalimentaire (40%).
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 11
• La création en 2008 du MICINN (Ministère de la Science et de l’Innovation) a fait de ce ministère la première source publique de financement des projets deR&D et infrastructures en biotechnologie. De plus, les Communautés Autonomes(C.A., les régions espagnoles) s’impliquent chaque jour davantage dans lefinancement de l’innovation —rôle reconnu par notre Constitution—, réussissant ainsien 2008 à financer plus de projets d’innovation en biotechnologie quel’Administration Centrale.
• En ce qui concerne les Communautés Autonomes, ce sont l’Andalousie, le PaysBasque et la Galice qui apportent à la biotechnologie le plus de fonds encomparaison de ceux reçus du gouvernement central, alors que Madrid, laCatalogne, l’Andalousie, le Pays Basque et la Communauté de Valence, sont lescommunautés qui reçoivent le plus de fonds du MICINN et de ses différentsprogrammes. Les Communautés Autonomes de Madrid et de la Catalognereçoivent à elles-deux, 50% des fonds publics pour les projets et infrastructuresen biotechnologie, la Catalogne dépassant en 2008 et pour la première fois surla période étudiée, Madrid.
• Tout au long de la période 2000-2008, l’importance entrepreneuriale de labiotechnologie en Espagne a crû à des rythmes très soutenus : le nombred’entreprises de biotechnologie (EB) a augmenté de 239%, le chiffred’affaires a été multiplié par un facteur 3,5 avec une croissance moyenneannualisée de 14%, et le nombre d’emplois a augmenté de 930%, soit untaux annuel moyen de 48%.
• De plus, et après recoupement, la croissance annuelle de la dépense privée enbiotechnologie s’avère être de 25%, soit un taux légèrement supérieur à celui de la dépense publique pour les projets de R&D en biotechnologie.
• Outre Madrid et la Catalogne, il faut également noter l’augmentation à partir de2004, du chiffre d’affaires des entreprises situées en Galice, et à partir de 2005,de celles de Castille et León et d’Andalousie, grâce principalement à l’entrée enfonctionnement d’usines de production de bioéthanol (biocarburants).
• De manière générale, l’importance financière de la biotechnologie enEspagne reste trop faible. Sur la période étudiée 2000-2008, le capital-risque investi en moyenne en biotechnologie en Espagne représente1% du capital-risque investi, tous secteurs confondus.
• Néanmoins, entre 2005 et 2008, la somme investie en capital-risque s’élève àquelques 122 M€, soit cinq fois plus que la somme de la période 2000-2004.
• En ce qui concerne le capital-risque, le capital d’amorçage perd du poidsen faveur du financement de second tour ou capital-développement. Une fois passé le boom du début des années 2000 qui a vu la création denouvelles spin-off/start-up, les phases d’investissement observées en Espagne àla fin de cette décennie ressemblent à celles observées en moyenne en Europe,où le capital pour le développement et l’expansion prédomine sur celui del’amorçage.
• L’opération-type est de 1 M€ d’investissement pour une entreprise de moins de20 employés et en phase de développement. Dans l’UE-15, la moyenne 2008 paropération était de 6,75 M€ quand elle dépassait les 15 M€ aux Etats-Unis.
12 Genoma España
• En comparaison internationale et une fois normalisé l’ensemble des pays selon lePIB et la population, l’Espagne continue sa phase d’expansion avec unecroissance annuelle de 3,5% supérieure à celle des Etats-Unis, même si lataille de notre secteur continue d’être relativement petite et, toutesproportions gardées, dépasse à peine les 34% du secteur nord-américain.
• Au vu de la croissance de l’ensemble des indicateurs utilisés, labiotechnologie espagnole augmente de presque 15% par an, soit plus detrois fois plus que l’Allemagne (le second pays qui a le plus crû), et plusde 5 fois plus que les Etats-Unis. Au regard des chiffres, et bien qu’il ne faillepas perdre de vue que les données sont normalisées par pays, nous pouvonsobserver que des différents pays comparés, l’Espagne est celui qui a connu lameilleure croissance de ses résultat en biotechnologie sur ces sept dernièresannées.
• L’impact macroéconomique de la biotechnologie espagnole mesuré parl’économie directe, indirecte et induite, a été de 8 189 M€ pour l’année2007, soit quasiment 0,8% du PIB total, et a assuré plus de 63 000emplois directs ou indirects.
• L’évolution de l’importance macroéconomique et sa croissancesignificative, est typique d’une nouvelle technologie en expansion. Lesprévisions tablent sur 1,2% du PIB et 107 000 emplois en 2010 et sur1,6% du PIB et 160 000 emplois en 2012.
• Du point de vue social, l’analyse de la perception que l’opinion publique a de labiotechnologie, révèle une appréciation très positive de celle-ci (>80% descitoyens espagnols). Ceux-ci considèrent que cette image est celle transmisepar les médias. Ils ont confiance en ses avancées et partagent l’idée que ledéveloppement biotechnologique peut engendrer un développementéconomique qui permettra à l’avenir, l’amélioration du bien-être social. De fait,90% des interrogés sont d’accord ou totalement d’accord avec le financementpublic de la biotechnologie.
• De cette manière, ils perçoivent la biotechnologie comme socialement utile etmoralement acceptable, même s’ils ne sont pas naïfs et reconnaissent que sonutilisation peut impliquer certains risques.
• On estime actuellement à 400 000, le nombre de patients traités enhôpitaux ou dispensaires du Système National de Santé (SNS) à l’aide demédicaments ou de vaccins biotechnologiques. Selon les spécialistesinterrogés, ces traitements, bien qu’a priori coûteux, augmentent la qualité etl’espérance de vie des patients traités, et pourraient également permettre deséconomies au SNS en réussissant à déplacer le patient de l’hôpital vers ledispensaire.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 13
1. Importance scientifique et technologique
La biotechnologie est l’une des cinq actions stratégiques du VIème Plan National dela Recherche Scientifique, du Développement et de l’Innovation Technologique2008-2011. Avec ce plan, le Gouvernement souhaite renforcer la contributionespagnole au développement d’une économie basée sur les ressources biologiqueset le savoir, une économie qui améliore la compétitivité de nos entreprises dans lessecteurs de la santé, de l’agroalimentaire, de l’industrie, et qui protège et améliorel’environnement.
Selon l’OCDE, la biotechnologie est “l’application de la science et de la technologieà des organismes vivants, ainsi que des parties, des produits ou des modèles deceux-ci, dans le but de modifier les matières vivantes ou inertes pour ledéveloppement de connaissances, de biens et de services”. Ainsi, cette définitionnous donne une idée du caractère transversal et multidisciplinaire de cette sciencequi allie connaissances en agriculture, biologie, biochimie, génétique, ingénierie,médecine, etc., tout en intégrant de nombreuses autres disciplines connexescomme l’ingénierie, les matériaux et les TIC.
De la collecte de graines-semences du Néolithique à la centaine de protéinesrecombinantes sur laquelle peut compter aujourd’hui le secteur pharmaceutique, labiotechnologie a parcouru un long chemin au cours duquel elle a progressivementpris plus d’importance dans nos vies. Et ce n’est pas fini : la biotechnologie estcomme nous allons le voir, une des disciplines les plus prolifiques en termes deproduction scientifique et technologique.
Pour mesurer l’importance scientifique et technologique de la biotechnologieespagnole et pouvoir la comparer au niveau international, Genoma España arassemblé et analysé une importante batterie d’indicateurs dont les plusimportants sont les suivants :
• Production scientifique (nombre d’articles en biotechnologie et biologie moléculaire).
• Impact de la production scientifique (indice de qualité mesurant le nombre de citations des articles).
• Personnel scientifique et technologique s’y consacrant.
• Demandes et concessions de brevets nationaux et internationaux.
• Contrats université/entreprise de R&D et innovation.
• Nombre d’entreprises innovantes à composante biotechnologique (spin-off/start-up) créées.
Dans la partie purement scientifique, le centre spécialisé en documentationscientifique (IEDCYT) du CSIC (NDT : l’homologue espagnol du CNRS), a été chargépar Genoma España de la réalisation d’une série temporelle depuis l’année 2000,sur la capacité espagnole de production scientifique et son importance dans lecontexte international dans les domaines de la biotechnologie et microbiologie
14 Genoma España
appliquée et de la Biochimie et biologie moléculaire1. Bien qu’habituellementanalysés séparément2, ces deux domaines ont été ici étudiés ensemble. LaBiotechnologie et microbiologie appliquée ainsi que la Biochimie et biologiemoléculaire étant les deux domaines de connaissances sur lesquels s’appuie ledéveloppement biotechnologique, cette analyse doit permettre d’avoir une visionglobale de l’évolution de l’importance scientifique de la biotechnologie.
Production scientifique
L’importance scientifique se mesure principalement à partir du nombre d’articlespubliés dans les revues internationales prestigieuses ainsi que par le facteurd’impact de celles-ci. En ce qui concerne le premier indicateur, l’Espagne aproduit en 2007 et 2008, respectivement 3,1% et 3,2% de l’ensemblemondial des articles scientifiques en biosciences et 8,5% de la productionscientifique européenne, occupant ainsi la 5ème place des pays de l’UE-15
CONTRIBUTION EUROPEENNE A LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE MONDIALE EN BIOSCIENCES (2000)
Luxembourg
Grèce
Portugal
Irlande
Autriche
Finlande
Danemark
Belgique
Suède
Espagne
Pays-Bas
Italie
France
Allemagne
Royaume-Uni
CONTRIBUTION EUROPENNE A LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE MONDIALE EN BIOSCIENCES (2008)
Luxembourg
Grèce
Irlande
Portugal
Finlande
Autriche
Belgique
Danemark
Suède
Pays-Bas
Espagne
Italie
France
Royaume-Uni
Allemagne9,1%
7,5%
6,1%
3,2%
2,4%
2,4%
1,8%
1,2%
1,0%
0,8%
0,8%
0,4%
0,4%
0,3%
0,0%
8,2%
7,0%
5,1%
3,6%
3,2%
2,3%
2,1%
1,4%
1,0%
1,0%
0,9%
0,8%
0,8%
0,5%
0,0%
1 La sélection de revues et l’analyse du facteur d’impact (FI) ont été réalisées à partir duJournal Citation Report (JCR) éditions 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006 ; larécupération des registres bibliographiques a été effectuée à partir des articles repris dans labase de données ISI Web of Knowledge, Science Citation Index Expanded, en analysant 92revues de biotechnologie et microbiologie appliquée, et 92 autres revues de biochimie etbiologie moléculaire.
2 Voir: “Relevancia de la Biotecnología en España, 2007”, et “La Biotecnología Española:Impacto económico, evolución y perspectivas, 2005”.
Ainsi, dans les sciences des développements biotechnologiques, le positionnementespagnol est élevé et cette capacité compétitive a augmenté au cours de lapériode 2000-2008. De fait, l’Espagne a augmenté de 47% sa production
Relevancia de la Biotecnología en España 2009 15
Le soutien que reçoit la recherche espagnole depuis ces dernières années à traversle Plan National de R&D et d’innovation, a donc eu pour résultat l’augmentation dela production scientifique.
En effet, au début des années 2000, des pays comme la Hollande ou la Suède,plus petits en termes de population et de PIB, étaient au même niveau deproduction scientifique que l’Espagne. Cette situation change à partir de 2005 etpermet à l’Espagne de se rapprocher de pays comme l’Italie.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Croissance2000-2008
(%)
Tauxmoyenannuel
Monde 50 145 53 085 49 217 55 720 54 516 56 143 53 551 53 370 53 741 7,2 ≈ 1
UE-15 18 769 19 432 18 582 20 653 19 857 20 709 19 567 20 220 20 404 8,7 ≈ 1
Espagne 1 185 1 300 1 276 1 425 1 508 1 429 1 541 1 667 1 744 47,2 ≈ 6
EVOLUTION DU NOMBRE D’ARTICLES SCIENTFIQUES EN BIOSCIENCES
CONTRIBUTION A LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE MONDIALEEN BIOSCIENCES DES SEPT PRINCIPAUX PAYS DE L’UE-15
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
8%
9%
10%
200820072006200520042003200220012000
Suède
Hollande
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
Espagne
scientifique, soit un taux de croissance annuel moyen de 6%, alors que lescroissances de l’UE-15 et du monde se situaient aux alentours de 8%, soitun taux de croissance annuel moyen de 1%. Notre croissance est ainsi 6 foissupérieure à celles de l’UE-15 et du monde.
Pour ce qui est du poids relatif de la production scientifique en biosciences dans les5 pays principaux de l’UE-15, poids mesuré à partir du pourcentage d’articles deces disciplines par rapport au total d’articles en R&D, on assiste à une lentediminution au cours de la période analysée, avec une perte d’un demi-pourcent surles huit années étudiées. Selon ce graphique, l’effort relatif de l’Espagne enbiosciences est du même ordre de grandeur que celui de pays commel’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni.
NOMBRE DE PUBLICATIONS ESPAGNOLES EN BIOSCIENCES
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
200820072006200520042003200220012000
POURCENTAGE DE LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE EN BIOSCIENCESPAR RAPPORT AU TOTAL NATIONAL
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
Allemagne
Espagne
Royaume-Uni
France
Italie
200820072006200520042003200220012000
16 Genoma España
Si nous prenons en compte l’effort financier que chaque pays consacre à la R&D età l’innovation à travers le pourcentage du produit intérieur brut (PIB), nousconstatons que pour les pays produisant plus de 1 000 articles, il existe une relationdirecte entre ce pourcentage et la production scientifique en biosciences.
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Suède
Italie
5 0004 0002 000 3 0001 000
% P
IB e
n R
&D
Hollande
Espagne
FranceRoyaume-Uni
Allemagne
Facteur d’impact
En ce qui concerne le facteur d’impact (FI) des revues scientifiques dans lesquellessont publiés les articles espagnols dans les domaines scientifiques sur lesquels se basele développement biotechnologique, facteur qui représente un indicateur de qualité deladite production scientifique, la distribution de la production scientifique de chaquepays de l’UE-15 est analysée selon la catégorie de FI (impact maximal, impact élevé,impact moyen, impact faible). L’Espagne se trouve à la 6ème position de l’UE-15en termes de publications dans des revues d’impact maximal. Sa contributionabsolue au nombre de publications d’impact maximum dans l’UE-15 (5,1%)est inférieure à celle de sa production scientifique en biosciences (8,5%).
D’autre part, moins de la moitié de la production scientifique nationale enbiosciences sort dans des publications d’impact maximal ou élevé, alors que pourl’UE-15 la production en biosciences y est présente dans 60% des cas.
POURCENTAGE D’ARTICLES DE BIOSCIENCES PUBLIES EN REVUESD’IMPACT ELEVE PAR RAPPORT A LA UE-15 (2000-2007)
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
LuxembourgGrèce
PortugalIrlande
FinlandeAutriche
DanemarkBelgique
SuèdeEspagneHollande
ItalieFrance
AllemagneRoyaume-Uni 25,4
22,414,8
7,27,2
5,14,6
3,22,8
2,42,0
1,40,80,6
0,0
Relevancia de la Biotecnología en España 2009 17
18 Genoma España
Si nous comparons la production d’articles d’impact maximal avec le total dechaque pays de l’UE-15, nous observons que tous les pays, à l’exception de laGrèce et du Portugal, obtiennent de meilleurs résultats en production scientifiqued’impact maximal. En effet, 8 des 10 pays qui produisent en valeur absoluemoins d’articles que l’Espagne obtiennent un pourcentage d’articlesd’impact maximum supérieur à celui de l’Espagne.
DISTRIBUTION DES PUBLICATIONS EN BIOSCIENCES SELON LE FACTEUR D’IMPACT (2000-2007)
Impact faible
Impact moyen
Impact élevé
Impact maximal
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Monde
UE-15
Espagne 17 34 29 21
23 37 23 17
25 40 20 16
POURCENTAGE DE LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE EN BIOSCIENCESAYANT UN FACTEUR D’IMPACT MAXIMAL (CATEGORIE I) PAR RAPPORT A LA PRODUCTION DE CHAQUE PAYS (2000-2007)
27,8526,18
24,2624,14
23,7022,95
22,3522,28
21,2719,78
19,2118,42
16,6114,59
13,14
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
PortugalGrèce
EspagneItalie
SuèdeDanemark
FinlandeBelgique
FranceLuxembourg
IrlandeAutriche
AllemagneHollande
Royaume-Uni
Certaines réalités comme l’atomisation des groupes de recherche, la faiblecollaboration multidisciplinaire des projets, l’accès difficile à certaines technologiesou la participation limitée à des projets internationaux de grande envergure, sontautant de raisons possibles du plus faible facteur d’impact de la productionscientifique espagnole. Malgré cette situation quelque peu déficitaire en articles defacteur d’impact maximal, on note comme en atteste le graphique suivant, une
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 19
augmentation ces dernières années des articles scientifiques espagnols ayant unFI>7,5 en biochimie et un FI>3 en biotechnologie.
EVOLUTION DU NOMBRE D’ARTICLES ESPAGNOLSEN BIOSCIENCES AYANT UN FACTEUR D’IMPACT ELEVE
0
50
100
150
200
250
300
20072006200520042003200220012000
217
190
201
214
246263
215
260
Si nous analysons la distribution de la production scientifique en fonction ducaractère fondamental, appliqué ou technologique de la recherche, nous voyons queles recherches scientifiques sur lesquelles s’appuie le développementbiotechnologique sont dans tous les pays essentiellement de caractèrefondamental, avec une composante appliquée plus élevée en Espagne quela moyenne mondiale. Cette réalité contribue d’une certaine manière à diminuerl’impact de la production scientifique espagnole, puisque la recherche appliquéepossède considérablement moins d’impact scientifique que la recherchefondamentale.
CARACTERE FONDAMENTAL/APPLIQUE DE LA R&D EN BIOSCIENCES (2000-2007)
Niveau technologique
Niveau appliqué
Niveau fondamental
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Espagne
Monde 81,60 14,59 3,81
71,75 22,32 5,93
20 Genoma España
En ce qui concerne la distribution des secteurs d’activité dans lesquels estmenée à bien la production scientifique, 25% environ peuvent être attribués àla recherche de caractère transversal, suivie des secteurs de la santéhumaine, des produits industriels et de l’agroalimentaire. Comparée auprécédent rapport3, l’augmentation la plus significative a eu lieu en santé végétaledont la production est passée de 4 à 10%.
Les publications scientifiques espagnoles dans les revues de biotechnologie ontpermis aussi de calculer le nombre et le pourcentage de travaux réalisés sanscoopération, en coopération espagnole, ou en coopération internationale. Cesdonnées montrent qu’il y a plus de coopération avec des groupes étrangers(41%) qu’avec des groupes nationaux (26%). Et presque un tiers de laproduction scientifique espagnole est réalisée sans collaboration. Lacollaboration entre groupes est importante et est souvent source de qualité et demeilleur impact. De plus, en prenant en compte le nombre moyen d’auteurs destravaux réalisés par un seul centre, il peut en être déduit une taille moyenne desgroupes de recherche : quatre chercheurs. En ce sens, les programmes du PlanNational pour le soutien à la coopération en R&D, le travail en réseau,l’internationalisation des projets et d’autres initiatives qui favorisent lamultidisciplinarité des groupes de recherche, contribuent à améliorer la qualité de laproduction scientifique en biosciences.
PRODUCTION SCIENTIFIQUE EN BIOTECHNOLOGIE PAR SECTEURD’ACTIVITÉ, ESPAGNE 2000-2007
Horizontal25%
Santé humaine19%
Santé animale7%
Environnement9%
Santé végétale10%
Agriculture et alimentation14%
Produits industriels16%
3 Relevancia de la Biotecnología en España, 2007.
COOPERATION SCIENTIFIQUE DANS LES ARTICLES DE BIOSCIENCES
Coopération espagnole26%
Sans coopération33%
Coopération internationale41%
Secteurs d’activité et coopération scientifique
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 21
Personnel scientifique dans les centres publics
Selon l’INE (Institut National de Statistique), le personnel de R&D enbiotechnologie travaillant dans les universités, hôpitaux et centres publics,s’élevait à 13 7834 personnes en 2007. En ce qui concerne le nombre d’emploisen R&D dans les entreprises, celui-ci est selon l’INE, de 4 062 personnes ETP(Equivalents Temps Plein). Comparé à 2005, le nombre d’emplois en R&D, tant dansle secteur public que privé, a augmenté de plus de 50%. Avec cette augmentation,le nombre total de salariés qui se consacrent à la R&D en biotechnologie enEspagne se situe aux alentours de 18 000 personnes.
Les chercheurs publics continuent à représenter 75% du total, ce qui indiquel’importance qu’ont les centres publics de recherche comme moteur de la productionscientifique à la base des applications de biotechnologie.
Pour ce qui est de la distribution des dépenses des centres publics de recherche, lepersonnel représente approximativement 60% de celles-ci, ce qui est révélateur del’effort réalisé par les pouvoirs publics pour augmenter le nombre de chercheurs. Ceteffort, sans aucun doute, est en train d’être récompensé et les chiffres vontprobablement continuer à s’améliorer dans les prochaines années.
4 Personnel consacré à la recherche en centres publics en équivalent temps plein (ETP) selonl’INE.
PERSONNEL SCIENTIFIQUE EN BIOTECHNOLOGIE (ETP)
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
200720062005
ETP public
ETP entreprises
Demandes et concessions de brevets nationaux et internationaux
Les demandes et concessions de brevets constituent l’un des indicateurs les plussûrs pour mesurer le transfert de connaissances scientifiques vers les produits etles applications. A grand trait, on peut dire que l’indicateur de demandesespagnoles de brevets biotechnologiques est bas, même s’il y a eu une forteaugmentation des demandes nationales et internationales.
22 Genoma España
Au cours de ces deux dernières années (2007 et 2008), le nombre dedemandes de brevets déposées devant l’Office Espagnole de Brevets etMarques (OEPM) a doublé grâce, entre autres facteurs, à la prise de conscience del’importance de l’innovation de la part des institutions publiques, au programmed’appui et de financement de Genoma España démarré en 2005, et à la maturationde certaines entreprises biotechnologiques. La moyenne des demandes de brevetsannuelles pour la période de référence 2000-2008 est de 125, avec 81 demandes en2000 et 200 demandes en 2008. Actuellement, le ratio du nombre de brevetsbiotechnologiques demandé à l’OEPM par chercheur public se situe auxalentours de 0,02, soit le double du chiffre de 2005 : mais ce chiffre restemalgré tout insuffisant pour permettre à l’Espagne d’être à la hauteur despays de notre entourage.
EVOLUTION DU NOMBRE DE DEMANDES DE BREVETS EN BIOTECHNOLOGIEDEPOSEES DEVANT L’OEPM
0
50
100
150
200
250
200820072006200520042003200220012000
Institutions publiques
Entités privées
Mixtes
81
11096
105114
94
119
202 200
NOMBRE DE DEMANDES DE BREVETS EN BIOTECHNOLOGIEBENEFICIANT DU PROGRAMME DE TRANSFERT DE GENOMA ESPAÑA
0
15
30
45
60
75
90
200820072006200520042003200220012000
Institutions publiques
21
44
70
88
Au niveau international, les indicateurs disponibles de l’importance et de laqualité des demandes de brevets s’appuient sur le nombre de demandesconcédées par l’Office Européen de Brevets (EPO). Au cours de la période étudiée, l’Espagne ne connaît pas d’augmentation, maintenant sa onzièmeposition en termes de brevets européens concédés par rapport aux autrespays de l’UE-15. En revanche, l’analyse de l’évolution au cours de la période
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 23
2000-2008 révèle que l’Espagne, en triplant son pourcentage et en augmentantnettement ses valeurs absolues, fait partie des pays qui progressent. Ainsi, cesdonnées nous permettent de prédire pour les prochaines années une améliorationsubstantielle de cet indicateur international.
11,98
7,51
4,64
3,24
1,97
1,90
1,74
1,05
0,61
0,53
0,18
0,14
0,00
0,00
0,00
14,32
6,05
5,95
2,75
1,29
1,62
2,63
2,10
0,50
0,99
0,52
0,24
0,06
0,08
0,08
0% 5% 10% 15%
Grèce
Luxembourg
Portugal
Irlande
Espagne
Autriche
Finlande
Belgique
Danemark
Suède
Italie
Hollande
France
Royaume-Uni
Allemagne
0% 5% 10% 15%
Grèce
Luxembourg
Portugal
Irlande
Espagne
Autriche
Finlande
Belgique
Danemark
Suède
Italie
Hollande
France
Royaume-Uni
Allemagne
POURCENTAGE DE BREVETS BIOTECHNOLOGIQUESCONCEDES PAR L’EPO POUR L’ANNEE 2000PAR NATIONALITE DU TITULAIRE
POURCENTAGE DE BREVETS BIOTECHNOLOGIQUESCONCEDES PAR L’EPO POUR L’ANNEE 2007PAR NATIONALITE DU TITULAIRE
POURCENTAGE DE BREVETS BIOTECHNOLOGIQUESCONCEDES PAR L’USPTO POUR L’ANNEE 2000 PAR NATIONALITE DU TITULAIRE
POURCENTAGE DE BREVETS BIOTECHNOLOGIQUESCONCEDES PAR L’USPTO POUR L’ANNEE 2007PAR NATIONALITE DU TITULAIRE
13,24
12,64
9,95
6,55
4,50
2,72
1,88
1,70
1,21
0,93
0,62
0,10
0,07
0,02
0,00
10,35
6,33
4,64
2,13
2,63
1,94
2,29
0,94
0,59
0,62
0,39
0,39
0,05
0,02
0,00
0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14%
Portugal
Grèce
Luxembourg
Irlande
Espagne
Finlande
Autriche
Italie
Belgique
Suède
Danemark
Hollande
France
Royaume-Uni
Allemagne
0% 2% 4% 6% 8% 10% 12%
Portugal
Grèce
Luxembourg
Irlande
Espagne
Finlande
Autriche
Italie
Belgique
Suède
Danemark
Hollande
France
Royaume-Uni
Allemagne
En ce qui concerne le nombre de brevets concédés par l’Office Nord-Américain(USPTO), on a assisté à une diminution considérable tant en valeur absolue(nombre) qu’en représentativité (pourcentage du total). Cette diminution estgénérale à l’ensemble des pays de l’UE-15, mettant fin à l’explosion de demandesde brevets observée au début de la décennie.
24 Genoma España
Dans le cas de l’USPTO et pour ce qui est du ratio entre nationalité du titulaire etnationalité de l’inventeur, il y a trois pays en Europe pour lesquels plus de lamoitié des scientifiques qui déposent des brevets en biosciencestravaillent à l’étranger, laissant ainsi le titulariat de leurs inventions à descentres ou des entreprises étrangers. Ces pays sont l’Espagne, la Finlandeet le Portugal. Les autres pays sont également exportateurs de scientifiques maismoins de la moitié de leurs scientifiques-inventeurs déposent des brevets depuisdes entreprises étrangères. Le Luxembourg, l’Italie et l’Irlande sont a contrario desimportateurs de scientifiques déposant des brevets en biosciences.
POURCENTAGE NATIONALITE DES INVENTEURS / NATIONALITE DU TITULAIRE DANS LES BREVETS EN BIOSCIENCES (UE-15)
116,7
108,6
100,0
100,0
85,6
84,6
83,5
76,9
76,3
69,6
57,2
46,5
39,0
27,6
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% 140%
Portugal
Finlande
Espagne
Royaume-Uni
France
Allemagne
Belgique
Danemark
Hollande
Suède
Autriche
Grèce
Irlande
Italie
NATIONALITE DES TITULAIRES DE BREVETS DONT LES INVENTEURS SONT ESPAGNOLS
Espagne47%
Autres7%
Belgique2%
Suisse3%
France3%
Allemagne6%
Royaume-Uni4%
Etats-Unis28%
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 25
Ainsi, lorsque l’inventeur est espagnol, 46,5% des brevets ont des titulaireségalement espagnols, 28,5% des titulaires des Etats-Unis, et 6% des titulairesallemands. Plus de la moitié de la masse salariale espagnole à même de déposerdes brevets sur des inventions biotechnologiques, se trouve donc hors d’Espagneet travaille pour des entités et institutions étrangères. Des mesures favorisant leretour de nos ressources humaines, que ce soit en entreprises ou en centrespublics, permettraient de stimuler l’innovation biotechnologique nationale.
La biotechnologie est un secteur économico-industriel en pleins expansion etdéveloppement et la commercialisation de ses produits dépend généralement del’existence d’une protection industrielle forte (brevets), ce qui expliquel’augmentation considérable des demandes et des concessions de brevetsbiotechnologiques, surtout dans les Etats membres de l’Union Européenne danslesquels le nombre de concessions a triplé durant la période étudiée. Lesconcessions de brevets espagnols en biotechnologie ont connu une augmentationtant au niveau national qu’international. Cependant, il est nécessaire de maintenirles efforts afin de pouvoir suivre le rythme de croissance imposé par des payscomme le Danemark, la Belgique ou l’Autriche.
Le faible nombre de brevets demandés et concédés au niveau international parrapport à nos voisins européens pourrait avoir de multiples causes. Les centrespublics disposant de fonds suffisants pour réaliser la demande internationale (PCT)et l’entrée en phases nationales de demandes de brevets, restent peu nombreux.Cela réduit à la fois le nombre de brevets et les possibilités de licence, puisquetrès souvent la recherche et la négociation avec ceux qui accordent les licences,s’étendent sur plus de 12 mois (période maximale pour l’extension PCT). D’unautre côté, l’Espagne ne dispose toujours pas d’un nombre suffisamment grandd’entreprises de ce nouveau secteur qui consacrent leurs efforts au développementde produits (= brevets), les entreprises espagnoles préférant souvent se centrersur la prestation de service ou la distribution et la commercialisation. De plus, lamajorité des entreprises se consacrant au développement n’ont ni la taille ni lesressources suffisantes pour maintenir un grand portefeuille de brevets. Il estimportant de renforcer les fonds complémentaires à ceux existants en matière deproduction de connaissances scientifiques, afin de favoriser le développement et laprotection industrielle des technologies et produits, à la fois dans les centrespublics et dans les entreprises biotechnologiques.
En ce qui concerne la licence de brevet dans le domaine de labiotechnologie, les données montrent une nette tendance à la croissance.Ces dernières années le nombre de demandes de brevets espagnols aveclicences en provenance de centres publics a augmenté de 17% sur lapériode étudiée, alors que le retour financier correspondant continued’être en dessous des 3 M d’euros annuels. La RedOTRI des Universitésespagnoles (NDT : Les OTRI sont les bureaux de transferts technologiques desuniversités et des centres de recherche : ils sont organisés en réseau, la RedOTRI)et les OPI (Organismos Públicos de Investigación – Organismes Publics deRecherche) ont fourni ces données.
26 Genoma España
Contrats de R&D Université/Entreprise
Grâce aux données fournies par la RedOtri et les OPI concernant à la fois lescontrats entre entreprises et universités ou centres publics et le nombred’entreprises spin-off issues du secteur public, nous disposons d’un autreindicateur important du transfert de technologie. Comme nous l’avons déjà dit, lacollaboration entre chercheurs et entreprises est un facteur fondamental pour ledéveloppement technologique et, comme le montre le graphique suivant, il existeces dernières années, une tendance à la hausse du nombre de ces collaborations.
EVOLUTION DES CONTRATS OPI-ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIE
Millio
ns
d’e
uro
s
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
200820072006200520042003200220012000
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
24
3540
45
5149
50
6158
895
1 115
1 2911 445 1 537
1 612
1 210
1 7241 732
BREVETS EN BIOSCIENCES AVEC LICENCES D’ENTREPRISESDANS LES CENTRES PUBLICS ESPAGNOLS
59 5651
65 66
7685
78 74
0
20
40
60
80
100
120
2008(est.)
2007(est.)
2006200520042003200220012000
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 27
En analysant la distribution par Communautés Autonomes du montant total descontrats, nous observons que les Communautés qui arrivent en tête sont laCatalogne, la Communauté de Madrid, Castille-et-León, la Communauté de Valenceet l’Andalousie. Néanmoins, si nous prenons en compte le nombre de contratsréalisés, le leader en termes de montant moyen par projet est la Navarre qui aréalisé en 2002 un important investissement dans le CIMA, un centre dépendant del’Université de Navarre.
DISTRIBUTION PAR C.A. DU MONTANTDES CONTRATS UNIVERSITE/OPI-ENTREPRISEDE LA BIOTECHNOLOGIE ESPAGNOLE (2000-2008)
Principauté des Asturies : 1,68%
Catalogne : 23,51%
Castille-et-León : 12,53%
Castille-La Manche : 0,17%
Aragon : 1,84%
C. de Valence : 8,31%
Galice : 4,40%
C. de Madrid : 19,69%
Région de Murcie : 1,70%
Navarre : 6,23%
Pays Basque : 0,93%
Iles Canaries : 5,53%
Cantabrie : 0,38%
Estrémadure : 3,82%
Andalousie : 8,93%
La Rioja : 0,09%
Iles Baléares : 0,27%
Le nombre de contrats Université-Entreprise dans le domaine de labiotechnologie a augmenté de manière importante sur la période 2000-2008. Eneffet, celui-ci a augmenté de 100% par rapport à l’année 2000 et leurmontant a été multiplié par plus de 2,5. La valeur moyenne par contrat semaintient aux alentours de 30 000 euros. Cette tendance à la hausse met enévidence l’effort réalisé ces dernières années, tant par les chercheurs que parles entreprises, pour formaliser des collaborations conjointes dans le domainede la R&D.
28 Genoma España
Création de spin-off biotechnologiques
Les entreprises spin-off issues des institutions publiques favorisent le transfert desconnaissances vers le monde de l’entreprise, stimulant l’innovation au sein dusecteur biotechnologique productif. Elles sont par ailleurs sources d’emplois.
Depuis le début de cette étude en 2000, on observe une tendance à la croissancedu nombre d’entreprises innovantes à composante biotechnologique (spin-off)créées à partir d’institutions publiques. Les données figurant dans le dernierrapport (chiffres allant jusqu’en 2006) montrent que chaque année se créaiententre 10 et 12 nouvelles spin-off à partir d’universités publiques espagnoles. Cesdernières années, la tendance à la croissance continue, voire même augmente,avec 13 à 15 nouvelles entreprises par an sur la période 2006-2008.
Grâce à ces indicateurs, nous observons que la relation université-entreprise dansla biotechnologie espagnole se porte bien et que cette collaboration s’affirmeannée après année.
EVOLUTION DU NOMBRE DE SPIN-OFF EN BIOTECHNOLOGIECREEES A PARTIR D’UNIVERSITES ESPAGNOLES
0 2 4
14
26
36
48
61
0
20
40
60
80
2008(est.)
2007(est.)
2006200520042003200220012000
76
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 29
2. Subventions et prêts publics
Les subventions et les prêts publics consacrés à la recherche, le développementet l’innovation en biotechnologie sont très importants puisqu’ils soutiennent ledéveloppement et l’investissement privé. Grâce à ces aides, se crée une base deconnaissances sur lesquelles s’appuie le développement de ce nouveau secteurtechnologique, secteur stratégique pour les industries pharmaceutique, chimique,énergétique et agroalimentaire.
Il existe une forte concurrence, à la fois au niveau international et régional, pourdisposer de centres d’excellence scientifique et de talents permettant de catalyserl’implantation et le développement de la biotechnologie. Il est bien connu que lesecteur public possède un important rôle dynamiseur dans la biotechnologie etque sa participation est une condition nécessaire au développement de celle-cidans un pays, une région ou une ville. L’engagement des gouvernementsnationaux et régionaux à stimuler la biotechnologie, mesuré en termesd’investissement public (subventions, prêts et autres formules), est un excellentindicateur pour prévoir l’évolution possible de la biotechnologie.
Subventions publiques pour la R&D et l’innovation
Les subventions et les prêts publics destinés à la biotechnologie en Espagnepoursuivent la croissance observée ces dernières années. Comme en 2006, lessubventions de projets de R&D, d’innovation et d’infrastructures, a augmenté en2007 et 2008.
Concrètement, un chiffre record de 589 M€ a été atteint en 2007, ce qui supposeune augmentation de 395% par rapport à l’année 2000 et une croissancemoyenne annuelle de 58% par rapport à 2006. Cette augmentation dessubventions publiques est principalement due au soutien du MICINN à la recherchefondamentale (avec une augmentation importante des fonds pour les projets), ainsi qu’à l’initiative Ingenio 2010 dont le programme Consolider a attribué plus de 54 M€ à des projets de biotechnologie. En ce qui concerne l’investissement en innovation, ses niveaux sont similaires à ceux de 2006, alors que la subvention destinée aux infrastructures a diminué.
La subvention destinée à la biotechnologie en 2008 maintient la tendance àla hausse observée depuis l’année 2000, bien qu’elle ait été légèrementinférieure à celle accordée en 2007 qui, rappelons-le, présente un record definancement public de projets de R&D et innovation. Concrètement, ce sont plus de507 M€ qui ont été destinés en 2008 au financement de projets de R&D, innovationet infrastructures en biotechnologie, soit une augmentation de plus de 326% parrapport à l’année 2000 et une augmentation de 36% par rapport à 2006, même s’ils’est produit une légère baisse par rapport à 2007. En revanche, le taux decroissance annualisé depuis l’année 2000 est le même que celui de lapériode 2000-2006, soit 22%.
30 Genoma España
En 2008, on assiste à une légère diminution du financement de projets de R&D,principalement à cause de la baisse de la subvention apportée par le Plan Nationalde projets de recherche fondamentale non orientée, de l’attribution d’un plus petitnombre de projets Consolider et de la diminution de la contribution desCommunautés Autonomes. Cependant, et bien que le gros de la subvention aitdéjà été concédé, il existe quelques appels d’offres qui ne sont pas encore clos, cequi pourrait entraîner de légères augmentations.
En ce qui concerne l’innovation, on note une augmentation de 23% de lasubvention de 2008 par rapport à 2007, augmentation due à la hausse des apportsdes Communautés Autonomes et du MICINN. La subvention pour lesinfrastructures continue à diminuer, tout comme en 2007.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Evolution
2008(%)
Taux moyend’évolution
annuelle (%)
R&D 75,9 83,2 109,9 157,3 171,6 205,5 252,4 494,90 405,9 434 26,80
Innovation 4,7 7,7 9,6 12,6 19,3 11,4 57,2 58,25 71,7 1 414 69,50
Infrastructures 38,4 39,8 41,3 60,1 57,6 59,5 62,3 35,98 29,6 –23 –0,41
Mil
lio
ns
d’e
uro
s
Subvention publique en R&D
Subvention publique pour l’innovation
Subvention publique pour les infrastructures
0
100
200
300
400
500
600
700
200820072006200520042003200220012000
119 131
230 249279
374
161
507
589
5 Jusqu’en 2006, les subventions de l’Administration Centrale en biotechnologie provenaient dedifférents ministères et de la fondation Genoma España elle-même, mais depuis la créationdu Ministère de la Science et de l’Innovation (MICINN), les subventions sont devenuescentralisées, de telle façon que les apports des années antérieures à 2006 ont étéadditionnés pour permettre la comparaison.
EVOLUTION DE LA SUBVENTION PUBLIQUE DESTINEE A LA R&D, A L’INNOVATION ET AUX INFRASTRUCTURES EN BIOTECHNOLOGIE (MILLIONS D’EUROS)
En ce qui concerne les sources publiques de financement de R&D et innovationpour les infrastructures en biotechnologie, la contribution de l’AdministrationCentrale à travers le Ministère de la Science et de l’Innovation5 sort clairement du
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 31
lot, suivie de celle des C.A. et de celle de l’Union Européenne. Comme nous avonseu l’occasion de le signaler, les contributions de l’Administration Centrale et desC.A. au financement de la R&D ont légèrement diminué par rapport à 2007 maiselles maintiennent le profil ascendant initié en 2003 ; en revanche, la contributionde l’Union Européenne a augmenté de 18% par rapport à 2007.
5 Jusqu’en 2006, les subventions de l’Administration Centrale en biotechnologie provenaient dedifférents ministères et de la fondation Genoma España elle-même, mais depuis la créationdu Ministère de la Science et de l’Innovation (MICINN), les subventions sont devenuescentralisées, de telle façon que les apports des années antérieures à 2006 ont étéadditionnés pour permettre la comparaison.
Mil
lio
ns
d’e
uro
s
27 19 30
16
2925
13
4258
87
24
115142
79 95
173 185 198265
121
362
422
0
100
200
300
400
500
200820072006200520042003200220012000
Ministère de la Science et de l’Innovation
C.A.
Union Européenne
22 20 202717
SUBVENTIONS PUBLIQUES DESTINEES A LA R&D, A L’INNOVATION ET AUX INFRASTRUCTURES EN BIOTECHNOLOGIE, PAR SOURCE DE FINANCEMENT5
Dans le précédent rapport qui portait sur la période 2000-2006, se notait déjàl’importante participation des Communautés Autonomes dans la stimulation de larecherche scientifique et du développement technologique des régions. Dans cettenouvelle étude, bien que l’on observe une légère augmentation en 2007 dessubventions des C.A. destinées à la R&D, l’innovation et lesinfrastructures, on peut dire que la contribution des régions au total dessubventions se maintient aux niveaux de 2006. Comme on peut l’observersur le graphique suivant, se détachent clairement les apports de l’AdministrationCentrale à travers le Ministère de la Science et de l’Innovation, qui a contribué en2008 à plus de 70% à la subvention totale, suivi par les C.A. (22%) et l’UnionEuropéenne (6%).
32 Genoma España
En ce qui concerne la distribution des aides par finalité, le pourcentage destiné à l’acquisition d’infrastructures diminue de nouveau par rapport à 2006,baissant d’un facteur 3, atteignant 6%, alors que le pourcentage destiné à la R&D augmente notablement.
DISTRIBUTION DES SUBVENTIONS PUBLIQUES DESTINEES A LA R&D, A L’INNOVATION ET AUX INFRASTRUCTURES EN BIOTECHNOLOGIE,PAR SOURCE DE FINANCEMENT6
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
200820072006200520042003200220012000
Aides de l’UE
Aides des C.A.
Aides de l’Etat
66 72 75 74 72 7175 7172
11
13 12 17 21 2315 232423
14 13 9 7 510 64
6 Compte tenu d’améliorations dans le traitement des statistiques, il existe de petites variationspar rapport au graphique du rapport de l’Importance de la Biotechnologie en Espagne 2007.
DISTRIBUTION DES SUBVENTIONS PUBLIQUES DESTINEES A LA R&D, A L’INNOVATION ET AUX INFRASTRUCTURES EN BIOTECHNOLOGIE, PAR FINALITÉ DE FINANCEMENT
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
200820072006200520042003200220012000
Aides à l’innovation
Aides aux infrastructures
Aides à la R&D64 64 68 69
746868
8084
4 65
84 15
6
141032 30 26 23 22 17
26
66
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 33
En ce qui concerne la somme moyenne par projet de R&D en biotechnologie,on observe une légère stagnation après l’augmentation de 2006. En effet, la somme moyenne en 2008 a été supérieure de 7 000 euros à celle de 2006. On peut donc dire que les données positives atteintes en 2006 se maintiennent.
Eu
ros
77 83768 403
107 670
65 744
114 240116 424
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
200820072006200520042003200220012000
65 862
37 858
51 813
SOMME MOYENNE PAR PROJET DE R&D EN BIOTECHNOLOGIE7
7 Dans les données fournies par certaines C.A., le nombre de projets correspondant à l’apport de la subvention n’est pas indiqué, ce qui explique que n’apparaissent que ceux dont le nombre était disponible.
Subventions publiques pour la R&D et l’innovation par C.A.
La distribution par C.A. des subventions publiques destinées à la R&D, l’innovationet les infrastructures, est très proche de celle de 2006. En comparaison avec lesdeux dernières années, il est important de noter le gain qu’a connu la Catalogneen 2008 par rapport à 2007, passant de 19% à 25%, au détriment d’autresCommunautés Autonomes, comme l’Andalousie et Castille-et-León qui ont diminuélégèrement. Dans tous les cas, les principales Communautés Autonomesréceptrices de fonds pour la R&D et l’innovation en biotechnologie continuentd’être Madrid, la Catalogne, l’Andalousie, le Pays Basque, et la Communauté deValence.
34 Genoma España
DISTRIBUTION PAR C.A. DES SUBVENTIONS PUBLIQUES(NATIONALES ET REGIONALES) EN R&D ET INNOVATION POUR DES PROJETS ET INFRASTRUCTURES DE BIOTECHNOLOGIE8
C. de Madrid : 26%
Estrémadure : 1% Navarre : 1%
Cantabrie : 1%
Iles Canaries : 1%
Iles Baléares : 1%
La Rioja : 2%
Castille-La Manche : 2%
C. de Valence : 6%
Galice : 3%
Région de Murcie : 2%
Castille-et-León : 6%
Pays Basque : 9%
Andalousie : 17%
Principauté des Asturies : 2%
Aragon : 2%
Catalogne : 19%
2007
2008
Catalogne : 24,9%
Principauté des Asturies : 1,2%
Estrémadure : 0,9%
Iles Canaries : 0,8%
Iles Baléares : 0,6%
La Rioja : 0,4%
Castille-La Manche : 1,3%
Navarre : 1,6%
Galice : 3,9%
Castille-et-León : 3,5%
Région de Murcie : 2,1%
C. de Valence : 7,7%
Pays Basque : 9,4%
Andalousie : 15,9%
Cantabrie : 1,5%
Aragon : 1,5%
C. de Madrid : 22,8%
8 Ne sont pas comprises les aides de l’Union Européenne car il n’était pas possible jusqu’alorsde régionaliser les aides et donc de réaliser la comparaison. Les projets CIBER ne sont pasnon plus inclus car leur structure en réseau ne permet pas la comparaison par région.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 35
Somme en 2000
(M€)
Somme en 2000
(M€)
Taux annuel decroissance
(%)
% de lasomme totale
en 2008
Andalousie 15,84 72,20 44 16,44
Aragon 1,99 6,83 30 1,55
P. des Asturies 2,05 5,42 21 1,23
Iles Baléares 0,46 2,71 61 0,62
Iles Canaries 1,18 3,96 30 0,90
Cantabrie 0,36 7,04 232 1,60
Castille-La Manche 1,58 6,03 35 1,37
Castille-et-León 9,46 13,86 6 3,16
Catalogne 13,38 105,67 86 24,06
Estrémadure 0,86 4,44 52 1,01
Galice 6,10 17,08 23 3,89
La Rioja 0,41 2,01 48 0,46
C. de Madrid 22,32 96,31 41 21,93
Région de Murcie 3,23 9,88 26 2,25
Navarre 1,45 7,03 48 1,60
Pays Basque 2,10 43,72 248 9,96
C. de Valence 9,51 34,99 33 7,97
EVOLUTION PAR C.A. DES SUBVENTIONS PUBLIQUES DESTINEES AUX PROJETS DE R&D ET D’INNOVATION EN BIOTECHNOLOGIE
36 Genoma España
EVOLUTION PAR C.A. DES SUBVENTIONS PUBLIQUES DESTINEES AUX PROJETS DE R&D ET D’INNOVATION EN BIOTECHNOLOGIE
Millio
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d’e
uro
s
0
20
40
60
80
100
120
140
160
Communauté de Madrid
Catalogne
Andalousie
Pays Basque
Communauté de Valence
Galice
Castille-et-León
Aragon
200820072006200520042003200220012000
Mil
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s
0
2
4
6
8
10
12
Région de Murcie
Cantabrie
Navarre
Castille-La Manche
Principauté des Asturies
Estrémadure
Iles Canaries
Iles Baléares
La Rioja
200820072006200520042003200220012000
Comme pour les années précédentes, plus de 70% de l’aide publique destinée àla R&D, l’innovation et les infrastructures en biotechnologie, se concentredans quatre Communautés Autonomes : Madrid, la Catalogne, l’Andalousie etle Pays Basque. En suivant cette tendance, la Catalogne et Madrid concentrent48% des subventions. Comme mentionné tout au long de ce chapitre, la baisse desubvention qui a eu lieu en 2008 s’est faite sentir dans l’ensemble des CommunautésAutonomes à l’exception de la Catalogne, la Communauté de Valence, la Navarre et laCantabrie, où l’on a pu noter une augmentation.
En ce qui concerne le rôle des C.A., celles-ci ont toutes apporté des fondscomplémentaires à ceux reçus par l’Administration Centrale pour des projets
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 37
de R&D et innovation en biotechnologie, avec comme les années précédentes, le Pays Basque, l’Andalousie et la Galice parmi les C.A. qui se démarquent, ainsi que de nouvelles communautés qui font leur apparition comme La Rioja ou Castille-La Manche
SUBVENTIONS PERÇUES ET APPORTEES PAR LES C.A. A DES PROJETS DE R&D ET D’INNOVATION EN BIOTECHNOLOGIE (2000-2008)9
Somme perçuepour la R&D
et l’innovation en biotechnologie
(€)
CA
Somme apportéepour la R&D
et l’innovation en biotechnologie
(€)
Somme apportéepar rapport
à celle reçue(%)
Pays Basque 64 937 469 142 917 498 220
La Rioja 4 691 668 7 527 005 160
Castille-La Manche 21 178 548 17 636 133 83
Galice 62 824 057 40 145 600 64
Andalousie 225 985 787 115 528 194 51
Région de Murcie 39 021 023 18 975 369 49
Estrémadure 16 341 970 5 907 325 36
P. des Asturies 30 879 156 9 887 058 32
Cantabrie 17 514 690 5 565 120 32
Iles Canaries 22 832 973 6 232 800 27
Navarre 32 051 484 6 734 411 21
Aragon 34 444 440 5 570 586 16
Castille-et-León 105 020 153 16 332 185 16
C. de Madrid 491 825 482 75 572 290 15
C. de Valence 162 796 410 19 815 127 12
Iles Baléares 12 315 079 1 164 243 9
Catalogne 447 176 710 29 836 298 7
9 Les aides de l’UE et du CDTI (NDT : le CDTI est l’équivalent espagnol d’Oséo en France) ne sont pas prises en compte car elles ne peuvent pas être régionalisées.
38 Genoma España
Subventions publiques destinées à la R&D et l’innovation par secteur d’application
En matière de répartition sectorielle de ces aides, à peine quelques changementssont à noter depuis la dernière analyse. Le secteur d’application qui a reçu leplus de fonds pour la R&D sur la période 2004-2006 a été la santéhumaine, situation qui se répète sur la période 2007-2008. Signalons que lasubvention distribuée par l’Institut de Santé Carlos III contribue clairement àorienter la R&D vers la recherche sanitaire (NDT : L’Institut de Santé Carlos IIIest, dans une certaine mesure, l’équivalent de l’INSERM).
EVOLUTION PAR SECTEUR D’APPLICATION DE LA DISTRIBUTION DES SUBVENTIONS DESTINEES A LA R&D EN BIOTECHNOLOGIE
Somme destinée à la R&D
(M€)
Secteur d’application
2004-2006 2007-2008
%
Somme destinée à la R&D
(M€)
%
Santé humaine 424,8 75 488,02 71,6
Agriculture, élevage et pêche 63,3 11 81,69 12,0
Autres 4,5 0,8 38,48 5,6
Développements technologiques 30,1 5 24,68 3,6
Alimentation 8,6 1,5 19,78 2,9
Bioprocessus 16,3 3 12,01 1,8
Santé animale 16,3 3 11,84 1,7
Environnement et forêts 3,2 1 5,33 0,8
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 39
Cependant, en ce qui concerne l’innovation, la distribution est notablementdifférente. Sur la période 2007-2008, la santé humaine est passée au second plan au profit de l’alimentation qui s’est positionnée en premier,captant 40% de la subvention pour l’innovation, grâce notamment à l’initiativeCENIT qui a financé différents projets dans ce domaine, pour une sommesupérieure à 20 M€.
2004-2006
2007-2008
DISTRIBUTION SECTORIELLE DES SUBVENTIONS POUR LES PROJETS DE R&D
Autres0,8%
Développements technologiques5%
Bioprocessus3%
Développements technologiques1%
Agriculture, élevage, pêche11%
Santé animale75%
Alimentation1,5%
Santé animale3%
R&D agriculture, élevage et pêche11%
Santé humaine71%
Autres6%
Santé animale2%
Alimentation3%
Développements technologiques4%
Bioprocessus2%
Environnement et forêts1%
40 Genoma España
EVOLUTION PAR SECTEUR D’APPLICATION DE LA DISTRIBUTION DES SUBVENTIONS POUR L’INNOVATION EN BIOTECHNOLOGIE
Somme destinée à
l’innovation (M€)
Secteur d’application
2004-2006 2007-2008
%
Somme destinée à
l’innovation(M€)
%
Alimentation 1,60 3 26,60 40
Santé humaine 24,90 45 20,00 30,1
Développements technologiques 16,10 29 15,26 22,9
Bioprocessus 4,90 9 2,40 3,7
Agriculture, élevage et pêche 5,67 10 1,52 2,3
Santé animale 1,80 3 0,28 0,4
Environnement et forêts 0,13 0,2 0,26 0,4
Autres 0,42 1 0,17 0,3
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 41
2004-2006
2007-2008
DISTRIBUTION SECTORIELLE DES SUBVENTIONS PAR PROJET D’INNOVATION
Autres1%
Développements technologiques29%
Bioprocessus9%
Environnement et forêts0,2%
Agriculture, élevage et pêche10% Santé humaine
45%
Alimentation3%
Santé animale3%
Santé humaine30,12%
Développements technologiques22,89%
Santé animale0,43%
Autres0,26%
Environnement et forêts0,40%
Agriculture, élevage et pêche2,28%
Alimentation39,97%
Bioprocessus3,65%
42 Genoma España
Prêts publics destinés aux projets de R&D, innovation et infrastructures scientifiques
Comme les années précédentes, et compte tenu de leur rôle croissant dans lefinancement de la R&D et l’innovation par le Ministère de la Science et del’Innovation (MICINN), les prêts publics accordés à la R&D et l’innovation enbiotechnologie ont été analysés par modalité. En 2007, un nouveau record definancement a été atteint, avec une somme accordée en prêtsremboursables et acomptes atteignant 33 millions d’euros pour lesinfrastructures et 83 millions d’euros pour l’innovation, principalement à travers leprogramme PROFIT. En 2008, une légère baisse est à noter par rapport à 2007,mais la tendance à l’augmentation se maintient par rapport à 2006. Cette baisseest principalement due à la disparition du programme PROFIT qui a été remplacépar d’autres programmes, sans réussir toutefois à atteindre le financement de2007. Cependant, la quantité destinée aux infrastructures a augmenté par rapportà 2007, année au cours de laquelle le financement a quasiment diminué de moitiépar rapport à 2006.
Mil
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Prêts publics pour les infrastructures
Prêts publics pour l’innovation
0
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40
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20082007200620052004
14
49
116
9588
EVOLUTION DES PRÊTS PUBLICS DESTINES AUX PROJETS DE R&D,INNOVATION ET INFRASTRUCTURES SCIENTIFIQUES
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 43
Aide publique globale à la R&D et l’innovation en biotechnologie
Pour clore ce chapitre, un point important est à signaler : la contribution financièreglobale des institutions et entités publiques sous forme d’aides et de prêts à labiotechnologie espagnole, est significativement supérieure à celle qui apparaît autravers des aides aux projets de R&D et innovation et aux infrastructures. En effet,en plus de ces financements directs, les pouvoirs publics financent aussi lepersonnel de recherche ne travaillant pas directement sur un projet debiotechnologie (CDD, CDI, postes de fonctionnaires) ou bien encore les dépensesde fonctionnement des centres. Cette contribution financière totale peut se calculeren utilisant les statistiques de l’INE, en l’occurrence le module Biotechnologie2005, ainsi que les rapports financiers des centres publics de recherche. Au regardde ces données, l’aide (subventions et prêts) de R&D et d’innovation pourles projets et infrastructures en biotechnologie représenteapproximativement 45% des dépenses publiques totales, les 55% restantétant répartis entre la maintenance et le fonctionnement des centres (9%), lepersonnel non inscrit aux projets (5%) et les scientifiques fonctionnaires (41%).Ainsi, les estimations d’investissement et de dépense publique totale enbiotechnologie ont dépassé 1 300 M€ en 2008, maintenant ainsi la tendance àla hausse initiée en 2003.
Mil
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365
1 2311 376
289
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1 400
200820072006200520042003200220012000
581
720
1.017
462
312
AIDE PUBLIQUE TOTALE POUR LA R&D ET L’INNOVATION EN BIOTECHNOLOGIE
En conclusion, il est important de signaler que l’effort public de stimulation de larecherche scientifique et du développement technologique en biotechnologie initiéil y a quelques années, continue avec un record de financement en 2007. On peutconstater également l’importance que l’innovation est en train de prendre dans cesecteur, importance qui devrait favoriser les transferts de connaissances dans lesprochaines années.
44 Genoma España
3. Importance entrepreneuriale et financière
L’ensemble des entreprises ayant des activités en biotechnologie est hétérogène,incluant des entreprises technologiques, des entreprises consacrées audéveloppement pharmaceutique, des entreprises industrielles traditionnelles, desentreprises énergétiques, voire même des entreprises de services et commerciales.L’hétérogénéité de cet ensemble d’entreprises a fait l’objet de diverses tentativesde classification, et dans les années 90 a émergé au sein de l’OCDE la nécessité deles ordonner en fonction de leur implication dans la biotechnologie. C’est ainsiqu’on distingue désormais deux grands groupes d’entreprises :
• Les entreprises de biotechnologie (EB) proprement dites : elles ont desactivités de R&D et innovation ou réalisent des investissements productifs, etdestinent la majeure partie de leur activité à la biotechnologie.
• Les entreprises industrielles, de services et de commercialisation (EIB)avec des intérêts, développements et produits en biotechnologie.
Evolution des entreprises espagnoles ayant des activités en biotechnologie
Selon les chiffres de la Fondation10, le total des entreprises biotechnologiquesatteint le chiffre de 669 en 2008, dont 275 sont des entreprises de biotechnologie.Les 394 autres sont soit des entreprises industrielles dans lesquelles labiotechnologie apporte une certaine valeur au procédé productif, soit desentreprises à caractère commercial et/ou de prestation de services associés à labiotechnologie. Dans le même ordre d’idée, les dernières statistiques publiées parl’INE (2007) ont identifié un total de 561 entreprises présentant une certaineactivité de R&D en biotechnologie, chiffre qui concorde parfaitement avec ceux dece rapport si à la somme du nombre d’EB et d’EIB, l’on soustrait le nombred’entreprises de services et de consultation qui ne font pas de R&D.
Sur la période 2000-2008, l’évolution du nombre total d’entreprises, à la fois biotechnologiques, industrielles, de services ou decommercialisation, a été très positive puisque le nombre est passé de 393 à 669 (+70%). Sans aucun doute, le type d’entreprise qui croît leplus est celui des EB, qui connait une augmentation de 239% sur lapériode 2000-2008, passant de 81 à 275 entreprises.
10 La fondation a obtenu les données sur l’importance entrepreneuriale grâce à l’InstitutNational de Statistique (INE) et le Registre du Commerce, à travers le téléchargement et letraitement des états comptables des entreprises biotechnologiques, et également grâce àdes entretiens personnels avec des responsables d’entreprises, toujours en étroitecollaboration avec l’INE.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 45
La distribution par C.A. des deux types d’entreprises qui forment ce nouveau secteurtechnologique met en évidence le fait que dans quasiment toutes les régions, il y a uneproportion de deux entreprises industrielles biotechnologiques (EIB) pour une entreprisebiotechnologique (EB). Il existe cependant des exceptions comme la Catalogne où lesentreprises industrielles sont majoritaires avec une proportion de 3 pour 1 et l’Andalousieoù l’on rencontre la situation inverse à la plupart des C.A.. En effet, l’Andalousie sepositionne comme la seconde Communauté espagnole en termes de nombre d’EB grâceau fait qu’elle a su surmonter sa situation de faible nombre d’entreprises industrielles encréant un cluster important d’entreprises technologiques. Dans tous les cas, le gros desentreprises, qu’elles soient technologiques, industrielles ou commerciales, sesitue principalement dans cinq Communautés Autonomes : Madrid, la Catalogne,l’Andalousie, la Communauté de Valence et le Pays Basque.
EVOLUTION DES EB ET DES EIB
Total
EIB
EB
0
100
200
300
400
500
600
700
800
200820072006200520042003200220012000
393424
463 492522
556 585635
669
312 324 337 343 358 363 369 385 394
81 100 126 149 164 193 216250
275
DISTRIBUTION PAR C.A. DES ENTREPRISES EB ET EIB (2008)
10260
2656
12147
3128
2420
1716
1912
137
56
116
86
15
24
02
50
70
20Cantabrie
Estrémadure
La Rioja
Castille-La Manche
Iles Canaries
Iles Baléares
P. des Asturies
Région de Murcie
Navarre
Aragon
Castille-et-León
Galice
Pays Basque
C. de Valence
Catalogne
Andalousie
C. de Madrid
EB
EIB
46 Genoma España
La distribution par secteur d’application des deux groupes d’entreprises (EB et EIB)met en évidence une certaine différence entre les secteurs d’application desentreprises proprement biotechnologiques et ceux des entreprisesindustrielles/commerciales de ce secteur économique florissant en Espagne. Parmiles entreprises biotechnologiques, les deux tiers ont une claire orientationsanitaire, que ce soit parce qu’elles se consacrent au développement de nouvellestechnologies et applications ou d’agents thérapeutiques, ou qu’elles se consacrentau diagnostic clinique. Parmi les entreprises industrielles, de services oucommerciales (EIB), le poids de l’orientation sanitaire est plus faible depresque 50%, en faveur de l’orientation agroalimentaire. Chacun des deuxtypes d’entreprises consacre approximativement un peu moins de 30% de sonactivité principale à la prestation de services à des tiers, que ces services soienttechnologiques, de distribution ou de commercialisation, part qui devraitaugmenter avec la maturation du secteur biotechnologique.
DISTRIBUTION DES EB PAR SECTEUR D’APPLICATION
Développementset services
technologiques29%
Diagnosticset vaccins
19%Biopharmaceutique18%
Agrobiotechnologie et biofacteurs 16%
Bioprocessus industriels et biochimiques 10%
Alimentation et bioprocessus alimentaires8%
DISTRIBUTION DES EIB PAR SECTEUR D’APPLICATION
Développementset services
technologiques20%
Biopharmaceutique18%
Alimentationet bioprocessus
alimentaires18%
Commerce et distribution14%
Agrobiotechnologie et biofacteurs13%
Diagnostics et vaccins10%
Bioprocessus industriels et biochimiques7%
Evolution du chiffre d’affaires, de l’emploi et des dépenses en personnel des entreprises espagnolesde biotechnologie (EB)
Parce qu’il s’agit d’un secteur technologique en phase de maturation, lesentreprises de biotechnologie (EB) en Espagne sont de taille modeste et sontencore en faible nombre. L’analyse de données sur le chiffre d’affaires,l’emploi et les dépenses en personnel révèle d’importantes hausses sur lapériode 2000-2008, avec des taux annuels moyens de croissance de32,5% pour le chiffre d’affaires, 41,0% pour les dépenses en personnel, et47,8% pour le nombre d’emplois. Cette analyse révèle également que lamoyenne d’emplois par entreprise est de 15 personnes et que celle duchiffre d’affaires s’élève à 2,57 M€. Ces chiffres sont très proches de ceux del’étude précédente (période 2000-2006) ; c’est pourquoi, bien qu’il y ait eu uneaugmentation importante du chiffre d’affaires et du nombre d’emplois en termesabsolus, nous pouvons encore affirmer que nous sommes face à un groupesectoriel d’entreprises clairement en phase de croissance.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 47
Le chiffre d’affaires des entreprises de biotechnologie espagnoles estestimé à environ 706 M d’euros en 2008 ce qui en termes de richessenationale, représente 0,06% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit le doublede la contribution au PIB de l’année 2000. Sur la période d’étude 2000-2008, le chiffre d’affaires des entreprises biotechnologiques aaugmenté de 260%. Le chiffre d’affaires des EB en 2007 a subi une correction àcause de l’acquisition de Serono par Merck qui a fait passer le chiffre d’affaires deSerono-EB à Merck-EIB, et donc a fait sortir des calculs le chiffre d’affaires de Serono.
Dans ce contexte, il est important de signaler que quelques unes des entreprises dusecteur sont impliquées dans la découverte et le développement de molécules actives(ex : médicaments). C’est la raison pour laquelle le chiffre d’affaires moyen actuel n’estpas un paramètre idéal d’évaluation : il faudrait plutôt prendre en compte le chiffred’affaires futur de ces entreprises ou les perspectives de bénéfices futurs, données quine pourraient être connues qu’à travers des analyses au cas par cas de chacune desentreprises ou par la capitalisation boursière des entreprises qui cotisent en bourse.Parmi les entreprises de biotechnologie (EB et EIB) qui composent le secteur,seulement trois cotisent à la bourse espagnole. Il s’agit de PharmaMar, à travers leGroupe Zeltia, Puleva Biotech et Natraceutical dont l’ensemble du capital en bourse aété réduit de moitié depuis 2007. Au-delà de la valorisation des entreprisesbiotechnologiques sur le marché boursier traditionnel, on pensait que le nouveauMarché Alternatif Boursier (MAB) permettrait de connaître la valeur de nombreusesautres entreprises biotechnologiques y cotisant. Néanmoins, cette situationpronostiquée en 2007 ne s’est pas produite, à cause principalement des conditionsd’entrée (les exigences de chiffre d’affaires et de ventes) et au fait que lesinvestissements privés n’étaient pas sujets à déduction fiscale, ce qui a diminuél’attractivité des entreprises innovantes à composante technologique.
EVOLUTION DU CHIFRES D’AFFAIRES DES EB EN ESPAGNE11
* Le chiffre d’affaires des EB en 2007 et 2008 a diminué à cause de l’acquisition de Serono (EB) par Merck (EIB)
197
309 332
414
617
749684* 706*
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300
400
500
600
700
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2008(est.)
20072006200520042003200220012000
271
La répartition du chiffre d’affaires des entreprises biotechnologiques par secteurd’activité, montre qu’environ un tiers provient du secteur Bioprocessus industrielset biochimie, secteur qui a connu la plus forte croissance sur la période 2000-2008
11 Les données de 2005 et 2006 ont évolué par rapport au précédent rapport à cause de l’entrée envigueur ces deux dernières années de nouvelles règles comptables du Registre du Commerce.
48 Genoma España
et qui ne fait que confirmer le rôle de la biotechnologie comme outil au service dedifférents secteurs industriels et sanitaires face à une biotechnologie commeproduit final.
On assiste à une augmentation générale du chiffre d’affaires dans tous lessecteurs. Le secteur alimentaire augmente de 35%, bien que le chiffred’affaires absolu et le nombre d’entreprises soient bas ; le secteurbiopharmaceutique, en dépit de l’acquisition de Serono, continue à avoir unecroissance de 20%. D’autre part, le secteur des bioprocessus industrielsse démarque avec une augmentation de plus d’un facteur trois, comptetenu de la mise en fonctionnement de différents projets de biocarburantssur différents sites espagnol ; les développements, services et diagnosticsfrisent les 20% de croissance ; et pour terminer, l’agrobiotechnologie possèdeune évolution différente avec une augmentation d’environ 1,74%.
EVOLUTION DE L’AUGMENTATION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DES EBPAR SECTEUR D’ACTIVITE
0
50
100
150
200
250
300
350
400
Diagnostics et vaccins
Développements et services technologiques
Bioprocessus industriels et biochimie
Biopharmaceutique
Alimentation et bioprocessus alimentaires
Agrobiotechnologie et biofacteurs
2008(est.)
20072006200520042003200220012000
Effet Serono-Merck
Mil
lio
ns
d’e
uro
s
DISTRIBUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DES EB ESPAGNOLESPAR SECTEUR D’ACTIVITE (2000-2007)
Développements et services technologiques14,89%
Biopharmaceutique28,68%
Alimentation et bioprocessus alimentaires2,46%
Agrobiotechnologie et biofacteurs8,40%
Diagnostics et vaccins11,55%
Bioprocessus industrielset biochimie
35,61%
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 49
En ce qui concerne le chiffre d’affaires des entreprises EB par CommunautéAutonome, la distribution suit un modèle similaire à celui précédemment décritpour le nombre d’entreprises, et situe Madrid et la Catalogne en tête duclassement avec 30 et 22% respectivement. La région de Murcie avec19% et la Galice avec plus de 12%, se démarquent également.
CHIFFRE D’AFFAIRES ENTREPRENEURIAL DES EB PAR C.A. EN POURCENTAGE DU TOTAL (2000-2007)
C. de Madrid : 30,4%
La Rioja : 0%
Cantabrie : 0%
Estrémadure : 0%
Iles Canaries : 0,3% Principauté des Asturies : 0,1%
Iles Baléares : 0,1%
Navarre : 0,1%
Castille-La Manche : 0,7%
Pays Basque : 1,9%
Castille-et-León : 5%
Andalousie : 6,5%
Galice : 12,6%
Région de Murcie : 19,2%
Aragon : 1,2%
Communauté de Valence : 0,9%
Catalogne : 22,7%
50 Genoma España
EVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES ENTREPRENEURIAL DES EB PAR C.A.
Mil
lio
ns
d’e
uro
s
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Galice
Castille-et-León
Andalousie
Région de Murcie
Catalogne
C. de Madrid
20072006200520042003200220012000
(1)
(1) Effet Serono-Merck
EVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES ENTREPRENEURIAL DES EB PAR C.A.
Millio
ns
d’e
uro
s
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Navarre
Castille-La Manche
Pays Basque
C. de Valence
Aragon
P. des Asturies
Iles Baléares
Iles Canaries
20072006200520042003200220012000
L’évolution du chiffre d’affaires par C.A. est à la hausse sur la période étudiée. Ilressort une forte croissance de la Galice à partir de 2004 de par la mise en marchedu projet de production de biocarburants à partir de bioéthanol (Abengoa), ce quia fait monter le chiffre d’affaires à 173 millions d’euros pour 2007. D’un autrecôté, se remarque également la chute drastique de la Communauté de Madrid en2006 —de 183 millions d’euros à 53 en 2007— à cause de l’absorption de Seronopar Merck. De même, l’Andalousie et Castille-et-León, grâce à l’entrepriseBiocarburantes de Castilla y León, connaissent des augmentations fortes. Les Canaries ont perdu du poids en biotechnologie du fait du départ progressif de Western Seeds pour la Hollande jusqu’à ce que celle-ci soit finalement acquise par la filiale de Monsanto (ISG) en janvier 2007. De son côté, Murcia a accueilli l’implantation de l’usine de biocarburants Ecocarburantes Españoles de Abengoa à Carthagène.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 51
Pour ce qui est de la création d’emplois et des dépenses de personnel, deuxdonnées qui reflètent la tendance du secteur et son potentiel à générer desrichesses, sont également à la hausse. Sur la période 2000-2008, pourl’emploi comme pour les dépenses en personnel, la croissance moyenneannuelle est de quasiment 40% malgré l’acquisition de Serono par Merck.
EVOLUTION DE L’EMPLOI ET DES DEPENSES EN PERSONNEL DES EB12M
illi
on
s d
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0
20
40
60
80
100
120
140
160
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200
2008(est.)
200720062005200420032002200120000
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
44,09
58,28
92,63 107,06
125,64
148,64
72,75
180,14
155,46
412
1 044
1 541
2 6482 893
3 360
1 435
4 240
3 446
Dépenses en personnel
Nombre d’emplois
A la fin de la période analysée et pour l’année 2008, le nombre d’emploisdans les entreprises de biotechnologie a pratiquement atteint 4 240 personnes, soit une dépense en personnel de plus de 180 M€. La dépense moyenne dépasse les 42 000 euros/employé, soit uneaugmentation de quelques 4 000 euros par rapport à la précédente période.La moyenne pour les secteurs industriels espagnols étantapproximativement de 30 000 €/employé, nous pouvons apprécier le rôleimportant de la biotechnologie dans la création de postes de travail qualifiés à hautevaleur ajoutée.
12 Les données de 2005 et 2006 ont évolué par rapport au précédent rapport à cause de l’entrée en vigueur ces deux dernières années de nouvelles règles comptables du Registre du Commerce.
52 Genoma España
En 2007, la distribution sectorielle de l’emploi des entreprises de biotechnologiemontre des différences significatives par rapport à celle du chiffre d’affaires. Par exemple :
• Les entreprises qui font le plus gros chiffre d’affaires avec plus de 60%de celui-ci (secteurs biopharmaceutique et bioprocessus industriels),représentent moins de 40% des entreprises de ce secteur technologique et45% des emplois. Ce sont sans aucun doute les entreprises les plus productives.
• Les entreprises de développement et de services technologiques (15%des EB) génèrent quasiment 30% des emplois. Bien qu’elles nereprésentent que 15% du chiffre d’affaires du secteur biotechnologique,les entreprises de services sont sans doute celles qui génèrent le plus d’emplois.
• Par rapport à leur nombre élevé, les entreprises de diagnostic et vaccins,d’agro-biotechnologie et du secteur alimentaire représentent une partrelativement faible du chiffre d’affaires (respectivement 11,5%, 8,4% et 2,4% en 2007) et de l’emploi (13,4%, 9% et 4% respectivement).L’évolution montre cependant l’important essor qu’a connu ce secteur et la forteconcurrence qui existe dans ces sous-secteurs.
DISTRIBUTION DE LA DEPENSE DES EB PAR SECTEURD’ACTIVITE (2000-2007)
Diagnostic et vaccins13%
Développements et servicestechnologiques
24%
Alimentation et bioprocessus alimentaires3%
Agrobiotechnologie et biofacteurs8%
Bioprocessus industriels et biochimie11%
Biopharmaceutique40%
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 53
Investissement des entreprises de biotechnologie en Espagne
Du point de vue de l’importance entrepreneuriale, un autre indicateur qui compteest l’investissement en R&D des entreprises de biotechnologie espagnoles.Actuellement, l’INE comptabilise l’investissement en R&D de façon globale, c’est àdire EB et EIB non purement commerciales, réunies.
Le graphique suivant (source INE) représente l’évolution du pourcentage desdépenses des entreprises en R&D biotechnologiques par rapport à la dépense totale(publique et privée). L’augmentation moyenne de la dépense interne en R&Ddes entreprises biotechnologiques est de 25%. L’investissement privé enR&D en biotechnologie correspond, pour 2008, à 35% de la dépense totaleen R&D biotechnologique.
EVOLUTION DE LA DEPENSE EN R&D DES EB ET DES EIB NON COMMERCIALES (INE)
Mil
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d’e
uro
s
6682
128153
201
295
103
376
22 22
26,56
30,36 30,1331,69
22,39
33,48
Investissement des entreprises en R&D biotechnologique
% de la dépense des entreprises en R&D biotechnologique par rapport à la dépense totale (publique et privée) en R&D biotechnologique
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
est2008
20072006200520042003200220012000
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%35,25
458
En ce qui concerne les origines des fonds consacrés par les entreprises espagnolesà la R&D en biotechnologie (2007), les fonds propres sont importants puisqu’ilsreprésentent plus de la moitié du total. Presque un quart correspond à desfinancements provenant d’administrations publiques, ce qui est révélateur de laforte augmentation des aides publiques ces dernières années. Les fonds étrangersen provenance des institutions européennes correspondent à 10% du total et lereste provient du secteur privé ainsi que pour une toute petite partie, desuniversités.
54 Genoma España
ORIGINE DES FONDS DESTINES A LA R&D BIOTECHNOLOGIQUE DES ENTREPRISES ESPAGNOLES (2007)
Administrations publiques23,61%
Programmes de l’UE1,73%
Institutions privées sans but lucratif
0,68%
Autres fonds provenant de l’étranger9,89%
Entreprises tierces6,81%
Fonds propres57,2%
Universités0,07%
Le capital-risque de la biotechnologie espagnole
Le capital-risque investi en Espagne dans la biotechnologie augmente peu à peu etatteint un maximum en 2008, fin de la période étudiée. Entre les années 2005et 2008, la valeur du capital-risque investi était de quelques 122 millionsd’euros, soit cinq fois la valeur de la période 2000-2004. Néanmoins, nousnous situons encore loin des Etats-Unis et de l’ensemble de l’UE-15 qui nousdépassent de plusieurs ordres de grandeur.
CAPITAL-RISQUE INVESTIT EN BIOTECHNOLOGIE
Millio
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1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
200820072006200520042003200220012000
3 551,1
1 152,7
5,0
3 098,9
1 317,7
6,2
2 838,2
980,1
6,8
2 600,2
735,6
3,6
3 186,4
738,1
4,1
3 093,7
1 066,0
12,4
2 642,4
1 520,0
78,3
4 203,1
1 170,0
50,1
3 065,5
932,0
25,4Etats-Unis
UE-15
Espagne
De manière générale, l’importance financière de la biotechnologie en Espagne est peusignificative. Si nous prenons en compte le capital-risque investi dans tous lessecteurs entre 2000 et 2005, l’Espagne n’atteint même pas 1%. Cependant, elle a atteint 2,8% en 2006, soit une valeur légèrement au-dessus de la moyenne
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 55
de l’UE-15 et ceci grâce à des opérations importantes comme celles de Palau Pharmapour 40 M€ et Neuropharma (actuellement Noscira) pour 32 M€. Dans les années2007 et 2008 qui ont suivi, cette proportion a diminué bien que quelques opérationssortent du lot comme celle de Cellerix (27 M€) en 2007, ou en 2008, celle d’OryzonGenomics (9 M€) ou de Bionostra (près de 6M€).
En général, les opérations de petite taille (entre 0,5 et 3,5 M€) prédominent etsont partagées entre fonds publics et fonds privés. Comme exemples, citons TCDPharma, une spin-off du Centre National de Biotechnologie ou bien Genmédica,une spin-off du Parc Scientifique de Barcelone, 3P Biopharmaceuticals en Navarreet Archivel Pharma en Catalogne. Bien qu’une augmentation significative de cetype d’investissement ait eu lieu dans les dernières années de la période étudiée,on assiste en 2008 à une baisse qui est due en partie à l’état du marché. Dans cescirconstances, l’Espagne continue de présenter un déficit important de projetssolides, attractifs pour les investisseurs, déficit qui s’explique par undéveloppement technologique encore trop timide.
Au cours de la période 2000-2008, alors qu’en Europe l’investissement perdait dupoids par rapport à celui d’autres secteurs, il augmenta considérablement auxEtats-Unis jusqu’en 2005 où il subit alors une forte correction. Quoiqu’il en soit,ces chiffres révèlent un avantage d’un ordre de grandeur environ entre les Etats-Unis d’un côté, et l’Europe et l’Espagne de l’autre. En moyenne, 12% del’investissement en capital-risque nord-américain est destiné à la biotechnologiealors qu’en Europe, il ne représente que 2%.
Dans le rapport d’Ernst & Young de 2008, ne figure aucune IPO (Introduction enbourse) espagnole. Les marchés les plus intéressants pour mettre en bourse uneentreprise biotechnologique sont la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Deplus, il existe un marché en expansion, EURONEXT (second marché pour le capitalen biotechnologie), dans lequel l’Espagne ne s’est toujours pas intégrée.
POURCENTAGE DE CAPITAL-RISQUE PAR RAPPORT AU TOTAL
Etats-Unis
UE-15
Espagne
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
200820072006200520042003200220012000
0,4 0,5 0,7 0,3 0,2 0,3
2,8
1,6 0,8
3,3
5,4 3,52,5 2,0 2,3
2,1
1,1 1,73,2
7,3
12,6
16,1
18,617,3
10,2
14,0
11,0
56 Genoma España
CAPITAL-RISQUE ESPAGNOL EN BIOTECHNOLOGIE: PHASE D’INVESTISSEMENT
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
200820072006200520042003200220012000
Expansion
Start-up
Amorçage
La répartition des fonds de capital-risque par type de financement ou étaped’investissement (amorçage, start-up ou expansion) montre qu’en Espagne, lefinancement d’amorçage perd du poids au profit du financement ensecond-tour ou capital-développement. Et c’est ce qui ressort du boom decréation de nouvelles spin-off/start-up au début de la première décenniedes années 2000 : à la fin de cette décennie, les phases d’investissementen Espagne ressemblent de plus en plus à celles de la moyenneeuropéenne pour laquelle le capital-développement et l’expansionprédominent sur le capital d’amorçage. Par ailleurs, l’instrument le plus utilisédans les investissements est le capital sous la forme de plus en plus utilisée cesdernières années : le prêt participatif convertible en capital ou en dette.L’opération-type est de 1 M€ d’investissement pour une entreprise demoins de 20 salariés et en phase de développement. Si l’on compare avecl’Europe ou les Etats-Unis, il s’agit d’une petite opération à l’image d’un secteurtout juste émergeant. Dans l’UE-15, la moyenne par opération était de 6,75 M€ en 2008 quand elle dépassait les 15 M€ aux Etats-Unis.
En ce qui concerne le type d’agent qui investit du capital-risque dans le secteurbiotechnologique, on peut dire qu’en moyenne, sur la période 2000-2008, un tiers sontdes agents publics, à travers principalement des programmes émanant des différentesadministrations, et les deux tiers restant correspondent à des entités privées.
Pour ce qui est du type d’investissement, c’est le syndicalisé qui a pris le dessussur l’individuel, même pour les projets de petite taille. Probablement, le peu deconnaissances et d’expériences du capital-risque espagnol dans l’évaluation deprojets biotechnologiques a conduit à une syndicalisation importante dès lesphases précoces, situation courante pour l’UE-15 et les Etats-Unis, maishabituellement mise en place pour des phases plus avancées de développement.
La participation internationale n’atteint même pas 2% de l’investissement total ducapital-risque dans la biotechnologie espagnole. De fait, l’internationalisation de labiotechnologie espagnole mesurée à l’aune des fonds étrangers captés estpratiquement inexistante.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 57
CAPITAL-RISQUE EN ESPAGNE : INVESTISSEMENTS INDIVIDUELS ET SYNDICALISES
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
200820072006200520042003200220012000
Syndicalisation internationale
Syndicalisation nationale
Non syndicalisé
DISTRIBUTION PAR C.A. DU PORTEFEUILLE D’INVESTISSEMENTDE LA BIOTECHNOLOGIE ESPAGNOLE
Catalogne : 32,7%
Région de Murcie : 0,1%
Principauté des Asturies : 0,2%
C. de Madrid : 30,4%
Pays Basque : 6,3%
Andalousie : 8,7%
Navarre : 6,6%
C. de Valence : 5,3%
Aragon : 3,4%
Castille-et-León : 3,3%
Galice : 2,8%
Iles Canaries : 0,2%
L’investissement privé se répartit régionalement de la même façon que d’autresindicateurs associés à la biotechnologie. Les zones de plus fort investissementprivé sont Madrid et la Catalogne, suivies de l’Andalousie, la Navarre, lePays Basque et la Communauté de Valence. Ceci est dû en grande partie aufait que ce sont dans ces C.A. qu’est localisé le plus grand nombre d’entreprisesbiotechnologiques et par conséquent, qu’est attiré le plus gros volumed’investissement privé.
En conclusion, nous pouvons dire que l’importance entrepreneuriale et financière de labiotechnologie espagnole reste petite mais montre une hausse significative du nombred’entreprises, du chiffre d’affaires, du nombre d’employés et, en général, de la valeuréconomique et sociale. On observe une évolution à la hausse pour certains sous-secteurs, notamment la biopharmacie et le secteur industriel, en particulier lesbiocarburants. Les tendances constatées au niveau des C.A. sont identiques à cellesdes études antérieures. Parmi les Communautés les plus importantes, l’on trouveMadrid et la Catalogne en tête, suivies de l’Andalousie, du Pays Basque et de Valence,avec une spécialisation par C.A. qui tend à s’affirmer par rapport à l’étude antérieure.
58 Genoma España
4. Comparaison internationale et impact économique
Après avoir décrit et caractérisé l’état de la biotechnologie espagnole, nous allonscomparer celle-ci à ses principaux compétiteurs européens et mondiaux et rendrecompte ainsi de son évolution et de son poids spécifique.
Pour cela, et comme nous l’avons déjà fait dans les rapports antérieurs, nous avonsanalysé la relation existante entre les ressources injectées (inputs) et les résultatsgénérés (outputs) sur la période de référence 2000-2008. Que ce soient lesindicateurs de ressources comme les indicateurs de résultats utilisés pour lacomparaison, tous sont inclus dans le tableau suivant. Nous avons utilisé le mêmegroupe de pays de référence que dans le précédent rapport, à savoir les Etats-Unis,le Canada, l’Allemagne, l’UE-15 et l’Espagne.
CLASSIFICATION DES INDICATEURS
Investissement public en R&D13-14
Dépense privée en R&D15
Investissement en capital-risque16
Nombre d’employés17
Docteurs en sciences de la vie18
INDICATEURSDE RESSOURCES (INPUT)
Production scientifique19
Nombre d’entreprises15
Brevets PCT demandés20
Brevets européens concédés20
Brevets nord-américains concédés20
Chiffre d’affaires des entreprises15
INDICATEURSDE RESULTATS (OUTPUTS)
PAYS SELECTIONNES
• Etats-Unis: pays leader en biotechnologie.• Canada: pays ayant connu la plus forte croissance en biotechnologie de la
dernière décennie.• Allemagne: l’un des principaux pays de l’Union Européenne en matière de
biotechnologie.• UE–15: nous permet de voir le positionnement et la croissance de l’Espagne
par rapport à l’ensemble des pays de l’Union.• Espagne: objet de notre étude.
13 A cause du manque d’information statistique concernant la dépense publique en R&Dspécifique à la biotechnologie dans le reste des pays, la référence utilisée est la dépensepublique totale en R&D.
14 Allemagne, Espagne et UE : Eurostat ; Canada : Agence Nationale de Statistiques duCanada; USA : Fondation Nationale de Science.
15 UE, USA et Canada : Ernst & Young; Espagne : Données de l’INE et Genoma España;Allemagne : Biotechnologie.de, dépend du Ministère Fédéral de l’Education allemand.
16 UE, USA et Canada : Ernst & Young ; Espagne : Données de l’INE et Genoma España :Allemagne : Biotechnologie.de, dépend du Ministère Fédéral de l’Education allemand.
17 UE, USA et Canada : Ernst & Young ; Espagne : Données de l’INE et Genoma España :Allemagne : Biotechnologie.de, dépend du Ministère Fédéral de l’Education allemand.
18 OCDE. La même année 2007 a été choisie pour tous les pays.19 Journal Citation Report et Science Citation Index Expanded.20 OCDE. La même année 2008 a été choisie pour tous les pays.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 59
Pour rendre plus pertinente la comparaison entre pays, les indicateurs de chaquepays ont été normalisés par le Produit Intérieur Brut (PIB)21 et la population22. Deplus, dans le but d’offrir une vision globale de la situation de la biotechnologiedans les pays comparés et d’analyser son évolution au cours du temps, nous avonscréé un méta-indicateur ou indicateur synthétique, qui est la moyenne dela somme de tous les indicateurs de ressources et résultats exposés plushaut et normalisés par le PIB et la population.
De la même façon que dans les rapports antérieurs, nous analyserons l’état de labiotechnologie selon deux aspects : d’un côté, la taille ou le positionnement dusecteur et de l’autre, l’évolution ou la dynamique de celui-ci.
Positionnement de la biotechnologie : analyse comparative
Ce type d’analyse nous permet de déterminer la taille et la situation du secteur pourchaque pays et de les comparer aux autres. Dans notre cas, et après avoir normaliséles indicateurs, nous avons sélectionné les Etats-Unis comme pays de référence.Nous attribuons donc une valeur de 100 à chacun des indicateurs normalisés desEtats-Unis et une valeur proportionnelle à chacun des indicateurs des autres pays. Lerésultat du méta-indicateur normalisé donne l’indicateur de positionnementsynthétique. Le tableau suivant présente les résultats de cette analyse.
2000 2002 2004 2006 2008Taux moyen de
variation annuelle2000-2008
ESPAGNE 26,04 31,05 32,00 33,43 34,19 3,46%
ALLEMAGNE 62,32 67,88 65,29 66,37 72,94 1,99%
UE-15 74,30 80,20 74,71 72,31 74,03 -0,04%
CANADA 96,22 94,91 93,34 93,29 88,63 -1,02%
ETATS-UNIS 100 100 100 100 100 0,00%
POSITIONNEMENT DE LA BIOTECHNOLOGIE SUR LA BASE ETATS-UNIS = 10023
21 Canada : OCDE ; les autres pays : Eurostat.22 OCDE. La donnée de 2007 a été estimée.23 Les indicateurs de positionnement présentent de légères différences avec ceux publiés dans
le rapport précédent de 2007 du fait de l’amélioration des statistiques de l’OCDE.
Le tableau de positionnement montre que la biotechnologie en Espagne évoluefavorablement quand le reste des pays connait des oscillations du taux decroissance tout au long de la période étudiée, oscillations propres à des marchésconsolidés et matures.
60 Genoma España
L’Espagne continue sa phase d’expansion avec une croissance de 3,46%par an en moyenne par rapport aux Etats-Unis et ce malgré une taillerelativement petite qui toutes proportions gardées, dépasse légèrement les34% nord-américains. Au cours des huit dernières années, notrepositionnement s’est amélioré de plus de 8% par rapport au pays leader.
Les graphiques suivants présentent le poids relatif de chacun des indicateursutilisés pour déterminer le positionnement des pays et permettent une meilleureanalyse des résultats de chacun d’eux.
RESSOURCES DESTINEES A LA BIOTECHNOLOGIE (2008)24
34,1
100,0
28,2
19,9
94,6
DEPENSESEN R&D
DEPENSESEN R&D
CAPITAL-RISQUE
CAPITAL-RISQUE
CAPITAL-RISQUE
R&D PUBLIQUE
EMPLOYES ENENTREPRISES
DOCTEURSEN SCIENCES
DE LA VIE
DOCTEURSEN SCIENCES
DE LA VIE
DEPENSESEN R&D
R&D PUBLIQUE
EMPLOYES ENENTREPRISES
DOCTEURSEN SCIENCES
DE LA VIE
DOCTEURSEN SCIENCES
DE LA VIE
EMPLOYES ENENTREPRISES
ALLEMAGNE
UE-15
CANADA
ETATS-UNIS
ESPAGNE
26,9
89,3
35,2
23,5
70,9 100,0
100,0
100,077,6
100,0
75,0
47,3
30,3
83,7
47,5
11,9
14,3
77,1
6,3
R&D PUBLIQUE
DEPENSESEN R&D
CAPITAL-RISQUE
EMPLOYES ENENTREPRISES
R&D PUBLIQUE
DEPENSESEN R&D
CAPITAL-RISQUE
EMPLOYES ENENTREPRISES
DOCTEURSEN SCIENCES
DE LA VIE
R&D PUBLIQUE
71,8
24 Les schémas roses s’obtiennent en attribuant la valeur 100 à l’indicateur de plus grandevaleur relative. En 2008, les Etats-Unis sont leaders en termes de chiffre d’affaires et debrevets PCT et USPTO, le Canada en termes de nombre d’entreprises, l’Allemagne en termesde brevets européens et l’Union Européenne en termes de production scientifique.
La position relative des ressources montre de grandes différences entre les marchésnord-américains et européens. Bien que l’Espagne maintienne une tendance à lahausse depuis l’année 2000, les ressources espagnoles restent très loin derrière,notamment en matière de dépenses en R&D, d’emplois en entreprises etd’investissements en capital-risque.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 61
La donnée pour laquelle l’Espagne se rapproche le plus des autres pays est celle des docteurs en sciences de la vie, même s’il ne faut pas oublier la croissancequ’ont connu ces sept dernières années les autres indicateurs. Ainsi,l’investissement public espagnol en R&D a connu une croissance de 17%par rapport aux Etats-Unis, ce qui a permis d’améliorer le positionnement de labiotechnologie espagnole et de créer un effet de levier sur l’ensemble des résultats.
De la même manière, d’autres indicateurs, en particulier celui des emplois enentreprises biotechnologiques, ont permis à l’Espagne de réduire de plusde 12% la différence relative qu’elle maintenait en 2009 avec les Etats-Unis. Les plus mauvaises valeurs obtenues le sont pour lesinvestissements en capital-risque, puisque notre indice est 4 fois inférieur à celui del’UE, et ne correspond qu’à 6,3% de la valeur de l’investissement du pays leader.
RESULTATS OBTENUS PAR LA BIOTECHNOLOGIE25
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
ALLEMAGNE ESPAGNE
69,7
100,0
30,7
52,2
17,9
PRODUCTIONSCIENTIFIQUE
BREVETSEUROPEENS CONCEDES
BREVETS USPTOCONCEDES
NOMBRED’ENTREPRISES
CHIFFRED’AFFAIRES
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
PRODUCTIONSCIENTIFIQUE
BREVETS USPTOCONCEDES
NOMBRED’ENTREPRISES
CHIFFRED’AFFAIRES
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
PRODUCTIONSCIENTIFIQUE
BREVETS USPTOCONCEDES
NOMBRED’ENTREPRISES
CHIFFRED’AFFAIRES
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
PRODUCTIONSCIENTIFIQUE
BREVETS USPTOCONCEDES
NOMBRED’ENTREPRISES
CHIFFRED’AFFAIRES
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
PRODUCTIONSCIENTIFIQUE
BREVETSEUROPEENS CONCEDES
BREVETSEUROPEENS CONCEDES
BREVETSEUROPEENS CONCEDES
BREVETSEUROPEENS CONCEDES
BREVETS USPTOCONCEDES
NOMBRED’ENTREPRISES
CHIFFRED’AFFAIRES
23,9
8,3
2,0
24,3
11,9
100,0
76,2
85,129,6
54,7
21,9
67,8
100,0
64,0100,0
40,6
100,0
92,7
71,7
39,7
50,1100,0
86,6
63,5
86,1
UE-15 ETATS-UNIS
CANADA
25 Les schémas roses s’obtiennent en attribuant la valeur 100 à l’indicateur de plus grande valeurrelative. En 2008, les Etats-Unis sont leaders en termes de chiffre d’affaires et brevets PCT etUSPTO, le Canada en termes de nombre d’entreprises, l’Allemagne en termes de brevetseuropéens et l’Union Européenne en termes de production scientifique.
62 Genoma España
En analysant la période 2000-2008, on observe que les résultats obtenus par labiotechnologie espagnole ont évolué de manière importante, ce qui a permis àl’Espagne de réduire l’écart avec les Etats-Unis. Les indicateurs qui ont le pluscontribué à cette diminution sont le nombre d’entreprises, les demandes de brevetsPCT et la génération de nouvelles connaissances scientifiques, c'est-à-dire laproduction scientifique. Ces connaissances scientifiques n’ont pas d’impactéconomique direct mesurable en termes de PIB, mais ont des effets indirectspuisqu’elles permettent de faire croître les autres indicateurs. Concernant le tissuindustriel, récent en biotechnologie, il a connu un fort développement ces dernièresannées, même s’il reste toujours beaucoup à faire au vu de la dépense en R&D oudu chiffre d’affaires, pour réussir à le consolider comme dans d’autres pays.
Pour les autres pays, l’analyse des ressources et des résultats met en évidencetrois points :
• Le Canada dispose de peu de ressources en matière d’emplois dans lesentreprises biotechnologiques. Néanmoins, cela ne l’empêche pas d’obtenird’excellents résultats, surtout en termes de nombre d’entreprisesbiotechnologiques, mais aussi de chiffre d’affaires et de production scientifique.De plus, le chiffre d’affaires réalisé dans les années précédentes fructifiedésormais sous forme de brevets, surtout PCT et européens.
• L’Union Européenne a connu une évolution en dents de scie due en grande partie aufait que celle-ci dépend de l’évolution simultanée de plusieurs pays. Globalement, sesressources ont connu une croissance moyenne négative (à cause surtout de laréduction du capital-risque et de l’investissement entrepreneurial), alors que sesrésultats ont augmenté, toujours en référence aux Etats-Unis. L’évolutioneuropéenne s’explique par l’augmentation de concessions de brevets européens.
• L’Allemagne a été le deuxième pays ayant le plus évolué (2% en moyenne), grâceen grande partie à la forte augmentation de ses résultats, croissances du nombrede brevets européens et du nombre d’entreprises.
Evolution de la biotechnologie en Espagne
DEPENSES EN R&D
BREVETS NATIONAUX DEMANDES PCT
BREVETS EUROPEENS CONCEDES
CAPITAL-RISQUE
CHIFFRE D’AFFAIRES
NOMBRED’ENTREPRISES
R&D PUBLIQUE
RESSOURCES DESTINEES A LA BIOTECHNOLOGIE RESULTAT OBTENUS PAR LA BIOTECHNOLOGIE
PRODUCTION SCIENTIFIQUE
BREVETS USPTO CONCEDES
ESPAGNE 2008
EMPLOYES EN ENTREPRISES
DOCTEURS EN SCIENCES DE LA VIE
MAXIMUM ESPAGNE 2000
14,31,9
77,1
6,311,9
47,5
69,6
3,3
3,7
30,4 11,9
8,3
86,1
23,9
24,3 2,0
9,9
3,0
62,0
5,3
10,8
2,3
La comparaison de la situation de la biotechnologie en Espagne entre les années2000 et 2008, et sa représentation sous forme de graphiques, permet de visualiserl’important saut réalisé par notre pays, à la fois en termes de ressources investieset de résultats obtenus.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 63
Evolution de la biotechnologie : analyse comparative
L’objectif de ce chapitre est de pouvoir décrire la dynamique de la biotechnologie dansdifférents pays, en utilisant comme base l’année 2000 à laquelle nous attribuons lavaleur 100. Concrètement, nous normalisons les indicateurs au PIB et à la populationde chaque pays puis nous attribuons une valeur 100 à la valeur de chaque indicateurnormalisé de l’année 2000 et, pour finir, le résultat de la valeur moyenne de tous lesindicateurs normalisés et ramenés à l’année 2000, constitue l’indicateur synthétique.Le tableau suivant représente le résultat de cette analyse.
2000 2002 2004 2006 2008Taux moyen de
variation annuelle2000-2008
ESPAGNE 100 163,86 223,61 257,10 302,72 14,85%
ALLEMAGNE 100 119,91 114,29 124,58 141,38 4,42%
UE-15 100 114,77 110,02 111,39 111,29 1,35%
CANADA 100 109,17 108,59 117,72 114,37 1,69%
ETATS-UNIS 100 106,33 110,08 115,69 119,94 2,30%
EVOLUTION OU DYNAMIQUE DE LA BIOTECHNOLOGIE SUR LA BASE ANNEE 2000 = 10026
Bien que notre positionnement soit relativement bas, l’Espagne est le pays quiprésente le plus fort indice d’évolution de la biotechnologie avec unevaleur de 302 points pour 2008, dépassant ainsi l’UE-15 de presque 190points. Le taux de variation moyen est pratiquement de 15%, soit plus detrois fois plus que celui de l’Allemagne, deuxième pays ayant le plusaugmenté, et six fois plus que celui des Etats-Unis.
Plusieurs inflexions sont à noter dans cette trajectoire ascendante de l’Espagne.Comme nous l’avions commenté dans le rapport précédent, 2004 a par exempleconnu de fortes augmentations, à la fois de la dépense en R&D privée et del’emploi en entreprises mais aussi de l’investissement public avec par exemple, leprogramme Ingenio 2010.
26 Les indicateurs de positionnement montrent de légères différences avec ceux publiés dans leprécédent rapport de 2007 du fait de l’amélioration des statistiques de l’OCDE.
64 Genoma España
EVOLUTION DES INDICATEURS DE RESSOURCES CONSACREES A LA BIOTECHNOLOGIE
DYNAMIQUE DES RESSOURCES DE LA BIOTECHNOLOGIE AVEC ANNEE 2000 = 10027
2000 2002 2004 2006 2008Taux moyen de
variation annuelle2000-2008
ESPAGNE 100 148,65 211,12 272,81 334,66 16,30%
• Investissements publics en R&D • Dépenses privées en R&D • Investissements en capital-risque• Nombre d’employés• Docteurs en sciences de la vie
ALLEMAGNE 100 101,29 85,65 89,98 107,16 0,87%
UE-15 100 110,32 94,91 100,78 100,13 0,02%
CANADA 100 82,40 81,60 84,94 93,08 –0,89%
ETATS-UNIS 100 96,14 99,45 106,59 116,14 1,89%
La croissance des autres pays est nettement plus modeste, avec le Canada quisubit même une décélération.
Pour déterminer l’influence de chacun des indicateurs de ressources et de résultatssur cette évolution, et connaître ainsi quels sont les indicateurs qui contribuent leplus à la croissance de la biotechnologie en Espagne et dans les autres pays, legraphique suivant offre une analyse détaillée selon la méthodologie décrite plushaut.
27 Les indicateurs de positionnement montrent de légères différences avec ceux publiés dans leprécédent rapport de 2007 du fait de l’amélioration des statistiques de l’OCDE.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 65
L’Espagne continue de voir augmenter les ressources destinées à labiotechnologie, avec un taux moyen de croissance pour la période étudiéede 16,3%, atteignant ainsi les 334 points, soit plus du triple de l’UE. Laprincipale ressource est l’investissement public en R&D, alors que la principalebarrière pour augmenter ces ressources est la faible quantité de capital-risque.Parmi les autres pays, notons le Canada dont la baisse s’explique en partie parl’absence d’investissement en emplois.
EVOLUTION DES INDICATEURS DE RESULTATS OBTENUS PAR LA BIOTECHNOLOGIE
DYNAMIQUE DES RESULTATS DE LA BIOTECHNOLOGIE AVEC ANNEE 2000 = 10028
2000 2002 2004 2006 2008Taux moyen de
variation annuelle2000-2008
ESPAGNE 100 176,54 234,01 244,01 276,11 13,54%
• Production scientifique• Nombre d’entreprises• Brevets PCT demandés• Brevets européens concédés • Brevets américains concédés• Chiffre d’affaires des entreprises
ALLEMAGNE 100 135,42 138,16 153,40 169,89 6,85%
UE-15 100 118,47 122,62 120,24 120,59 2,37%
CANADA 100 131,48 131,09 145,03 132,12 3,54%
ETATS-UNIS 100 114,82 118,93 123,28 123,11 2,63%
28 Les indicateurs de positionnement montrent de légères différences avec ceux publiés dans leprécédent rapport de 2007 du fait de l’amélioration des statistiques de l’OCDE.
Au regard de ces chiffres, et bien qu’il ne faille pas perdre de vue lesdonnées normalisées par pays, nous observons que l’Espagne est le paysqui a connu la plus forte croissance de ses résultats sur ces sept dernièresannées. L’augmentation du nombre de brevets européens concédés et de brevetsPCT demandés est l’indicateur ayant connu la plus forte augmentation ; de lamême façon, la croissance observée pour le nombre d’entreprises est importante.
66 Genoma España
La représentation des deux indices, positionnement et dynamique, en fonction l’unde l’autre, résume graphiquement tout ce qui vient d’être exposé, et montreclairement comment l’Espagne est des pays analysés, celui dont la biotechnologie aaugmenté largement le plus. On observe également que l’Allemagne a clairementréduit sa différence avec le pays leader, les Etats-Unis.
EVOLUTION ET POSITIONNEMENT DE LA BIOTECHNOLOGIE AUX ETATS-UNIS, CANADA, ALLEMAGNE, UE-15 ET ESPAGNE
100
Canada
UE-15
Allemagne
Espagne
20
30
40
50
60
70
80
90
100
27025023021019017015013011090
ESPAGNE 2008ESPAGNE 2004
ESPAGNE 2000
ALLEMAGNE 2000
UE-15 2000UE-15 2008
CANADA 2008
CANADA 2000
ETATS-UNIS 2000 ETATS-UNIS 2008
ALLEMAGNE 2008
Po
siti
on
nem
en
t
Evolution
L’évolution des indicateurs permet de prévoir un développement positif de labiotechnologie espagnole, ainsi qu’une diminution du différentiel avec d’autres paysleaders comme les Etats-Unis, le Canada ou l’Allemagne. Néanmoins, le faiblepoids de la biotechnologie en Espagne et le fait que le principal stimulateur ait étéjusque là l’investissement public, met la biotechnologie espagnole dans unesituation délicate face à l’actuelle crise économique. Dans ce contexte, il est plusindispensable que jamais de maintenir les engagements d’investissements public etprivé dans les secteurs technologiques émergents comme celui auquel nous nousintéressons.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 67
Impact macroéconomique de la biotechnologie en Espagne
Tous les résultats présentés dans ce chapitre ont été obtenus dans le cadre d’unprojet plus vaste de collaboration entre Genoma España et l’Institut “L.R.Klein” del’Université Autonome de Madrid et qui depuis plusieurs années, travaille à lavalorisation économique des secteurs technologiques.
Le principe de la méthodologie utilisée pour la réalisation de cette analyse d’impactéconomique a déjà été utilisé dans les éditions précédentes du rapoort. Elleconsiste en la compilation de toute l’information économique financière desentreprises de biotechnologie (EB), associée aux données de base de labiotechnologie dite publique (dépenses en R&D et personnel), ainsi que desprincipales informations concernant les entreprises industrielles de biotechnologie(EIB), c'est-à-dire celles qui, bien que ne consacrant pas leur activité principale àces activités, réalisent tout de même de la recherche sur cette thématique.
Une fois cette information rassemblée, on procède à l’estimation des effets directscomme des effets indirects et induits sur le reste du système économique, enutilisant pour cela, la méthodologie classique d’analyse des impacts au moyen detableaux Input-Output.
Nous commencerons l’analyse en constatant que les activités biotechnologiquesont continué à couvrir tout l’éventail de notre système productif. On est ainsi passéentre 2002 et 2007 de 120 à 250 EB et de 340 à 385 EIB qui se positionnentcomme on peut l’attendre d’une technologie transversale, dans les différentesbranches de production.
Concrètement, les EIB se rencontrent tout particulièrement dans le secteurchimique, le commercial, la santé ou l’industrie agroalimentaire, en plus de leurspropres activités de R&D.
Globalement, les entreprises qui ont des activités biotechnologiques présentent desniveaux de productivité moyenne mesurée par le chiffre d’affaires total paremployé, légèrement plus élevés que le reste du système économique, ce qui estsomme toute normal pour une activité à haute valeur ajoutée. Concrètement, laproductivité des EB est légèrement inférieure à 250 000 € et celle des EIBlégèrement supérieure à 350 000 €, quand la productivité moyennenationale est de 100 000 €.
68 Genoma España
Cette différence de productivité devient particulièrement évidente lorsque dans desactivités comme le secteur agroalimentaire, l’industrie chimique (surtoutpharmaceutique) et la commercialisation de la technologie, les développementstechnologiques sont inclus dans le processus productif (graphique ci-dessous).
PRODUCTIVITE MOYENNE (euros par employé)
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
350 000
400 000
450 000
500 000
Moy
enne
Autr
es s
ervi
ces
Sant
éet
ser
vice
sso
ciau
x
Rech
erch
eet
dév
elop
pem
ent
de
mar
ché
Com
mer
ce
Indu
strie
chim
ique
Alim
enta
tion
Agric
ultu
re,
éle
vage
, pêc
he e
t aq
uacu
lture
Total
EIB
EB
DEPENSES DE PERSONNEL (en euros par employé)
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
Moy
enne
Autr
es s
ervi
ces
Sant
éet
ser
vice
sso
ciau
x
Rech
erch
eet
dév
elop
pem
ent
de
mar
ché
Com
mer
ce
Indu
strie
chim
ique
Alim
enta
tion
Agric
ultu
re,
éle
vage
, pêc
he e
t aq
uacu
lture
Total
EIB
EB
Cette plus forte valeur ajoutée des activités de biotechnologie se répercute sur larétribution moyenne des employés qui, comme on le voit sur le graphique suivant,se situe légèrement au dessus des valeurs moyennes de la plupart des branchesd’activités analysées et répond, logiquement, à la plus forte formation querequièrent des activités très technologiques. Concrètement, la dépense moyennepar employé des EB et EIB se situe dans une fourchette allant de 45 000 à50 000 €, alors que la dépense moyenne du secteur industrie et servicesest de 30 000 €.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 69
Importance des EB et des institutions publiques
En analysant plus en détail l’impact économique des activités biotechnologiques,nous pouvons établir que l’ensemble des entreprises consacrées exclusivementà la biotechnologie avait atteint, en 2007, un chiffre d’affaires total de 684 M€ et avait employé quelques 3 446 personnes.
Si nous ajoutons à ces chiffres les 747 M€ de dépense totale en R&D des institutionspubliques consacrées à la biotechnologie (selon l’INE), et les quelques 14 000emplois créés par ces institutions, nous obtenons un chiffre global d’un peu plusde 1 400 M€ de production et 17 362 emplois, ce qui correspond à 0,14%du PIB total et 0,1% de l’emploi national.
EFFET ECONOMIQUE DIRECT DE LA BIOTECHNOLOGIE PUBLIQUE ET DES EB EN ESPAGNE
Chiffre d’affairesMill. €*
% du total national
% du total nationalEmploi
Biotechnologiepublique 747 0,07% 13 916 0,07%
Entreprises debiotechnologie(EB)
684 0,07% 3 446 0,02%
Total 1 431 0,14% 17 362 0,09%
* Dans le cas de la biotechnologie publique, l’équivalent du chiffre d’affaires a été calculé enaccord avec la norme générale de la comptabilité analytique nationale des services publics.
Source: réalisation propre. Données INE et comptes de résultats et bilans des entreprises.
Logiquement, l’effet direct de ces activités en relation avec la production globaledu pays est assez limité, puisque qu’il ne concerne qu’une seule entreprise sur 6 000 et un emploi sur 1 000.
En revanche, cette valeur estimée de l’effet économique direct (1 431 M€) n’estpas suffisante à elle seule pour décrire l’impact total de ces activités sur l’économieespagnole. Il est important de considérer la biotechnologie comme un ensemble detechnologies qui entrent dans les secteurs productifs les plus divers, allantjusqu’aux fournisseurs, directs ou indirects, des biens et services requis par larecherche publique et les EB. De façon générale, ces effets indirects peuvent êtredéfinis comme le total de l’activité économique générée dans l’ensemble dusystème à partir des transactions directes réalisées dans la branche qui estanalysée, dans notre cas la biotechnologie.
29 Ce chiffre dépasse les 589 M d’euros présentés dans le chapitre de Subventions et Crédits,car il inclue non seulement les projets de R&D, innovation et infrastructures, mais aussi lesdépenses consacrées au fonctionnement des centres et au personnel ne travaillant pas surdes projets de biotechnologie.
70 Genoma España
Nous pouvons identifier également une série d’effets économiques supplémentaires,que nous appelons effets induits, et qui sont autant de retombées des ressourcesgénérées par les activités de la biotechnologie publique et des EB, à savoir le montanttotal des salaires des emplois directs.
La méthodologie de calcul de ces effets indirects et induits est basée, comme nousl’avons déjà indiqué, sur la méthodologie input-ouput. Ce calcul part de l’estimation,d’une part, du montant total des achats de biens et services réalisés à la fois par lesEB et les institutions publiques et, d’une autre part, des investissements réels, qui ontrespectivement atteint en 2007 744 M€ et 258 M€.
Pour sa part, l’estimation des effets induits prend comme point de référence lesquelques 600 M€ de rémunération salariale que perçoivent les employés enbiotechnologie, qui associés aux 288 M€ que perçoivent les emplois indirectsdépendants de l’activité biotechnologique, génèrent une consommation finale dequelques 475 M€, une fois déduits cotisations sociales, impôts et intérêts.
En résumé, comme l’indique le tableau suivant, l’activité biotechnologique au sensstrict du terme est génératrice d’un chiffre d’affaires total de 3 200 M€ (0,3% du PIB total) et représente quelques 33 150 emplois (un peu moinsde 0,2% du total national).
Importance économique de la biotechnologie en Espagne (institutions publiques, EB et EIB)
Pour compléter la vision générale de l’impact global des activités biotechnologiquessur l’ensemble du système économique, et suivant en cela la méthodologie d’analyseinstaurée dans les éditions précédentes du rapport, il convient d’ajouter à l’apport deces activités technologiques prises au sens strict, celui réalisé par l’ensemble desentreprises industrielles, de services et de commercialisation (EIB), dont l’activitéprincipale n’est pas la biotechnologie mais qui réalisent des activités dans cedomaine et lui consacrent des ressources, à la fois économiques et salariales.
Dans l’exercice 2007, un peu moins de 400 entreprises de la sorte ont été ainsiidentifiées. Elles représentent un chiffre d’affaires global de plus de 24 000 M€ et
EFFETS DIRECTS, INDIRECTS ET INDUITS DE LA BIOTECHNOLOGIEPUBLIQUE ET DES EB DANS L’ECONOMIE ESPAGNOLE (2007)
Chiffre d’affaires(Millions d’euros) Emplois
Effet direct 1 431 17 362
Effet indirect 1 150 9 216
Effet induit 656 6 576
Total 3 237 33 154
Source: Réalisation propre.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 71
plus de 69 000 emplois, même si bien évidemment toutes leurs activités n’ont pasà voir avec la biotechnologie.
Pour déterminer le pourcentage exact de ces activités que nous pouvonsconsidérer comme biotechnologiques, nous avons repris les ratios obtenus lorsd’une enquête détaillée réalisée par l’INE en 2002 sur les activitésbiotechnologiques. De cette enquête est également repris le pourcentage dechercheurs de chacune des branches d’activité par rapport à l’emploi total.
A partir de cette référence, nous pouvons déduire qu’un peu plus de 9% del’activité de ces EIB a un lien avec la biotechnologie, d’où un effet direct dequelques 2 200 M€ de chiffre d’affaires et quelques 7 400 emplois (ceci comprendtous les types d’emplois générés : recherche, production et/ou commercialisation).
Comme précédemment, il faut ajouter à ces effets directs, les effets indirectscomme le total des achats de biens et services courants, corrigé par le ratio d’activités biotechnologiques (quelques 1 700 M€) et les investissements (quelques 117 M€).
S’ajoute également l’effet indirect généré par les quelques 370 M€ de salairesdirects et les 490 M€ de ressources indirectes qui induisent une consommationnette d’un peu plus de 470 millions d’euros.
En résumé, l’apport global des EIB s’élève à quelques 4 900 millions de chiffre d’affaires (0,5% du PIB) et un peu plus de 30 000 emplois (0,2% du total).
Finalement, si nous ajoutons ces valeurs des EIB à celles précédemment obtenuespour les EB et la biotechnologie publique, nous pouvons dire que l’impact macro-économique de la biotechnologie en Espagne pour 2007 fut de 8 189 M€, ce qui correspond à quasiment 0,8% du PIB total, et estresponsable, directement ou indirectement, de plus de 63 000 emplois,comme le montre la figure suivante.
EFFETS DIRECTS, INDIRECTS ET INDUITS DES EIB DANS L’ECONOMIE ESPAGNOLE (2007)
Chiffre d’affaires(Millions d’euros) Emploi
Effet direct 2 231 7 400
Effet indirect 2 071 16 323
Effet induit 650 6 517
Total 4 952 30 240
Source: réalisation propre.
72 Genoma España
Effet économique direct, indirect et induit de la biotechnologie en Espagne(données estimées pour 2007).
Effet directIndustrie biotechnologique
3 662 M€ de chiffre d’affaires24 762 Emplois
Effet indirect
8 189 M€ de chiffre d’affaire63 394 Emplois
Industrie non biotechnologique3 221 M€ de chiffre d’affaires
25 539 Emplois
Effet induit Biens et services de consommation
1 306 M€ de chiffre d’affaires 13 093 Emplois
Achats
Biens et services
Matér
iel et
four
nitu
res
Achat
s, in
vest
issem
ents Achats
Biens et services
Si nous analysons l’évolution de l’apport général de la biotechnologie à l’ensemble del’économie espagnole, nous voyons que celle-ci présente le profil-type d’unetechnologie nouvelle en expansion (processus de diffusion), et qu’il est doncenvisageable que le rythme de croissance de cet apport augmente dans les prochainesannées, comme le montre le graphique ci-dessous. Les prévisions que nous avionsfaites en 2007 et qui pronostiquaient 1,6% du PIB et 100 000 emplois en 2010 sonttrès proches de celles que l’on peut faire à ce jour.
CONTRIBUTION ECONOMIQUE DE LA BIOTECHNOLOGIE EN ESPAGNE
2002 2005 2007 2010 2012
Contribution au PIB 0,4% 0,6% 0,8% 1,2% 1,6%
Emplois générés 11 890 44 333 63 394 107 550 160 500
IMPACT MACROECONOMIQUE DE LA BIOTECHNOLOGIE
0,0 %
0,5 %
1,0 %
1,5 %
2,0 %
2,5 %
3,0 %
2002 2005 2007 2010 2012 2015
0
25 000
50 000
75 000
100 000
125 000
150 000
175 000
200 000
% de contribution au PIB
Emplois générés
Prévision % contribution au PIB
Prévision d’emplois générés
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 73
5. Perception sociale et importance clinique
Rapport d’enquêtes sur la perception publique de la biotechnologie en Espagne 2008
Les développements scientifico-technologiques, en l’occurrence biotechnologiques,provoquent de constantes controverses qui se retrouvent dans les médias et dans lesdébats politiques, avec le risque de décalage entre la quantité d’information donnéeet la qualité de celle-ci. Les systèmes démocratiques veulent impliquer chaque foisdavantage les citoyens aux prises de décisions importantes ; une bonne perceptionde la conception qu’ont les citoyens espagnols des développementsbiotechnologiques s’avère donc nécessaire.
La biotechnologie est un excellent exemple de technologie nouvelle en débat. Ilexiste des groupes de pression en tous genres qui tentent de convaincre desavantages ou des dangers de ce que celle-ci peut produire. On peut donc penser queles citoyens ont dû se faire leur propre opinion sur la biotechnologie et sesconséquences.
Pour cette raison, Genoma España, grâce à l’Institut des Etudes de la Science et dela Technologie (Instituto de Estudios de la Ciencia y la Tecnología - IECYT) del’Université de Salamanque, a mené une étude sur la perception et la connaissancequ’a la société spagnole au sujet de la biotechnologie (Enquête Biotechnologie 2008).Pour cela, un ensemble d’enquêtes a été effectué, dans lesquelles 2 501 citoyensespagnols ont été interrogés sur leur connaissance et leur perception de labiotechnologie. L’étude a été réalisée en prenant en compte la distributiongéographique (distribution par Communautés Autonomes), la densité de populationet la distribution par sexe (voir annexe : Fiche technique des enquêtes).
DISTRIBUTION PAR C.A.
Andalousie : 18%Aragon : 3%
Principauté des Asturies : 3%
Iles Baléares : 2%
Iles Canaries : 4%
Cantabrie : 1%
Communauté de Valence : 10%
La Rioja : 1%
Communauté de Madrid : 15%
Région de Murcie : 3%
Navarre : 1%
Pays Basque : 6%
Galice : 6%
Castille-La Manche : 4%
Castille-et-León : 5% Catalogne : 16%
Estrémadure : 2%
Cette étude, couplée à celles qui étudient la présence de la biotechnologie dans lapresse écrite, permet d’aider à définir le cadre de la culture biotechnologique et dela situation de la biotechnologie dans l’imaginaire de la société espagnole actuelle.
74 Genoma España
Indicateurs d’opinion
L’emploi de ce type d’indicateurs permet de connaître les opinions que le publicinterrogé manifeste sur les bénéfices, les risques, les promesses ou les réservesrelatives à la biotechnologie.
BENEFICES DE LA BIOTECHNOLOGIE RISQUES DE LA BIOTECHNOLOGIE
Très bénéfique 25,8%
Assezbénéfique
51,2%
Moyennement bénéfique10,5%
Peu bénéfique1,3%
NSPP11,2%
Beaucoup de risques5%
Un certain nombrede risques23,3%
Risques moyens44,9%
Peu de risques12,5%
NSPP14,3%
En ce qui concerne l’opinion des Espagnols sur les développementsbiotechnologiques, les résultats obtenus montrent une société qui croit auxdéveloppements de cette technologie et à ses bénéfices futurs : 70% d’entreeux répondent qu’elle sera bénéfique ou très bénéfique et que ces bénéfices offrirontdes perspectives prometteuses aux générations futures (un total de 78,8% estd’accord ou tout à fait d’accord avec cette idée). La tendance à considérer queces développements comportent des risques ne peut être ignorée car lesinterrogés ne sont que 12,5% à considérer que les risques sont faibles. A l’autreextrême, ils sont seulement 5% à considérer que les risques sont nombreux.Quant à ces risques, ils ne sont pas perçus comme environnementaux : à la questiondemandant si les avancées biotechnologiques détruisent l’environnement, 47,3%des interrogés sont en désaccord ou en très fort désaccord avec celle-ci, contre29,2% d’accord ou très d’accord.
A la question : “Je vais vous lire quelques affirmations. J’aimerais que vousme disiez jusqu’à quel point vous êtes d’accord ou en désaccord avecchacune d’entre elles” :
• Ceux qui paient les recherches influencent les scientifiques afin d’obtenir lesconclusions qui leur conviennent.
• Le mieux est de laisser les décisions concernant les recherches biotechnologiquesentre les mains des experts.
• La biotechnologie offrira de nouvelles perspectives prometteuses aux générationsfutures.
• Les avancées biotechnologiques détruisent l’environnement.
• Le gouvernement doit augmenter les ressources qu’il destine à la recherche.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 75
Influence des
financeurs Degré d’accord
Décisions des
experts
Opportunitésfutures
Dangers environnementaux
Financement gouvernemental
9,0%Très en accord
D’accord
Indifférent
En désaccord
En fort désaccord
28,7% 19,2% 3,2% 37,1%
51,6% 61,8% 59,6% 26,0% 51,7%
4,6% 0,9% 4,6% 6,8% 1,6%
21,8% 2,8% 4,4% 40,8% 2,1%
2,3% 0,2% 0,6% 6,5% 0,4%
NSPP 10,7% 5,6% 11,6% 16,7% 7,0%
DEGRE D’ACCORD AVEC LES AFFIRMATIONS
DEGRE D’ACCORD SUR LES PERSPECTIVES FUTURES
DEGRE D’ACCORD SUR LE FINANCEMENT GOUVERNEMENTAL
En fort accord19,2%
En fort accord37,1%
D’accord59,6%
D’accord51,7%
En désaccord4,4%
Indifférent4,6%
Indifférent1,6%
En fort désaccord0,6%
NSPP11,6%
En désaccord2,1%
En fort désaccord0,4%
NSPP7%
D’après ces résultats, 80% des interrogés reconnaissent le rôle important de labiotechnologie comme perspective prometteuse de futur pour la société espagnoleet 90% appuient clairement l’effort d’investissement de l’Etat et desadministrations publiques en biotechnologie, comme autant d’opportunitésfutures de développement économique, social et sanitaire de l’Espagne.
Les citoyens espagnols maintiennent une attitude de plus grande confianceenvers ceux qui développent le travail scientifique, c'est-à-dire les experts,qu’envers ceux qui financent leur travail. Dans ce cas, la majorité a tendance àpenser que les intérêts de ceux qui apportent les financements influent sur letravail des scientifiques, alors que l’immense majorité (90,5%) est d’accord outout à fait d’accord avec le fait qu’il faille laisser entre les mains des experts lesdécisions touchant aux recherches en biotechnologie. Les citoyens préfèrent doncque l’orientation des recherches scientifiques soit donnée par des entitéspubliques plutôt que par des entreprises privées.
76 Genoma España
A la question : “Qui, selon vous, apporte le plus de ressources à larecherche scientifique et technologique du pays?”, les interrogés ont répondu comme suit :
PROVENANCE DES RESSOURCES PRINCIPALES DE LA RECHERCHE
27,3
19,4
19,2
15,9
12,5
4,4
1,4
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Autres
Institutions étrangères
Entreprises
NSPP
Fondations privées
Gouvernement
Universités
DOMAINES PRIORITAIRES POUR LA RECHERCHE
79,5
44,6
41,6
17,1
2,1
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
NSPP
Energie
Environnement
Agriculture et alimentation
Médecine
En ce qui concerne les institutions qui apportent le plus de ressources à larecherche scientifique et technologique dans notre pays, les interrogéspensent donc que les principaux financeurs sont, dans l’ordre, les universités, legouvernement, et les fondations privées.
A la question : “Des différents domaines, quels sont ceux que vousconsidérez comme prioritaires en recherche biotechnologique?”, un choixd’un maximum deux réponses était possible :
• Médecine (nouvelles maladies, vaccins…).
• Environnement (pollution, effet de serre, biodiversité…).
• Energie (solaire, éolienne…).
• Agriculture et alimentation (amélioration génétique des cultures, pesticides,hygiène, qualité…).
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 77
Comme domaines prioritaires de la recherche biotechnologique, les interrogésont placé en premier les recherches en médecine avec 79,5%, suivies del’agriculture et de l’alimentation avec 44,6% puis la recherche enenvironnement avec 41,6%. Par ailleurs, les interrogés ne semblent pasassocier la biotechnologie aux recherches sur les énergies nouvelles (seuls17,1% ont choisi cette option).
Indicateurs de perception
Ces indicateurs prétendent cerner l’image que les interrogés ont desdéveloppements biotechnologiques.
A la question : “Qu’est-ce qui vous vient en tête lorsque l’on parle debiotechnologie?” les résultats ont été les suivants :
IMAGE DE LA BIOTECHNOLOGIE
26,8
22,7
21,1
19,1
8,6
5,8
3,9
3,2
0,9
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Questions éthiques
Clonage animal
Utilisation industrielle(biodiesel)
Expériences avecdes êtres humains
Modifications génétiquesdes aliments
NSPP
Rien
Autres questions
Recherche scientifique
78 Genoma España
Quand on leur demande ce qu’évoque pour eux le terme biotechnologie, il estintéressant de relever que les personnes interrogées répondent en premier lieu larecherche scientifique et en second lieu d’autres questions (sans spécifierlesquelles), alors que les modifications génétiques d’aliments etl’expérimentation avec des êtres vivants sont placées avant le clonageanimal. Il est également bon de noter que ce terme n’évoque rien pour 21,1%d’entre eux.
A la question “Je vais vous lire une série de termes différents (Progrès,Déshumanisation, Richesse, Risque, Santé et Bien-être). Pour chacun d’entreeux, dites-moi à quel point vous l’associez à la biotechnologie : beaucoup,assez, peu ou pas du tout?”
Progrès
Degré d’association à:
Déshumanisation Richesse Risque Santé etbien-être
37,7%Beaucoup 15,3% 19,2% 18,6% 31,4%
49,7%Assez 33,0% 34,9% 38,0% 51,5%
3,7%Moyen 7,5% 15,6% 15,7% 8,4%
4,5%Peu 22,0% 14,7% 16,3% 4,8%
4,4%Pas du tout 22,2% 15,6% 11,3% 3,9%
DEGRE D’ASSOCIATION A LA BIOTECHNOLOGIE
Du côté des aspects positifs, les citoyens interrogés associent la biotechnologieau progrès (87,4% si nous groupons ceux qui l’associent beaucoup et assez),82,9% à la santé et au bien-être et 44,1% à la richesse. En ce qui concerne lesaspects négatifs, 56,6% l’associent au risque et 48,3% à la déshumanisation.Ainsi, les opinions semblent plutôt pencher du côté des aspects positifs, bien queles associations négatives ne puissent être ignorées.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 79
Comparaison de l’ “Enquête biotechnologique Genoma España 2008” avec d’autres enquêtes d’opinion
En comparant les résultats de cette enquête avec ceux d’autres enquêtes commel’étude réalisée par la Fondation Espagnole de Science et Technologie (FECYT)“Perception Sociale de la Science et de la Technologie en Espagne” (2006), ou bienencore les différents eurobaromètres en relation avec ces thèmes, on observequ’en ce qui concerne le niveau d’éducation scientifique et technique durantla formation scolaire de l’interrogé, les résultats sont très semblables tantpour ceux qui pensent que leur niveau d’éducation a été bas ou très bas, quepour ceux qui déclarent qu’il a été normal, élevé ou très élevé. Toutefois, si oncompare nos résultats avec les données de l’enquête réalisée par la FECYT deuxans plus tôt, on perçoit une légère amélioration.
1999
Eurobaromètre INDICATEUR DE CONNAISANCE BIOTECHNOLOGIQUE
(% de réponses correctes)
“Les tomates naturelles n’ont pas degènes, mais celles qui sont
génétiquement modifiées si”, simplifiéepar la phrase “Les tomates naturelles
ne contiennent pas de gènes”
35% 36% 41% 52,3%
“Durant les premiers mois de gestation,l’on peut savoir si le bébé va avoir une
maladie génétique, comme le Syndromede Down”
79% 79% 79% 87,9%
“Le clonage d’organismes vivants produitdes êtres complètement identiques” 64% 66% 68% 67,7%
“Si quelqu’un mange un fruitgénétiquement modifié, il court le risque
que ses gènes se transforment”42% 49% 54% 62,5%
“Les animaux et les plantesgénétiquement modifiés sont plus grands
que ceux qui ne le sont pas”26% 26% 45% 36,9%
2002 2005
EnquêteGenomaEspaña2008
EVOLUTION DE LA CONNAISSANCE BIOTECHNOLOGIQUE
On peut conclure que la connaissance des Espagnols par rapport à l’ensemble desEuropéens a progressivement augmenté ces trois dernières années, sauf pourles questions relatives au clonage et surtout aux animaux et plantesgénétiquement modifiés. Il semble que le niveau de connaissance à propos duclonage animal ou humain est plus élevé en Europe qu’en Espagne.
A la question “Avez-vous entendu parler des termes suivants debiotechnologie?” l’Eurobaromètre donne comme option de réponse la thérapiegénétique, les médicaments à la carte, les organismes transgéniques et lananotechnologie. Dans l’Enquête Biotechnologique 2008, il a été rajouté le clonage
80 Genoma España
animal, et 91,2% ont déclaré en avoir entendu parler, donnée qui n’a naturellementpas pu être comparée avec celles de l’Eurobaromètre. Par rapport aux donnéescomparables, on observe qu’après le clonage animal, les participants à l’enquête2008 connaissent les organismes transgéniques (64,2%). L’Eurobaromètre de2005 donne également les organismes transgéniques comme première option, avecun peu plus de la moitié des pourcentages. Pour les Européens, la thématique lamoins connue est celle des médicaments à la carte alors que dans l’EnquêteBiotechnologie 2008, il s’agit de la nanotechnologie. Si nous comparons lesdonnées “Espagne” de l’Eurobaromètre à celles de l’Enquête Biotechnologie 2008, onobserve des similitudes à propos des deux premières options choisies, lesorganismes transgéniques (59% et 64,2% respectivement) et la thérapiegénétique (39% et 44%).
A l’heure de parler des “bénéfices et des risques qui peuvent accompagner labiotechnologie d’ici vingt ans”, tous considèrent que celle-ci sera bénéfique pourle futur. De fait, tant dans l’Eurobaromètre que dans l’enquête de la FECYT ou dansl’Enquête Biotechnologie 2008, les bénéfices sont supérieurs aux risques. Cesrisques semblent être associés à des raisons éthiques ou morales.
De plus, en Espagne, les interrogés considèrent que les décisions scientifiqueset technologiques, et dans notre cas, biotechnologiques, doivent être prisespar les experts en la matière, soit dans ce cas, par les scientifiques directementen charge des recherches. Les interrogés estiment que la prise de décision deschercheurs est habituellement biaisée par des raisons économiques et par ceuxqui financent leurs recherches.
De façon générale, et bien qu’elle ne figure pas parmi les priorités des interrogés, ladépense gouvernementale en biotechnologie devrait augmenter et en aucuncas diminuer. De fait, les interrogés considèrent que le développement de labiotechnologie offrira des perspectives nouvelles et positives aux générations futures.
Pour ce qui est des domaines prioritaires que devrait aborder la recherchebiotechnologique, il semble que la principale attente soit la médecine et lasanté, suivie de l’agriculture, l’alimentation et enfin l’environnement. Si l’onanalyse cette question à la lumière des résultats de l’enquête 2006 de la FECYTsur la science et la technologie, on observe que le thème de la médecine et de lasanté est également dominant, avec un pourcentage très similaire à celui del’Enquête Biotechnologie 2008 (FECYT, 79,7% et Enquête 2008, 79,5%).Cependant, alors que dans l’Enquête Biotechnologie 2008, la deuxième position estoccupée par l’agriculture et l’alimentation, ce thème arrive en dernière positiondes interrogés FECYT. La médecine et la santé occupent ainsi une positionprédominante dans les deux études, alors que le reste des questions à analyservarie avec les années.
Tant dans cette Enquête Biotechnologie 2008 que dans l’enquête de la FECYT, lesconcepts les plus en lien avec la notion de biotechnologie sont le progrès, lasanté et le bien-être, ou dans le cas de la FECYT, celui de la science et de latechnologie. Les personnes interrogées sont conscientes des risques que peutentraîner l’utilisation sans contrôle réglementaire des applicationsbiotechnologiques, mais elles perçoivent avant tout les bénéfices pourl’humanité, bénéfices qu’ils jugent supérieurs aux risques.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 81
Pour finir, il est important de signaler que les interrogés associent principalement leterme de biotechnologie à celui de la recherche, c’est à dire qu’ils l’associent plus aufutur qu’au présent. Afin de rendre concret ce présent, et faire en sorte que labiotechnologie ne soit pas seulement perçue comme une possibilité future maiségalement comme une réalité actuelle, la Fondation présente ci-dessous les donnéesconcernant l’importance de la biotechnologie dans le système sanitaire espagnol.
Aspects cliniques de la biotechnologie en Espagne :maladies et patients traités
Pour montrer l’applicabilité de la biotechnologie, à plus forte raison quand lesenquêtes d’opinion l’identifient davantage à la recherche qu’aux applications réelles,nous avons analysé l’importance de la biotechnologie dans l’un des secteurs donnécomme prioritaire pour la société espagnole, l’assistance sanitaire. Au cours del’année 2008, en collaboration avec cinq hôpitaux représentatifs du Système Nationalde Santé et Antares, une entreprise de consultants, des données ont été recueillies ausujet de l’utilisation de médicaments biotechnologiques utilisés dans le traitement demaladies. Les hôpitaux qui ont collaboré à l’étude représentent 2,5% de l’ensembledes hôpitaux publics du Système National de Santé (SNS) et 5,75% du total del’ensemble des lits de ce groupe. Ces hôpitaux font par ailleurs partie des hôpitauxnationaux leaders en recherche et innovation biomédicales30. La population deréférence qu’accueillent ces hôpitaux s’élève à 2 127 453 personnes, ce quicorrespond approximativement à 4,6% de la population totale nationale.
HOPITAUX DU SNS QUI ONT PARTICIPE A L’ETUDE SUR L’IMPORTANCE DE LA BIOTECHNOLOGIE DANS LA PRATIQUE CLINIQUE31
30 Selon les chiffres de “Carte bibliométrique d’Espagne 1994-2002 : Biomédecine et Sciencesde la Santé”, 4 des 5 hôpitaux se trouvent parmi les 11 premiers hôpitaux en termes deproduction scientifique recensés à l’échelle nationale, et leurs volumes de publicationsindexées représentent 40% du total des publications des hôpitaux espagnols.
31 La Fondation Genoma España remercie les gérants, chefs de service et l’ensemble dupersonnel pour leur collaboration dans la récolte de l’information.
Nº CommunautéAutonome Hôpital
1 C. de Madrid Fondation Jiménez Díaz
2 C. de Valence Hôpital universitaire La Fe
3 Andalousie Hôpital universitaire Reina Sofía
4 Catalogne Hôpital universitaire Clínic de Barcelona
5 Catalogne Hôpital Vall d’Hebron
21 médicaments ont été sélectionnés sur un total de 105 médicamentsbiotechnologiques approuvés par l’EMEA (European Medicines Agency, l’agenceeuropéenne des médicaments) pour leur importance thérapeutique et leur intensité
82 Genoma España
d’utilisation. Concrètement, 10 protéines recombinantes et 11 anticorpsmonoclonaux ont été choisis, molécules destinées à soigner quinze pathologiesparticulières comme le diabète de type I, l’hépatite C, l’arthrose rhumatoïde etcertains types de cancer avancés ou métastatiques, qui affectent un total de 4 839932 personnes en Espagne. Les médicaments biotechnologiques sélectionnés sonttous considérés comme des traitements importants au sein des hôpitaux espagnols,certains étant considérés comme de véritables innovations du fait de l’absence detraitement antérieur, d’autres ayant réussi à remplacer complètement ou en partieles traitements thérapeutiques traditionnels, et d’autres enfin étantcomplémentaires de traitements conventionnels et/ou de la chirurgie.
MEDICAMENTS BIOTECHNOLOGIQUES ETUDIES ET UTILISES EN TRAITEMENTSTHERAPEUTIQUES DANS LES HOPITAUX ESPAGNOLS DU SNS
Médicament biotechnologique
Type de molécule Pathologie Population
malade
InsulineInsuline glulisine (Apidra)
Protéine recombinante
• Diabètes• Cachexie du SIDA • Diabètes type 1 à partir de 6 ans
1 530 000
2 097
900 000 (HCV) et600 000 (HBV)
36 000
Voir les référencesantérieures
Somatotropine/Somatropine (Humatrope/Omnitrope)
Protéine recombinante
• Altération de la croissance à partir de 4 ans ou altéra-tions du gène SHOX
• Déficiences en hormones de croissance
Peginterféron α2 b (PegIntron) Protéine recombinante
• Hépatite C chronique, ne répondant pas au traitementpar interféron alfa, et/ou coïnfection par le VIH stable
• Hépatite B
Interféron β1 a (Avonex) Protéine recombinante Sclérose multiple en stades primaires de la maladie
Interféron α2 a (Pegasys) Protéine recombinante
• Sclérose multiple• Hépatite C en combinaison avec la Ribavirine et ne
répondant pas à IF-alpha en combinaison avec laRibavirine
225 000Etanercept (Enbrel) Protéine recombinante
• Arthrose rhumatoïde • Psoriasis en plaque chronique grave infantile non con-
trôlée
Filgrastim (Ratiograstim) Protéine recombinante
• Neutropénie ou neutropénie légère chez des patientsde chimiothérapie ou soumis à une transplantation demoelle, avec des infections graves
40Idursulfase (Elaprase) Protéine recombinante
• Traitement à large spectre de la maladie de Hunterpour les plus de 5 ans
260 000Darbepoïetine (Aranesp) Protéine recombinante
Anémie associée à une insuffisance rénale chroniqueinfantile
200 000Abatacept (Orencia) Protéine recombinante
• Arthrose rhumatoïde (AR) active modérée à grave encombinaison avec MTX, chez les adultes ne répondantpas à d’autres médicaments anti-rhumatologiquesmodificateurs de la maladie (FAME)
(suite page suivante)
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 83
MEDICAMENTS BIOTECHNOLOGIQUES ETUDIES ET UTILISES EN TRAITEMENTSTHERAPEUTIQUES DANS LES HOPITAUX ESPAGNOLS DU SNS (suite)
Médicament biotechnologique
Type de molécule Pathologie Population
malade
140 599 (totalcancer du sein)Trastuzumab Anticorps
monoclonalCancer du sein métastatique Her2+ et ER et/ou PgR+ encombinaison avec des inhibiteurs de l’aromatase
39 150 (M. de Crohn)
et 90 000 (A. psoriasique)
Infliximab (Remicade) Anticorpsmonoclonal
• Maladie de Crohn adulte et infantile (6-17 ans) nerépondant pas au traitement
• Arthrose rhumatoïde• Arthrose psoriasique• Spondylarthrite ankylosante active grave chez les adultes
ne répondant pas à une thérapie conventionnelle
Voir référenceantérieureAdalimumab (Humira) Anticorps
monoclonal
• Maladie de Crohn active et grave• Arthrose rhumatoïde• Psoriasis chronique en plaque modéré/grave • Arthrose psoriasique
64 000(total cancercolorectal)
19 037 Cancers de la tête et du cou
Cetuximab (Erbitux) Anticorpsmonoclonal
• Cancer colorectal avancé, métastatique type KRAS quiexpriment EGFR, en combinaison avec lachimiothérapie
• Cancer colorectal comme agent unique ne répondantpas à l’oxaliplatine ou l’irinotecan
• Cancer de la tête et du cou de cellules squameusesrécurrentes ou métastasique en combinaison avec desdérivés de platine
Voir référenceantérieureBevacizumab (Avastin) Anticorps
monoclonal
• Cancer colorectal métastatique en combinaison avecdes fluoropyrimidines.
• Cancer des cellules rénales avancé et/ou métastatiqueen combinaison avec IFN·-2ª
• Première ligne de cancer du sein métastatique encombinaison avec Paclitaxel
• Traitement du cancer du poumon non à petites cellulesavancé non-opérable métastatique ou récidiviste oulocalement avancé en combinaison avec des dérivés deplatine
1 380Alentuzumab (Mabcampath) Anticorpsmonoclonal
Première ligne leucémie lymphoïde chronique à cellules B chez les patients non traitables avec la fludarabine
1 620Ibritumomab
Tiuxetan (Zevalin)Anticorps
monoclonal Lymphome folliculaire de première ligne
750 000Ranibizumab (Lucentis) Anticorpsmonoclonal
• Traitement de la dégénération maculaire associée àl’âge (DAMA) néo-vasculaire (suinteuse)
46Eculizumab (Soliris) Anticorpsmonoclonal • Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)
Voir référenceantérieureNatalizumab (Tysabri) Anticorps
monoclonal• Sclérose multiple rémittente récidive très active en
monothérapie
Voir référenceantérieureRituximab Anticorps
monoclonal • Lymphomes non Hodgkiniens de follicules premiers
Voir référenceantérieurePegaptanib de sodium (Macugen) Oligonucléotide
recombinant • Dégénération maculaire associée à l’âge
84 Genoma España
Comme il n’existe pas de protocoles de prescription des médicaments, celle-ciétant de la responsabilité de chaque médecin, il n’existe pas dans les hôpitaux oules dispensaires, de registres du nombre de patients traités par médicament.Cependant, cette population peut être estimée connaissant le coût d’acquisitiondesdits médicaments fournis par les services de pharmacie des hôpitaux ainsi quele coût annuel de traitement par patient. Au regard du travail réalisé, laconsommation des médicaments biotechnologiques sélectionnés dans lescinq hôpitaux atteint le chiffre de 84 M€, ce qui représente uneconsommation au niveau national de 1 821 M€32, soit approximativement25% de la dépense pharmaceutique du Système National de Santé. Enprenant en compte le coût de traitement annuel par patient pour les différentsmédicaments biotechnologiques, on estime qu’en 2008, 191 935 patients ontété traités par ces médicaments dans les hôpitaux et dispensaires espagnols.Comme de plus l’insuline recombinante, l’un des médicaments de notre liste,s’obtient directement dans les pharmacies, nous devons rajouter la population dediabétiques insulinodépendants en Espagne, environ 153 000 personnes33. Ainsi,on estime la population espagnole sous traitement médical de ces 21 médicamentsbiotechnologiques à approximativement 344 935 personnes, et si toutes lesapplications thérapeutiques biotechnologiques avaient été prises encompte, on peut considérer que la population espagnole sous traitementsmédicaux biotechnologiques dépasse largement les 350 000 personnes.
La comparaison de ces données avec celles publiées dans la précédente étude de2006 met en évidence que ces dernières années, la population de patientstraités par des médicaments biotechnologiques a augmenté de 12 000patients/an, soit 3% par an..
32 On prend comme base la population de référence des cinq hôpitaux, qui représente 4,6% de lapopulation nationale.
33 10% de la population de diabétiques sont insulinodépendants, (153 000 personnes enEspagne).
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 85
ESTIMATION DU NOMBRE DE PATIENTS SOUMIS A DES TRAITEMENTS BIOTECHNOLOGIQUES DANS LES HOPITAUX ET DISPENSAIRES ESPAGNOLS
Médicament biotechnologique
Consommationdans les cinq
hôpitaux en euros
Coût par traitement
patient/an34
Abatacept 190 850 16 809
Population traitée dans lescinq hôpitaux
Estimation de la population
traitée en Espagne35
Extrapolation de la
consommationpour
l’Espagne en euros (2008)
11 246 4 140 738
Adalimumab 7 871 150 14 105 558 12 107 170 774 661
Alenntuzumab 39 873 15 000 3 58 865 097
Bevacizumab 5 489 326 29 291 187 4 066 119 097 941
Cetuximab 3 268 885 14 350 228 4 942 70 922 642
Darbepoetina alfa 6 772 820 3 540 1 913 41 510 146 944 987
Eculizumab 1 300 594 293 700 4 96 28 218 058
Etanercept 9 931 524 12 816 775 16 813 215 477 125
Filgrastim 1 467 885 21 322 69 1 494 31 847 654
Ibritumomab tiuxetan 134 105 14 376 9 202 2 909 570
Idursulfasa 2 792 556 803 062 3 75 60 588 080
Infliximab 6 692 360 10 830 618 13 407 145 199 316
Interferón β-1a 10 023 612 11 596 864 18 754 217 475 092
Natalizumab 1 853 273 23 057 80 1 744 40 209 129
Pegaptanib de sodio 168 161 11 462 15 318 3 648 476
Peginterferón α-2a 1 892 426 8 062 235 5 093 41 058 613
Peginterferón α-2b 1 179 930 2 280 518 11 228 25 600 097
Ranibizumab 1 830 185 6 992 262 5 679 39 708 196
Rituximab 6 079 956 5 686 1 069 23 200 131 912 423
Somatotropina /Somatropina 8 709 614 12 000 726 15 747 188 966 210
Trastuzumab 6 252 917 4 745 1 318 28 591 135 665 032
TOTAL 83 942 002 1 335 081 8 846 191 935 1 821 229 139
34 Les différents coûts de traitement par patient ont été obtenus à partir de différents rapports de commissions de pharmacie, de rapports thérapeutiques d’hôpitaux, et de diverses publications internationales.
35 L’extrapolation à partir de l’échantillon des cinq hôpitaux est réalisée en fonction de la population de référence accueillie par ces différents hôpitaux, soit concrètement 4,6%. Les patients traités avec de l’insuline recombinante distribuée à travers les pharmacies ne sont pas inclus dans ce tableau.
86 Genoma España
Il est important de noter que les vaccins d’origine biotechnologique financés parle Système National de Santé et inclus dans le calendrier de vaccination comme celuide l’Hépatite B, le vaccin ROR, le papillomavirus ou le tétanos, n’ont pas un impactdirect réel sur les dépenses des pharmacies des hôpitaux et des dispensaires maisque la prévention de ces maladies constitue néanmoins un énorme bénéfice social etune économie considérable pour le système sanitaire. La population traitée avecd’autres médicaments biologiques, associée à celle qui reçoit les vaccinsbiotechnologiques, dépasse largement les 400 000 personnes.
Connaître les maladies traitées par des médicaments biotechnologiques et estimer lapopulation réellement bénéficiaire est important mais il est également important dedémontrer l’effet de ces traitements, en mesurant notamment leur impact sur lasanté et ce à travers des paramètres comme l’espérance de vie, l’état de bien-être etle contrôle de la maladie. Pour cela, 25 spécialistes de différentes spécialités(hématologie, gastro-entérologie, oncologie, endocrinologie, rhumatologie, etneurologie) dans lesquelles sont traitées les pathologies auxquelles sont destinées lesdifférentes applications biotechnologiques étudiées, ont été interrogés. Ces expertsappartiennent aux 5 hôpitaux participants.
Selon les médecins interrogés, les médicaments biotechnologiques offrent demeilleurs résultats tant en termes de taux de survie que de bien-être des individusaffectés ; une appréciation positive d’un médicament n’a été attribuée que si celui-cimontre un clair avantage sur les traitements classiques, aux dires à la fois desmédecins interrogés et de la bibliographie. Les résultats montrent que 26% destraitements présentent des avantages en termes d’espérance de vie, decontrôle de la maladie et de qualité de vie et 80% d’entres eux améliorentau moins l’un de ces trois aspects.
Il y a des exemples emblématiques comme par exemple le cancer colorectal avancé,pour lequel il a été démontré que la combinaison de Bevacizumab avec lachimiothérapie offre une survie à deux ans dans 89% des cas, soit le double de lasurvie qu’offre le traitement de chimiothérapie seul (44%), et permet un meilleurcontrôle de la maladie et une augmentation de la tolérance des patients. Dans le casdu cancer du sein métastatique, l’emploi combiné de la thérapie biotechnologique etde chimiothérapie a permis d’augmenter de 12 mois la survie des patientes et dediminuer le nombre de mastectomies (chirurgie du sein).
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 87
AMELIORATIONS SUBSTANCIELLES (+++) DES TRAITEMENTSBIOTECHNOLOGIQUES SUR L’ESPERANCE DE VIE, L’ETAT DE BIEN-ETRE ET LE CONTROLE DE LA MALADIE
Pathologie Applicationthérapeutique
Esperancede vie
Arthrose Rhumatoïde Abatacept
Qualitede vie
Evolution de la Maladie
+++ +++
Maladie de Hunter Idursulfasa +++
Troubles de la croissance
Somatotropine/Somatropine +++ +++
Sclérose multiple Natalizumab +++
Hémoglobinurieparoxystique
nocturne (HPN)Eculizumab +++ +++ +++
Dégénération maculaire
associée à l’âge
Ranibizumab +++ +++
Pegaptanib de sodium +++ +++
Neutropénie Filgrastim
Leucémie lymphatique chronique Alemtuzumab +++
Cancer rénal Bevacizumab +++ +++ +++
Cancer du sein
Bevacizumab +++ +++ +++
Trastuzumab +++ +++ +++
Cancer du poumon Bevacizumab +++ +++ +++
Cancer colorectal Cetuximab +++ +++
Lymphome non-hodgkinnien Rituximab +++ +++ +++
Cancer de la tête et du cou Cetuximab
Sclérose multiple Interféron beta-1a +++
Hépatite CPeginterféron alfa-2a +++ +++
Peginterféron alfa-2b +++ +++ +++
Psoriasis chroniqueAdalimumab +++
Etanercept
Arthrose psoriasique Adalimumab +++ +++
Maladie de Crohn
Adalimumab
Infliximab
Lymphome folliculaire Ibritumomab tiuxetan
Anémie Darbepoetina alfa +++ +++
Spondylarthrite Infliximab +++ +++
88 Genoma España
En complément des informations sur l’espérance de vie et l’état de bien-être despatients soumis à des traitements biotechnologiques, des données sur l’impactqu’ont ces médicaments sur l’organisation sanitaire ont également été récoltées. Enrésumé, 26% des traitements biotechnologiques ont conduit à desdiminutions considérables en termes à la fois d’hospitalisation et de duréedes séjours ainsi que de consultation et de coût ; 60% des traitementsbiotechnologiques ont permis d’obtenir des diminutions considérables pourau moins l’un de ces quatre paramètres. Ces donnés sont importantes car ellespermettent d’approfondir la connaissance de la contribution des traitementsbiotechnologiques à l’équilibre du SNS, au-delà de la traditionnelle critique descoûts élevés de certains de ces traitements. Il est important de signaler égalementque la grande majorité des traitements biotechnologiques est essentielle autransfert de l’assistance sanitaire de l’hôpital vers le dispensaire, et donc àl’économie conséquente qui en découle, car le coût moyen de l’assistance sanitairepar patient en hôpital atteint la somme de 3 773 €36 alors qu’il s’élève à 142,6 €37
en dispensaire. Un bon exemple est donné par l’analyse de l’impact budgétaired’Aransesp (Darbepoetina alfa) dans le traitement de l’anémie associée à uneinsuffisance rénale chronique38 : l’utilisation de ce médicament biotechnologiqueimplique une économie annuelle de 33% (1 160 €) par patient en hémodialyse etavec anémie. Chez les patients de pré-dialyse, l’utilisation de Aranesp en cutanéeimplique quant à elle une économie annuelle par patient de 16% (180 €).
36 Les frais d’hospitalisation dans le Système National de Santé. (Agence de Qualité du SystèmeNational de Santé.
37 Statistiques des établissements sanitaires en régime d’internat. (Agence de Qualité duSystème National de Santé.
38 Article de Crespo Palomo et al. Revisión Española Económica de la Salud. 2008.7(5) : 197-208.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 89
DIMINUTIONS CONSIDERABLES (+++) DES HOSPITALISATIONS, DES CONSULTATIONS EN DISPENSAIRES ET DES COUTS DE TRAITEMENTS GRACE AUX TRAITEMENTS BIOTECHNOLOGIQUES
Pathologie Application thérapeutique
Diminution des entrées et séjours
en hôpitaux
Arthrose rhumatoïde Abatacept
Diminution des consultations
urgentes ou externes
en dispensaires
Diminution du coût
de traitement
+++
Maladie de Hunter Idursulfase
Troubles de la croissance
Somatotropine/Somatropine +++
Sclérose multiple Natalizumab
Hémoglobinurieparoxystique
nocturne (HPN)Eculizumab +++ +++ +++
Dégénération maculaire
associée à l’âge
Ranibizumab +++
Pegaptanib de sodio +++
Neutropénie Filgrastim
Leucémie lymphocytairechronique Alemtuzumab
Cancer rénal Bevacizumab +++
Cancer du seinBevacizumab +++
Trastuzumab +++ +++ +++
Cancer du poumon Bevacizumab +++
Cancer colorectal Cetuximab
Lymphome non-hodgkinien Rituximab
Cancer de la tête et du cou Cetuximab
Sclérose multiple Interféron beta-1ª
Hépatite CPeginterféron alfa-2a +++
Peginterféron alfa-2b +++
Psoriasis chroniqueAdalimumab
Etanercept +++ +++ +++
(suite page suivante)
90 Genoma España
DIMINUTIONS CONSIDERABLES (+++) DES HOSPITALISATIONS, DES CONSULTATIONS EN DISPENSAIRES ET DES COUTS DE TRAITEMENTS GRACE AUX TRAITEMENTS BIOTECHNOLOGIQUES (suite)
Pathologie Application thérapeutique
Diminution des entrées et séjours
en hôpitaux
Arthrose psoriasique Adalimumab +++
Diminution des consultations
urgentes ou externes
en dispensaires
Diminution du coût
de traitement
+++ +++
Maladie de Crohn
Adalimumab +++ +++ +++
Infliximab +++ +++ +++
Lymphome folliculaire Ibritumomab tiuxetan
Anémie Darbepoïétine alfa +++ +++ +++
Spondylarthrite Infliximab
Les traitements d’origine biotechnologique sont parfois très chers et c’est la raisonpour laquelle ils reçoivent une attention croissante de la part des autoritéssanitaires chargées de la gestion des budgets pharmaceutiques. En ce sens, ilapparaît nécessaire de réaliser des études coût/bénéfice qui incluent l’ensembledes informations concernant le produit, le patient et l’assistance, mais aussi lesfrais d’hospitalisation, la définition de l’horizon temporel, la qualité de vie dupatient, la sélection de variables secondaires, le choix de sous-populations, etc. Deplus en plus d’études coût/efficacité ou d’évaluations pharmaco-économiquesprospectives sont réalisées, ce qui permet de déterminer le véritable coût desmédicaments biotechnologiques et de mettre leur impact budgétaire enperspective.
En extrapolant les données obtenues dans les cinq hôpitaux ayant fait l’objet denotre étude, nous pouvons affirmer que les applications biotechnologiques ont uncoût a priori important, mais si on prend en compte les économies de dépensesanitaire associées au transfert de nombreux protocoles de soin de l’hôpital vers ledispensaire, ces applications peuvent supposer au contraire un gain financier. Parailleurs, l’amélioration de la qualité de vie ainsi que la survie globale des patientsconstituent un bénéfice social non obtenu par les traitements conventionnels.
Importance de la biotechnologie en Espagne 2009 91
6. Conclusions
Les sciences de la vie prennent chaque jour plus d’importance dans les sociétésavancées : elles ont la responsabilité de fournir en quantité et en qualité desressources aussi importantes que l’alimentation, l’énergie ou la prestation sanitaire.Dans ce contexte, la biotechnologie en tant que discipline technologique qui inclue,selon l’OCDE, les recherches réalisées en biologie moléculaire, cellulaire, génétiqueet microbiologie, attire de nouveaux talents et de nouveaux investissementsessentiellement tournés vers le développement de médicaments, aliments, cultures,vaccins, carburants, matériaux et dispositifs de diagnostic.
La biotechnologie espagnole ne diffère de celle des autres pays développés que parsa jeunesse, puisqu’en valeurs normalisées au PIB et à la population, la taille de labiotechnologie en Espagne ne représente que la moitié de celle de l’Allemagne et letiers de celle des Etats-Unis. A partir des indicateurs de ce rapport, que devons-nous faire pour améliorer la situation? Quelques unes des recommandationsraisonnables et qui ne seraient être en aucun cas de la seule responsabilité d’uneentité, d’une entreprise ou d’une administration en particulier mais bel et bien del’ensemble des acteurs du système biotechnologique espagnol, pourraient être lessuivantes :
• Parce que la production scientifique en biosciences est compétitive en quantitémais pas vraiment en qualité, il est souhaitable d’encourager la recherche dequalité, qui ne peut être menée à bien que si elle dispose d’infrastructuresadéquates et d’un personnel motivé et bien formé. Au cours des dernières années,un important effort a été fait pour doter la R&D d’infrastructures, mais dans lesannées à venir, cet effort ne pourra pas se poursuivre si intensément car les aidespubliques et les fonds structuraux européens vont diminuer. En ce qui concerne lepersonnel, d’excellentes initiatives ont été prises ces dernières années pourincorporer de jeunes scientifiques ; néanmoins, leurs impacts se diluentrapidement dans un environnement scientifique de recherche dans lequel lesinstitutions et les centres disposent de peu de marge pour faire du mérite et de laqualité, une source de motivation du personnel scientifique. Dans ce contexte, etpour s’en tenir à la biotechnologie, il est important de contribuer à diminuer lasituation de dépendance existante entre les structures et les budgets publics, endotant certains centres d’une plus grande autonomie dans la gestion du personnel,des fonds et des infrastructures, le tout accompagné d’une politique active decaptation de fonds privés.
• Le transfert de technologie est sans aucun doute un des thèmes en suspens dusystème espagnol de R&D et d’innovation. Cette situation n’a rien d’étonnant caravec une technologie aussi peu développée dans le système public de recherche,que peut-on espérer transférer? De nombreux dirigeants d’entreprises etd’hommes politiques ont encore en tête un schéma selon lequel le chercheur doitgénérer des connaissances et l’industriel améliorer ses procédés, chacuntravaillant sur des voies différentes. Mais c’est précisément à leur rencontre ques’inventent les procédés innovants. Il apparaît paradoxal que la capacité de labiotechnologie espagnole à générer de la technologie, soit si limitée. De fait, àtitre d’exemple, il existe à peine quelques fonds et/ou programmes publics ouprivés de valorisation et développement technologique. Il est nécessaire de
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disposer et/ou d’augmenter ces fonds, ainsi que d’augmenter et d’approfondir lenombre d’actions de valorisation en provenance des administrations publiques.
• La dépense publique totale en biotechnologie a augmenté de 22% au cours de lapériode 2000-2008, atteignant son zénith en 2007, avec un chiffre de 1 376 M€.Le personnel scientifique et clinique travaillant dans des institutions publiques etse consacrant à la R&D, a atteint en 2007 le nombre de 13 783, soit quasimentle double d’il y a quatre ans. Ces chiffres représentent, approximativement, 65%de l’investissement en R&D et 75% du personnel de recherche du secteurbiotechnologique espagnol, le reste appartenant au secteur privé. Pour cela, lepoids spécifique de l’administration publique espagnole dans la biotechnologieest déterminant, et de celui-ci dépend actuellement son développement. Dans cecontexte, il est fondamental de maintenir les engagements d’investissementpublic et de générer un environnement adéquat pour que l’investissement privévienne petit à petit collaborer au financement de la recherche. Quelques unesdes actions intéressantes à réaliser dans le domaine sont, par exemple, ledégrèvement fiscal de l’investissement collectif en R&D biotechnologique, ladotation économique de l’Action Spéciale en Biotechnologie du Plan National deR&D et innovation qui soutient l’investissement privé, le retour de l’étranger dechercheurs et techniciens espagnols ou l’incorporation de talents étrangers dansles métiers de la recherche, de la gestion et du financement de labiotechnologie.
• Le chiffre d’affaires total de l’activité entrepreneuriale biotechnologique, incluantles entreprises biotechnologiques (EB) et les entreprises industrielles,commerciales et de services en biotechnologie (EIB), se situe aux alentours de 3000 M€ en 2007, générant au total plus de 10 000 emplois directs. Ces chiffresproviennent principalement des industries alimentaire, chimique, énergétique,pharmaceutique et sanitaire, secteurs pour lesquels l’Espagne est peu présenteau-delà des activités de production, de commercialisation et de distribution. Lemoteur de la R&D et de l’innovation de beaucoup de ces secteurs se trouve endehors de l’Espagne, ce qui nous éloigne des décisions stratégiques et desinvestissements à haute valeur ajoutée des secteurs industriels en demande debiotechnologie. Une politique encore plus active de promotion de centresnationaux privés de R&D et d’attraction de leurs homologues étrangers est doncsouhaitable, offrant une collaboration avec des capacités publiques de rechercheen biosciences.
• A en juger par les enquêtes réalisées, la société espagnole est très optimistequant aux perspectives qu’offre la biotechnologie, à partir du moment où lesrisques associés sont clairement expliqués. De plus, la société espagnole est trèsfavorable à l’investissement public en biotechnologie. Il y a peu de thèmescomme la biotechnologie qui suscitent autant d’intérêts rationnels et émotionnelsconvergents. Il faut profiter de cela pour faire de la biotechnologie un vecteur dechangement du modèle économique et productif espagnol, modèle dans lequelles entreprises coopèreraient au plus haut degré, les institutions publiquesseraient plus efficaces et la société civile serait mieux organisée. Labiotechnologie n’est donc pas un secteur économique ou une disciplinescientifique mais un moteur de changement qui peut contribuer significativementà la modernisation de la société espagnole.
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