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Région du Mont Lozère et du Massif de la Borne COMPTE RENDU DE MISSION DANS LES CEVENNES (région du Mont Lozère et de la Borne) IMPLICATIONS TECTONIQUES ET CARTOGRAPHIQUES PROPOSITION DE VOIES DE RECHERCHE 31 mars-6 avril 1990 (Le Pont-de-Montvert, Lozère) Jean-Paul DEROIN (SGN/TED) Jean-François BECQ-GIRAUDON (SGN/GEO) André E. PROST (Université d'Orléans) Avril 1990 R 30847 SGNTED90 BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES Direction de la technologie Département Télédétection B.P. 6009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2 - France -Tél. : (33) 38.64.34.34

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  • Région du Mont Lozère et du Massif de la Borne

    COMPTE RENDU DE MISSION DANS LES CEVENNES (région du Mont Lozère et de la Borne)

    IMPLICATIONS TECTONIQUES ET CARTOGRAPHIQUES PROPOSITION DE VOIES DE RECHERCHE

    31 mars-6 avril 1990 (Le Pont-de-Montvert, Lozère)

    Jean-Paul DEROIN (SGN/TED)

    Jean-François BECQ-GIRAUDON (SGN/GEO)

    André E. PROST (Université d'Orléans)

    Avril 1990

    R 30847

    S G N T E D 9 0

    BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES Direction de la technologie

    Département Télédétection B.P. 6009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2 - France -Tél. : (33) 38.64.34.34

  • R6&±on du Mon* l^ojtarm et du Ma.mm±£ da Im BoM-nc

    Contexte:

    Les travaux de thèse de J.-P.DER0IN C 1 ) , utilisant le Sud-Est du

    Massif Central français comme plate-forme régionale pour le développe-

    ment de recherches interdisciplinaires ayant comme outil privilégié la

    télédétection, ont conduit à de nombreuses implications tant méthodolo-

    giques que géologiques. A quelques mois de la soutenance de la thèse de

    Doctorat, il est apparu nécessaire de rendre compte sur le terrain, et à

    des spécialistes, d'un certain nombre d'observations à caractères

    structuraux et stratigraphiques, principalement dans le domaine des

    dépôts d'arkoses syntectoniques découvertes au lieu-dit la Cham du Pont,

    près du Pont-de-Montvert. Ces dépôts sont le siège d'une anomalie

    spectrale i 2 ) détectée sur l'image SPOT, et expliquée quant à ses causes

    géochimiques et ses effets phytomorphologiques C 3 > .

    Le financement de la mission a été effectué sur les fonds de la

    Direction Scientifique du BRGM dans le cadre de la fiche-programme CB 45

    (télédétection et appui à la cartographie en domaine tempéré), dont

    Jean-Yves Scanvic est le responsable.

    (1) DEROIN J.-P. (1989). Rapport BRGH R 30191 01 ÎED 89.

    (2) DEROIN J.-P. et al. (1990). J. of Photograitetria S Reaote Sensing, (sous presse).

    (3) DEROIN J.-P. et DEROIN Th. (souiis). C. R. Acad. Sei., Paris.

  • C « &. de Md. mm J. an dmnm lam Cévcnntsm

    Plan du Rapport, Plan of the Report, Berichtentwurf

    Contexte 3

    Résumé 9

    Abstract 10

    Zusammenfassung 11

    Chapitre I. Facturation tardi-hercynienne et détritisie associé 13

    1 — Chronologie des événeients tardi-hercyniens 15 1.1. Introduction 15 1.2. Fracturation tardi-hercynienne 16 1.3. Dépôts détritiques au Sud du Hont Lozère . 16 1.4. Contexte structural des arkoses 18 1.5. Révision de l'âge des arkoses 20 1.6. Conclusion 22

    2 — Reconstitution d'une esquisse de paléodrainage 23 2.1. Introduction 23 2.2. A l'échelle de la Chai du Pont 24 2.3. Extension au Hont Lozère 24 2.4. Extension au système Perio-Carbonifère ... 25

    3 — Implications paléogéographiques 31 3.1. Introduction 31 3.2. Découverte de la série lésozoïque 32 3.3. Conclusion 35

    Chapitre II. Filons, enclaves et phyllonites liés à la tectogenèse ... 37

    1 — Les aplites et les pegiatites 39 1.1. Introduction 39 1.2. Association des différents types 39 1.3. Sites d'affleurement et nature filonienne. 40 1.4. Caractère synductile des corps filoniens . 42

    2 — Les enclaves dans les granitoïdes 45 2.1. Sites d'affleurement et nature 45 2.2. Conséquences géodynaiiques 46

    3 — Les phyllonites 47 3.1. Définition 47 3.2. Sites d'affleurement 47 3.3. Transition ductile/fragile 47

  • Region du Hont £,o*£x-e et du Mammd.£ de XeL Borne

    Chapitre III, Synthèse sur le systèie de Villefort

    1 — Niveau d'érosion du dispositif 51 1.1. Introduction 51 1.2. Indices d'érosion différentielle 51

    2 — Données géophysiques à petite échelle 53 2.1. Carte des anoialies du chaip total ....... 53 2.2. Carte de l'anoialie de Bouguer 56 2.3. Conclusion 56

    3 — Conclusion 59

    Chapitre IV. Rôle de la télédétection dans l'étude

    1 — Exploitation des données de télédétection 63 1.1. Introduction 63 1.2. Généralités sur la léthode 63

    2 — Données à petite échelle 65 2.1. Introduction 65 2.2. HCHH 65

    3 — Données à loyenne échelle 67 3.1. Introduction 67 3.2. LANDSAT-HSS 67 3.3. SPOT-HRV 67

    4 — Données à grande échelle 69 4.1. Introduction 69 4.2. Photographies aériennes 69

    Chapitre V. Proposition de voies de recherche

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 75

    PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES 79

    Bassin du Pont-de-Hontvert 80 Filons et phyllonites 82 Enclaves 84 liage SPOT-HRV 86

    Annexe. Aspects critiques de la coupure géologique à 1/50.000, feuille de Génolhac.

    Fracturation 91 Phénomènes cartographies 92 Contours géologiques 93 Généralités et conclusions 93

  • _ 6 — C. R9 de Mission dans Jes CUvtsnncm

    Illustrations,

    Légende des figures,

    Fig. 1. Carte géologique des Cévennes et schéia tectonique du secteur du Hont Lozère et de

    la Borne.

    Lithostratigraphîe; 1. Terrains post-triasiques; 2. Trias indifférencié; 3. Dépôts

    arkosiques d'âge paléozoïque supérieur; 4. Granite du Bougés; 5. Granite des Signaux;

    6. Granite porphyroïde du Lozère et de la Borne; 7. Séries «étasorphiques indifférenciées;

    8. Principaux décrocheients tardi-hercyniens.

    Toponynie; A. Aies; F. Florae; G. Génolhac; L. La Garde-Guérin; La. Largentière; LV. Le

    Vigan; H. Hontselgues; P. Le Pont-de-Hontvert; V, Villefort; cp. La Cham du Pont; f. Cham

    de Finialette; p. Peyroche; FO. Faille d'Orcières; FV. Faille de Villefort.

    Fig. 2. Sché»a structural détaillé du bassin arkosique du Pont-de-Hontvert.

    Fig. 3. Coupe de la série paléozoïque de la Chai du Pont (Sud) lontrant l'alternance des

    bancs gréseux et des intervalles sableux.

    Fig. 4. Carte des occurrences perio-carbonifères cévenoles et des sondages.

    Lithostratigraphîe; 1. Schistes cévenols; 2. Granites calco-alcalins; 3. Perio-

    Carbonifère; 4. Hésozoïque (Trias, Jurassique, Crétacé); 5. Cénozoïque; 6. Sondages cités:

    A. Villeneuve-de-Berg-1; B. Valvignières-1; C. Vallon-Pont-d'Arc-1; D. Rosières-2; E.

    Lussan-2; F. Lédignan-1; 7. Principales failles.

    Fig. 5. Coupe de la série lésozoïque (cf détail dans le texte).

    Fig. 6. Profil torphologique Lozère/Borne.

    Fig. 7. Carte lagnétique.

    Fig. 8. Carte gravinétrique.

    Fig. 9. Linéament Sud-Français et cadre linéatentaire de Rousset.

  • R£&£an du Mont l*om £ a~« «t du *4»mm±f de 1 A Aoj-ne — 7 _

    Planches photographiques,

    PI. I. Les dépôts arkosiques d'âge paléozoïque supérieur du bassin du

    Pont-de-Montvert,

    (a) Vue générale de la Cham du Pont prise vers le nord depuis le

    Col du Bougés (cote 1200m). Les dépôts forment ici un vaste synclinal

    d'axe N.120°; ils sont recouverts de résineux (partie ouest de la vue)

    et de feuillus sur leur bordure orientale (cf détails dans DEROIN,

    1989).

    (b) Vue vers le SE de la faille du Peyrou, qui forme un col dans le

    granite porphyroïde, depuis les affleurements d'arkoses de Peyroche,

    près du Roc de Montai. Au fond (avant-dernier plan), vers le sud, le

    bassin de la Cham du Pont.

    (c) Détail des faciès arkosiques en place observés à la Cham de

    Finialette. Le pendage de la formation est de 70"NE.

    PI. II. Les réseaux filoniens sur le pourtour du batholite de Villefort.

    (a) Filon d'aplite subméridien, situé au-dessus du camping du

    Pont-de-Montvert.

    (b) Filon pegmatito-aplitique 175E70 affectant le substratum

    granitique (granite du Bougés) de la Cham du Pont. On constate que la

    fracturation guidant le filon se retrouve dans les granites sans

    minéralisations.

    (c) Chevelu de phyllonites sur le site du barrage de Villefort,

    empruntant la direction subméridienne. Il affecte le granite porphyroïde

    de la Borne.

  • — 8 — C. R. d e Md.mmd.an cSmnm 1mm Gm~vtsnnmm

    PI. III. Les enclaves du granite porphyroïde (Mont Lozère.)

    (a) et (b) Enclaves gneissiques observées près de Peyroche;

    minéraux remarquables: grenat, andalousite, etc.

    (c) Enclave de micaschistes sur le même site.

    PI. IV. Extrait de la mosaïque des deux scènes XS SPOT KJ 47.260 et

    47.261 sur le Mont Lozère; l'image, du 29 septembre 1986, a été

    redressée géométriquement, puis filtrée par 1 'intermédiaire d'un filtre

    passe-haut "HPF" (High Pass Filter). Echelle: 1/100.000. (Traitement:

    BRGM Télédétection).

  • R é g i o n du M o n t £»otf¿ire «fc du Mt*mm±£ d« J A A o j m e — 9 —

    Rêsuiê. — A partir d'observations tectoniques de terrain et d'une cartographie détaillée,

    on établit la chronologie des événeMents tardi-hercyniens ayant affecté les intrusions

    granitiques des Cévennes septentrionales. Elle coaprend quatre phases de compression dont

    la Manifestation principale est le décrocheaent. Au sud du aassif granitique du Hont

    Lozère (région du Pont-de-Hontvert), l'étude des relations entre les principales faillies

    de fractures révèle le contrôle de la tectonique tardi-hercynienne sur l'accuaulation des

    dépôts fluvio-lacustres de la Chat du Pont, de Peyroche et de la Chat de Finialette, Un

    êge Stephanien à autunien est proposé pour ces dépôts arkosiques.

    Oes observations coapléaentaires sont effectuées dans le secteur du Col du Bougés, au

    Sud de la ¿one précédeaaent décrite. On y retrouve la véritable série aésozoïque, coa-

    préhensive et non plissêe, représentée par un Trias gréso-carbonatê et un Hettangien à

    faciès détritiques et carbonates totalisant une quinzaine de iètres de puissance.

    Les dépôts d'êge paléozoïque supérieur Mis en évidence dans le bassin du Pont-de-

    Hontvert sont reliés aux terrains de aêae êge de la bordure cévenole et de la région de

    Sanilhac, près de Largentière, Le dispositif paléogéographique reconnu ici autorise de

    proposer un paléoréseau de drainage qui illustre la aigration progressive des aires de

    sédiaentation vers l'intérieur de l'orogène, du Stephanien au Peraien.

    L'étude des systèaesfiloniens, principaleaent des aplites-pegaatites, et celle des

    phyllonites, soulignent les réseaux de fracturation ayant (re)joué au cours du Peraien

    (tectonique tardi-hercynienne). Oe plus, le synchronisae des épisodes ductiles et fragiles

    est claireaent reconnu pour la preaière fois dans cette partie du Massif Central français.

    La principale iaplication s'avère être la grande différence existant entre les niveaux

    d'érosion du aassif du Hont Lozère et celui de la Borne. Ce dernier représente des faciès

    basaux du batholite de Villefort dépourvus d'enclaves et de filons d'aplites-pegaatites.

    Ces différences sont confiraées par les données géophysiques à petite échelle.

    L'étude de terrain se base sur un fonds de télédétection conséquent, principaleaent

    dans le doaaine visible et proche infrarouge. Celui-ci a été intégré à toutes les phases

    aaonts des travaux précédeaaent résuaés. Il sera encore davantage ais à contribution dans

    le cadre de travaux pluriscalaires sur le Sud-Est du Massif Central français proposés è la

    Direction Scientifique pour 1991.

    Enfin, les noabreuses erreurs cartographiques constatées sur la feuille géologique à

    1/50.000 de Cénolhac nous conduisent à établir une annexe spécifique sur ce point.

  • - ÎO — C „ R . d e Mi«a io f i d a ñ a lasai C í v e n n e «

    Abstract. — REPORT OF A MISSION IN THE CEVENNES (Areas of the Mont Lozère and La Borne).

    TECTONIC AND CARTOGRAPHIC IMPLICATIONS. RESEARCH PROPOSALS.

    Hicro-tectonic studies and detailed tapping alio* to assess the chronology of Late

    Hercynian events in the crystalline rocks of northern Cérennes. A succession of four

    compressive phases characterized by strike-slip faulting is described. In the southern

    part of the Lozère batholith (Le Pont-de-Hontvert), Late Hercynian tectonics control the

    development of fluvio-lacustrine basins filled by arkosic deposits, îhis fortation is

    probably Stephanian-Autunian in age.

    South of La Chat du Pont, in the area of the Col du Bouges, further field analysis

    allow to discover the actual Hesozoic series. This comprehensive suite (15m thick), made

    of sandstone and calcareous layers is unfolded, criterias that characterize the basal part

    of the Triassic and probably the Hettangian foraations in the South-East Basin of France.

    Jhe upper Palaeozoic deposits in the Le Pont-de-Hontvert Basin are coapared with the

    synchronous foraations of the Cévennes border, notably those of Sanilhac near Largentière.

    The neu palaeogeographic scheae reveals a palaeodrainage network, which shows the

    displacement of sediaentation areas within the orogen during Stephanian and Peraian tiaes.

    Jhe study of veins, principally those involving aplites-pegaatites and of

    phyllonites, emphasizes the fracture network taking part in the aid-Peraian geodynaaics.

    Synchronisa of ductile and brittle events has been thus deaonstrated for the first tiae in

    this part of the French Hassif Central. Jhe erosion levels of the Hont Lozère and La Borne

    are very different as their geophysical responses indicate. Allthough both aassifs

    correspond to a porphyritic granite composition, La Borne represents the "root-fades" of

    the batholith, as evidenced by the lack of xenolith and vein.

    Remote-sensing imagery has been integrated in the studies, mainly those obtained in

    the visible and near infrarouge domain. A more complete methodology (at different scales)

    is proposed as part of a scientific program for the year 1991.

    Jhe numerous mapping errors observed in the geological map of Génolhac lead us to the

    establishment of a special appendix dealing with it.

  • R£a±on d u Mont Isomers « fc du Mam-md.? de Im Borna - 1 1 -

    Zusattenfassung. — BERICHT EINER IN DEN CEVENNEN BEAUFTRAGUNG (Nont Lozère und La Borne

    Gebiete). TEKTONISCHE UND KARTOGRAPHISCHE VERWICKLUNGEN. UNTERSUCHUNGSHEGSVORSCHLXGE.

    In den granit¡sehen Massive den Hord-cevennen ertöglichen tikrotektonische Messungen

    und eine ausführliche Grundanalyse die Zeitfolge den oberherzynischen Tektonikereignisse

    wiederzueinsetzen. Oiese Tektonik wird von einer vierphäsigen Folge bezeichnet. In der

    Utgebung des Le Pont-de-Montvert Beckens führt sie auch die Ablagerung einigen gefalteten

    Süßwassersandsteine (Arkosen) an. At tödlichsten sind diese Sedimenten c* 2S0-2S0üi ilt¡

    das heißt eine von Oberkarbon (Stefan) bis Unterpert (Autunien) Stratigraphie.

    It Südteil des Beckens werden die Fortationen der Mesozo'ikut von einer 15 Meter stark

    Ablagerung vertreten. Sie besteht aus ungefälteten Sandsteine und Kalke. Oiese entsprechen

    det Unterteil des Trias und eines hypothetischen Unterhettangiens.

    Pie Bestandsaufnahte den neuen oberpal aeozo'ischen Indizen ist tit den gleichzeitigen

    Fortationen den Cevennen vergliechen, zut Beispiel denen des Largentière Beckens. So zeigt

    der palaeogeographische Viederbau ein Palaeoentwässerungsnetz, das die zunehtende

    Wanderung den nach die inneren Zonen des Orogenes Ablagerungsgebiete bezeichnet.

    Pas Studiut den Frzgängen (Apliten und Pegtatiten) und den Phylloniten) bericht das

    Bruchnetz, das die Mittlerepertgeodynatik bezeichnet. In dieset Gebiet wird zut ersten Mal

    die Gleichzeitigkeit der streckbaren und brüchigen Zentraltassivtektonik beweist. Oie

    Verwitterungswert den beiden granitischen Massiven werden verschiedlich entwickelt, als

    die geophysischen Messungen und überhaupt gravitetrischen zeigen.

    Oie Fernerkundung der Frde hatte in jedet Fall benutzt geworden und war besonders auf

    den Hellenlängenbereich des sichtbaren Lichts und des nahen Infrarot beschränkt. Oaher

    schlägt eine wissentschaftusche Methodik für die Jahre 1991 andere Fntwicklungen vor.

    At Fnde erstatten wir die tehreren kartographischen Fehler der geologischen Karte von

    Gênolhac.

  • R4a*on

  • Rtfsion cJu Mont LocAra «t: du Mamm±f cfe Im Bomc - 15 -

    1

    Chronologie des événements tardi-hercyniens dans les massifs granitiques cévenols décrochés par la faille de Villefort

    (Mont Lozère et Borne, Massif Central français). Place des arkoses syntectoniques.(4)

    (pi. I a, b et c)

    1.1. INTRODUCTION.

    Dans le Nord des Cévennes (Fig. 1), le Mont Lozère représente un

    batholite circonscrit [VAN MOORT, 1967] intrusif dans des séries méta-

    morphiques épi- à mésozonales [PELLET, 1972], Trois faciès principaux de

    granites calco-alcalins, dont un faciès porphyroïde proche de celui que

    l'on retrouve dans le massif de la Borne, ont été reconnus [SABOURDY et

    BERTHELAY, 1977], Les âges radiochronométriques montrent que les

    dernières intrusions se sont mises en place vers 280-285 Ma [VIALETTE et

    SABOURDY, 1977]; en tout cas, la granitisation est nettement postérieure

    à la phase de plissement majeur synmétamorphe [BROUDER, 1967; ARTHAUD et

    al., 1969; CREVOLA, 1987]. L'existence de failles tardi-hercyniennes a

    été reconnue [MATTE, 1986], notamment la faille d'Orcières [ARTHAUD et

    (4) Le texte de ce chapitre reprend pour l'essentiel celui d'une Note aux Coiptes Rendus de 1 *Acadéflie des Sciences, présentée par le Professeur Jean Aubouin à la séance du 7 aai 1990.

  • - 1 6 — C , R . d e M d e e d o j i d a n « l e « Ctfvennee

    MATTE, 1975] et la faille de Villefort [FABRE, 1896; ARTHAUD et MATTE,

    1977]; leur rôle structural se prolonge bien au-delà du cycle varisque

    [MATTAUER, 1973].

    1.2. FRACTURATIQN TARDI-HERCYNIENNE.

    L'analyse détaillée de la fracturation sur le terrain [DEROIN,

    1989] permet d'établir la chronologie précise des principaux événements

    de la tectonique tardi-hercynienne au sud du Mont Lozère. Celle-ci, bien

    établie au sud des Cévennes [ALABOUVETTE et al., 1988], est ici surtout

    représentée par un régime cisaillant marqué essentiellement dans les

    granitoïdes et peu apparent au sein des unités métamorphiques moins

    compétentes (Fig. 1). La lecture des tectoglyphes montre quatre phases

    de déformation successives:

    1/ Une phase ductile initiale E-W créant des accidents

    subméridiens, avérée dans la zone d'anatexie du Tanargue [ARTHAUD et

    al., 1969] où elle représente la fin du régime synrnétamorphe;

    2/ une première phase fragile N-S à NNW-SSE, se traduisant par le

    décrochement senestre de la grande faille de Villefort et de ses

    satellites subméridiens;

    3/ une deuxième phase fragile NW-SE exprimée par le jeu en

    décrochement dextre de fractures de direction WNW-ESE; on note que des

    structures en échelon sont attribuées à cette phase [GRANIER, 1985];

    4/ une troisième phase fragile WNW-ESE à W-E caractérisée par le

    décrochement dextre des grands accidents longitudinaux de bordure.

    1.3. DEPOTS DETRITIQUES AU SUD DU MONT LOZERE.

    Il subsiste, dans la région du PONT-DE-MONTVERT (Lozère), trois

    zones de dépôts d'arkoses grossières (LA CHAM DU PONT, PEYROCHE, LA CHAM

    DE FINIALETTE) [ELMI et al., 1967; ALABOUVETTE et PELLET, 1988] en

    placage sur la surface pénéplanée des granites. Compte-tenu de la

    liaison étroite de ces arkoses et du réseau de fractures — les dépôts

    de Peyroche et de la Cham de Finialette étant limités par failles sur

    leur bordure nord — ces affleurements relictuels (Fig. 2) sont ici

    réinterprétés en termes de dépôts syntectoniques liés aux jeux

    successifs des failles limitant l'aire de sédimentation.

  • Fig. 1. Carte géologique des Cévennes et schéia tectonique du secteur du Hont Lozère et de la Borne. Lithostratigraphie: 1. Terrains post-triasiques; 2. Trias indifférencié; 3. Dépôts arkosiques d'âge paléozoïque supérieur; 4. Granite du Bougés; 5. Granite des Signaux; 6. Granite porphyroïde du Lozère et de la Borne; 7. Séries létaiorphiques indifférenciées; 8. Principaux décrocheients tardi-hercyniens. Toponyiie; A. Aies; F. Florae; G. Génolhac; L. La Garde-Guérin; La. Largentière; LV. Le Vigan; H. Hontselgues; P. Le Pont-de-Hontvert; V. Vi 11efort ; cp. La Chai du Pont; f. Chai de Finialette; p. Peyroche; FO. Faille d'Orcières; FV. Faille de Villefort.

  • - îa - C , R* de I4d.mmd.on tdmnm le« Cévcnnmm

    La composition des sediments présentant des stratifications

    obliques et du granoclassement, caractéristiques de séquences

    fluviátiles, montre principalement des éléments quartzeux anguleux et

    des feldspaths plus ou moins kaolinisés, dans une matrice argileuse. La

    présence de fragments de microquartzite noir de la série épizonale des

    Cévennes centrales, connue à l'heure actuelle dans la Montagne de

    Bouges, indique qu'une partie des apports détritiques a pu provenir du

    sud. On ne peut toutefois pas exclure la présence, à l'époque, d'une

    couverture métamorphique non érodée sur le batholite, et qui aurait

    fourni les éléments figurés.

    Les dépôts sont nécessairement postérieurs à la mise en place des

    granites datée de la fin du Stephanien - début de l'Autunien (285 Ma).

    Les relations de terrain montrent que l'érosion avait dégagé une partie

    du granite intrusif dans la série métamorphique; de plus, la présence de

    faciès aplitiques et pegmatitiques, marqueurs du sommet des batholites,

    indique que le processus d'érosion était peu avancé au moment des dépôts

    (cf. aussi Chapitre II).

    1.4. CONTEXTE STRUCTURAL DES ARROSES.

    Les directions des fractures qui limitent l'ensemble des trois

    témoins arkosiques correspondent à trois familles majeures, observées

    régionalement, et dont le recoupement sur quelques km2, permet l'analyse

    de leurs relations mutuelles:

    1/ Une faille subméridienne, satellite de la faille de Villefort

    [PELLET, 1965; COGNE et al., 1966, GROLIER, 1971] dont le jeu en

    décrochement senestre (phase n"l) s'exprime au sein des différents

    faciès granitiques constituant le Mont Lozère;

    2/ une faille N.120*-N.300*, bien marquée dans le réseau hydro-

    graphique, affectant la précédente en jeu décrochant dextre (phase nB2);

    ce jeu dextre est également souligné par le décalage de grands filons de

    phyllonites tardi-orogéniques N-S, observables notamment dans le lit du

    Tarn, au Pont-de-Montvert;

    3/ une faille E-W qui correspond à la grande faille de bordure

    sud-lozérienne, pendant méridional de la faille d'Orcières; cet accident

    méridional a joué en décrochement dextre (phase n"3) et participe au

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    Fig. 2. Schéia structural détaillé du bassin arkosique du Pont-de-Hontvert.

  • — 20 — C . Rm dm M±mm±an tSmnm lmm Cm"xrmnnmm

    réseau de grandes failles E-W des Cévennes telles que la faille du

    Vigan; il présente ici une fracturation N.070D-N.250°, en relais,

    associée à son jeu dextre.

    Les accidents N.^O'-N.SOO", N-S et E-W, nommés respectivement du

    PEYROU, du PONT-DE-MONTVERT et SUD-LOZERE (Fig. 2), ont ainsi affecté

    l'aire de sédimentation des différents dépôts; leurs pendages sont

    forts, mais rarement verticaux, et les vergences observées sur le

    terrain sont respectivement sud-ouest, est et nord. La structuration

    cénozoïque récente [BAULIG, 1928] est responsable de l'exhaussement

    relatif des affleurements de Peyroche et de la Cham de Finialette par

    rapport à ceux de la Cham du Pont. La différence d'altitude est

    accentuée par le pendage sud de la surface de pénéplanation (= mur du

    dépôt d'arkoses).

    1.5. REVISION DE L'AGE DES ARROSES.

    En l'absence de tout élément de datation, les auteurs ont attribué

    un âge triasique [ELMI et al., 1967] à hettangien [PELLET, 1972] aux

    dépôts de la Cham du Pont, voire cénozoïque [ALABOUVETTE et PELLET,

    1988] pour ceux de Peyroche et de la Cham de Finialette. Ces dépôts ne

    peuvent avoir un âge tertiaire puisque la découverte de fragments

    centimétriques de micaschistes dans le conglomérat polygénique de

    Peyroche rend caduque l'hypothèse d'un dépôt in situ des sédiments à

    cette époque. D'autre part, les sédiments du Trias connus régionalement

    sont parfois arkosiques; mais ils sont souvent gypseux, argileux ou

    carbonates, à la base, sur la bordure cévenole [DAGALLIER, 1969]; à

    l'ouest, dans la région de Meyrueis au sud de Florae, les formations

    basales sont des grès tendres à intercalations dolomitiques et argiles

    rouges. Enfin, sur le massif de la Borne, comme à la Garde-Guérin, la

    zone d'épandage continental comporte des arkoses à matrice argileuse

    associées à des siltites verdâtres. Ces sédiments triasiques ne sont pas

    tectoniquement guidés et sont conservés en lambeaux au prix des rejeux

    postérieurs des failles (cf. Cham de Montselgues, Fig. 1, p.17). La Cham

    du Pont apparaît, au contraire, comme un synclinal perché d'axe N.120"

    (Fig. 2). Or le démantèlement de 1'orogène hercynien est prouvé dès le

  • N LA* CHAM DU PONT (Sud)

    S

    & l^^z

    25 m

    Fig. 3. Coupe de la série paléozoïque de la Cha« du Pont (Sud) «ontrant l'alternance des bancs gréseux et des intervalles sableux.

  • — 22 — Cm Rm «fe M±mm±an danm Itsm Cëvmnnom

    Stephanien par les bassins carbonifères de Sumène [ALABOUVETTE et al.,

    1988] et de la Grand'Combe [ROGER, 1969], La datation palynologique des

    dépôts les plus récents (couche Blachère) de ce dernier bassin a montré

    récemment l'existence de la base de l'Autunien [BROUTIN et al., 1986]

    dans la série autochtone sur laquelle est charrié [GRAS, 1970] un

    ensemble de termes stéphaniens, suivant des plans de chevauchement

    orientés NW-SE, mis en place lors de la deuxième phase fragile; ces

    chevauchements ont été récemment remis en cause [DELENIN et al., 1988]

    sans toutefois nier l'existence même de la phase de compression. Cette

    dernière ne semble pas postérieure à la fin du Permien puisque celle-ci

    est marquée par un contexte tectonique purement distensif [CHATEAUNEUF

    et FARJANEL, 1989], D'autre part, du côté de Largentière, le Permien

    indifférencié est connu au sud-ouest de Sanilhac [ELMI et al., 1974]

    sous la forme de conglomérats remaniant le socle immédiatement voisin;

    il est en contact par failles avec ce socle et l'ensemble est recouvert

    en discordance par le Trias inférieur non plissé. Ce dispositif évoque

    celui de la Cham du Pont. On distingue alors deux surfaces d'érosion:

    l'une immédiatement postérieure à la mise en place des granites calco-

    alcalins: l'autre située entre cette première surface et la base du

    Trias.

    1.6. CONCLUSION.

    On reconnaît ainsi régionalement, et en particulier dans le secteur

    du Pont-de-Montvert, des terrains détritiques déformés contrastant avec

    le Trias tabulaire. L'âge de ces dépôts est donc fort vraisemblablement

    paléozoïque supérieur. La reconstitution de la succession des phases

    tectoniques tardi-hercyniennes a permis d'intégrer dans le schéma

    géodynamique régional ces dépôts d'arkoses de la Cham du Pont, de

    Peyroche vl de la Cham de Finialette. Ces derniers correspondent alors à

    des témoins d'un bassin plus vaste constitué au cours du démantèlement

    de la chaîne varisque. Les observations effectuées sur la Cham du Pont

    et rapportées ici indiquent une déformation en régime compressif, dont

    la persistance jusqu'au milieu du Permien est décrite par ailleurs

    [BECQ-GIRAUDON et PROST, 1988; PROST et BECQ-GIRAUDON, 1989]. Les dépôts

    relictuels du Mont Lozère apparaissent alors d'âge Stephanien à

    autunien.

  • R é g i o n dij Mont: £*omè re et du M a « « l f de J A Borne — 23

    2

    Reconstitution d'une esquisse de paléodrainage.

    2.1. INTRODUCTION.

    La reconnaissance de dépôts d'âge paléozoïque supérieur au coeur

    des Cévennes cristallines représente un fait original et significatif,

    qui conduit à des implications tectoniques et géodynamiques nouvelles.

    En effet, des dépôts de cet âge n'étaient reconnus, jusqu'à présent,

    qu'à proximité immédiate des grands accidents au rejeu tardi-hercynien

    avéré, tels que la faille de Villefort; citons les îlots de Vern et

    d'Olympie sur le rebord occidental de l'accident susnommé, où l'on

    trouve deux aires de dépôts d'âge Stephanien supérieur (moyen auct.)

    isolés du bassin de La Grand'Combe.

    Des bassins intramontagneux permo-carbonifères sont connus sur la

    limite Vivarais-Velay (Prades, Largentière) et dans la Montagne Noire

    (Graissessac, Roujan-Neffiès, etc.). Dans les Cévennes, au contraire, on

    ne reconnaissait jusqu'à présent que des bassins bordiers préservés

    grâce à leur position au contact des failles de bordure du socle (bassin

    du Gard sensu Grand'Eury: La Grand'Combe, Bessèges, Gagnières, Sumène,

    Molières-Cavaillac).

    Vers l'ouest, les dépôts permo-carbonifères affleurent dans les

    bassins de Decazeville, de Carmaux et du détroit de Rodez.

  • — 24 — C, R. ds Md.mmd.an tdmnm Xmm cSv-mnncm

    2.2. A L'ECHELLE DE I.A CHAM DU PONT.

    La Cham du Pont et ses deux satellites de Peyroche et de la Cham de

    Finialette sont les reliques d'un bassin intramontagneux constitué au

    cours du démantèlement de 1'orogène varisque. Les conditions

    d'affleurement actuelles ne permettent pas d'observer idéalement les

    sens d'apport détritique, bien que l'on reconnaisse localement des

    figures de courant. En tout cas, ces apports ont dû suivre plusieurs

    directions en un même point.

    2.3. EXTENSION AU MONT LOZERE.

    On note l'existence près du hameau de la Borie au sud des gorges du

    Bramont, à l'ouest du batholite du Lozère, de terrains attribués à

    l'Hettangien basai [GEZE et PELLET, 1980]. Il s'agit de faciès de sables

    et de grès arkosiques — avec localement des intercalations de dolomie

    brune — qui constituent les premiers termes transgressifs sur le socle

    granitique. Ces formations ont jadis été attribuées au Rhétien (comme la

    Cham du Pont ! ) ; elles ne montrent guère de continuité et représentent

    sans doutes des chenaux fluviátiles isolés.

    En l'absence de tout élément de datation absolue, il ne peut être

    exclus que ces dépôts caractérisent le prolongement du bassin de la Cham

    du Pont vers le NW. Il est remarquable de constater, en effet, la

    continuité des différentes aires d'affleurement suivant un axe N.120"

    environ. Compte-tenu de la nature pétrographique, une vérification

    complémentaire de terrain s'avère nécessaire puisqu'il pourrait aussi

    s'agir de Trias du type "Col du Bougés".

    Au NW du Mont Aigoual, on note la présence de "Trias" azoïque à une

    cote inhabituelle (1200m au site de Cabrillac). Ne pourrait-il pas

    s'agir là d'une relique de type La Cham du Pont ?

  • R4f&d.an du .Mont Locirff « t: du M*imm±£ des ¿ A Soi-ne - 25 -

    2.A. EXTENSION AU SYSTEME PERMO-CARBONIFERE CEVENOL.

    1/ Introduction.

    La mise en évidence de dépôts syntectoniques d'âge paléozoïque

    supérieur permet d'esquisser l'allure des paléobassins-versants dans les

    Cévennes cristallines. Dans ce schéma, les formations reconnues sur le

    Mont Lozère — au moins celles du bassin du Pont-de-Montvert — re-

    présentent les niveaux sédimentaires amonts caractérisés par des faciès

    fluvio-torrentiels typiques. Si l'on se porte sur la bordure cévenole

    "post-métamorphique", dans le prolongement SE des dépôts décrits

    précédemment, on gagne les terrains stéphano-autuniens du bassin du

    Gard. Ces derniers sont constitués d'épaisses séries gréso-pélitiques à

    intervalles carbonés limniques productifs. Dans notre schéma, ils

    représentent les faciès avals, en dehors, mais immédiatement au pied du

    domaine intramontagneux.

    2/ Les extensions au-delà de la faille des Cévennes (Fig. 4, p.26).

    A l'est de la faille des Cévennes, le Carbonifère est conduit à

    grande profondeur sous l'effet du rejeu de plusieurs milliers de mètres

    de cet accident et de ses satellites, en faille normale. Aussi n'est-il

    réellement connu qu'en dp rares points, principalement grâce à des

    forages pétroliers. A l'exception du sondage de Vallon-Pont-d'Arc, le

    Carbonifère rencontré en profondeur n'a pas été daté; toutefois, les

    renseignements obtenus permettent d'en définir l'extension

    septentrionale.

    On ne peut exclure la présence de dépôts arkosiques d'âge paléo-

    zoïque supérieur dans la portion des sondages attribuée au Trias; cette

    dernière n'a pas été réétudiée.

    2.1. L'extension méridionale.

    Deux sondages ont recoupé le Carbonifère:

  • Y/A aßHHO 3 d U 4

    Fig. 4. Carte des occurrences per»o-carbonifères cévenoles et des sondages. Lithostratigraphie: 1. Schistes cévenols; 2. Granites calco-alcalins; 3. Perio-Carbonifère; 4. Hésozoïque (Trias, Jurassique, Crétacé)! 5. Cénozoïquej 6. Sondages cités: A. Villeneuve-de-Berg-1; B. Valvigrtières-1; C. Vallon-Pont-d'Arc-1; D. Rosières-2; E. Lussan-2; F. Lédignan-1; 7. Principales failles.

    km 20

    N

  • R&B ion du Mont £,oxei-e et du Mamm±f de Ja Barnm — 27 —

    — LEDIGNAN-1 (R.A.P. maître d'oeuvre); situé près de Lédignan, à

    20km au sud d'Alès (Coord. Lambert: X=741,275; Y=186,555; Z=120,0). Foré

    en 1965, il a recoupé du Carbonifère entre 3243,0m et 3284,0m,

    profondeur finale. Ce Carbonifère est représenté par des grès, des

    argiles noires et de rares passées charbonneuses qui ont livré une

    florule atypique à Annularia stellata Schlotheim et Pecopteris sp., ce

    qui indiquerait du Stephanien, peut-être A [GRAS, 1970], Le pendage de

    la formation est de 45e.

    — LUSSAN-2 (S.N.P.L.M. maître d'oeuvre); situé à 2km à l'est de

    Saint-Ambroix (Coord. Lambert: X=751,732; Y=219,633; Z=164,0). Foré en

    1952, il a traversé le Carbonifère, sous le Trias, de 1732,0m à 1993,0m,

    profondeur finale. Le Houiller se présente sous forme de schistes noirs

    avec passées de grès fins et blancs. Ils ont livré Calamites cf cisti

    Brongniart, Mixoneura flexuosa Grand'Eury et Samaropsis sp., ce qui

    placerait ce Carbonifère dans le Stephanien A, zone 2 du Gard. Le

    pendage est de l'ordre de 10 à 15°.

    Si, du fait de la relative proximité des affleurements, l'on peut

    raisonnablement avancer que le Carbonifère de Lussan-2 appartient à la

    masse allochtone affleurant dans la cuvette de Bessèges, par contre la

    position tectonique du Carbonifère de Lédignan-1 reste entièrement

    conjecturale.

    2.2. L'extension septentrionale.

    Le Carbonifère a été recoupé par trois sondages sensiblement

    alignés Est-Ouest, et à des profondeurs croissantes d'ouest en est:

    — ROSIERES-2 (S.M.M.Peñarroya maître d'oeuvre); situé à environ

    lkm au NE de Rosières (Ardèche) et à 16km de la limite nord des

    affleurements houillers, dans l'axe de ceux-ci (Coord. Lambert: X=

    752,765; Y=243,870; Z=148,0). Foré en 1980, il a rencontré le Houiller,

    sous le Trias, de 445,5m jusqu'à 596,3m, profondeur finale. Ce

    Carbonifère est constitué par une succession monotone de séquences

    fluvio-lacustres plurimétriques avec des conglomérats souvent grossiers

    et polygéniques, des grès fins arkosiques ou micacés, et des argilites

  • — 28 — Cm K. de Mlaslon dan« 1mm Cévmnnam

    grises à rares passées de charbon. La pente moyenne est d'environ 30°.

    Aucune datation précise de ce Carbonifère n'est connue.

    — VALVIGNIERES-1 (S.N.P.A. maître d'oeuvre); situé près de

    Valvignières, à 20km à l'est de Largentière (Coord. Lambert: X=779,432;

    Y=246,885; Z=147,0). Foré en 1963, il constitue le témoin de terrains

    carbonifères le plus éloigné du bassin du Gard (environ 30km au NE de

    l'extrémité nord de la cuvette de Bessèges). Le Houiller a été rencontré

    à la profondeur de 4368,0m et a été suivi jusqu'à 4636,3m, profondeur

    finale. Il renferme des grès siltites et des argilites; il n'a pas été

    daté avec précision.

    — VILLENEUVE-de-BERG-1 (S.N.P.A. maître d'oeuvre); situé à 12km au

    SE. d'Aubenas (Coord. Lambert: X=772,365; Y=254,400; Z=365,0). Foré en

    1960, il n'a pas rencontré de terrains carbonifères et a atteint

    directement le socle métamorphique sous le Trias, de 2730,0m à 2758,6m,

    profondeur finale. 11 permet de limiter l'extension du Carbonifère vers

    le NE qui se trouve donc localisé dans une bande NNE-SSW de près de 60km

    de longueur.

    — VALLON-PONT-d'ARC-1 (S.N.P.A. maître d'oeuvre); situé à 40km au

    NE d'Alès (Coord. Lambert: X=762,805; Y=236,655; Z=96,0). Foré en 1958,

    il a rencontré le Carbonifère à 2521,0m, sous le Trias, jusqu'à 3243,6m,

    profondeur finale. Le Carbonifère recoupé a pu être daté et deux séries

    reconnues:

    — de 2521,0m à 3070,0m: grès fins et siltites avec argilites

    à Estheria cebennensis Grand'Eury, Mixoneura flexuosa Grand'Eury,

    Sphenopteris matheti Zeiller et Candona sp. Il s'agit de la zone 1 du

    Gard et la présence de flore placerait cet ensemble dans la partie

    supérieure de la zone (notons ici la présence de Sphenopteris matheti

    Zeil1er connu à Aies seulement dans la zone 3.

    — de 3070,0m à 3243,6m: une série à séquences fluvio-

    lacustres à palustres, avec des grès feldspathiques, des siltites, des

    argilites et de minces couches charbonneuses qui ont livré la flore

    suivante: Pecopteris polymorpha Brongniart, Pecopteris unita Brongniart,

  • R^Xion du Mont La«Are «£ du Mm.mml£ dm Im. Born« - 29 -

    Pecopteris cf platoni Grand'Eury, Pecopteris cyathea Schlotheim,

    Calamites cisti Brongniart, Annularia sphenophylloides Zenker, Cordaites

    sp., Sphenophyllum sp. Cette flore situe incontestablement la série dans

    les zones 4b et 5 du Gard; la présence de Pecopteris cyathea Schlotheim,

    pouvant restreindre cet âge à la zone 5, base du Stephanien B [GRAS,

    1970].

    Cette superposition anormale trahit l'existence d'un charriage

    relativement plat démontrant le caractère régionale du style tectonique

    en nappe de charriage caractéristique du bassin d'Alès.

    2.3. Conséquences sur l'extension du Houiller Cévenol.

    Malgré le nombre restreint d'observations, celles-ci permettent

    d'affirmer que le bassin Stephanien de la bordure est des Cévennes a

    couvert une surface considérable puisque les indices issus de forages

    s'inscrivent dans un quadrilatère de 60km sur 20km environ, soit 1200

    km2! D'autre part, les zones stratigraphiques définies dans le bassin

    d'Alès se retrouvent au moins sur la moitié de cette surface; le style

    tectonique en nappes de charriage si caractéristique du bassin d'Alès

    est, selon toute probabilité, celui du bassin sous-cevenol.

    2.4. Remarques sur l'extension du Permien.

    On remarque que le Permien, qui n'est daté à l'affleurement qu'à

    proximité de Largentière, constitue un bassin sous la couverture

    mésozoïque dans la région des Garrigues [DEBRAND-PASSARD et C0URB0ULEIX,

    1984], Si le Permien est absent aux sondages de Durfort, il apparaît à

    Vacquières (feuille de Sommieres) et surtout à Castries (feuille de

    Lunel) où il est puissant de quelque 74m. Ces deux sondages atteignent

    respectivement le Dévonien et 1'Ordovicien. Le bassin ainsi reconnu est

    apparemment limité au nord par la faille du Vigan et au sud par le Pli

    de Montpellier, dont l'alignement sur une structure profonde en relation

    avec le front des nappes varisques de Montagne Noire a déjà été montré

    [CH0R0WICZ et al., 1990].

  • Aésion du Hont Loaère *fc du Mm.mmä.£ de J A Borne — 31 -

    3

    Implications paléogéographiques

    3.1. INTRODUCTION.

    La géologie de la série sédimentaire mésozoïque du Bassin du

    Sud-Est est bien établie, principalement depuis les travaux de

    BAUDRIMONT et DUBOIS [1977] et la synthèse de CURNELLE et DUBOIS [1986],

    Par contre, et notre étude en pays cévenol et vivarois le démontre,

    celle des terrains sédimentaires d'âge paléozoïque supérieur —

    carbonifères et permiens — est moins approfondie. Ceci est dû, en

    grande partie, au fait que les aires d'affleurement de ces dépôts ont

    été cartographiées par des pétrographes sur des cartes essentiellement,

    consacrées aux roches magmatiques ou métamorphiques. Le détail des

    structures et des séries sédimentaires est généralement absent — en

    dehors des grands bassins d'importance économique — comme on peut le

    constater pour le bassin de Prades représenté, sur la feuille à 1/50.000

    de Largentière, par un Carbonifère indifférencié (h), alors qu'une étude

    de terrain montre des coupes verticales et horizontales pluri-

    hectométriques permettant une cartographie très fine (comme à

    Graissessac, par exemple).

    Au vu des derniers travaux qui montrent l'existence d'une série

    continue du Westphalien D à l'Autunien dans le bassin du Gard, et de

    notre propre expérience qui démontre, sur le Mont Lozère, l'existence de

    dépôts syntectoniques d'âge probablement permien, on est maintenant en

    droit d'établir de nouvelles limites paléogéographiques. L'importance

    tectonique de ces différents bassins d'âge paléozoïque supérieur, et

    principalement les bassins intramontagneux (Roujan-Neffiès, Graissessac,

  • — 32 — C . J%« cie Mimm±an d a m l*m Cévttnncm

    Le Pont-de-Montvert, Prades, etc.), permet aussi de réviser la vision

    simplificatrice qui consiste à pénéplaner, de manière homogène,

    1'orogène varisque dès la fin des phases paroxysmales synmétamorphes.

    3.2. DECOUVERTE DE LA VERITABLE SERIE MESOZOIQUE AU SUD DU MONT LOZERE.

    Les dépôts de la Cham du Pont ont longtemps été attribués au Trias;

    pour ceux de Peyroche et de la Cham de Finialette un âge cénozoïque a

    même été proposé (!). L'ensemble de ces dépôts date en fait du

    Paléozoïque supérieur (cf. I. Chronologie des événements). Des reliques

    de terrains mésozoïques, essentiellement jurassiques, sont connues sur

    l'ensemble du pourtour du batholite du Mont Lozère, le long de la faille

    d'Orcières par exemple. Sur le causse perché des Bondons, la série

    jurassique est même puissante de plusieurs dizaines de mètres. L'erreur

    d'attribution stratigraphique des faciès de Peyroche est apparemment due

    à l'existence d'une brèche ferruginisée bien observée le long de la

    faille du Peyrou; il s'agit de l'arkose permienne syntectonique

    cataclasée dont le faciès ne saurait être l'équivalent d'un quelconque

    Sidérolithique.

    Au sud de la Cham du Pont, sur le versant nord du Bougés, la série

    mésozoïquei5> comprehensive est conservée le long de la faille

    Sud-Lozère, (ce qui illustre la pérennité du jeu de celle-ci durant le

    cycle alpin). La coupe peut être suivie le long du layon qui monte, avec

    une pente d'environ 15°, vers les crêtes schisteuses du Bougés (Fig. 5).

    La présence de faciès à pédogenèse carbonatée, traduisant un

    environnement de plaine d'inondation en climat aride à saisons sèches et

    humides alternées, et l'absence de tout indice de plissement, plaide

    pour une attribution au Trias. Les faciès sommitaux évoquent la tran-

    sition vers l'Hettangien (Rhétien des anciens auteurs), puis

    l'Hettangien sensu stricto.

    Cette série est puissante d'une dizaine de mètres. Elle n'apparaît

    pas plissée et est peut-être très légèrement basculée (moins de 7°);

    (5) On attribue à la base du Hésozoïque cette série peu puissante, sais aucun éléient paléontologique ne vient avérer cette datation; seuls les critères sédiientologiques et la paléogéographie régionale nous conduisent à une telle attribution.

  • C O L D U B O U G E S (Lozère)

    in

    3*za

    *za

    iza

    + + + + + + + H- + + + + + + +

    + + + • + + + + +' H- + + + + + + +

    + + + + + + + + , ¿ ± j. j t—-i—

    Fig. 5. Coupe de la série lésozoïque (cf détail dans le texte),

  • - 3 4 - Cm Ä . de M±mm±an tSmnm Xmm c£vonn&m

    elle repose directement sur le socle granitique du Bougés, cataclasé et

    fracturé suivant une famille de failles verticales de direction N.105".

    Cette dernière contrôle donc, non seulement la bordure sud (faille

    Sud-Lozère sensu stricto) des dépôts, mais encore la bordure nord, fait

    qui semble avoir échappé aux géologues locaux.

    Les premiers dépôts reconnaissables — à la base de la coupe —

    après une zone aveugle de 1,30m, sont des grès à ciment ferrugineux,

    quartz bipyramidés et barytine crêtée. On y observe une surface de

    stratification S0 à 110SW07, dont la valeur n'est peut-être pas

    significative compte-tenu du caractère fluviatile des dépôts. Ces grès

    renferment parfois des galets centimétriques et sont holoquartziques.

    Les lits constitutifs sont homogènes, isogranulaires, mais l'ensemble,

    totalisant 1,5 mètre de puissance, est fortement hétérogranulaire.

    Une deuxième zone aveugle se présente sur près de 2,3 mètres, à

    laquelle succède la série carbonatée. Les faciès renferment des passées

    gréseuses fines et de nombreux accidents siliceux (quartz vert), à débit

    plus ou moins noduleux. Ces nodules ont une taille de là 5cm et sont

    localement jointifs par l'intermédiaire d'un film pulvérulent brunâtre,

    un peu gréseux, qui procède du même ciment que la roche, mais davantage

    oxydé. On est en présence de faciès typiques de calcrêtes reconnus ici

    sur 1 mètre.

    Puis on passe à des grès isogranulaires, bien triés, à matrice

    carbonatée, renfermant des quartz anguleux à subanguleux, et de très

    rares feldspaths. Le litage n'y est pas exprimé, mais de petits bancs de

    5cm environ apparaissent très diaclasés; on pourrait entrer dans

    l'Hettangien avec ces faciès (1 mètre environ).

    Après une troisième zone aveugle de 30cm, on trouve une formation

    détritique à ciment carbonate et passées de grès très finement lités —

    surtout vers la base — et de conglomérats à éléments de schistes

    verdâtres non jointifs noyés dans une matrice gréso-carbonatée —

    calcirudite — sur une épaisseur d'environ 1,2 mètre.

    A l'extrémité supérieure de la coupe, on trouve un banc carbonaté à

    patine crème, sans stratifications franches, très massif et de 30cm de

    puissance; il est du type calcrête pédogénétique. Un banc de grès lui

    succède sur quelques décimètres.

  • Atf^ion du Mont l^omerm 01 du N a « a i f da J A Borne — 3 5 —

    3.3. CONCLUSION.

    Les observations effectuées dans le secteur de la Cham du Pont et

    du Col du Bouges montrent, non seulement la présence de Paléozoïque

    supérieur, mais encore l'existence des dépôts mésozoïques, et notamment

    triasiques; ces derniers sont préservés au prix de rejeux alpins s.l,

    des grandes failles (faille Sud-Lozère, etc.). Ils se rencontrent sous

    la forme de plusieurs occurrences, dans l'ensemble de la région (Mas de

    l'Ayre, Le Bleymard, etc.) la plus étendue étant celle constituant le

    causse des Bondons au potentiel métallogénique reconnu.

  • CHAPITRE II

    FILONS, ENCLAVES ET PHYLLONITES LIES A LA TECTOGENESE

  • HéÈ&±on du Mont Locère et du Ma.mm±? de lm Boame — 39 —

    1

    Les aplites et les pegmatites

    (pi. II a et b)

    1.1. INTRODUCTION.

    La région du Sud du Mont Lozère, et tout particulièrement le

    substratum granitique du bassin du Pont-de-Montvert, présente de très

    nombreuses manifestations filoniennes de nature aplitique ou

    pegmatitique.

    Les faciès de granites tant porphyroïdes que du Bougés sont

    parcourus par un grand nombre de ces corps filoniens qui soulignent

    certaines familles directionnelles. En fait, les trois familles majeures

    sont: N-S, NW-SE et W-E, ce qui est remarquable puisqu'il s'agit

    précisément des directions limitant l'aire de sédimentation des dépôts

    de la Cham du Pont, de Peyroche et de la Cham de Finialette (bassin du

    Pont-de-Montvert). En outre, la fracturation (à froid) s'exprime

    particulièrement bien dans les granitoïdes où les tectoglyphes ne sont

    pas rares; par exemple, les rejeux pyrénéens — voire plus récents — se

    reconnaissent par la superposition de petites stries superficielles sur

    de grandes stries profondes liées à la tectonique cassante hercynienne.

    1.2. ASSOCIATION DES DIFFERENTS TYPES.

    Certains auteurs ont reconnu dans ces deux types filoniens (apli-

    tes, pegmatites) des marqueurs de différentes conditions géodynamiques

    ayant présidé à leur mise en place. En fait, les aplites et les

  • — 40 — C» Rm cie H las lon ciaras lmm CSvmnnmm

    pegmatites se rencontrent parfois au sein d'un même filon. Ces produits

    sont toujours intrusifs dans les granites — auxquels ils sont donc

    postérieurs — qui ne montrent pas toujours d'auréole réactionnelle

    (mise en place à chaud). Des faciès protomylonitiques et des micro-

    granites sont également retrouvés.

    1.3. SITES D'AFFLEUREMENT ET NATURE FILONTENNE.

    Nous décrivons quelques sites remarquables où affleurent des filons

    d'aplites et/ou de pegmatites. Ceux-ci sont localisés dans le substratum

    granitiques des arkoses de la Cham du Pont qu'ils ne recoupent jamais.

    1/ Le Pont-de-Montvert SE (Tarn rive gauche).

    Sur le chemin du hameau ruiné de la Cépedelle, juste au-dessus du

    camping du Pont-de-Montvert, le granite porphyroïde présente des filons

    aplitiques principalement W-E et N-S. Si l'on note un petit filon

    090N70, ce sont deux filons subméridiens, respectivement 170E60 et

    005E70, qui se suivent remarquablement, le premier sur 15 mètres et le

    second jusqu'à la rive droite du Tarn à quelque 150 mètres. On note que

    les pendages des filons sont conformes à ceux que l'on a reconnus par

    ailleurs (cf. Chapitre I) pour les grands accidents limitrophes du

    bassin du Pont-de-Montvert, en l'occurrence ici la faille du Pont-

    de-Montvert et la faille Sud-Lozère. Les plans de fracture de direction

    NW-SE, bien reconnue également, sont essentiellement soulignés par des

    produits à texture amorphe de type protomylonitique (fracturation à

    froid) contrastant avec les directions N-S et W-E; ces dernières sont

    marquées par un style franchement pénétratif caractéristique de la

    fracturation à chaud.

    On note au passage, sur ce site, l'alignement préférentiel des

    phénocristaux d'orthose suivant une direction N.080, ce qui prouve

    l'existence, et souligne le rôle, de la faille Sud-Lozère dès la mise en

    place du magma (vers 290 Ma) (cf aussi Chapitre III),

    2/ Pont du Martinet, La Cham du Pont Ouest.

  • R£&d.on du Mant Z.ox¿jra et du Mmmm±£ de Ja Borne - *1 -

    Sur le sentier des Cols du Bouges, près du pont sur le Martinet,

    les granitoïdes (faciès du Bougés) montrent une fracturation intense.

    C'est ici que l'on retrouve, en continuité, les faciès pegmatitique et

    aplitique au sein d'un même filon 175E70; le faciès pegmatitique se

    situe au-dessus du faciès aplitique. Les multiples fractures N-S "à

    froid", parallèles aux filons aplito-pegmatitiques, indiquent une

    association intime des deux styles, une partie du jus magmatique ayant

    été orientée suivant les contraintes tectoniques du régime ductile.

    Là encore, le granite présente une très nette structurationc6> ,

    marquée par la foliation 175E50 et soulignée par les feldspaths

    potassiques. Sa mise en place apparaît également contrôlée par des

    accidents W-E type paléo-faille Sud-Lozère; des observations détaillées

    précisent les modalités de cette mise en place qui a pu s'effectuer dans

    un champ de contraintes en cisaillement senestre. Les évidences de

    terrain montrent que ces mêmes plans de fracturation ont été réutilisés,

    à froid, avec des traces de cataclase soulignée dans la matière amorphe.

    3/ Pont-de-Montvert Est (Tarn rive droite).

    On retrouve la direction filonienne N.160 à remplissage aplitique.

    En outre, on note la présence de scheelite ce qui du reste est une

    constante dans ce secteur du Mont Lozère. On reconnaît aussi un grand

    couloir filonien NW-SE tantôt à aplites, tantôt à silice amorphe.

    Sur des plans particulièrement frais, il est possible de

    reconnaître les conséquences des mouvements pyrénéens avec rejeux en

    faille inverse des plans W-E (consécutivement à la collision Ibérie-

    Europe à contrainte principale maximale à peu près N-S), et en

    décrochement dextre de certains plans subméridiens; ce dernier rejeu est

    du reste suivi sur l'ensemble de la faille du Pont-de-Montvert depuis la

    route du col de Finiels jusqu'au Pont de Fiarouso.

    4/ La Cham du Pont Sud.

    (6) Ce qui ne correspond çuère à l'opinion de certains pétrographes qui ont caractérisé le granite du Bougés par sa structure équante.

  • — 42 — C , J%. cíe M±mmJ.on danm lmm C^vtsnncm

    A proximité immédiate, et en contrebas des premiers affleurements

    d'arkoses syntectoniques, entre ceux-ci et la série comprehensive

    mésozoïque décrite plus haut, il est possible de distinguer quelques

    filons d'aplite N.160" qui recoupent le layon forestier; les conditions

    d'affleurement ne permettent pas une observation fine des vergences.

    5/ barrage de Vi liefort.

    On note enfin, à l'écart du bassin du Pont-de-Montvert mais

    présentant un aspect stratégique irréfragable, un ultime exemple qui

    montre un grand filon d'aplite (cf. quartzite NE-SW), syngranite, qui

    est recoupé par des phyllonites (cf. aussi plus bas). Les aplites

    pourraient ainsi représenter un stade très sensiblement "plus chaud" que

    les phyllonites.

    I.A. CARACTERE SYNDUCTILE DES CORPS FILONIENS.

    Les filons d'aplites et de pegmatites suivent des directions de

    fracturation qui ont joué à plusieurs reprises entre la mise en place

    des batholites de granites calco-alcalins et les phases alpines s.l.,

    ici essentiellement pyrénéennes (Bartonien ). Comme les phyllonites

    (cf. infra), ils soulignent une tectonique ayant affecté un niveau

    structural plus profond que celui où s'est exercée la fracturation

    cassante tardive (cf. Chapitre I). Leur mise en place s'est effectuée

    vers le sommet de la chambre magmatique, avec passage local des corps

    filoniens dans l'encaissant schisteux épizonal; aussi leur préservation

    signifie une faible érosion des granites. On ne doit toutefois pas

    perdre de vue que l'épaisseur initiale de la couverture métamorphique ne

    peut être connue avec précision.

    Les manifestations ductiles sont pénétratives, et les produits

    magmatiques sont, d'une part de même composition que l'encaissant

    (7) Si l'on se réfère à ce qui est bien établi dans la couverture sédiientaire languedocienne, et tout particulièretent auprès du Pli de Montpellier.

  • R4g±on d\i Mont L*o*& arm e t ciu Mekmm±f d « ¿ a Box-nts — A 3 —

    granitique, et d'autre part toujours entièrement cristallisés. Certains

    corps produisent des auréoles réactionnelles et des schlieren

    biotitiques.

    Si l'antériorité des batholites par rapport aux filons est

    évidente, de nombreux indices de terrain suggèrent un contrôle étroit de

    la fracturation dès la mise en place desdits plutons. En tout cas, les

    analyses de terrain montrent clairement l'influence des directions N-S

    et W-E; la troisième direction majeure locale (NW-SE) fonctionne

    essentiellement en cassant. Le caractère synductile de la plupart des

    jeux de failles et de la mise en place des corps magmatiques filoniens

    est renforcé par la foliation systématique des granites tant ceux

    porphyroïdes que celui du Bougés. En conséquence, il convient de parler

    de granites synmétamorphes.

    Des observations effectuées sur le versant nord du Mont Lozère,

    entre Malavielle et le Mazel près du Bleymard, indiquent que la faille

    d'Orcières, pendant septentrional de la faille Sud-Lozère, a également

    influencé la structuration du batholite et des formations mica-

    schisteuses qu'il traverse. En effet, les termes métamorphiques pré-

    sentent une linéation horizontale N.llO", synmétamorphe. Ces roches

    métamorphiques — gneiss amygdalaires et micaschistes — sont, elles

    aussi, parcourues par des filons aplitiques, ici 080N60. L'axe

    d'allongement de ces aplites est généralement celui des crénulations de

    schistosité tardives, ce qui est un argument supplémentaire en faveur

    d'une mise en place synductile.

    Les observations rapportées ci-dessus sont remarquablement

    conformes au nouveau modèle de mise en place syntectonique des plutons

    granitiques, en domaine épizonal, proposé très récemment par l'Ecole de

    Rennes [LAGARDE et al., 1990].

  • &£&±an du Mont t*am&rm m t. du Mmmm±£ de la Borna — AS —

    2

    Les enclaves dans les granitoïdes

    (pi. III a, b et c)

    2.1. SITES D'AFFLEUREMENT ET NATURE.

    Les granitoïdes qui constituent le substratum de la région du

    Pont-de-Montvert, et plus généralement ceux du batholite du Mont Lozère,

    renferment un grand nombre d'enclaves de nature et de taille variées.

    Certaines sont orientées. Leur cartographie systématique n'a jamais été

    effectuée, et leur présence n'est signalée par les auteurs que de

    manière sélective. Pourtant, grâce à elles, il serait possible de

    retrouver, d'une part les séries métamorphiques siège de l'intrusion et

    maintenant érodées et, d'autre part, d'accéder à des données originales

    concernant l'origine profonde du magma (enclaves crustales et/ou

    mantelliques) .

    Les enclaves sont extrêmement courantes dans les granitoïdes,

    quelque soit le faciès pétrographique de ceux-ci: granite porphyroïde

    (faciès du Pont-de-Montvert), granite du Bouges, granite des Signaux,

    etc.

  • — 46 — C» R • de M±mmd.on tSmnm lam CS-vannsm

    Les inclusions de nature variée sont très fréquentes dans le

    granite porphyroïde au voisinage de Peyroche et de la Cham de

    Finialette, au NW du Pont-de-Montvert. Des enclaves de type dioritique

    sont très abondantes dans le faciès des Signaux, et principalement dans

    l'adamellite des Laubies, qui en constitue un sous-faciès

    caractéristique, au NW du batholite. On retrouve également des septa

    cristallophylliens et des enclaves de micaschistes.

    La chimie des différentes enclaves retrouvées n'a pas été étudiée

    au laboratoire. Dans un premier temps, seules des analyses pétro-

    graphiques sommaires montrent, qu'en plus des diorites abondamment

    signalées, il est également possible de reconnaître des gneiss, des

    gabbros à grenat, des termes volcano-détritiques, etc.

    2.2. CONSEQUENCES GEODYNAMIQUES.

    La présence d'enclaves dans les formations magmatiques est très

    souvent signalée. Par exemple, les enclaves de lherzolites à spinelle

    dans les basanites oligo-miocènes de Montpellier [DEROIN et TAMAIN,

    1990] ont été utilisées pour caractériser l'origine mantellique d'une

    partie au moins du magma.

    Une étude détaillée, notamment des éléments en traces, serait

    nécessaire pour établir avec précision, et à l'échelle du massif, des

    implications géodynamiques.

  • H¿Bd. on du Mont Z^omtirB 01 du Ma.mm±? de J A Borne — A7 —

    3

    Les phyllonites

    Ipl. II c)

    3.1. DEFINITION.

    La phyllonite — contraction de phylla.áe et de mylonite — est une

    ultramylonite complètement broyée présentant un aspect schisteux. C'est

    une roche dynamométamorphique dérivant ici d'une roche magmatique et

    caractérisant généralement l'existence d'un plan de cisaillement

    (plan C) [HIGGINS, 1971].

    3.2. SITES D'AFFLEUREMENT.

    Les plus belles manifestations phyllonitiques sont associées à la

    grande direction subméridienne. Sur le site du barrage de Villefort,

    elle accompagne la faille de Villefort avec un fort plongement 65E. Ici,

    on est dans les faciès du granite porphyroïde de la Borne, c'est-à-dire

    dans le compartiment oriental du système granitique de Villefort.

    De superbes chevelus filoniens s'observent aussi dans la vallée du

    Tarn, au Pont-de-Montvert. C'est là que la densité filonienne est la

    plus importante sur l'ensemble des sites analysés; on est précisément à

    un noeud tectonique de premier ordre où les différentes familles

    interfèrent.

  • — ^8 — C . R . da M i « a i o n d4tn« la« Ct^venne*

    3.3. TRANSITION DUCTILE/FRAGILE.

    Les plans C/S montrent un jeu senestre — le jeu senestre suggéré

    par FABRE dès 1896. Ce jeu n'est pas purement horizontal et s'exerce

    avec une légère composante verticale, déterminée par l'inclinaison des

    pitches de stries sur les miroirs de failles: 15°S, pour la faille de

    Villefort comme pour son satellite du Pont-de-Montvert, avec une

    remarquable homogénéité. On note conjointement la présence de plans C

    marqués également au niveau des feldspaths et indiquant un maximum de

    déformation. De plus, des petits plis à axes verticaux précisent que

    l'on est, là, au coeur du cisaillement.

    Si les plans méridiens possèdent des stries subhorizontales

    indiquant un jeu senestre (nécessairement fragile), la mise en place des

    phyllonites s'opère apparemment suivant un régime de décrochement

    senestre. Si l'on ajoute à cette observation celle effectuée au sud du

    batholite du Mont Lozère, où le magma se met en place en régime

    cisaillant senestre, alors on voit clairement que l'ensemble du

    batholite a intrude la série métamorphique épizonale au prix d'une

    ambiance distensive généralisée, au niveau du croisement des deux

    familles majeures de failles: N-S (Villefort, Le Pont-de-Montvert, etc.)

    et W-E (Sud-Lozère, Orcières, etc.).

    Ces mêmes failles rejouent dans le sens inverse lors des dernières

    phases tardi-hercyniennes, essentiellement fragile pour le décrochement

    dextre de la famille latitudinale, fragile à ductile pour la famille

    subméridienne (cf. prolongement du Tanargue).

  • CHAPITRE III

    SYNTHESE SUR LE SYSTEME DE VILLEFORT

    Mont Lozère et Massif de la Borne

  • R£&±on du Mont £*o*&ra et du MaMmíf ds ¿ A Borne - 51 -

    1

    Niveau d'érosion du système de Villefort.

    1.1. INTRODUCTION.

    L'intrusion des granitoïdes dans la couverture métamorphique a

    produit une auréole réactionnelle souvent limitée à quelques dizaines de

    mètres, voire quelques mètres. En tout cas, ces granitoïdes se sont mis

    en place en profondeur, et il n'est pas possible d'évaluer avec une

    grande précision le volume d'encaissant schisteux érodé.

    La géométrie du batholite de Villefortca> a été discutée. La seule

    certitude semble la vergence opposée des deux failles de bordures

    latitudinales, perceptible sur le Mont Lozère seulement. La faille

    Sud-Lozère pend vers le nord, la faille d'Orcières pend vers le sud. Le

    rôle de ces failles dès la mise en place a déjà été souligné (cf supra).

    1.2. INDICES DE NIVEAUX D'EROSION DIFFERENTIELLE.

    Les plutons granitiques du Mont Lozère et de la Borne se

    distinguent par leur composition pétrographique, leurs réseaux filoniens

    et leurs enclaves, leur topographie (Fig, 6), leur couverture post-

    granitisation, etc. Ils sont séparés par un accident majeur, la faille

    de Villefort, dont le décrochement senestre est de 12km environ. Nous

    avons remarqué la présence de stries de pitch 15°S sur les plans

    (8) On appellera batholite de Villefort, ou systèie (granitique) de Villefort, l'enseible du Mont Lozère et du lassif de la Borne.

  • w

    Fintais

    14001

    10001

    600 Q

    S km.

    Tarn

    ElSW

    Vi lief ort Chassezac

    *-3.

    Fig. 6 . Profil lorphologique Lozère/Borne.

    NE

    MontselgiMS O.

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    u ( I

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  • Rtffflon du Mant £.oc¿re et du Mamm±£ de la Borne — 53 —

    ' 2

    Données géophysiques a petite échelle.

    fes résultats sont issus d'une interprétation des données cartographiques régulières

    à 1/1.000.000e.

    2.1. LA CARTE DES ANOMALIES DETAILLEES DU CHAMP TOTAL. (Fig. 7)

    (Les valeurs d'anomalies sont exprimées en gamma).

    Le batholite de Villefort ne produit pas d'anomalies magnétiques

    majeures mais l'allure respective du Mont Lozère (allongement N.100") et

    du massif de la Borne (allongement NE-SW) se retrouve toutefois sous la

    forme d'une diminution assez nette des valeurs. La faille de Villefort

    ne produit pas d'effet perceptible, sauf au niveau du décrochement de

    12km.

    Autour du batholite de Villefort, on reconnaît un certain nombre

    d'anomalies positives quasi ponctuelles, notamment dans l'angle NW du

    Mont Lozère et au sud du massif de la Borne dans les formations méta-

    morphiques; ces anomalies ne correspondent pas à des unités

    particulières au sein des séries épizonales cévenoles, si l'on s'en

    réfère à la cartographie régulière.

    Les batholites méridionaux (Aigoual, Saint-Guiral, Liron) pré-

    sentent un schéma très semblable.

    Le trait majeur est l'existence d'une forte anomalie positive

    parallèle à la bordure méridionale du Mont Lozère, et donc à la faille

    Sud-Lozère. Elle s'allonge sur plus de 40km et présente une nette

    dissymétrie, les valeurs les plus élevées étant rencontrées à l'ouest.

  • Fig. 7. Carte «agnétique.

    Carte magnétique de la France (extrait)

    Anomalies détaillées du champ total à l'échelle de 1/500.000

  • Fig. 8. Carte gravieetrique.

    Carte gravimétrique de la France

    (extrait)

    Anomalie de Bouguer

    à l'échelle de 1/500.000

    |r

    ,--—""* ~\\ ' ] ,

  • - 56 - Cm R* dc M±mm±on dmrtm 1mm C&vmnnmm

    Cette forte anomalie positive, d'orientation N.100", culmine à 3455

    gammas, ce qui est une valeur unique dans le domaine cévenol, et

    rarement retrouvée à l'échelle des massifs hercyniens français en dehors

    du domaine alpin.

    2.2. LA CARTE DE L'ANOMALIE DE BOUGUER. (Fig. 8)

    (Les valeurs de l'anomalie de Bouguer sont exprimées en milligal).

    La faille de Villefort, cette fois, s'exprime de manière très

    nette, et sur l'ensemble de son tracé cévenol entre Aies et Langogne.

    Le Mont Lozère est le siège d'une anomalie négative majeure (-6).

    Celle-ci indique que la masse granitique est importante et de faible

    densité. Au contraire, le massif de la Borne n'influence en aucune

    manière le tracé des isocourbes; de ce fait, il ne se distingue pas des

    schistes épi- à mésozonaux voisins. Ceci confirme les conclusions de

    l'estimation volumique.

    Le massif du Mont Aigoual produit également une anomalie négative

    substantielle (-5 à -6).

    Le domaine "Sud-Lozère" défini par l'anomalie positive du champ

    magnétique n'a pas de réalité gravimétrique. La cause de cette anomalie

    magnétique est donc vraisemblablement profonde.

    2.3. CONCLUSION.

    En guise de conclusion, nous donnons une évaluation volumique du

    batholite de Villefort.

    Nous estimerons que le batholite de Villefort a initialement la

    forme générale d'un tronc de pyramide. De ce système granitique il ne

    demeure que deux masses disjointes par la faille de Villefort: d'une

    part le Mont Lozère, d'autre part le massif de la Borne.

    Nous considérerons que la masse granitique s'est mise en place

    entre 3 et 10 km (ce qui est conforme aux ordres de grandeur

    généralement proposés par les auteurs pour ce type de phénomène). Les

    paramètres des deux batholites sont les distances R et r, les massifs

    granitiques étant eux-mêmes assimilés à des troncs de pyramide. Pour le

    Mont Lozère RL=30km, rL= 12km, pour la Borne RB=15km, ru= 6km. Les aires

  • R£g±on du Mont Loière «fc du Ma.mm±f dm 1m Borna — 57 —

    d'affleurement (en surface) sont dont 4 fois plus grandes dans le Mont

    Lozère (360kma / 90km2). Les volumes actuels, au contraire, sont dans un

    rapport de 1 à 8. En effet:

    V = ir.H.(R2 + ra + Rr)/3, où R et r sont les

    paramètres du tronc de pyramide et H la hauteur. On considère une

    hauteur de 7km pour le Lozère, et de 3,5km pour la Borne, après

    correction des jeux verticaux.

    VL = 10300km3 et VB = 1300km

    3

    De telles variations sont nécessairement perçues en géophysique

    (gravimétrie principalement).

    En conclusion, la carte de l'anomalie gravimétrique de Bouguer

    permet d'argumenter des niveaux d'érosion différentielle entre le Mont

    Lozère et le massif de la Borne. Les matériaux magmatiques actuellement

    affleurant sont de densité différente, et le volume du Mont Lozère (de

    densité moindre) est considérable en profondeur.

  • Région du M o n t Z.am e Jre et du Ma.mm±£ de J A Borne — 59 —

    3

    Conclusions.

    Le Mont Lozère et le massif de la Borne sont les témoins d'un vaste

    batholite (le batholite de Villefort) mis en place à la fin de 1'orogène

    hercynien (entre 305 et 285Ma).

    La faille de Villefort a, certes, décroché tardivement de quelque

    12 km ces deux massifs, mais ce décrochement s'est accompagné de

    surcroît d'un rejet vertical non négligeable d'environ A km, faisant

    remonter les niveaux profonds de la Borne à la limite d'érosion

    actuelle. Les évidences de terrain montrent que le décrochement senestre

    s'est opéré dès la mise en place du magma, c'est-à-dire en régime

    ductile, et en ambiance distensive (transtension).

    La bordure sud du Mont Lozère, exprimée dans les niveaux

    structuraux supérieurs par de la tectonique fragile et ductile, se

    traduit en profondeur par une vaste anomalie magnétique positive. Le

    faisceau linéamentaire d'orientation N.100" alors dessiné s'aligne avec

    l'axe synclinal du Causse de Berrias, le bassin de Pont-Saint-Esprit,

    les chaînons du Ventoux et du Lure, et s'ennoie apparemment sous les

    nappes alpines aux confins de la Haute Provence (nappe de Digne). Cet

    axe majeur diffère sensiblement de celui défini par ROUSSET [1986] qui

    relie les structures provençales à la faille d'Orcières (Fig. 9). Si

    l'on regarde maintenant vers l'ouest, le grand linéament emprunte une

    portion du cours actuel du Tarn dans les Grands Causses puis le détroit

    de Rodez où le bassin permien du même nom utilise aussi la direction

    N.100*. La carte à très petite échelle des anomalies électro-magnétiques

  • — 60 — C * R . de Mmmlon dmnm lam CSv&nnmm

    [COLLECTIF, 1988] de la France suggère un prolongement de l'axe

    linéamentaire sous les nappes alpines. On notera que ce linéament nommé

    ici Linéament Sud-Français (LSF) est particulièrement bien vu sur

    l'imagerie HCMM, notamment dans le canal infrarouge thermique (cf aussi

    Chapitre IV).

    L'association des observations de terrain, de la cartographie, de

    la géophysique et de la télédétection permet de préciser l'importance et

    le rôle des grandes familles d'accidents au cours des temps géologiques.

  • JR4&±on d u M o n t JLov&ir* * t du N a a a i / d e Jt« fiorne

    CHAPITRE IV

    ROLE DE LA TELEDETECTION DANS L'ETUDE.

  • — Cane vnjtfurtit t̂mtHifw du ^ua-Esi d€ la F r u tOni en indiqua la lircurH « n e r - Hauiller n Prmiaii — iou-miur itnii n m . la pnnciiMMi fjjlki m i n n ci qudaua luiret

    'iillu

  • R4md.on du Mont: LosAre et du Ma.mmd.iT d« J A Borne — 63 —

    1

    Exploitation des données de télédétection

    1.1. INTRODUCTION.

    Les données de télédétection prises au sens de l'imagerie

    satellitaire et des documents aéroportés, ont constitué un outil

    privilégié dans l'ensemble de cette étude. C'est pourquoi nous

    établissons un chapitre spécifique concernant cet aspect.

    L'imagerie s.l. doit être exploitée en phase amont (préparation),

    lors de la phase de terrain (opération) principalement avec les photo-

    grammes aériens, et en phase aval où un retour à l'image est

    généralement bénéfique.

    1.2. GENERALITES SUR LA TELEDETECTION EN GEOLOGIE.

    Les différentes imageries ont souvent été exploitées en termes de

    linéaments. En fait, ce type d'interprétation, s'il s'avère intéressant,

    ne procure pas de renseignement directement exploitable en tectonique,

    sauf si l'on y intègre des données bibliographiques et de terrain.

    Nous avons testé, à des fins méthodologiques, la complémentarité

    des levés de fracturation sur l'image SPOT par rapport aux cartes de

    terrain et aux autres imageries [DEROIN, 1989; DEROIN et al., 1989] ou

  • — €*4 — C . R , de Mission dans lea Ctfvennea

    en confrontation aux données du réseau de drainage [DEROIN et

    DEFFONTAINES, soumis].

    L'analyse des images à haute résolution spatiale a également permis

    de proposer des hypothèses géodynamiques sur la fermeture de réseaux à

    magmatites alcalines [DEROIN et TAMAIN, 1990; DEROIN, 1989]; elle a

    permis également de confirmer la rotation du bloc corso-sarde en

    fournissant des indications inédites sur les réseaux de fractures, qui

    viennent conforter les analyses effectuées sur les systèmes filoniens de

    part et d'autre du détroit de Bonifacio. Ainsi, les liaisons respectives

    de la Provence et du bloc corso-sarde, et de la Corse et de la Sardaigne

    semblent bien établies.

    L'information satellitaire peut donc, si elle est gérée de façon

    adaptée, fournir des compléments aux données classiques de la géologie,

    et procurer des éléments inédits, essentiellement dans le domaine de la

    structurale.

  • Région du Mon t JLam&rm eu du Ma s « i / da Ja Borne — 65 -

    2

    Données à petite échelle,

    2.1. INTRODUCTION.

    Les imaces des satellites météorologiques sont principalement

    étudiées, dans les canaux de l'infrarouge thermique, pour détecter le

    déplacement et reconnaître la géométrie des masses nuageuses.

    Ces images sont également utiles en Sciences de la Terre

    puisqu'elles couvrent des surfaces importantes d'échelle continentale.

    Certains traits structuraux majeurs peuvent ainsi être reconnus.

    Les données du satellite américain NOAA ont une résolution de 1km2.

    Elles ne possèdent donc pas d'avantage particulier, en géologie, par

    rapport à HCMM dont la résolution est quatre fois supérieure.

    2.2. LES DONNEES HCMM.

    Nous avons présenté, entre autres, les données HCMM dans le cadre

    d'une synthèse sur l'imagerie satellitaire appliquée à la géologie dans

    le Sud de la France [DEROIN, 1990]. Ce type de données satellitaires a

    rarement été considéré par les géologues qui, pourtant, ont de nombreux

    éléments structuraux à en retirer.

    Nous avons déjà évoqué l'existence d'une grande structure

    linéamentaire que nous dénommons Linéament Sud-Français (L.S.F). Il

    s'agit d'une mégastructure que l'on suit depuis le Sillon Houiller

  • - É>& - C* R. de? Md.mmd.on dans les C¿vennes

    jusqu'à la Nappe de Digne. La direction générale est N.110", et la

    longueur totale 330 km. De tels alignements d'objets géologiques variés

    ne sont pas fortuits [HEYL, 1972],

    Le linéament est constitué d'une succession d'objets géologiques de

    nature et d'âge fort variés tels que: des zones paléogéographiques

    (isopiques), des reliefs, des fronts de chevauchement, des failles

    avérées, des bordures de batholites, des bassins, des synclinaux, des

    portion de cours d'eau actuels, des axes de plissement, etc.

    L'existence d'une telle famille directionnelle se retrouve

    également en Provence orientale où elle est mise en relation avec le

    rôle majeur des failles NE-SW de la Corse cristalline; en effet, cette

    famille n'est pas autre chose que la famille N.110" ayant subi une

    rotation de 70° avec l'ensemble corso-sarde [DER0IN, 1989].

    L'influence du L.S.F. est ressentie à l'ouest du Sillon Houiller,

    dans le Quercy où les faciès jurassiques semblent affectés; dans le

    Rouergue, le bassin permien de Rodez s'allonge suivant ladite direction,

    de même que le détroit de Rodez. Le Tarn est orienté suivant le

    linéament dans la région des Causses Méjean et de Sauveterre, de même

    que la faille Sud-Lozère (cf supra) qui en constitue un des jalons les

    plus remarquables; le Causse de Berrias, à coeur néocomien, présente un

    axe synclinal apparemment faille suivi vers l'est par le bassin de

    Pont-Saint-Esprit qui se distingue du bassin d'Alès par son remplissage

    d'âge éocène supérieur. On note que la confluence de l'Ardèche et du

    Rhône s'opère exactement au passage du L.S.F. En rive gauche du Rhône,

    le site de Bollène est localisé au débouché d'un thalweg (ruisseau de

    l'Hérin) qui recoupe une cluse de l'Urgonien. L'axe anticlinal à

    Urgonien du Mont Ventoux puis la crête du Lure correspondent à des

    objets géologiques remarquablement alignés sur le linéament. La carte

    électro-magnétique de la France suggère un prolongement de l'axe N.

    100°/110° sous les nappes alpines.

  • R^S^ctn du Mon* Locère eu du Mamma.* de 1m. JSoi-ne - 67 -

    3

    Données à moyenne échelle

    (pi. IV)

    3.1. INTRODUCTION.

    Les images de télédétection sont principalement utilisées sous

    cette forme, à des échelles de 1/100.000 à 1/250.000. Elles constituent

    le stock d'informations privilégié des travaux dans ce domaine, avec les

    LANDSAT-MSS et TM, et plus récemment SP0T-HRV.

    3.2. LANDSAT-MSS.

    Les données MSS sont disponibles depuis 1972 et ont été abondamment

    interprétées à des fins géologiques ou minières [DEROIN, 1990], Une

    esquisse d'interprétation a été utilisée en illustration d'un rapport

    précédent [DEROIN, 1988, p.70], L'étude systématique, à l'échelle de la

    France, a été synthétisée par SCANVIC et WEECKSTEEN [1980].

    3.3. SPOT-HRV.

    Les données SPOT tendent à supplanter les LANDSAT-TM, au moins pour

    le territoire national. Grâce à la possibilité de stéréoscopie vraie, et

    à l'acquisition de données de résolution de 100 à 400m2, elles

    constituent un outil particulièrement adapté à l'analyse régionale et

    locale. Elles ont été déjà abondamment exploitées dans le cadre de nos

  • — 6a — C „ Ä» de Md.mm±on danm J. mm Cevmnnem

    travaux [DEROIN, 1989; CHOROWICZ et al.y 1990; DEROIN et al., 1990;

    DEROIN et TAMAIN, 1990; etc.].

    Le domaine spectral des données SPOT n'apparaît pas, en première

    approche, très compétitif par rapport aux 7 bandes de TM. En fait, le

    canal 1 (bleu) de ce dernier n'est guère utile qu'en océanographie; le

    canal 6, infrarouge thermique, n'a pas d'application immédiate en

    géologie et sa combinaison aux autres canaux est rendue difficile par le

    saut de résolution.

    Les canaux 2, 3 et 4 de TM sont les équivalents de SPOT (1,2,3); il

    reste donc les canaux 5 et 7, qui fournissent des données intéressantes

    dans le domaine minérale en zone désertique, mais qui sur des zones

    tempérées n'ont que peu d'utilité; pour de telles zones, l'information

    fournie par SPOT est satisfaisante, même si les canaux 1 et 2 sont

    toujours très córreles (95 à 99%).

    Pour le capteur HRV, les capacités de résolution semblent largement

    compenser la restriction du choix spectral; de plus, l'analyse

    structurale sur SPOT est remarquablement complémentaire des autres

    analyses effectuées sur LANDSAT-MSS et les photographies aériennes. Les

    nombreux résultats cartographiques, métallogéniques et environnementaux

    (op. cit.) sont là pour en témoigner.

  • R£&JLon d u Man* L.om&>rm cet du M a « s l / de Ja B o r n « — 69 —

    4

    Données à grande échelle

    4.1. INTRODUCTION.

    Les données SPOT, en mode panchromatique, sont raisonnablement

    utilisables jusqu'à une échelle de 1/25.000. A de telles échelles, on

    trouve déjà un grand nombre de données aériennes.

    4.2. PHOTOGRAPHIES AERIENNES.

    Les photographies aériennes représentent une source d'information

    fondamentale, principalement lors des phases de terrain. Nous avons

    particulièrement utilisé des clichés à 1/20.000, agrandis parfois à

    1/10.000 (infrarouge noir et blanc), et des clichés à 1/10.000 en

    infrarouge couleur.

    Le réseau de fracturation établi dans la région du Pont-de-Montvert

    doit beaucoup au remarquable guide que de telles images constituent. Les

    stations de microfracturation ont généralement été choisies à partir

    d'elles.

  • CHAPITRE V

    PROPOSITION DE VOIES DE RECHERCHE

  • Rífllon du Mont £.o«£x-e et du Mamm±£ tSm 1A Borne — 73 -

    Les travaux menés conjointement sur le terrain et à partir de

    l'imagerie satellitaire nous ont conduits à la reconnaissance de

    nombreux faits géologiques nouveaux: fracturation, contrôle de l'aire

    d'affleurement de bassins sédimentaires, mégastructures liées à la

    paléogéographie, etc. Certains de ces faits ont des implications

    géodynamiques régionales, telle la transition des régimes fragile et

    ductile qui tend à mieux expliquer le passage des secteur de migmatites

    (Tanargue) à celui des schistes épizonaux des Cévennes, principalement à

    proximité de la faille de Villefort. Bien plus, c'est l'observation puis

    la compréhension de l'anomalie spectrale décelée sur les données

    numériques SPOT-HRV qui a mené notre étude de détail dans la zone des

    arkoses de la Cham du Pont [DEROIN, 1989 & DEROIN et DEROIN, 1990].

    Les implications cartographiques, tectoniques et métallogéniques

    sont fort nombreuses et il s'avère utile de proposer quelques voies de

    recherches en Sciences de la Terre, intégrant la télédétection, qui

    devraient présenter un intérêt, tout particulier. Parmi celles-ci, il

    apparaît que l'imagerie satellitaire doit être utilisée à différentes

    échelles et à différentes résolutions spatiales; au sein des données

    actuellement disponibles, SPOT-HRV stéréoscopique, LANDSAT-MSS et HCMM