LIBERTAT LA REVISTA n°8

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ESpeciaU Rentrada de 2012 - N°8 GeNèr/HEURER Nous n’avons plus grand chose à perdre! PODEM ! LO COLECTIU FEMINISTA EN MARCHA EST-CE LA GUERRE ? contra los plans d’austeritat : bastim las nostas fòrças ! CONTRE lES PLANS d’AUSTERITé : BÂtissons nos Propres Forces !

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La Revista est la revue officielle de LIBERTAT et se positionne comme une alternative à la presse officielle, auto-censurée et soumise à la publicité. Chacun d’entre vous peut contribuer à l’améliorer en nous envoyant les témoignages de vos expériences ou de vos réflexions politiques.

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  • ESpeciaU Rentrada

    de 2012 -

    N8 GeNr/HEURER

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    Nous navons plus

    grand chose p

    erdre!

    PODEM ! LO COLEC

    TIU FEMINISTA EN

    MARCHA

    EST-CE LA GUERR

    E ?

    contralos plans dausteritat : bastim las nostasfras !CONTRE lES PLANS dAUSTERIT : Btissons nos Propres Forces !

  • EditJE MABONNEABONNEMENT DUN AN (6 numros) : 25 ou plus (frais de port compris) Chque lordre de : Los amics de Libertat

    A envoyer : LIBERTAT - Tour du Bourreau, 2 rue de la Fon-taine, 64000 Pau (Occitnia)

    GEnr/HEURER 2012

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    LIBERTAT la Revista, n8, genr/heurr de 2012 / bimestriel.Fronton deu Hedas, 2 csta de la Hont/ 2 rue de la Fontaine, 64000 PAU. ISSN : 2109-4845 . Depaus legau/Dpot lgal : octobre 2011 Comission paritria/ Commission paritaire : en cours. Director de publicacion/ Directeur de publication : Jacques Morio Imprimit/Imprim : Martin Impression, av. Denis Papin, 64140 LONSRedaccion : Libertat Bearn, Gasconha Nrd, Lengadc, Provna, Val dAran, Auvrnhe.Maqueta : Comission Jornau de LibertatContact : [email protected] / Tel. : 05 59 98 04 90

    Qum entrats hens ua crisi pregonda quins amuisha la carrra bornha per la quau los govrns ens an miat. Des-qualificats cap au lor rtle de defensa

    de las populacions, los Estats que son mei anar mei redusits a un uts de repression e de contra-rtle. Per aquestes torns, los govrns socialistas com de dreta, que talhan los aquesits sociaus e segueishen atau los diktats capitalistas. Los minjamondes e los lors vailets politics quutilizan la crisi deu sistme quan apitat ent atacar los pbles e finir de vner los pas a las transnacionaus. Las lors solucions que las coneishem, que son las medis-has qui estn impausadas aus Estats deu sud peu FMI o la Banca Mondiau peu passat.Aqueras organizacions internacionaus que saucupan adara dEurpa dab lespiar deus bons deus mdias dominants e de la grana part de la classa politica. Quan de temps quens caler ent seguir lo camin prs peus pas dAmerica deu Sud ? Hra ce sembla quan espiam las campanhas electo-raus.Non cau pas totun cder dens lo desheitisme e guardar determinacion. Los mes e las annadas qui vienen non vedern pas las causas cambiar vertade-rament a mens dengatjar ofensiva, nosautes.Quens cau bastir los nostes uts de resistncia mes tanben de cambiament politic, sociau e economic. A partir de la basa, deu locau, quavem de bastir ua alternativa au sistma e Libertat que si engatja despuish la soa vaduda. Nm pas sols, lo noste prtzhit quei portat per dautes movements e que tribalham regularament dab los nostes camaradas de laute costat deus Pirenus. Mes ent portar mei los nostes projctes e las nostes posicions quens cau grandir numericament e qualitativament. Juntatz-nos donc ! Amassem-nos com peu mes de mar qui vien a Tolosa ent defner la lenga occitana e tanben amuishar quOccitnia nei pas shens quua question de cultura mes tanben politica. Amuishem que laviner passa per nosautes !

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  • dito

    SOMARIPAYSANS, LA GRAINE DE LARVOLTE

    PODEM ! LO COLEC-TIU FEMINISTA EN MARCHA

    TRRAS AGRICLAS MENAADAS ENPROVENA

    AH DOUCE MISRE TUDIANTE...

    FASCISME

    CAPITALISME, SCIENCE ET IGNORANCE

    PAS BASCO : DE CAUSAS QUE CAM-BIAN, DAUTAS NON

    TARTAS CONTRE LA LGV

    GAZ DE SCHISTE, O EN EST-ON EN PROVENCE ?

    EST-CE LA GUERRE ?

    UNE HISTOIRE TRAVAILLER

    NOUS NAVONS PLUS GRAND CHOSE PERDRE !

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    POUR QUELQUES EUROS DE PLUS...

    Nous sommes entrs dans une crise profonde qui nous montre limpasse dans laquelle les gouvernements nous ont amen. Dqualifis face leur rle de dfense des populations, les Etats sont de plus en plus rduits un outil de rpression et de contrle. En ce moment, les gou-vernements socialistes comme de droite, taillent les

    acquis sociaux et suivent ainsi les diktats capitalistes. Les mange-monde et leurs valets politiques uti-lisent la crise du systme

    quils ont mis en place pour attaquer les peuples et finir de vendre les pays aux transnationales. Leurs solutions, nous les connaissons, se sont les mmes qui furent impo-ses aux tats du Sud par le FMI ou la Banque Mondiale par le pass. Ces organisations internationales soccupent maintenant de lEurope avec laide des mdias dominants et une grande partie de la classe politique. Combien de temps nous faudra-t-il pour suivre le chemin pris par les

    pays dAmrique du Sud ? Il en faudra beaucoup appa-remment, lorsque lon voit les campagnes lectorales. Il ne faut toutefois pas tomber dans le dfaitisme mais gar-der la dtermination. Les mois et les annes qui viennent ne verront pas les choses changer vraiment moins que nous engagions loffensive. Il nous faut btir nos outils de rsistance mais aussi de changement politique, social et conomique. A partir de la base, du local, nous devons btir une alternative au systme et Libertat sy engage depuis sa cration. Nous ne somme pas seuls, notre com-bat est port par dautres mouvements et nous travaillons rgulirement avec nos camarades de lautre cot des Pyrnes. Mais pour porter plus nos projets et nos pro-positions, il nous faut grandir numriquement et quali-tativement. Rejoignez-nous ! Runissons-nous comme au mois de mars prochain Tolouse, pour dfendre la langue occitane et aussi montrer que lOccitanie nest pas quune question de culture mais aussi de politique. Montrons que lavenir passe par nous !

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  • Nous navons plus grand chose perdre!Dans les mois, les annes venir, ltat va de plus en plus peser sur les classes populaires et moyennes occitanes. Le gouvernement Sarkozy vient de nous prsenter le premier plan daustrit dune longue srie. Ils nosent pas en-core nous annoncer la ralit catastrophique de la situation conomique, chance lectorale oblige. Ltat franais et les capitalistes ont srieusement hypothqu notre avenir, tout cela dans le men-songe et lopacit comme toujours.

    La gabegie est tous les niveaux de lEtat, de lly-se la commune, les communiqus de sortie de crise tous les quatre matins ne rassurent plus per-sonne, la crise est l pour un bon moment.Cette crise, quils nous font passer pour un acci-dent, est prvue depuis longtemps et est inhrente au systme capitaliste. Le besoin, toujours plus grand, de profit pousse le capitalisme se mettre lui-mme en danger, cest un systme irrationnel, guid par des instincts barbares de domination. La guerre coloniale en Libye a encore une fois dmon-tr que le capitalisme se dveloppe sur des mon-tagnes de cadavres et des ruines fumantes. Une fois nest pas coutume, les politiques ont dans leur immense majorit appuy la guerre.

    La ligne de dmarcation se fait ds aujourdhui entre ceux qui en appellent lEtat, de gauche droite, pour sauver le systme et ceux qui ont bien compris que ltat est linstrument unique dune classe et ne peut tre linstrument du peuple (dans le sens inter-classiste). Le mensonge rpublicain de ltat rgulateur et dsintress, vole en clat avec cette crise, nous avons enfin face nous son vrai visage, un outil au service dune bourgeoisie dca-dente, prte tous les crimes et mensonges pour continuer, cote que cote, garder son statut. Cette mafia, que nous nommons communment classe politique ou riche, na quun but : nous main-tenir le plus longtemps possible dans lignorance et limpuissance. Pendant quelques sicles, la bour-geoisie fut la classe du modernisme et de la rvolu-tion, elle fut ncessaire pour dtruire le fodalisme et dvelopper les forces productives. Aujourdhui, elle na quun rle de parasite qui bride comme jamais lvolution de lhumanit. Elle est, cette mme classe dcadente que furent les fodaux laube des rvolutions bourgeoises, son avenir est de disparatre.

    Mais pour cela, faut-il encore rompre dfinitive-ment avec elle et son hgmonie culturelle.

    POLI

    TIC

    A

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  • Nous navons plus grand chose perdre!

    Quand nous voyons des politiques de gauche revendiquer leur patrio-tisme rpublicain, lamour du dra-peau et le dfil militaire du 14 juillet, nous pouvons dj dire que ces gens-l sont des ennemis en puissance du peuple. Ils sont des fossiles voulant conserver le vieil ordre dcadent.

    Encore peu de mouvements font la dmarche de rupture claire avec cet tat tant lidologie franaise est thologie de la rpublique. A Liber-tat! notre rupture est naturelle, nous sommes occitans et rvolutionnaires, deux raisons de vouloir en finir avec llyse. Les bandits UMPS nous ressortent les bonnes vieilles recettes cocorico. Gauche comme droite ressortent le militaire de Gaule, synonyme du bon vieux temps o la France dapparat vivait un mirage dindpen-dance. Mais, tout cela fond comme neige au soleil, face la ralit sociale du peuple : la misre augmente, des pans entiers de la socit perdent leur statut. Dans ce petit jeu de tromperies le FN est lalli parfait, son rle est de dtourner les classes moyennes, se pauprisant, et les classes dmunies des vritables res-ponsables de la crise. Le pauvre, por-tant souvent les traits du Maghrbin, devient lennemi, alors que nos mal-heurs viennent des capitalistes. La campagne actuelle contre la fraude aux arrts maladie, ou la haine contre les allocataires du RSA et autres as-sists , ne servent qu dtourner le peuple des seuls brigands. Avec le prix dune LGV, des aides aux banques, dune guerre en Libye, nous rglerions bien des problmes. Avec la Rolex du prsident cest six ans de vie pour un RSAiste, alors nous pou-vons lgitimement demander qui est le voleur ?

    Face ce dchainement de haine, notre priorit est la solidarit et la lutte contre le racisme. Nous devons r-inventer la politique pour remettre sur le rail de lhistoire les classes populaires et gagner les classes moyennes aux idaux de la rvolution, pour viter quelles sombrent dans le fascisme. Le nou-veau fascisme, ce que nous appelons

    la dmocrature, simposera bien-tt aux classes dominantes pour le maintien de lordre. Nous ne devons pas tre nafs, la bourgeoisie est prte tout pour garder son pouvoir et sa puissance, elle a trop perdre. Nous, de la fin du capitalisme, nous avons gagner un nouveau monde. Mme si le XXme sicle a t par-sem dchecs, nous devons quand mme tenter le coup, fort des ensei-gnements passs.

    Aujourdhui, la question est donc de savoir ce que nous avons gagner rester soumis un tat et sa classe

    bourgeoise en pleine dconfiture. Nous avons tous et toutes les capa-cits pour faire fonctionner une so-cit, eux, par contre, ne savent rien faire. Un Hollande, ou autre, sait-il planter des lgumes, rparer une voi-ture, faire marcher une usine, faire rouler un train, alimenter une ville en lectricit, en eau, grer un stock, usi-ner une pice, tre inventif, etc.? Leur seule force dcoule de notre seule acceptation de penser quils sont indispensables. Ces gens ne sont rien de plus que nous, seulement nous avons peur, car on nous a fait int-grer que sans leur ordre policier nous serions mchants et dangereux. Cest le clbre et faux axiome, lhomme est un loup pour lhomme. Ils nous ont fait nous individualiser pour dtruire le sentiment de classe, cest dire de possibilit de changement. Un peuple qui se sent appartenir une mme destine trouve les res-sources et les capacits pour sur-monter les preuves. Il nous faut re-trouver ce sens de la destine, ce que Marx appelle lHistoire. Nous devons remonter dans le train de lhistoire en tant que classe exploite et que peuple occitan, en prenant soin de laisser sur le quai pillards et bandits qui nous dominent. Nous devons de-venir adultes, leur condescendance na que trop dure, des exemples r-cents dans lhistoire montrent quun

    peuple peut se reconstruire. LURSS aprs la guerre civile, Cuba aprs la Rvolution sont des exemples quun peuple o les lites ont fuit peut se reconstruire (il nest pas question ici de prendre partie pour tel ou tel rgime) avec un haut niveau culturel et scientifique. Assez de lincertitude de lavenir, nous de le construire ! Et pour cela, nous devons apprendre rsister, dire non, malgr la peur, sentiment sur lequel tout ldifice est finale-ment bti. Peur du chmage, peur du licenciement, peur des flics, de la prison, peur de la rvolte, peur des autres, peur du nous : voil sur quoi repose et se maintient ce systme. Une socit o 60% de la population a peur de finir SDF est la meilleure des prisons ; langoisse, lanxit sont les meilleures des polices. Nous ne sommes pas suprieurs, nous aussi avons peur, mais au dessus de tout, nous nous sommes fixs lobjectif de vivre dignes, de ne pas baisser la tte. Notre foi en la lutte pour un peuple occitan libre et mancip est notre meilleur bouclier.

    NHSITE PAS, REJOINS-NOUS, VIENS GROSSIR LES RANGS DU PEUPLE QUI LUTTE !

    QUELQUES CHIFFRES :-> prs de 9 Millions de personnes dans lEtat Franais vivent sous le seuil de pauvret

    -> 1.8 Millions de personnes vivent avec moins de 602/mois -> 265 SDF sont morts en 2008, 358 en 2009, 414 en 2010 -> Entre 1996 et 2006, les 0,1 % les mieux rmun-rs (environ 13 000 salaris) avaient vu leur salaire mensuel brut progresser (inflation dduite) de 19 374 24 000 euros, un gain de 28 % soit 5 426. Pour la plupart des 60 % des salaris les moins bien pays, le gain navait pas dpass les 130 euros. -> au 3eme trimestre 2011, la dette de lEtat fran-ais atteind 1 688,9 milliards deuros (soit 85,3 % du PIB) -> 186 000 personnes possdent plus de 40% du PIB mondial (soit chacun, un patrimoine net dau moins 30 millions de dollars us).

    PEUR DU CHMAGE, PEUR DU LICENCIEMENT, PEUR DES FLICS, DE LA PRISON, PEUR DE LA RVOLTE, PEUR DES AUTRES, PEUR DU NOUS : VOIL SUR QUOI REPOSE ET SE MAINTIENT CE SYSTME.

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    Dans la Grce Antique, lautonomie vient du grec auto seul et nomos loi cest dire la capacit faire ses propres rgles. Cest arriver reprendre en main notre destin en tant que peuple issu des classes populaires mais aussi en tant quindividu. Lautonomie que nous voulons construire doit conduire lautodtermination et lmancipation des peuples. Cest une faon de concevoir

    la vie, mais cest aussi la perspective dune nouvelle socit plus galitaire et libre qui souvre nous. Travailler sur la question de lautonomie cest commencer apporter des rponses claires et laborer un dbut de projet poli-tique. Dans les mois qui

    viennent libertat presentera ses proposi-tions pour que nous la construsions ici et aujourdhui en occitanie.

    Ce que nous construisons

    aujourdhui

    prfigure demain.

    Du local nous btissons le

    s bases

    dune alternative globale.

    autonomiaviure e dec

    idir al pas !

  • Le dbat relanc rcemment sur les niches fiscales et la politique fiscale suivre (sans oublier la question de la rgle dor), sest fait coups de grands discours appuys par des chiffres censs tre la vrit absolue. Pour-tant, il suffit daller fouiner sur le site ministriel pour se rendre compte que lampleur des niches fiscales est bien plus grande que les rcents dbats ont bien voulu le dire. Cela se passe par ici: http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/ressources-documentaires/lois-projets-de-lois-et-documents-annexes-par-annee/exercice-2011/projet-de-loi-de-finances-2011.html dans Lvaluation des voies et des moyens (tome II). Les dputs et le gouvernement y ont quand mme russi lexploit de rtablir des niches auparavant supprimes dans un projet de loi cens lutter contre ce systme-l! Sur ce point, Katia Weidenfeld , dans son livre A lombre des niches fiscales, claire ces enchevtrements de mesures et de calculs qui ont fini par rendre le systme fiscal centra-lis franais contraire son objectif de dpart, la justice sociale.

    Le dbat a port sur 65 milliards deuros rcuprer si lon reprend les chiffres du gouvernement. En ralit, le systme des dpenses fiscales (selon le terme officiel pour dsigner les niches) porte sur un montant bien plus lev. Pourquoi alors ne pas en avoir parl? Simplement parce que ces 80 milliards deuros supplmentaires rcuprer (soit un peu plus de 52% du dficit annuel de ltat!) ont t soustraits linventaire des niches par une technique comptable appele le dclassement . Ces dpenses fiscales sont en effet mises hors du recense-ment officiel pour limpt mais elles restent en vigueur. Il sagit la base dun moyen dappliquer certaines dcisions europennes, dviter une double imposition ou encore daider certains investissements et certaines catgories sociales. Cette pratique est ancienne (dbut du XXe sicle) mais elle sest considrablement accentue ces dernires annes. Ces dpenses fiscales sont depuis de plus en plus considres comme une simple modalit de calcul de limpt . A cela vous ajoutez les difficults de chiffrer les niches ( tel point que certaines sont maintenues alors quelles sont dclares non chiffrables certaines annes, cest--dire que leur cot et leur utilit sont im-possibles valuer) et vous comprendrez la complexit du systme fiscal et labsurdit dune rgle dor.

    Les niches les plus coteuses pour ltat ont pour-tant t pour la plupart dclasses: si quelques unes pro-fitent aux populations modestes (prime pour lemploi), la majorit bnficient aux grandes entreprises, aux plus hauts revenus et aux gros patrimoines. Ainsi, une grande socit comme celles du CAC 40 arrive souvent payer proportionnellement beaucoup moins dimpt quune PME grce au cumul des dpenses fiscales dclasses et de mesures spciales. Pour les plus onreuses, cest prs de 50

    milliards deuros de manque gagner auprs des socits pour ltat! La justification conomique de ces dcisions-l perd alors de sa superbe. Autre exemple, mais du ct des particuliers: la somme des niches dclasses pour les droits de succession et pour lISF (donc de largent que ltat ne rcupre plus) dpasse le montant total des d-penses fiscales classs lis ces deux impts!

    Bref plus on est riche, plus lon peut rduire ses impts. Cependant, Katie Weidenfeld va plus loin et parle de d-mocratie censitaire : seuls les plus puissants (particu-liers comme entreprises) peuvent participer la politique publique. Ils orientent ainsi, via leurs investissements et leurs niches dclasses, la politique publique tout en apparaissant mdiatiquement comme de gnreux bien-faiteurs dsintresss. Par exemple, les contribuables fran-ais qui investissent dans les territoires dOutre-Mer, dans la construction de logements ou des socits, se voient offrir une importante rduction dimpt qui, dans cer-tains cas, nest pas ou trs lgrement plafonne! Quand on parle de (no)colonialisme... Autre cas cit par Katie Wiedenfeld, celui du cumul des niches (comme le cr-dit impt recherche) qui permet au final une entreprise dtre rembourse au-del de ce quelle a investie pour un programme de recherche ralis avec le CNRS!

    Le taux dimposition rel est donc au final trs bas pour les riches rendant caduque et illisible le systme fiscal centra-lis franais. La progressivit de limpt nexiste pas ou plus. Les plafonds dj mis en place montrent bien quils ne sont pas la solution puisquils ne touchent pas tous les contribuables, ni toutes les niches.

    Il est peut-tre temps de changer radicalement le systme et les institutions dans leur ensemble. Changer pour at-teindre une vritable justice sociale, pour avoir une ges-tion plus proche des ralits du terrain et pour redonner le pouvoir au peuple dinfluencer les politiques publiques qui touchent son territoire, sa rgion. Parce que volem vver e decidir au pais !, seule une autonomie relle et un nouveau projet de socit semblent aujourdhui en mesure de le permettre.

    Lienssupplmentaires:Katia Weidenfeld, A lombre des niches fiscales, Economi-ca, 2011, coll. Pratique du droithttp://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/18/y-a-t-il-une-politique-fiscale-en-france_1560390_3232.htmlDes graphiques et tableaux trs intressants retrouver dans Thierry Pech, Les vrais comptes des niches fiscales, in Alternatives Economiques, n305, septembre 2011, p.34-36.

    POUR QUELQUES EUROS DE PLUS...

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    idir al pas !

  • Lhistoire du mouvement culturel occitan contem-porain commence en 1854, lorsque sept potes provenaux dcident de fonder le Flibrige. Ce mouvement, qui se dfinit comme un mouvement de d-fense de la culture et de la langue dc, sort rapidement de la Pro-vence pour embrasser la tota-lit de lOccitanie. Lhistoire et les occitans ont retenu massivement le nom de Mistral, mais ce sont des centaines de jeunes potes, simples crivains, amoureux de la langue, qui dcident dcrire, de parler en occitan. Il faut frei-ner lavance du franais ou plus exactement crer une place pour loccitan dans cette socit qui volue rapidement. Le monde paysan seffrite, les villes croulent sous le poids de lexode rural, mais les hommes eux perdent au fur et mesure leur langue maternelle et tout un pan de leur culture dans cette course vers la ville. Le Flibrige suit cette volu-tion socitale tout au long de la deuxime moiti du XIXme sicle.

    En somme les flibres veulent limiter les pertes. Mais sen donnent-ils rellement les moyens ? Lpoque est complexe du point de vue dun contempo-rain. Le patriotisme est la cl de russite dans une socit o lon prpare les plus jeunes pour une nouvelle guerre contre lenne-mi prussien. A partir de 1870 le patriotisme est son apoge, suite la dfaite monumentale des troupes franaises contre les prussiens, la France perd lAlsace et la Lorraine. Humiliation totale, pour les autorits hexagonales

    qui se rvaient en premire force du monde. Il faut alors motiver toutes les couches de la popu-lation pour participer cette revanche. Cest la dernire accl-ration dans la politique dunifica-tion culturelle. Au milieu de ce processus, le Flibrige, lui se renforce et stend curieusement. En ralit rien dtrange, les petites patries, tous ces territoires familiers, historiques et ancestraux sont mis en valeur. Leurs diffrences sont soulignes dans lunit de la Grande Patrie, France. Cest aussi lapoge du folklorisme. Les flibres sengouffrent dans cette vague. Le folklorisme, mme sil

    est peru aujourdhui de faon ngative, est lpoque un des support dexpression de la culture occitane. Le folklore est peru aujourdhui de faon ngative car il est totalement dconnect

    de son socle culturel. Les flibres tendent la place du folklore dans leurs ftes : dfils en cos-tumes folkloriques, concours de danse, etc. Ils ne parviennent pas dvelopper une relle politique linguistique et culturelle.

    Cest justement ce mot de poli-tique qui a frein lensemble du mouvement. En refusant denga-ger le mouvement politique-ment, Mistral et ses successeurs lempchent de se dvelopper. Le Flibrige peut sapparenter plus une socit savante. Le mouve-

    ment avait des ambitions, mais cest justement lambition de quelques uns de ses membres qui a frein son dveloppement. En 1909, Narbonne et ses vignerons entrent en rsistance et procla-ment la commune libre de Nar-bonne sous lgide de son maire, flibre rouge, Ernest Ferroul. Mistral lui tournera le dos, refu-sant de mler le Flibrige au mouvement insurrectionnel. Le grand chef du Flibrige qui dans ses crits tait si versatile sur lindpendance du Midi, finit par renier compltement ses amis et prfre la voie culturelle.

    Mais au sein mme de cette voie culturelle il existe des diver-gences. La position linguistique est floue, la plupart des notables du mouvement y voient un amu-sement, dautres se sentent inves-tis dune mission de sauvetage lin-guistique. Ces multiples positions affaiblissent limpact du discours flibren. Les diffrents points de vue saffrontent dans les revues flibrennes, chacun dfend son orthographe personnelle, et pen-dant trs longtemps les flibres ne parviennent pas trouver un consensus sur la langue, son cri-ture, sa place lcole et plus lar-gement dans la socit.

    Pendant trs longtemps, ils se contenteront denvoyer des sup-pliques aux diffrents ministres, pour quils promulguent des lois autorisant lusage des langues r-gionales pour des traductions au sein de lcole, etc. Ces requtes resteront ltat de lettres qui saccumulent sur le bureau des ministres qui sy succdent.

    Le Flibrige est loin dtre un complet chec, cest la premire fois depuis de le XIIme sicle que loccitan se transmet au travers dune littrature riche et varie. Cest aussi une rflexion sur lcri-ture de la langue qui samorce.

    ALT

    ERN

    ATIV

    A Une histoire a travailler

    EN REFUSANT DENGAGER LE MOUVEMENT POLITIQUEMENT, MISTRAL ET SES SUCCESSEURS LEMPCHENT DE SE DVELOP-PER.

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  • MANIF ANEM C PER LA LENGA OCCITANA, lo 31/03/12 a Tolosa, 14h

    Mme si aujourdhui lcriture des flibres est dcrie, elle constitue depuis lpoque des troubadours, une des premire rflexion pan-occitane sur lcriture de loccitan. Nous portons aujourdhui le poids de cet hritage.

    Le mouvement culturel occitan actuel est lhritier direct du mou-vement flibren du XIXme et du dbut XXme.. Nous en sommes quasiment toujours au mme

    point. Mme si la langue le droit dtre enseigne lcole (encore faut-il que les options doccitan et les coles type Calandretas ou coles bilingues aient les moyens de se dvelopper), loccitan na tou-jours pas de reconnaissance dans ltat franais. Encore une mani-festation, sorte de grande messe o nous allons dfiler sagement, les uns coincs contre les autres (sachant que le reste de lanne, la plupart des groupes politiques et/ou culturels signorent). Le 31 mars nous allons encore une fois deman-der ltat d accorder une place d ans la Constitu-tion aux langues

    r g ional e s . Or, nous

    s a v o n s

    davance que jamais ltat franais ne donnera suite cette requte. Pourtant, tout comme les flibres, les occitanistes continuent dcrire des suppliques, qui saccumulent sur les bureaux des ministres. Le fait occitan est devenu essentiellement culturel.Tout comme le Flibrige, les occi-tanistes modernes ont choisi de ne pas mlanger le culturel et la poli-tique. La langue va t-elle mieux ? La culture est-elle rayonnante ?

    Non. Ce modle ne peut tre viable et ne sadresse qu une frange de la population, crant une sorte dlitisme culturel. Le discours basque a toujours t li la terre, la langue et la culture.

    Il nous faut dfendre lOccitanie, dfendre lide dun peuple occitan, riche de ses diffrences, fort de sa tolrance et fier de son patrimoine culturel et linguistique. La politique linguistique naura de sens, que si nous faisons redcouvrir cette Occitanie, son histoire atypique et ce peuple qui doit se relever. La langue ne peut merger si elle est sortie de son contexte. Non, notre langue ne trouvera pas sa place dans cet Etat franais raciste et co-lonial. Mais visiblement les occitans esprent toujours de ltat franais. Dans les territoires, la situation de la langue dc est plus ou moins catastrophique. Sporadiquement,

    en Provence ou encore en Barn, nous retrouvons des groupes de raction face loccitan. A aucun moment, lhistoire de lOccitanie na t vulgarise. Celle-ci est reste aux mains des rudits, le peuple ne connait parfois mme pas les sens du mot occitan et Occitanie. Pre-nons un exemple concret, celui du Barn. Les mots occitans, Oc-citanie sont sporadiquement connus, mais ce sont les termes de Barn et de barnais qui prdominent. Derrire ces dnomi-nations, il y a un sentiment histo-rique et territorial fort. Aujourdhui, normalement avec le grand dve-loppement du milieu culturel en Barn, les occitanistes auraient d pouvoir transformer, ou du moins faire voluer cette conception vers un sentiment occitan. Mais en se coupant du discours social, les occitanistes se sont coups dune force populaire. Ce ne serait pas 25 000 personnes qui dfileraient dans les rues de Bziers et Carcassonne mais des millions, paysans, ouvriers, salaris du public et du priv, ch-meurs, trangers, sans papiers, etc. anims par cette mme volont. La culture occitane sest cre au car-refour dune multitude de cultures. Nous sommes porteurs dun mes-sage de tolrance, dchange.

    La faillite du monde culturel, cest aussi laisser la place des groupus-cules fascistes. Ces gens-l nont pas compris le sens de la culture occitane, ils ne connaissent mme pas lhistoire de lOccitanie. Mais voulons-nous rellement laisser le soin ces gens-l de dvelopper le sentiment occitan ? Nous pou-vons nous revendiquer occitan et tre politique. Nous devons sortir de nos carcans pour voluer, nous ne pourrons sauver notre langue et notre culture quen crant une base populaire forte, comme au Pays-Basque, pour dvelopper lenseignement en occitan et le sys-tmatiser.

    LE PEUPLE OCCITAN A RENDEZ-VOUSAVEC LHISTOIRE !

    LA POLITIQUE LINGUISTIQUE NAU-RA DE SENS, QUE SI NOUS FAISONS REDCOUVRIR CETTE OCCITANIE, SON HISTOIRE ATYPIQUE ET CE PEUPLE QUI DOIT SE RELEVER.

    MANIF ANEM C PER LA LENGA OCCITANA, lo 31/03/12 a Tolosa, 14h 9

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    La forte mobilisation popu-laire, grce linforma-tion des associations, des collectifs ou de mouvements politiques tel que LIBERTAT, a permis de mettre en lumire le dossier sur les gaz de schiste, et a abouti la loi du 13 Juillet 2011 visant interdire lexploration et lexploitation des mines dhydro-carbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique.

    Le 13 Octobre 2011, trois des permis exclusifs de recherche de gaz de schiste en Occitanie (ac-cords au printemps 2010) ont t abrogs : Nant, Villeneuve-de-Berg et Montlimar.

    Trois permis abrogs, sur 61 per-mis encore valides sur lensemble du territoire franais, cest peu.LIBERTAT rappelle que 80 per-mis sont toujours ltude, en instruction (dont celui de Bri-gnoles). La lutte est plus que ja-mais dactualit pour empcher une catastrophe cologique de grande ampleur et empcher le pillage et la mise sac de nos ter-roirs et de notre terre.

    La population doit rester mobi-lise. Un collectif sest cr dans le Var, comme dans beaucoup dautres rgions et dparte-ments. Le Collectif VAR NON AU GAZ DE SCHISTE, comme lensemble des opposants constatent la limite de leurs impacts sur laction politique :

    les informations ont t diffu-ses, des runions organises pendant des mois, les commu-nauts et les lus mis au courant, mais la raction politique se fait attendre : la majorit parlemen-taire se contente de peu et les courriers officiels auprs de la prfecture restent sans rponses.En ce qui concerne la Provence, le but de la cration des collec-tifs locaux, tous relis au Col-lectif VAR, est bien la dmulti-plication de la mobilisation, un ancrage augment sur le terri-toire concern par le permis de Brignoles. Le permis de Brignoles recouvre 6 785 kilomtres car-rs sur les trois quarts du Var et stire galement jusque vers Grasse (06), Aubagne (13) et sous Digne (04).

    Les collectifs locaux sont dau-tant de bras, de levier, autant de pieds de biche pour renforcer laction conjointe de la popu-lation et de leurs lus locaux mobiliss que sont les maires. A ce jour ce sont 43 collec-tifs (communes, associations, AMAP) qui existent concernant le permis de Brignoles. La cra-

    tion de collectifs locaux dans les dpartements voisins est en bonne voie pour les Alpes Mari-times, en cours pour les Alpes de Haute Provence, et bien dactua-lit dans les Bouches du Rhne. Les maires du Var se sont, eux aussi, constitus en groupe de travail, en collectif. Leur rf-rant est Andr Guiol, maire de Noules. Mais nous constatons que sur le terrain, dans les bulle-tins municipaux et dagglomra-tions, la prise de position contre lexploration et lexploitation des mines dhydrocarbures liquides ou gazeux reste frileuse.

    Si le permis dit de Brignoles, toujours ltude, est accord un jour la socit Schuepbach Energy LLC, les maires sont lchelle locale les seuls pouvoir dores et dj protger la surface de leurs communes (puisque le sous-sol et ses ressources sont proprits de ltat).

    LIBERTAT! exige que les maires provenaux et en particulier les maires dont les communes sont exposes, prennent des arrts concernant:

    Gaz de schiste, o en est-on en Provence ?

    LIBERTAT RAPPELLE QUE 80 PERMIS SONT TOU-JOURS LTUDE

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  • - les transports, les routes et lusage qui en est fait, - leau, sa qualit, son traitement et son usage,- et surtout, un arrt interdisant les forages mmes, lexploration et lexploi-tation des hydrocarbures de roche mre.

    A savoir que les prfectures, potentielle-ment signataires des permis, peuvent de-mander aux lus de les retirer. Les com-munes, bien sr, ne doivent pas cder et retirer leurs arrts. Les prfectures peuvent les attaquer devant les Tribunaux Administratifs, comme cest dailleurs le cas pour Claude Pradal, maire de Villeneuve-de-Berg, commune ardchoise impacte par le

    permis du mme nom finalement abro-g. Claude Pradal est toujours sur la sel-lette. Le ptrolier Total a attaqu labro-gation du permis. Aucune commission officielle nexiste pour valider ou inter-dire finalement ces permis, aucun dcret nest paru au journal officiel relatif cet organe qui dlivre et abroge ensuite les permis en question. Cest pour cela que la lutte doit aussi sappuyer sur une pres-sion populaire trs forte. Noublions pas que des lections approchent (prsiden-tiels et lgislatives en 2012)A noter que le maire de Tourtour (can-ton de Salernes), vient de prendre deux des arrts prconiss, sur les transports tant dune difficile mise en uvre sur sa commune, il a orient sa dcision sur

    leau et linterdiction des forages dexplo-ration et dexploitation des gaz de schiste. Cest galement sur ce dernier point qua choisi de faire porter son arrt Christian Grimaldi, maire de Sillans-la-Cascade (canton de Tavernes).

    Il faut rveiller la vigilance et la curiosit des populations, ici en Provence, mais aussi partout sur le sol occitan, popula-tion qui croit que laffaire est proprement carte depuis cet t, bien endormie quelle est par certains mdias de masse et les manigances gouvernementales. La Pologne souffre dj, comme le Cana-da et les tats Unis dAmrique, lAfrique du nord, et la Seine-et-Marne en France. Nous ne pouvons imaginez que des groupes ptroliers viennent dtruire notre environnement au nom du profit, aider par les gouvernements la solde du capitalisme. LIBERTAT ! luttera jusquau bout pour empcher ce massacre et appellera sil le faut, la dsobissance civile.

    LIBERTAT ! milite pour le retrait pur et simple du PERMIS BRIGNOLES et de tous les autres, ici comme ailleurs !

    En Pas Basco Sud tanben, la Comunitat autonoma basca, tostemps gavidada peu socialista Patxi Lopez, que sostien projctes dextraccion de gas desquist. Lo purmr que pertca ua zna maritima a un vintenat de quilomtres de la costa. Lo dusau que per-tca lAlava on se trobar la quantitat mei grana de gas desquist. Tots los partits deu Parlament basco que son opausats a aqueths projctes, manca lo PSOE e lo PP.

    Le dput-maire socialiste de Morencs, David Habib, est in-tervenu lors des dbats sur la loi des finances vote le 2 jan-vier, pour que Total soit privilgi en Barn. Ainsi, le groupe ptrolier qui injecte depuis prs de 30 ans des effluents chimiques dans ce qui est appel Crtac 4000, ne paiera pas de taxe pollution , plus de 4 millions deuros. Qui pourrait bien croire que David Habid dfend les intrts de la population ? Total a prvu de partir en 2013 et nen finit pas de faire chanter les collectivits et lEtat en change de quelques investissements pour le futur. Mais mme si Total accepte dinvestir, nous savons dj dans quels domaines ce sera : le traitement des rejets de lindustrie chimique pr-sente sur le bassin de Lacq, ou plutt leur enfouissement. Car depuis la mise en place de cette poubelle chimique en

    grande profondeur quest Crtac 4000, le dput-maire de Morencs ne voit quune seule solution la disparition des emplois : faire venir de nouvelles usines polluantes attires par la perspectives de pouvoir se dbarrasser de leurs d-chets bon compte. Le projet de Total denfouir sous les coteaux de Juranon du CO2 na fait que le conforter. Seule-ment, lage dor de lindustrie chimique est rvolue. Seule la chimie fine tend se dvelopper et celle-ci est gourmande en investissements publics pour peu demplois crs. Ainsi il est convenu destimer un million deuros dargent public par emploi. Facile de dduire que cet investissement pour-rait servir dvelopper dautres alternatives industrielles, qui rpondent, elles, aux besoins populaires...

    Total exonr de taxe sur les activits polluantes en Barn

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  • TARTAS CONTRE LA LGV

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    Depuis quelques temps une question taraude les lus locaux, les RFF et les actionnaires des groupes privs ayant investi. Comment imposer une LGV en Au-vergne en faisant taire toute contestation ?La solution miracle : instaurer un dbat pu-blic grands renforts de propagandes, de billets verts et de petits fours, qui ne traitera que de la forme du projet et aucunement du fond.En effet le dbat public sur la LGV qui a com-menc le 3 Octobre invite les citoyens fran-ais prendre position sur un des quatre trajets de la ligne POCL (Paris, Orlans, Cler-mont-Ferrand, Lyon).Il nest pas venu une seconde lesprit de tous ces gens-l que peut-tre, nous ne vou-drions pas choisir un trajet, mais tout sim-plement de choisir de se passer de LGV !En effet, le dbat public explique-t-il que la LGV a un coup conomique extrmement pesant pour les populations et grassement enrichissants pour les patrons du BTP ? Parle-t-il de tous les paysans et habitants que ce projet va exproprier ? Ce dbat dit-il aux gens que la LGV va enclaver encore plus les campagnes aux profits de certaines mtro-poles ? Et finalement, nos grands champions de la propagande coloniale de ltat Franais

    ont-ils pens une seule seconde que le peuple occitan na que faire dtre reli en quelques minutes de moins Paris, mais quil aimerait sans doute mieux pouvoir vivre libre et dcider son chelle, dans son pays, des choix ayant un impact sur son avenir ?Non, nous navons que faire dune ligne qui favorise la mort de nos campagnes, lendet-tement des classes populaires pour le profit dune bourgeoisie perfide qui fera une fois de plus son beurre sur le dos des travailleurs. Ce que nous voulons cest la libert, une libert qui ne peux passer que par notre autonomie face ltat Franais, une libert gage de dmocratie (la vraie, celle du peuple et non celle de la bourgeoisie). Nous voulons vivre et dcider l o nous lavons dcid et pas l o on nous limpose.LAuvergne ne deviendra pas un rservoir de travailleurs prcaires pour Paris et Lyon, pas plus quelle ne sera un parc dattractions pour touristes en mal de nature. Libertat Auvernha soppose et luttera contre ce projet de LGV !

    LO PROJCT LGV PACA AVANA A GRAND PAS ! Lo projct LGV PACA avana encuei a grand pas. 4 traats an ja retengut picalant totei lei trras agricolas (la mitat dei superficias AOC Costats de Provena , figas, lis).Demig lei traats considerats, lo traat metropli ser un vertadier chaple per lagricultura, mai tanben per lindustria de la valada. La cham-bra dagricultura dau despartement dau Var vn de faire part de la sieuna inquietuda pertocant lei trras agri-colas e lavenir dagricultors dins un comunicat au ms de setembre.Per LIBERTAT, aquest projct e len-sems dei traats devon stre abando-nats au profiech dau desvolopament dei transprts regionaus am lo mel-horament dau malhum TER.La manifestacien dau 21 d octbre de 2011 a Tolon organizazda per len-smble dei sindicats dagricultors dau Var demostra un cp de mai que Pro-venca es opausada a aquest projct. LA LGV, NEN VOLM PAS SUS LA TRRA OCCITANA !

    Yolanda Barcina, prsidente de la Communaut Forale de Navarre, a t entarte pour protester contre la LGV/TAV lors de la sance plnire de la CTP (Communaut de Travail des Pyrnes) le 27 octobre 2011 au Conseil Rgional Midi-Pyrnes Tolosa. Suite cette action deux militants de Libertat! ont t convoqus au commis-sariat central de Toulouse le 28 novembre. Les trois entarteurs du mouvement dinsoumission basque Mugitu ont t convoqus lAudiencia Nacional (le tribunal suprme de ltat espagnol). Le procureur demande entre 4 et 6 ans de prison. Pour le moment ils sont en libert surveille avec interdiction de quitter le territoire. Vido de laction : http://youtu.be/1ACaodT2f84

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  • Est-ce la guerre ?

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    SI LIMPRIALISME EST LE STADE SUPRME DU CAPITALISME, LA M-TROPOLE EST LE STADE SUPRME DE LA VILLE CAPITALISTE, CEST DIRE UNE NON-VILLE.

    Le constat est accablant, Tolosa ac-cueille 15 000 rfugis par an, ve-nant en gnral des zones rurales limi-trophes mais aussi de Paris. Les rcits sont quasi-identiques et alarmants: Paris est devenue invivable, ils parlent de violences, de contrle policier, de saturation, de pollu-tion, de gens stresss et dsagrables. Pour les zones rurales proches le constat est dif-frent. Pour le Tarn par exemple, cest le fait qui ny ait plus rien qui pousse lexode. Mais paradoxalement la grande couronne Toulousaine accueille aussi son lot de rfu-gis. A Montauban, les tentes de rfugis prennent aujourdhui la forme de maison style mditerranennes. Mais nous pou-vons tre surs que les rcits sont les mmes, Tolosa devient invivable.

    Mais alors que sest-il pass Paris ou dans les dpartements ruraux occitans ? Comment se nomme cette guerre insidieuse et violente qui gagne Tolosa et les autres territoires ? Ne cherchons pas midi quatorze heures, cest encore une fois les dieux du Panthon capitaliste qui font des leurs. Ici, cest le puissant dieu mtropolisation qui est le matre de tous ces ravages. Si limpria-lisme est le stade suprme du capitalisme, la mtropole est le stade suprme de la ville capitaliste, cest dire une non-ville. Tolosa est un paradoxe et les gens ne sy trompent pas, car ils nous le disent tous, il fait bon vivre. Tolosa, la diffrence dautres grandes villes, na pas connu la premire phase de destruction due lin-dustrialisation. Elle na pas eu de puissante bourgeoisie locale qui comme Bordeaux, Lyon, Marseille ou Barcelone ont tent de faonner la ville au grs de la croissance industrielle et leur image. Pas de boule-vard Haussmann, pas de grands btiments de prestige etc. Les seuls btiments notables datent le plus souvent de la priode o la

    cit tait une rpublique indpendante, avant la conqute franaise de lOccitanie centrale, ou encore quand elle avait une puissance locale la Renaissance. Elle a pu garder son cot physique village ou du moins de petite cit mridionale.Mais tout cela est en train bien entendu de changer, ce qui pousse les Parisiens lexil est en train darriver ici, le projet se nomme Grand Toulouse, on ne peut pas le rater, les instruments de propagande nous le rap-pellent au quotidien. Cest avec fiert que nos politiques nous annoncent la naissance dune mtropole Europenne telle que Bar-celone. Mais quest-ce dont la mtropolisation? (du grec mtro=mre et ple=ville)La mtropolisation comme nous lavons dit plus haut est le stade ultime du capi-talisme adapt la ville. Pour se survivre le capitalisme a besoin de se concentrer et de se spcialiser incessamment. Concen-trer les humains, les capitaux, les savoirs, les marchandises. Cest aussi une immense opration policire, aussi dsastreuse que fut la politique Haussmanienne de la ville. Nous le voyons Tolosa petite ou grande chelle. Les bancs enlevs des places (Ar-naud Bernard par exemple), linterdiction de boire dehors, les bars qui ferment tt, les patrouilles de flics incessantes mais aussi la rhabilitation de quartier entier, la den-sification, le changement de population, la perte didentit, lirritabilit de plus en plus palpable des gens etc.

    Avec la mtropolisation cest le glas de toute lidentit locale au profit dune quasi mondiale, on shabille de le mme faon Tokyo et Buenos Aires ou Tolosa comme Paris. Cest ce que les idiots appellent le vil-lage plantaire, cest dire le dsastre gn-ralis. Cette mtropolisation saccompagne dune misre culturelle immense, le besoin de consommation, de marchandises rem-placer, tout le reste qui ne devient quacces-soire. Cela est particulirement palpable chez les classes exploites o le rve ultime est davoir la vie de 50 cent ou de Booba. Tolosa et son accent se standardisent au profit de celui du journal de TF1, ce sont les

    derniers ferments de la langue Oc-citane qui sombrent avec le reste. Laccent insipide, sans couleur, est bien limage du capitalisme, neutre. Rcemment la Dpche du Midi par pur racolage, nous prsentait une plainte dune personne se plaignant de laccent Toulousain de la voix du mtro... Une telle mentalit de colon ou de grand alin frise le racisme de la 3me Rpublique.Le remplacement didentit est particuli-rement clair dans le Projet grand Tolosa. Le spcial Toulouse mtropole de la Dpche nous apprend que les alles Jean Jaurs (re)deviennent des Ramblas alors quen Occi-tanie nous avons un nom pour cela un cours. Que lle du Ramier sera une sorte de Central Park (rien que a) et que les Minimes ressemblent aux faubourgs de Londres(si si). Le ridicule ne tue que quand il est port comme projet de civilisation.

    Aujourdhui nous vivons en Occitanie une situation paradoxale et indite. La perte dindpendance politique avait entran la perte dindpendance conomique qui avait men des milliers dOccitans lexil vers le Nord et notamment Paris (pour y btir le cur du projet imprial) ou dans les colonies et les pays neufs (pays issus de la colonisation). Ltat franais est compl-tement dsarticul au Nord avec 45 millions de personnes contre environ 15 millions en Occitanie. Aujourdhui nous connaissons linverse, la floridisation, lhliotropisme. Notre faon de vivre attire beaucoup de monde dans nos rgions. Cest bien sr la classe bourgeoise ou la petite bour-geoise qui arrivent en masse du Nord de la France et de lEurope. Tout cela ne serait pas bien grave si les populations autoch-tones avaient le contrle de leurs destins mais comme depuis un paquet de sicles, les occitans ne contrlent pas grand chose. Nous pouvons imaginer les ravages hu-mains, physiques, psychiques que cela en-trane. Une sorte de dpossession de son territoire au profit du pognon. Nous vivons grande chelle ce que les provenaux de la cte ont vcu ces 60 dernires annes.

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    Quoi de plus naturel pour faire pousser des crales que dutiliser des graines? Quoi de plus normal que de rutiliser les graines des rcoltes pour de nouvelles se-mences ou dautres applications? Quoi de plus vident pour un agriculteur que de simplement planter, rcolter et replanter? Et bien pour certains dirigeants et gants de lindustrie semen-cire, il y a l une belle occasion de taxer (et oui encore) les agriculteurs.

    A lheure o le tristement clbre Monsanto vient de gagner une bataille juridique, un autre problme est lui bien moins mdiatis et pourtant tout aussi grave.En effet le 28 novembre dernier, ces chers dputs ont vot la loi sur le certificat dobtention vgtale, en plus clair une taxe systmatique sur les semences pour rtribuer la proprit in-tellectuelle (?!). Donc selon eux toute semence un moment donn a t cre par une personne ou un ensemble de per-sonnes, et tout individu plantant la moindre graine devra ver-ser une dme ces fameux propritaires intellectuels (quelques noms: Pionneer semence, Limagrain, Syngenta, Vilmorin, ou encore Monsanto). Une aberration quand on sait que la plu-part des semences que les industriels sapproprient, sont issues de varits qui ont t dveloppes, slectionnes par les pay-sans eux mmes et par des procds ancestraux dans lequel les industriels nont que peu, voire jamais particip. Prparez vos yeux, voici le nom de cette taxe: Contribution Volontaire Obligatoire !

    En dtail, cela concerne au minimum 21 varits de semences taxes (bl, pois, luzerne, avoine etc..). Quant aux autres se-mences, leur reproduction, afin den faire des semences de ferme , est totalement interdite. En bref, pour certaines se-mences, la reproduction en ferme sera lgale mais payante et les autres ne seront pas autorises tre produites.Aujourdhui plus de la moiti des agriculteurs sont concerns, les graines de ferme tant rutilises de 40 80% selon les types de plantation. Beaucoup nont malheureusement pas dautre choix que dutiliser les graines vendues par les industriels. La diversit et la tradition nont pas leur place dans la dite agricul-ture moderne qui se veut uniforme, verrouille, non contour-nable, et non reproductible.Pour la FNSEA, les dputs UMP et le ministre de lagriculture, les fonds perus par cette taxe serviront la recherche (fonds estims environ 35 millions deuros prlevs aux exploitants). Sauf que ces fonds seront verss aux industriels, les fameux propritaires intellectuels, pour la recherche agronomique et

    leur enrichissement ; le tout pay par les contributions volon-taires obligatoires des agriculteurs. Paysans occitans prparez-vous payer les dlires agronomiques des industriels de Paris et du monde entier !Quelle belle vision de la recherche dans le domaine de lagri-culture ! De plus, informons les dcideurs que les exploitants nont pas attendu les industries semencires pour amliorer, slectionner, dvelopper, diversifier leur production et avec dexcellents rsultats !

    Les montants de cette taxe devraient tre fixs en organisation interprofessionnelle o la FNSEA domine largement.Et quen est-il pour ceux qui voudraient produire sans payer (ou ne pouvant pas payer) cette redevance ? Et bien, ils seront marginaliss, prsents comme des rsistants passistes, puis viendra le temps de la sanction. Une close stipule que les non-payants seront des fraudeurs, des criminels, et que leurs r-coltes pourront tre saisies voire supprimes. Soit vous rentrez dans le moule conomique soit on vous jecte du circuit. A terme cest un vritable assouvissement des paysans envers les gants agronomiques et leurs politiciens. Et ce nest malheu-reusement quune illustration parmi tant dautres des mfaits du capitalisme qui nous prsente aujourdhui le simple fait de produire de la nourriture comme une vritable guerre, o les industriels sortent toujours vainqueurs, peu importe la des-truction quils laissent derrire eux.

    A Libertat ! Nous sommes en faveur dune agriculture locale (et lchelle), humaine, humaniste, autonome, naturelle et man-cipe des pressions capitalistes. Nous raffirmons notre sou-tien aux agriculteurs pris dans cette tourmente productiviste.

    Il y a de a quelques sicles en arrire, les cerfs-paysans payaient la dme aux seigneurs, aujourdhui seuls les termes ont chang.

    1: Sappuyant sur une base de donne de 1991 listant varits et propritaires.2: Graines rcoltes partir de varits de lindustrie semencire, mais mul-tiplies par lagriculteur lui-mme par souci dconomie et dindpendance.

    Paysans, la graine de la rvolte

    Les ravages de la mtropolisation pour les zones alentours sont immenses. Aprs stre vides, les campagnes limitrophes se remplissent de rfugis mtropolitains, tandis que les zones un peu loignes continuent de se vider des autochtones au profit de la bourgeoisie retraite. Le rve de russite capitaliste se trans-crit concrtement par dimmenses quartiers pavillonnaires style Mdi-terranen factices et clinquants, nou-veau camp de rfugis o il ny a rien faire. Cest donc aussi dimmenses bouchons sur les rocades daccs et des graves problmes deau pour les pay-

    sans du Carcin (pour ne citer queux) qui payent la btise de nos bandits de politiques. Cest bien entendu aussi les immenses projets impriaux tel que la LGV, la nouvelle Gare Matabiau et dautres ppites plus belles les unes que les autres.

    La mtropolisation est un sujet bien peu entendu ou audible dans la bouche de lextrme gauche franaise trop mange par lidologie bourgeoise. Les mmes mcanismes qui leur font dire que les luttes de librations des peuples sont ractionnaires, au mme titre que vouloir conserver une vie de quar-

    tier digne. Est-ce parce que beaucoup viennent des classes moyennes ayant fui dans des pavillons banlieusards les classes populaires ? Est-ce parce que lextrme gauche et la bourgeoisie fran-aise se partagent les mmes racines, rpublicaines franchouillardes et pari-sianistes ? Au lieu de parler de VIme r-publique, il serait dj temps de sortir de la III me, coloniale et assassine.Pour nous, il est clair que la dfense du territoire face aux attaques capitalistes, la dfense de nos langues et de nos cultures massacres sont des combats davant-garde dans ce monde de spec-tacle, de popstars et de faux.

    NOUS SOMMES EN FAVEUR DUNE AGRICUL-TURE LOCALE (ET LCHELLE), HUMAINE, HUMANISTE, AUTONOME, NATURELLE ET MANCIPE DES PRESSIONS CAPITALISTES.

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    RATrras agriclas

    menaadas enProvenaChaque anne, la Provence perd 3000 ha au profit des villes et de lhabitat dagrment. A ce rythme, dans 50 ans, il ny aura plus de terres agricoles arables en Provence. Les terrains sont principalement grignots par lhabitat individuel et les amnagements urbains. Lespace agricole rgional se rduit depuis 1992 au rythme moyen de 3 000 hec-tares par an. On appelle a lartificialisation des terres.La rgion est particulirement touche. Une prise de conscience est dautant plus ncessaire que la de-mande ne faiblit pas et que la bonne terre est rare. Or, ce qui est bti ou est recouvert de goudron devient dfinitivement perdu pour la production.Btir en milieu rural est facile, mais le changement de destination de la terre influe sur les prix de vente. Le march des terres agricoles est en concurrence avec le march foncier de lhabitat, qui dans la rgion a du mal rpondre la demande.La Provence enregistre des records dans un contexte de pressions foncires toujours aussi vives, notam-ment dans le Var, les Bouches-du-Rhne et les Alpes Maritimes. Le prix des terres et prs libres non btis grimpe au sommet des moyennes franaises avec 25 350 /ha dans le Var, rapportent les tudes de la Safer.Les Bouches du Rhne, avec 16 730 /ha, ne sont pas en reste. Quant au Vaucluse, sa moyenne saffiche 9430 /ha. Mme les Alpes de Haute Provence, tires par le plateau de Forcalquier, poussent une pointe 13 000 /ha.On constate que les non-agriculteurs achtent de 1,5 fois plus cher que les agriculteurs dans le Vaucluse, environ 8 fois plus cher dans les Hautes Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Au-del des prix, cest tout le problme de la valeur des productions agricoles qui se pose dans le Var, les Bouches-du-Rhne et la valle de la Durance. La ten-

    dance vendre des terres est dautant plus forte que le revenu agricole baisse. ce phnomne sajoute une pression urbaine entretenue par des citadins qui prfrent acqurir une rsidence principale la cam-pagne, ainsi que par lessor des rsidences secondaires et des proprits dagrment. Les municipalits sont responsables de cette situation. En choisissant la sp-culation immobilire et lurbanisation constante, elles aggravent un peu plus la situation.Il serait bon de rappeler aux politiques qu chaque fois quon retire un hectare de surface agricole utile de sa vocation premire, on concourt aggraver le problme de lalimentation qui va devenir un des pro-blmes majeurs de la plante dans les trois dcennies qui arrivent.La demande de foncier rural donne une grosse prime laspect rsidentiel ou dagrment, ainsi quau chan-gement de destination. Elle cotait beaucoup moins la production des domaines. Si cela devait persister, ce serait une inversion historique, le foncier rural se valo-risant de moins en moins par une logique de produc-tion et de plus en plus comme une rserve de terrains pour des usages plus attractifs.Les terres agricoles ne pourront tre sauves quavec une prise de conscience rapide. A ce problme dur-banisation sajoute le projet LGV qui finira de balayer lagriculture provenale.Un lan populaire doit se crer et faire pression sur les politiques, les lus dagglomrations, dans les villages, les villes. Seule une rsistance importante et visible pourra stopper cette urbanisation. LIBERTAT ! Lance loffensive, rejoignez-nous et organisons la rsistance pour sauver le pays tomb aux mains des promoteurs, investisseurs et politiques corrompus par lappt du gain.

    LOCCITANIE NEST PLUS VENDRE...15

  • Podem ! LO COLECTIU FEMINISTA EN MARCHA

    Le fminisme moderne

    Podem, es un collectiu de hemnas gessit de lesqurra revolucionria occitana e que resulta dun constat : i a trp chic de hemnas qui sengatjan dens lo mitan politic. Aqueste constat quens a menat a soscar a la plaa de las hemnas dens los movements politics e, inevitablament, dens la societat en generau. Pensam que lo feminisme es ua de las claus necessrias ent cambiar la societat, har esclatar lo sistma patriar-cau, capitalista e imperialista. Lo punt comun a totas las hemnas es plan lo hit que sians las totas prumras a patir discriminacions : la societat es hita per mis peus mis ! E mei quaqu, com hemnas occitanas quens sentishem triplament opressadas pramor ce-ns sembla que lo hat ens a balhat tres rasons de lutar : estar molhrs, de classa obrra e de trra oprimida. Tot aqu ne significa pas que desiram ua societat menada per hemnas t las hemnas, ni deu quite matriarcat. Que credem mei que tot a legalitat, a la justcia sociau, e a lemancipacion respectuosa de caduns e caduas.

    PODEM amassa donc hemnas occitanas e avia devisadas e desbats. Totun, ne volem pas desseparar la nosta luta de la deus mis e pensam que lo prumr grat de passar es lo

    deu noste prpi movement. Atau, nos balham la vocacion de partatjar la resulta de las nostas reflexions dab los mis de lesqurra revolu-cionria dOccitnia, e deus restituir las nostas conclu-sions autan com deus har participar a formacions e ac-cions feministas. Es que vedem den prumr lo feminisme com anti-sexisme, e que pensam quaquesta luta, com las autas ques deu fin finau har comuna.

    PODEM es donc plan ua camada collectiva, mes pen-sam totun quaquesta luta e deu tanben estar personau. Lamira de Podem es tanben dajudar lo monde a forms ent poder afrontar las numerosas situacions sexistas que poscam encontrar. Es tanben de har conisher la nosta realitat ent la har cambiar.

    PODEM quevs perpausa donc un apercebut de ques per nosautas estar anti-sexistas, ua srta de mesa en practica deu bth devs aqu desss, dab lo dossir espe-ciau anti-sexisme e feminisme que segueish ! Bona lec-tura, e nevs desbrombetz pas que, dens aqueste maine com per daute, la luta e la solidaritat son lunic camin ! Pramor amassas que PODEM tot !

    Le collectif fministe de Libertat ! , Podem ! est n en dcembre der-nier. Force est de constater que les femmes sont sous-reprsentes dans les mouvements politiques, de plus, elles sont largement victime s de sexisme et de discriminations en tout genre. Podem ! est avant tout un espace de parole pour les militantes, un espace dchanges et de dbats.

    Cest aussi un espace de formation politique et dapprentissage (cours dautodfense, etc.). Les femmes sont partout les premires victimes de la discrimination. Le violences faites aux femmes sont en constante aug-mentation. Nous avons besoin de retrouver des espaces de parole o la tutelle masculine ne sexerce pas. Nos camarades de Libertat ! nous ont encourag dans cette voie. Au moment o nous construisons notre brochure sur lautonomie, nous les militantes de Podem! nous avons a apport notre voix dans la construc-tion de lautonomie des personnes. La femme ne doit plus tre consid-re comme un sexe mais bien comme une personne, capable dvoluer en dehors du giron patriarcal.

    Lorsque Simone de Beauvoir cri-

    vait, nous ne naissons pas femme, nous le devenons, ces quelques mots avaient provoqu la fureur dune socit patriarcale englue dans des principes conservateurs et rtrogrades. Aujourdhui, les modes de fonctionnement ont volus La publicit se veut libre, mais elle continue de jouer sur des clichs sexistes. La femme devient un objet de consommation, un corps nu qui fait vendre. La tlvision et lindustrie pornographique apprennent des gnrations entires dadolescents et dadultes que la femme, lors de lacte sexuel ne peut opposer aucune rsistance, pire les positions mon-tres mettent systmatiquement la femme dans une situation de domi-nation totale vis vis de lhomme.

    Simone de Beauvoir avait raison. Tout au long de notre enfance, de notre adolescence, la famille, la socit nous apprennent devenir de bonnes pouses, de bonnes gni-trices. Aujourdhui, nous pouvons rajouter un degr dans cette analyse : la femme devient dabord un objet de consommation sexuelle, Dgra-de dans son image par une socit aux moeurs puritaines, elle est mise au ban de celle-ci, dvalorise et d-crie pour avoir assum sa sexualit. Mais face la pression socitale, elle redevient vite, une pouse, une mre, qui va reproduire les mme schmas de lducation quelle a reu, sur ses enfants.

    A cot de ce schma de vie dans le-quel on nous cantonne, il y a aussi la peur constante dtre une femme. La peur dune agression le soir lorsquon

    rentre chez nous, la peur du viol, la peur dtre tabasse, la peur de nous habiller comme nous le souhaitons. Sans cesse ces questions reviennent. Prs de 75 000 viols en France, 198 000 agressions par an, croyez-vous que cette peur soit infonde ? Por-taient-t-elles toutes une mini-jupe trop provocante ? Avaient-elles toutes une grande gueule ? Nous ne pensons pas. Pourtant cest la premire chose que pense la plupart des personnes, elle la bien mrit, tu as vu comment elle tait habille ou encore elle aussi tout le temps ramener sa gueule ! . Nous retom-bons dans les clichs, dans les pen-ses absurdes qui tuent petit petit les femmes. Pourtant, devrions-nous toutes vivre comme de potentielles victimes, en sautocensurant ? Nous voulons vivre, comme il nous semble, avec les vtements que nous avons choisis, sans avoir peur dtre les victimes de dtraqus sexuels, telle-ment en malaise face cette socit o le sexe devient non plus un acte damour, mais un acte de barbarie, un acte mcanique de robots qui choisissent de sen prendre aux plus faibles.

    Plus grave, depuis quelques annes, des groupes catholiques affilis lextrme droite, organisent un peu partout en France des manifesta-tions Pro-vies. En dautre terme, ils militent contre le droit lavor-tement. Sous couvert de la libert dexpression, les forces de lordre attaquent systmatiquement les contre-manifestations. Ces groupus-cules remettent en cause un de nos droit essentiel : celui de disposer de

    FEM

    INIS

    ME

    TOUT AU LONG DE NOTRE ENFANCE, DE NOTRE ADOLESCENCE, LA FAMILLE, LA SOCIT NOUS APPRENNENT DEVENIR DE BONNES POUSES, DE BONNES GNI-TRICES. AUJOURDHUI, NOUS POUVONS RAJOUTER UN DEGR DANS CETTE ANA-LYSE : LA FEMME DEVIENT DABORD UN OBJET DE CONSOMMATION SEXUELLE

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  • notre corps en contrlant les gros-sesses. Les femmes sont mises au mme niveau que des criminelles. Ni les forces de lordre, ni ltat ne smeuvent de la monte de cet extr-misme, le plus dangereux. La monte du fascisme, correspond aussi la mon-te du sexisme et de lasservissement de la femme. De plus, nous tenons aussi dnoncer ces petits fascistes la petite semaine qui, lors des contre-manifesta-tions, samusent prendre des photos des militantes fministes, pour par la suite les agresser sexuellement et/ou physiquement. A Bordeaux, les mani-festations de ce type se multiplient, et la situation devient de plus en plus tendue pour les militantes pro-avor-tement.

    Pour ces raisons et pour bien dautres encore, le fminisme a sa place dans nos socits. Du moins, nous devons, nous les fministes, faire entendre nos voix, la fois pour dnoncer ces tats de fait mais aussi pour nous former et apporter notre vision dans les mouvements politiques dextrme gauche. Nous sommes aussi conscientes de nos faiblesses, de nos addictions, de nos comportements et de nos contra-dictions. Et cest aussi pour cela que nous avons dcid de crer ce collectif, pour enfin librer nos paroles et voluer. Notre travail ne se fait pas en dehors de Libertat! mais bel et bien ses cot, pour enrichir le mouvement. Partout ailleurs en Europe les mouvement dextrmes gauche et les mou-vements anarchistes ont leur mouvement fministe. Dans ltat franais, la question fministe et anti-sexiste est souvent nie. A nous de crer une alternative.

    Pourtant, nous savons dj quun peu par-tout les ractions vont tre similaires. Le fminisme semble choquer, dplaire, gner. Nous entendons dj, slever les voix de plusieurs hommes qui balancent encore

    et encore leurs banalits contre les fmi-nistes, quils peroivent comme une bande de folles furieuses prtes exercer une domination sur lhomme. Ils nous mysti-fient en matrones autoritaires, en bour-reaux du genre masculin. Cest oublier le sens du fminisme. Faire entendre la voix des femmes, arriver une galit, lutter contre le sexisme, pour une mancipation des femmes. Oui les fministes sont anti-sexistes. Non, nous ne nous battons pas pour imposer la domination des femmes sur le monde. Parce que nous sommes des militantes politiques, nous voulons surtout que le combat anti-sexiste soit intgr dans les milieux militants. Une socit anticapi-taliste patriarcale peut exister, si nous ne

    pre-nons pas en compte la parole des femmes.

    A PODEM !, nous avons choisi de sortir les femmes du rle de victime. Nous pou-vons et nous devons, affirmer la parole des femmes. Nous sommes des insoumises lautorit patriarcale, nous sommes des in-soumises face au diktat de la socit. Nous avons choisi de nous prsenter comme des personnes, des militantes et non plus seu-lement comme des salopes, des pouses, des mres.

    Nous les femmes, nous devons prendre en main notre avenir, nous relever et nous battre contre le sexisme sous toutes ses formes, contre loppression.

    Vive la miniLa mini-jupa nest pas sonque inventada dens las annadas 60 per la Mary Quant. Abans dera, la jogadora de tennis Suzanne Lenglen portava dej ua rauba au desss deus ge-nolhs, dens las annadas 20, mes la famosa rgla deus 10 cm devath lo cuu narriba pas sonque dab la Mary Quant.

    Aqueste vestit escan-dals napareish pas dens lestat francs quen 1964

    dens ua colleccion dAndr Courrges. Lu, las celebritats de lepca segueishen la mda, lu seguida per numerosas hemnas quan hami de desliurar lo lor cs. Mes aquesta

    navra mda ne platz pas a tot lo monde, e daubuas hemnas nen pateishen las conse-quncias. Atau, que dan lo sac e las quilhas a la presentatora de

    television Nolle Noblecourt pramor daver muishat los sons genolhs a la television. Alavetz, la mini-jupa que vad un simbu hrt deu feminisme qui nish sonque dens lestat francs. Ques portada per numerosas hemnas qui lutan contra lo sistma establit e dens lo quau quan mensh de drets que los mis.

    Totun, ques sia en de daubuas hemnas coma dens un reflx femi-nista, on en deus mis, la jupa que chepica, que truca enqra trp soventMes, es que, uei lo dia, la plaa de las hemnas e las soas libertats que son en-qra questions de las problematicas. Mentre que las feministas quajan tri-balhat e tribalhan enqra ent que las hemnas progrssen e caminen dens lo contxte sociau, politica, economica, autan coma suu punt de vista quan deras-medishas, vver la soa feminitat demra enqra trp sovent quauquarren de contreversat, e quitament viradissa. Atau, trp de hemnas que son obliga-

    Tot lo dequer cap a la feminitat, lo biais des vestir, ques enqra quauquarren de problematica en de numerosas hemnas. Ques sustot un punt mauaisit de devisar, de soscar e mei que mei de teorizar, pramor ques quau-quarren de drin viradissa, qui pt lu desrapar. Totun prenem lo risc densajar di respner, en tot balhar un pichon istoric de la jupa, e lo noste punt de vista sus la question !

    PODEM !

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  • das d e

    vver maishantament e mauaisidament la lor feminitat, assimilada a ua condicion vergonhosa e clandestina. Atau dens numers barris, lo jog-ging ques lo solet vestit perms a las gojatas, sinon que son confrontadas aus escarnis o quitament a la violncia mascu-lina. Aqueste exemple, benlu extrme, quens muisha plan la presncia deu sexisme. Que sageish quitament dun tornar ad un sexisme primari, dun arrrp deus grus.

    Aquesta arreculada nes pas sonque vededera dens daubuns barris, mes ques plan presenta per tota la societat nosta. Autanlu que baishan per carrras, las hemnas que pateishen enqra e totjorn las atacas sexistas, e los escarnis : shiulets, ahupadas, entercalhadas, qui san lo malastre de respner se viran en escarnis, o sordeish Sovent, lo biais de vests ques hicat sus lempont peus agressors, e totun, aquestas situacions

    q u a r r i b a n tanben quan son vestidas dun jog-ging Autan coma dens la reaccion de la societat cap a las agressions

    sexuaus quan, trp sovent enqra, los vestits feminins que son sorga datenuacion deu crimi quan patit: sra vestida dab quauquarren de mensh provocant, segurament qui ne ser pas jamei estada forada

    Dens lo lor combat entaus drets de las hemnas, las feministas quan ganhat lo dret de poder portar eras-tanben lo pantalon, mes pas jamei nan hit qu que sia ent que non prten pas mei de jupas ! Pas jamei las feministas nan demandat a las hemnas de negar la lor feminitat, de sacrificar la lor identitat sexuau, de deishar cder ua part importanta de lor estre. Si-mone de Beauvoir per exemple, que disva dej que la hemna non deu pas samputar de la soa feminitat ent vder legau de lmi : ce serait une mutilation de rpudier son sexe. Lhomme est un tre humain sexu. La femme nest un individu complet, et lgale du mle, que si elle est aussi un tre humain sexu. Quens cau vver coma hemnas la nosta condicion de hemna! Autant coma estar feministas ne vu pas dser negar la soa feminitat! Estar ua hemna, lassumir, tot en defner ideas progressistas, antisexistas ques tanben ua sorga de questiona-

    m e n t , de conflicte inte-rior. Los vestits q u e prenen dens aquesta reflexion ua importncia de las granas : ne volem pas estar sonque redusidas au noste vagin, ni a las quitas popas, volem decidir deu noste anar, ne volem pas estar chepicadas, trucadas, ni importunadas Mes ne volem pas tanpauc negar la nosta feminitat, volem lexprimir cadua deu noste biais (pramor la feminitat nes pas un trmi immudable com nsac vu har crder la societat de consomacion actuau), autan com volem tot aisidament estar hemnas liberadas, qui nan pas nat compte de rnder a degun! E las hemnas ne se-ran pas reaument libras tant que najan pas caminat dinc ad aquesta estat de naturau e devidncia dont saunejava dej Si-mone de Beauvoir:elles se retrouveront femmes sans peine puisquaprs tout, elles le sont.

    Mes a maugrat descder ad estar era-medisha shens nada paur ni chepic, las hemnas que son enqra e totjorn confron-tadas au conservatisme, ad ua imatge aramida de la feminitat, o enqra aus canons de beutat qui nsimpausa la societat, e qui son acceptats per quasi tot lo monde Alavetz, la hemna, que sia feminista o non, ques enqra trp cuentada a cer-cs, justificar las soas causidas, sons actes o lo son comporta-ment En lc destar aisidament sia, shens i soscar ni se pau-sar nadas questions Benlu ser temps quaquesta hemna posca simpausar e sexprimir o meilu, que la societat li volha plan balhar la soa plaa!

    Tanben, abans darcastar a daubuas hemnas lo lor sexisme pramor son vestidas dua mini-jupa, o pintrada, o qu que sia cap aus vestits e causidas de las hemnas que caler meilu pausar las bonas questions, e botar sus lempont problema-ticas reaus e vitau. Atau, de vertat ques la feminitat? La quau quens caler assumir? La feminitat nes pas donc quun trmi fixe? Ni a pas numers biais dexprimir la soa feminitat? E cau seguir lo modle de la premsa feminina e deus mdias en generau ? Quau es aqueste cs quens cau muishar ? Lo estereotipat quarretrobam pertot? Ne cau pas har la gurra au canons de beutat?

    Nosautes quavem, que nevs dobtatz, quauquas ideas sus la question. E pensam que vertadrament las dificultats cap a la feminitat, las consequncias e las constrentas, quan pro pesat sus lesquina de las hemnas ent que, uei lo dia, deishem las hemnas trobar la lor prpia inspiracion, en sassumir com ac vlen, qui e com que sian!

    Pour plus dinformation, nous contacter/rejoindre : [email protected]

    LAS FEMINISTAS QUAN GANHAT LO DRET DE PODER PORTAR ERAS-TAN-BEN LO PANTALON, MES PAS JAMEI NAN HIT QU QUE SIA ENT QUE NON PRTEN PAS MEI DE JUPAS!

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  • Capitalisme, science et ignorance E

    NER

    GIA

    Les besoins nergtiques de nos socits actuelles, ptrolires, nu-claires et consumristes, poussent nos minentes classes politiques nous vanter les mrites de ces indus-tries, moteurs de lconomie et respec-tueuses de lhomme. Bien videmment, nos politiques sont tout fait prts promouvoir de nou-velles nergies propres et renouvelables, condition quelles participent au capital et lenrichissement des grandes firmes!

    Cest ainsi que des centaines de per-sonnes ont trouv la mort par empoi-sonnement, attentat, accident, la prison ou lhpital psychiatrique pour avoir in-venter des moteurs qui tournent leau, des voitures lectriques trs grande autonomie, des gnratrices surunit et divers mouvements perptuels...

    IMPOSSIBLE !!!! selon le dogme scien-tifique. On ne peut crer de lnergie, ni enfreindre les lois de la science! Linqui- sition en a brl plus dun pour a! Cest logique, nos uni-

    v e r -

    sits (bientt cotes en bourse) tant finances par de grandes mafias multi-nationales, sont limites au niveau des exprimentations apprendre et cher-cher des technologies qui rapportent aux grands patronat. De plus, la corrup-tion politique est la base de nos dmo-craties ! Et pourtant, ce sont des milliers de gens qui en ont expriment et prouv le contraire et mme dpos des cen-taines de brevets, actuellement dans les mains de socits comme Total, Shell, BP, Areva...qui bien videmment ne les dveloppent pas.

    Prenons le simple cas du moteur Pan-tonne. Paul Pantonne est un inventeur amricain qui, pour un mme ren-dement en puissance, a amlior un moteur classique (fioul, diesel ) grce une vaporisation deau, sous forme de micro-gouttelettes au niveau du carbu-rateur. Le rsultat naboutit pas une casse du moteur, mais une meilleure combustion, une diminution de 80 % des rejets polluants et une diminution de la consommation de carburants de 25 40%, selon les cas.

    Dpos en 1996, son brevet est libre. Toutes personnes ou entreprises donc le droit de fabriquer son systme, dispo-nible sur la toile (www.quanthomme.org).

    Depuis les annes 2000, ces systmes sont expriments et utiliss en Europe par des particuliers, surtout parmi les agriculteurs du nord de la France. Les grands mdias TF1, France 2, 3 .ont dj relat ces pratiques, mais aucun grand politique na suivi laffaire. Autant pour ce sujet que pour bien dautres inventions permettant daccrotre notre indpendance nergtique.

    conomie de carburants, diminution des rejets polluants, ne semblent pas intresser nos dirigeants. Paul Pantonne a t arrt en 2005 pour escroquerie et a fini ces jours en hpital psychiatrique. La justice du capitalisme ou plus prci-sment la nouvelle socit desclavage moderne ! Une finance sans scrupule, une science sans morale, des mdias de dsinformation, des politiques corrom-pus, et surtout lignorance !

    Schmas extraits du brevet de Paul Pantone

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  • Qui a dit que les tudiants taient ns avec une cuillre en or dans la bouche ? (hormis M. M-lenchon, en 2007 sur le campus universitaire palois...)

    Visiblement ces derniers temps les tudiants boursiers nont plus grand chose mettre dans la cuillre. Le paie-ment de la bourse universitaire de novembre ntait tou-jours pas arriv la date du 20 novembre. Nouvelle me-sure daustrit sur lUniversit ? Ltat peine assurer ses engagements. Laurent Wauquiez, lactuel ministre de lenseignement suprieur, avait pourtant promis de rajouter un dixime mois de bourse complet pour lan-ne 2011-2012. Coup de thtre, lorsque les tudiants dcouvrent mi-novembre dans le journal Libration, que faute de budgtisation, ils vont devoir se serrer la ceinture pendant tout un mois.

    Plus ironique, le CROUS, celui-l mme qui nest pas mme de verser les bourses de novembre, rclame aux tudiants titulaires dun logement universitaire de payer leur loyer de novembre. Faire des tudes en France, devient une affaire dinitis. Jolie faon de dcourager les tudiants issus des milieux les plus populaires, jolie faon aussi de les prparer la grande crise qui va nous toucher de plein fouet, avec pour certains un seul repas par jour, les temps de disette peuvent arriver, nos tu-diants y sont durement prpars par ltat.

    Visiblement, laffaire nmeut pas grand monde. Les professeurs continuent de rclamer leurs lves des fournitures hors de prix, les prsidents des universits rament et sont plus attachs faire de lil aux grandes entreprises prives pour boucler leur budget, les syndi-cats tudiants semblent largus,

    La modernisation et lentre en scne de partenaires privs dans les universits ont des rpercussions dsas-treuses : il y a prs de cinq ans, les universits dAqui-taine ont adopt la carte Mono Aquipass, une carte finance par la banque le Crdit Agricole, jolie carte sur laquelle apparaissait notre jolie tte toute crase, ainsi quun numro et une puce qui nous permettait la fois demprunter des livres et de payer nos repas dans les dlicieux restaurants universitaires. Rsultat la recharge minimum dune carte est de 10 . Mme si les restaurants universitaires ne peuvent pas refuser le paie-ment en monnaie, certains le font et les tudiants qui ne peuvent pas se permettre de recharger de 10 leur carte, ne peuvent galement plus se payer leur repas dans les resto U. Les tmoignages dtudiants qui ne font plus quun repas par jour affluent sur les sites. Ltat peut mettre 18 millions par jour dans une guerre contre la Libye mais il ne peut pas dbloquer de largent pour les tudiants. Effectivement, le ptrole intellectuel est bien moins prcieux que lor noir.

    Je me rappelle soudainement dune anecdote, en 2007, lorsque nous avions mis nos craintes en bloquant nos universits par rapport la loi LRU, les grands intellec-tuels et penseurs de luniversit de demain, ces techno-

    crates mal fagots, nous avaient rpondu, vous tes de jeunes gauchistes qui bloquent lavenir des univer-sits franaises.. Visiblement, ils devaient montrer au monde de quoi luniversit franaise tait capable. Joli palmars, 4 ans plus tard : des universits sur-endet-tes, des tudiants qui trouvent encore moins demplois la sortie de leurs tudes, un tat qui ne peut mme plus honorer ses engagements. Si Valerie Pcresse est aussi bonne en ministre du budget quelle ne la t en ministre de lEnseignement Suprieur, cela laisse pr-sager de jolis jours moroses... Pour mmoire, elle a fait passer sa loi LRU sur lautonomie des universits malgr les nombreux blocages duniversits et les craintes de nombreux syndicats de lenseignement suprieur.

    Pour la petite universit paloise, cest deux millions deuros qui manquent aujourdhui lappel pour bou-cler le budget. Dure ralit pour le prsident de cette universit, largement favorable la loi LRU en 2007. Lautonomie des universits les a mis en concurrence. Dsormais, des fonds privs entrent en jeu dans le fi-nancement des universits, mais ces fonds sont destins vers des enseignements trs spcifiques. Les filires litt-raires sont encore trs suivies, mais elles sont dtes peu rentables. Les prsidents doivent monter des budgets, chercher des partenaires pour financer les diffrents secteurs de la vie tudiante. Cette faillite programme des petites universits, a plusieurs consquences : dune part, elle participe crer des ples dexcellences, de grandes universits, avec des grands laboratoires de recherches, dans lesquels se bousculent les plus grands professeurs. Les petites universits, qui ont du mal rivaliser, nobtiennent plus que les miettes et les labora-toires de recherches ont du mal tenir le cap.

    Dautre part, elle limine progressivement la masse dtudiants issus du milieu populaire. Frais dinscrip-tion qui connaissent des augmentations spectaculaires, bourses tudiantes qui ne parviennent pas couvrir lensemble des frais de scolarit... La prcarit sinstalle tous les niveaux. Les tudiants les plus pauvres sont d-courags. Rsultat, lorsque les parents ne peuvent plus ou pas suivre financirement, ces tudiants ne mangent plus, ils ne peuvent plus se loger, certaines jeunes filles en viennent mme se prostituer pour pouvoir manger. La ralit tudiante cest aussi et malheureusement cela. Nous assistons bien la fin de luniversit qui laissait encore une porte semi-ouverte aux classes populaires.

    Il y a quatre ans, dans la presse nous tions les affreux tudiants gauchistes, ceux qui bloquaient le progrs. Au final nous tions les visionnaires, ceux qui ne vou-laient pas enterrer luniversit et sa diversit, sa mixit sociale. Tous vous nous aviez rpondu, quil ne fallait pas sen faire. Au final, la mixit sociale est entrain de mourir, et vous affamez les tudiants faute de budget. Un tu-diant lchelon 6 (un des plus haut chelon de bourse) touche environ 4600e pour son anne universitaire (oc-tobre juin). Rcemment, le Secours Catholique publiait un rapport alarmant sur la prcarit tudiante. Difficile dimaginer que sur neuf mois, lorsquil est en rupture

    Ah douce misre tudiante...SO

    CIA

    U

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  • familiale, ltudiant ne peroit que ses bourses et les allocations logements. Pour le Secours Catho-liques, les jeunes entre 18 et 25 ans sont la catgorie la plus pauvre de la socit. Ce phnomne na fait que grandir avec linflation sur les prix des produits de grande consommation. Dans les grandes villes, le budget se rduit encore sous le poids du prix des loyers qui sont exorbitants.

    Insalubrit, Mal-logement, faim, prcarit ner-gtique et financire, prostitution, exploitation, tous ces mots sont rentrs dans le vocabulaire des tudiant(e)s les plus dmuni(e)s.

    Libertat !, et auparavant Hartra et Anaram au Pa-tac, se sont toujours positionns pour une universi-t populaire, gratuite et autogre. Luniversit doit tre pense comme un lieu de transmission de nos langues, de nos histoires et de nos cultures. Un lieu o le savoir se transmet et ne singurgite pas. Luni-versit tait cense tre la cl de la russite profes-sionnelle pour tous les jeunes qui passaient par elle,

    cest le principe si cher ltat, celui de la mrito-cratie. Elle ne peut se raliser que lorsque lon pose comme base les mme conditions daccs au savoir. Or ici, nous voyons bien que les classes populaires dmarrent les tudes suprieurs avec une srieux handicap, aggrav aujourdhui par le non versement des bourses universitaires. Il ny a pas dgalit dans laccs au savoir.

    Il est de notre devoir de reprendre nos universits, pour ne plus en faire des lieux de spculation mais des lieux de savoirs, dchanges, de dbats. Nous de-vons rompre avec ce systme ducatif boulimique. Il est temps aussi de ragir face aux retards de paie-ment des bourses qui saccumulent. Ltat gnre la prcarit tudiante. Nous devons de mme rcla-mer, une revalorisation des bourses, qui rpon-draient aux besoins vitaux des tudiants et qui leur permettraient de vivre dcemment. Mais pour cela il faut vouloir privilgier le savoir la guerre, cesser de valoriser larme pour enfin valoriser lapprentis-sage culturel.

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  • FASCISME

    SO

    CIE

    TAT

    La confusion rgne chez les populations de ltat franais. Selon une enqute publie dernire-ment par le journal Libration, prs de 30 % de la population se dit prte envisager un vote pour Marine Lepen. Mme si ces chiffres savrent sou-vent inexacts et les enqutes de sondage largement orientes, le racisme monte progressivement dun cran dans lhexagone. Chmage, prcarit plongent au fur et mesure la population dans une crise aigu de scuritarisme, largement alimente par les m-dias. Dsormais les groupes de skins font la loi dans bon nombre de grandes et moyennes villes. Derrire leur passage, viols de milantes, tabassage parfois mort de militant(e)s communistes et anarchistes, de groupe anti-fascistes, etc. Nous sommes face un phnomne quil ne faut pas minimiser aujourdhui, car derrire le FN cest toute une ramification de groupuscules dobdience no-nazis qui svissent un peu partout. Il sagit pour nous, ici, de comprendre et analyser ce phnomne, de ses racines son ex-pression actuelle.

    LES RACINES DU FASCISME :Au sens strict du terme, le fascisme est un courant politique fond en Italie en 1919 par Mussolini. Le fascisme est avant tout un mouvement idologique-ment violent qui dveloppe des ides nationalistes (dans le sens de lexaltation dun sentiment natio-nal qui doit servir a assurer la domination dun pays sur dautre) et xnophobes, le tout sous des dnominations rvolutionnaires et anticapi-talistes qui, en ralit, ne sont que des leurres. Les mouvements fascistes trouvent leurs racines dans les priodes de crises aigus du capitalisme. En effet, les crises conomiques sont des priodes de flou politique o les rapports de dominations entres les classes sociales peuvent sinverser extrmement vite du fait dune pauprisation croissante du prol-tariat et du durcissement du caractre ingalitaire du systme. Dans ces moments-l, il est important pour la bourgeoisie daugmenter le degrs dexploitation de s classes populaires afin dassurer une prennisa-tion du capital accumul. Pour assurer cet tat de

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  • fait, la bourgeoisie a besoin dcraser de faon militaire toute opposition sa domination. Mais la guerre de classe devenant plus violente avec laugmentation des antagonismes travail-ca-pital, les moyens de coercition classiques (police, arme, justice) ne suffisent plus pour garantir le pouvoir parasite de la bour-geoisie, cest ce moment-l que le fascisme joue un rle. En effet, le fascisme nest autre quune troupe de choc servant berner le proltariat (en le divisant, cest son cot idologique) et en lcrasant militairement si besoin est (cest pour cela que les fascistes sen prennent en premier lieu aux militants et orga-nisations rvolutionnaires).Nous pouvons donc affirmer que le fascisme, tout comme la dmocratie bourgeoise ne sont que les deux visages de la bar-barie capitaliste, qui nhsitera pas pour perdurer, passer dun rgime a lautre.

    LE FASCISME AUJOURDHUI :Nous voyons ces derniers temps une vritable rsurgence du fascisme.Aujourdhui, au XXIme sicle, plusieurs indicateurs nous montrent que nous sommes au dbut dune vritable offensive fasciste, et cela dans sa dimension la plus contre rvolution-naire (exemple avec le massacre de Breivik).

    Dans son grand projet dunification dune Europe nouvelle, ser-vant de faon accrue les intrts du capital, le mouvement fas-ciste nhsite pas sattaquer de front aux Rroms, aux immigrs, aux minorits sexuelles... et prparer les barbaries imprialistes de demain (lire par exemple les discours du Bloc identitaire ou du BNP). Pour cela, le mouvement fasciste doit en premier lieu craser de faon significative toute opposition rvolutionnaire au pouvoir de la bourgeoisie imprialiste. En particulier, les struc-tures dorganisation des classes populaires et celle ayant pour but de porter une atteinte directe ltat et limprialisme. Le fascisme se dveloppe actuellement dans les rangs dune frange ouvrire ainsi quune classe moyenne pauprise par la crise conomique qui, dfaut dun mouvement rvolution-naire puissant, placent leurs intrts dans ceux de la bourgeoi-sie et deviennent donc une vritable arme fasciste de rserve. Ce dveloppement quantitatif et qualitatif des forces contre-rvolutionnaires accrot de faon significative en cette priode, prsageant ainsi dune nouvelle phase imprialiste (dont le but est de relancer laccumulation du capital). Pour le seul exemple du territoire de ltat franais, aprs une priode dorganisation, les troupes fascistes se prparent passer vers une priode dac-tion.

    Pour le moment, les coups ports sils sont graves (viol dune militante Lyon en Arpitanie, attaques de lieux et de militants en Occitanie, profanation de cimetires en pays Bretons, raton-nades...), ne rvlent pas encore une structuration aboutie du mouvement fasciste. Cependant, cette structuration est en marche. Pour preuve les quelques fouilles effectues ont rvl dimportantes caches darmes et de matriel militaire apparte-nant des groupes dextrme droite, des lieux dentranement quasiment militaire pour ces mmes groupes existant gale-ment, et cela en toute impunit, voir avec laide de ltat Fran-ais (rappelons-nous le SAC ou encore le GAL qui ont bnfici de soutiens jusquen haut de lappareil dtat). Si la situation continue dans cette voie l, cest dire si le mouvement rvo-lutionnaire reste incapable de sorganiser, de dvelopper une activit subversive consquente et dlaborer des structures politiques capables de porter des coups significatifs lappareil dtat, tout cela dans un but avou de renversement de la so-cit capitaliste et coloniale, et ce dans des dlais malheureuse-

    ment de plus en plus courts, alors, il ne sera pas dur dimaginer que demain les troupes fascistes sattaqueront