Les Désastres de la guerre
On a traditionnellement divisé cette série ainsi :
* une gravure introductive (1); * quarante-six dédiées aux horreurs
de la guerre (2 à 47); * dix-sept sur les scènes de
famine à Madrid (48 à 64); * et enfin seize gravures allégoriques appelées Caprices emphatiques (65 à 80)
Les Désastres de la guerre
Estampes de Francisco de Goyaréalisées entre 1810 et 1815,
publiées en 1863
Technique Eau-forte: d’aqua fortis, terme désignant
à l’origine l’acide nitrique. La plaque est d’abord enduite d’un vernis de protection,
puis noircie à la fumée. Sans avoir besoin d’appliquer une pression
importante, le graveur trace le motif à l’aide d’une pointe qui raye ce vernis fragile. Le cuivre mis à nu est ensuite
creusé par l’acide, là où le vernis a été retiré. Les traits du motif sont alors
obtenus en creux sur la plaque.
Première gravure: « Tristes présages de ce qui doit arriver »(Tristes presentimientos de lo que ha de acontecer)
Une silhouette agenouillée et
suppliante, sansdéfense face aux
événements terribles qui
vont avoir lieu
Gravures 2 à 47:
LES HORREURSDE LA GUERRE
Gravure n°7: « Quel courage » (¡Qué valor!)
Allusion au comportement héroïque
d’Augustina d’Aragon lors de la défense
de Saragosse
Gravure n°37: « Voilà le pire » (Esto es lo peor)
Un cadavre mutilé
La masse anonyme
des soldats françaisest la protagoniste
des actes debarbarie
Gravure n°39: « Grand exploit avec des morts » (¡Grande hazaña! ¡Con muertos!)
Des cadavres mutilés, atteignant les sommets
de l’horreur
Interprétation de la gravure n°39 des brothers Chapman (1994): « Disasters of War »
Gravure n°12: « C’est pour cela que vous êtes nés » (Para eso habeis nacido)
Le résultat, ce sont
d’atroces tas de cadavres...
...devant lesquels nous ne pouvons
que vomir
Gravure n°27: « Charité » (Caridad)
Les cadavres sont jetés nus dedans
une profonde fossecommune
Parler de charité devientune ironie
Gravures 48 à 64:
LA FAMINEÀ MADRID
(qui désola la capitaleen 1811 et 1812)
Gravure n°49: « Charité d'une femme » (Caridad de una muger)
Une femme porte un plat à manger vers un groupe de
nécessiteux...
… auprès d'un prêtreobèse
Gravure n°58: « Il ne faut pas crier » (No hay que dar voces)
La misère et la famine
des plus pauvres....
...est tellement différente de
l'élégance de ceuxqui portent la pèlerine
Il ne faut pas crier les doléances
afin qu'ellesne soient pasécoutées par les français
Gravure n°64: « Charretées au cimetière » (Carretadas al cementerio)
Mesonero Romanos rappelle dans ses mémoires comment à Madrid, dans cette époque, il était tellement grand le nombre des morts à cause de la faim et la maladie que les charretes
municipales passaient deux fois chaque journée pour ramasser les cadavres déposéssur les rues et dedans les églises
Les cadavres quigisent en pleine ruesont transferts aux
cimetières
Gravures 65 à 80:
LES CAPRICESEMPHATIQUES
Gravure n°68: « Étonnante dévotion! » (Extraña devoción!)
Un âne charge unevitrine avec un corpnon corrompu d'un
personnage vénérable
Tout autour, lesdévots s'agenouillent
afin d'adorer la relique
L'âne est lesymbole del'ignorance
Gravure n°69: « Rien, C’est ce qu’il dira » (Nada. Ello dirá.)
L’image du squelette qui sort de la tombe
avec un papier dans la main où
il est écrit « rien » peut être interprété
comme un symptôme de l’incrédulité
religieuse
La douleur, la souffrance ont été inutiles. La destruction et la mort n’ont en rien servi à la régénérescence de l’Espagne
La Justice litpendant qu'elle
soutient sa balanceet une faible auréole
resplendit
Un prêtre à la têtede chien
Gravure n°73: « Pantomime de chat » (Gatesca pantomima)
Le chat, agile prédateur, est le Roi, assis sur lepetit tabouret,
-symbole de l'unionentre le Trône et l'Autel- qui
Reçoit leconseil de
l'hibou
Le hibou représentel'ignorance
Le frère et les autres personnages
représentent la renommée bandehumaine qui lui
conseillent
Gravure n°76: « Le vautour carnivore » (El buitre carnívoro)
Le vautour symbolisel'armée française...
...Expulsée par
les gens du peuple
La chute de Napoléon entraîne la signature de Fernando VII du manifeste de 4 juin 1814 et le retour aux luttes entre serviles (partisans de l'absolutisme) et libéraux
Gravure n°79: « La Vérité est morte » (Murió la Verdad)
Une femme jeune et belle, couronnée
de laurier et avec les poitrines nues, symbole
de la Constitution et de la Vérité,
gît morte aux pieds d'un nourri groupe de
moines et ecclésiastiques
L'évêque préside; loin debénir le cadavre, il signale
vers le ciel comme si s'agissait d'un dessein divin
La Justice est en train de pleurerà cause de la morte
de la Vérité.La balance est
emmêlée
Fernando VII abolit la Constitution en 1814
Gravure n°80: « Si elle ressuscitera? » (Si resucitará?)
La vérité, c’est-à-dire la liberté constitutionnelle est morte, mais il reste l’espoir qu’elle ressuscite
La Vérité est morte
Les ennemis qui la guettent sont encorepuissants; dans la
pénombre, un groupe d'ecclésiastiques, quelques-uns avec tête d'animal, se disposent à la tuer
encore une fois
Recherchez des informations:
1) http://lettres.ac-rouen.fr/francais/dernier/module/goya01.htm2) http://www.almendron.com/arte/pintura/goya/estampas/desastres/desastres_09.htm3) http://clio.rediris.es/n31/desastreguerra/desastres.htm4) Un texte de Jean-Philippe Chimot: http://dl.dropbox.com/u/31836812/4eso/documents/4_goya_desastres_de_la_guerre.pdf5) http://www.youtube.com/watch?v=AE-LPpiGLjw&feature=related6) http://www.youtube.com/watch?v=RS4e3Zafm5I
Top Related