UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
FORMATION PROFESSIONALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET
DEVELOPPEMENT
OPTION : ASSISTANTE SOCIALE
MEMOIRE DE LICENCE
PRISE EN CHARGE GLOBALE ET
ACCOMPAGNEMENT SOCIAL DES FILLES
EN SITUATION DE GROSSESSE PRECOCE
Présenté par : Mlle RAVATSY Yrma Léonelle
Membres du jury :
Président : Monsieur ANDRIAMALALA Misah Ny Aina
Examinateur : Madame RAFENOMANANA FAHAFAHANA Harimahefa
Rapporteur : Monsieur RANIRIHARINOSY Harimanana
Date de soutenance : le 06 Février 2017
Année Universitaire : 2016-2017
PRISE EN CHARGE GLOBALE ET
ACCOMPAGNEMENT SOCIAL DES
FILLES EN SITUATION DE GROSSESSE
PRECOCE
REMERCIEMENTS
Dans l’élaboration de ce mémoire de licence, nos plus sincères remerciements au grand Dieu
de nous avoir donné la santé, la force et le courage. Puis une sincère reconnaissance à tous
ceux qui y ont participé de près ou de loin notamment :
- Monsieur ETIENNE Stefano Raherimalala, responsable des mentions sociologie;
- Professeur SOLOFOMIARANA Rapanoel Bruno Allain, Directeur de la Formation
Professionnalisante en Travail Social et Développement, ainsi qu’à tous le corps enseignant,
sans oublier tous le personnel de l’établissement pour ces trois année de formation.
- Nous adressons notre reconnaissance à monsieur RANIRIHARINOSY Harimanana,
notre encadreur pédagogique.
- Nos remerciements au Professeur ANDRIAMPANALINARIVO HERY Rakotovao de
nous avoir permis d’exécuter notre stage au sein de son établissement, ainsi qu’a tous le
personnel du CHU-GOB pour leurs aides, en particulier les assistantes sociales pour leur
soutien inestimable.
- Aux jeunes filles, à leurs familles et aux divers responsables enquêtés de leur partage. -
Nous ne saurions oublier nos parents, nos amis et notre famille qui nous ont
encouragés à mener à bien et à terme notre étude ainsi que tous ceux ayant participé de près
ou de loin à ce travail.
Merci infiniment ! Que Dieu vous bénisse et qu’il vous bénisse abondamment !
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : Cadrage contextuel, conceptuel et méthodologique
Chapitre 1 : Etats des lieux
Chapitre 2 : Repères théorico-conceptuels
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
Partie II : Application des choix théoriques sur terrain
Chapitre 4 : Généralité et grossesse précoce
Chapitre 5 : Aspect socio-économique et médicale de la grossesse
précoce
Partie III : Approche prospective de la résolution de la problématique
Chapitre 6: Analyse, bilan et discussion
Chapitre 7 : Recommandation du Travailleur Social
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
AGR : Activité Génératrice de Revenu
BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle
CERS : Centre d’Etude et de Recherche en Sociologie
CIDTS : Centre d’Information et de Documentation Technique et Scientifique
CIPD : Conférence Internationale sur la Population et le Développement
CHU-GOB : Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie et Obstétrique
CPN : Consultation PréNatale
DPJ : Direction de la Protection de la Jeunesse
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EVA : Education à la Vie et à l’Amour
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
INSPC : Institut National de la Santé Publique et Communautaire
INSTAT : Institut National de la Statistique
JPE : Jeune Pairs Educateur
LE : Lettre d’Engagement
MEN : Ministère de l’Education Nationale
MINSAN : Ministère de la Santé
MJS : Ministère de la Jeunesse et des Sports
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OC : Opération Césarienne
ODD : Objectif de Développement Durable
ODEROI : Observatoire des Droits de l’Enfant de la Région Océan Indien
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non gouvernementale
PF : Planifications Familiale
UNICEF : United Nation’s Children Fund (Fond des Nations Unies pour l’Enfance)
VAD : Visite A Domicile
VIH/SIDA : Virus de l’Immunodéficience Humaine/ Syndrome de l’Immuno-Déficience
Acquise
VVS : Victime de Violence Sexuelle
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Accouchement 2014/nombre de femmes accouchées inférieur à 18 ans………………….14
Tableau 2 : Récapitulatif des enquêtés………………………………………………………………………15
Tableau 3 : Nombre de cas de grossesse enregistré au centre « VONJY »…………………………….18
Tableau 4 : Récapitulatif des CPN des 4dernières années au sein du CHU-GOB…………………….20
Tableau 5 : Consentement au rapport sexuel……………………………………………………………..25
Tableau 6 : Age des enquêtées…………………………………………………………………………….26
Tableau 7 : Age des partenaires et auteurs……………………………………………………………….28
Tableau 8 : Cohabitation avec les parents par âge avant accouchement…………………………….31
Tableau 9 : Cohabitation après accouchement………………………………………………………….31
Tableau 10 : Prise en charge avant et/ou après accouchement………………………………………34
Tableau 11 : Autonomie financière des jeunes mères………………………………………………….34
Tableau 12 : Education sexuelle dispensée à l’école ou à la maison………………………………..35
Tableau 13 : Première enfant des jeunes mères………………………………………………………..36
Tableau 14 : CPN des jeunes mères……………………………………………………………………..36
Tableau 15 : Santé du nouveau-né……………………………………………………………………….37
Tableau 16 : situation matrimoniale et prise de responsabilité des pères……………………………41
Tableau 17 : Typologie de la représentation de la Grossesse à l’adolescence……………………..46
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Ensemble des accouchements et accouchements inférieur à 18 ans des 3 dernières
années …………………………………………………………………………………………………………..24
Graphique 2 : Accouchement inférieur à 18 ans enregistrés mensuellement ces trois dernières
années………………………………………………………………………………………………………….25
Graphique 3 : Situation Matrimoniale des enquêtées ……………………………………………………...26
Graphique 4 : Situation des filles au moment de l’enquête………………………………………………...27
Graphique5 :Situationprofessionnel des filles non scolarisées…………………………………………....28
Graphiqu6 : Situation professionnel des partenaires et auteurs…………………………………………..29
Graphique 7 : Situation Parentale…………………………………………………………………………....30
Graphique 8 : Réaction des parents devant la situation de grossesse………………………………….32
Graphique 9 : Prise de responsabilité des pères envers l’enfant et sa mère…………………………….32
Graphique10 :Recensement des passe-temps des jeunes filles …………………………………………33
Graphique11 :Pourcentage de jeune fille déclarant être informée ou non en santé reproductive.……35
Graphique12 :Utilisation de contraceptif par les mineurs avant accouchement…………………………36
Graphique 13 : Déroulement de l’accouchement …………………………………………………………..37
Graphique 14 : Appréciation des prestations de service…………………………………………………..38 LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Bâtiment du CHU-GOB………………………………………………………………………….…5
Photo 2 : Méthodes contraceptives disponible au sein du service de PF …………………………….22
1
INTRODUCTION GENERALE
Généralités
Actuellement, la grossesse précoce constitue un phénomène majeur qui détruit les
jeunes filles dans le monde entier. Elle se présente sous plusieurs aspects dans la société et ce
dans tous les pays. À l’échelle mondiale, on compte près de 16 millions de filles de 15 à 19
ans et près d’un millions de moins de 15 ans qui mettent au monde des enfants par an1. En
général, la grossesse précoce est la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes de 15 à
19 ans dans le monde. Elle est souvent très présente dans les pays moins avancés en
particulier dans la région subsaharienne où le taux de natalité chez les adolescentes de 15 à 19
ans est estimé à 120 pour 1000 femmes2. Madagascar n’est pas épargné par cette situation,
chose intrigante devant une société réprimant la grossesse précoce. D’ailleurs pourquoi parlé
de précocité pour une grossesse chez les adolescentes ? Et bien une grossesse n’est pas chose
facile, l’adolescence doit être l’occasion pour la jeune fille de préparer au mieux sa future vie,
sa survenance à cette période limiterait ou priverait le bon développement de la jeune mère et
de son enfant.
Motif du choix du thème et du terrain
Dans le pays malagasy, 11% des naissances surviennent chez les adolescentes de 15 à
19 ans3, naissance souvent mal préparé et à risque vu l’âge des parturientes, d’où l’intitulé de
notre étude « prise en charge globale et accompagnement social des filles en situation de
grossesse précoce ». Une institution publique est considérée et en temps normal constitue la
propriété de toute personne requérant le service de celle-ci, un hôpital public est de cette
manière dans l’obligation de fournir des services a ceux qui en demandent. La maternité
CHU-GOB se situe en centre-ville et regroupe la majorité des naissances, c’est de là que nous
l’avons choisi pour réaliser notre stage.
1 La grossesse chez les adolescentes, OMS, Aide mémoire N°364 mise à jour en Septembre 2014 2
Suivi des objectifs de la CIPD, état de la population mondiale 2012FNUAP 3 INSTAT, EDS 2008-2009
2
Aperçu méthodologique
Dans la réalisation de la recherche nous avons débuté par la phase exploratoire en une
documentation intense par internet, puis auprès du ministère de la jeunesse et des sports, du
CERS, de l’INSTAT, en une observation direct des jeunes parturientes et d’interview
occasionnelle du personnel de la maternité ainsi que des entretiens de divers responsables;
suivie de la consultation des documents et registres de la maternité, celle des documents
officielles disponibles à l’INSPC pour élaborer un questionnaire destinés aux parturientes.
Limite de la recherche
L’étude exhaustive n’a pas été possible vu la durée du stage et l’arrivée des
parturientes qui se rapprochait à une certaine période, ce qui ne nous a pas permis de tous les
enquêtés. L’enquête des partenaires et des parents était par ailleurs difficile car seul les jeunes
filles mariée ou en concubinage recevait la visite de leur partenaire et les parents étaient
souvent absent lors de notre passage. De même le terrain ne permettait pas de connaitre le
quotidien de chaque fille suivant que la durée de leur séjour à la maternité est limitée.
Annonce du plan
Nous allons procéder dans une première partie à un cadrage contextuel, conceptuel et
méthodologique ; dans une deuxième partie fournir l’application des choix théorique sur
terrain et dans une troisième partie nous adonnés à une analyse prospective en vue de la
résolution de la problématique. La conclusion générale finalisera ainsi l’étude mené.
PREMIERE PARTIE :
Cadrage contextuel, conceptuel et méthodologique
Dans cette première partie nous présenterons les cadres indispensables
pour mener à bien l’étude empirique, elle concerne notamment les références a
des contextes de tous niveaux, les concepts clés de l’étude et les méthodes
applicables sur terrain. Nous les représenterons sous forme de chapitre: en
premier chapitre un état des lieux, en second les repères théorico-conceptuels et
en troisième chapitre la méthodologie de recherche.
3
CHAPITRE 1 : ETATS DES LIEUX
Dans ce premier chapitre nous allons faire un remaniement des politiques et de la
situation en temps réel au niveau international, régional, national que local en matière de
grossesse précoce pour faire de cette manière le point sur la place du phénomène à divers
niveau.
1.1 Au niveau international
La Conférence Internationale sur la Population et le Développement, au Caire du 5 au
13 septembre 1994, a réunie 107 pays. Pris dans leur ensemble, les objectifs et les mesures
proposés en matière de population et de développement dans le programme d’action
permettront d’apporter une réponse aux problèmes critiques et interdépendants qui se posent
dans les domaines de la population et de la croissance économique soutenue dans le cadre du
développement durable.
Elle élabore notamment 15 grands principes sur ces aspects dont le huitième principe relatif à
la santé est établi comme suit : « tout individu a le droit de jouir du meilleur état de santé
physique et mentale qu’il soit capable d’atteindre. Les États devraient prendre toutes les
mesures appropriées pour assurer, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, un
accès universel aux services de santé, y compris ceux qui ont trait à la santé en matière de
reproduction, qui comprend la planification familiale et la santé en matière de sexualité.
Les programmes de santé de la reproduction devraient offrir la plus vaste gamme possible de
services sans aucun recours à la contrainte. Toute couple et tout individu a le droit
fondamental de décider librement et en toute responsabilité du nombre de ses enfants et de
l’espacement de leur naissance, et de disposer de l’information, de l’éducation et des moyens
voulus en la matière.»4
1.2 Au niveau national
A Madagascar, depuis la fin des années 1990 l’éducation sexuelle fait partie du
programme scolaire avec le danger croissant du VIH/SIDA et de l’entrée plus précoce en vie
sexuelle. La nécessité de faire connaitre aux jeunes les enjeux rattachés à la sexualité a
4
Rapport de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, sept 1994, page 38
4
conduit le ministère de l’Education à aménager les programmes scolaires en conséquence. Le
message porte sur les moyens d’éviter des relations sexuelles précoces, des risques qui y sont
rattachées et l’avantages de l’espacement des naissances. Pourtant, on dénote une mauvaise
réception des services fournies car faute de temps et de moyen les cours d’éducation sexuel
n’étaient pas toujours assurés dans leur totalité, les jeunes n’ayant ainsi qu’une connaissance
partielle du fonctionnement de leur corps. De même, les maisons des jeunes destinés
principalement aux non scolarisés ne semble pas touchés ces derniers et ceux qui la fréquente
ne sont pas généralement les plus vulnérables5.
1.3 Au niveau local
Parmi toutes les villes de Madagascar, la capitale est l’endroit où la grossesse précoce
surtout pour des mères célibataires est mal vue et fait souvent l’objet de mesure immédiate
pour conserver l’honneur de la famille6. Ainsi l’entrée en vie maritale de plus en plus tôt est
envisagée par les parents pour faire taire les mauvaises langues. Selon le tribunal des enfants
l’on enregistre chaque année 15 à 25 dossiers de jeunes de moins de 18 ans pour obtenir une
autorisation de se marier dont la principale raison invoqué est une grossesse
précoce7.Situation dans laquelle la jeune fille n’a pas son mot à dire et est dans l’obligation
d’accepter, même chose pour les pères qui s’y engage pour éviter les sanctions. Ceci a
souvent pour répercussion l’accroissement des violences conjugales.8
1.4 Au niveau de notre zone d’étude
Au niveau du CHU-GOB la grossesse précoce ne fait aucune distinction, que ce soit les
filles venant de localité environnantes ou de campagnes reculés. La maternité rien que pour
l’année 2014 fait état de 140 naissances vivantes survenu chez des femmes accouchées inférieurs à
18ans. La maternité comme tout hôpital public prend en main chaque parturiente et fait appel à
l’interdépendance de chaque service pour s’occuper de ces patientes. Les grossesses précoces
peuvent ou non constitué des problèmes. Dans un cas problématique les assistantes sociales sont
sollicitées et interviennent. Pour la maternité, les problèmes financiers et l’absence
d’accompagnant sont les premiers point signalé par les services de soins pour des cas de grossesse
5 Les adolescents dans l’Océan Indien, ODEROI Avril 2008
6 La sexualité des malgaches et ses secrets, texte de Pela Ravalitera notes du passé, l’Express de Madagascar, 12 Aout
2015 7 L’Express de Madagascar, l’union précoce, 13 avril 2015 8 Sensibilisation des jeunes lycéens afin de réduire le taux des mariages précoces dans la région d’Analamanga
(Torolalana ho an’ny tanora hisorohana ny fanambadiana aloha loatra), Décembre 2014
5
adolescente, la jeune mère étant encore mineur, la présence de personne exerçant son autorité est
indispensable. Les violences sexuelles sont de la même manière à l’origine de la survenance de la
grossesse chez les adolescentes, l’ouverture du centre « VONJY » permet notamment un suivi et
un accompagnement de ces cas.
Photo n° 1: Bâtiment du CHU-GOB
Source : service statistique CHU-GOB, 2015
6
CHAPITRE 2 : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS
Ce présent chapitre va permettre de situer en termes de référence théorique liée
directement ou indirectement avec le sujet d’étude et d’élaborer les problématiques et
hypothèses adéquates, une présentation des méthodes de recherche sera effectuée en dernière
section.
2.1 Conceptualisation
Pour élaborer une recherche scientifique il est toujours favorable de se référer à des
concepts précise ou du moins ayant un fondement.
2.1.1 Essais de définition
Dans ce point ci, nous donnerons des définitions ou des délimitations des termes qui
méritent d’être éclairé et jouent son importance dans l’avancé de la recherche.
a) L’adolescence
L’adolescence est la période de croissance et de développement humain qui se situe
entre l’enfance et l’âge adulte, entre les âges de 10 et 19 ans. Elle représente une période de
transition critique dans la vie et se caractérise par un rythme important de croissance et de
changements. Sont appelées adolescents les personnes âgées de 10 à 19 ans tandis que les
jeunes groupent les individus de 15 à 24 ans.9
b) La puberté
La puberté est la période de la vie où le corps passe de l’état d’enfant à celui d’adulte.
Les organes sexuels et le corps dans son ensemble évoluent, se développent et/ou changent de
fonctionnement. La croissance s'accélère. L’adolescent s’approche de sa taille adulte à la fin
de sa puberté. Son corps sera capable de se reproduire, la fonction de reproduction est alors
dite acquise. La puberté génère également des modifications psychologiques. L'anxiété,
l'inquiétude, les angoisses peuvent apparaître. Mais le plus grand changement psychologique
9 Politique nationale en santé de la reproduction, MINSAN, novembre 2000, page 11 sect. 3.2
7
de la puberté est l’apparition du désir sexuel, associé à des fantasmes et éventuellement des
rêves érotiques. L’apparition du désir de grossesse est aussi très fréquente chez les filles10
.
c) Santé de la Reproduction
La santé de la reproduction est définie comme le bien-être général, tant physique que
mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses
fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités.
Cela suppose qu’une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité,
qu’elle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu’elle le
désire. Cette dernière condition implique qu’hommes et femmes ont le droit d’être informés et
d’utiliser la méthode de planification familiale de leur choix. Il faut donc entendre par
services de santé en matière de reproduction l’ensemble des méthodes, techniques et services
qui contribuent à la santé et au bien-être en matière de procréation en prévenant et résolvant
les problèmes qui peuvent se poser dans ce domaine. On entend également par cette
expression la santé en matière de sexualité qui vise à améliorer la qualité de la vie et des
relations interpersonnelles, et non à se borner à dispenser conseils et soins relatifs à la
procréation et aux maladies sexuellement transmissibles11
.
d) Prise en charge globale
La prise en charge globale regroupe l’ensemble de la prise en charge psychosociale et
médicale et définie comme suit par l’OMS « la prise en charge globale est une démarche qui
doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et
thérapeutiques qui lui assurent le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état
actuel de la science médicale au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque
iatrogène et pour sa plus grande satisfaction, en terme de procédures, de résultats, et de
contacts humains à l’intérieur du système des soins »12
.
e) Grossesse précoce
La grossesse précoce est celle qui a lieu avec des filles et des adolescentes. À partir de
la puberté, le corps de la fille subit des transformations suite auxquelles elle devient une
10
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=puberte_pm-les-types-de-puberte fichier crée en juillet 2012 consulté le 25/04/2016 à 17h 11 RAPPORT sur l’CIPD DE 1994, droit et santé en matière de reproduction, page 38 12 http://www.infirmiers.com/forum/definitions-qualite-de-soins-pec-globale-t99407.html
8
femme capable de reproduire sexuellement. Cependant, cela ne veut pas dire que la fille soit
prête et encore moins préparée pour vivre la maternité13
. Selon l’explication d’une
responsable au sein d’un établissement portant soutient aux fille-mère, dans la société
Malagasy la précocité est considérés moins de 21 ans cas exceptionnellement dans notre
société ces filles ne sont autonomes qu’après cette âge. Dans notre étude, la première
définition fuit prise en compte pour faciliter les collectes de données.
g) Accompagnement social
L'accompagnement social est une opération de soutien individuel destinée à faciliter
l'intégration ou la réintégration dans le tissu social pour retrouver logement, formation,
emploi, hygiène de vie.14
h) Comportement sexuelle à risque
Un comportement sexuel à risque désigne l’ensemble des comportements sexuels
induisant une prise de risque pour la santé individuel ou publique que la prise de risque soit
délibérée ou consciente ou non. Ce concept fait aussi référence à des notions de « choix » en
situation incertaine, de prévention (médecine préventive) et de responsabilité (individuelle ou
collective)15
.
i) Education sexuelle
L’éducation sexuelle consiste à informer sur la sexualité et à transmettre un certain nombre
de valeurs et de recommandations. Elle peut également avoir pour objet l’expression
et la discussion autour des sentiments amoureux, des pratiques sexuelles et du respect
mutuel16
.
13
http://lesdefinitions.fr/grossesse-precoce publication du 25 fev 2011 14 www.coallia.org consulté le 02 oct. 2015
15Fiche de données 2013, les jeunes dans le monde, www.prb.org consulté le 18/07/15 à 13h 16
Fiche de données 2013, les jeunes dans le monde, www.prb.org consulté le 18/07/15 à 13h
9
j) La Violence sexuelle
La violence sexuelle est définie comme tout attouchement subi par un individu majeur
appelé « victime » et qui n’a pas reçu son consentement, ainsi que tout rapport sexuel, tout
attouchement subi par un mineur, en vue de satisfaire des besoins sexuels17
.
2.1.2 Approche théoriques
Les approches théoriques sont ici des moyens de comprendre plus amplement la
situation en question et de déterminer les domaines impliqués dans l’analyse théorique du
phénomène.
a) Sociologie de la famille
Emile Durkheim dans Introduction à la sociologie de la famille, nous dit : La famille
constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet
une large part de la reproduction sociale. Il s’agit souvent du premier groupe dans lequel les
individus se socialisent et apprennent à vivre en société. La famille est aussi une unité de base
dans le cadre duquel sont réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes
essentielles des individus que sont leur nourriture, leur repos, leurs loisirs et, enfin, leurs
activités sexuelles. Dans les siècles précédents, il s’agissait aussi de l’unité qui permettait
l’essentiel des activités de production, qu’elles soient agricoles, artisanale ou commerciale.
Constater que ce rôle a fortement diminué dans les sociétés modernes montre à quel point la
famille est en constante évolution et en interaction permanente avec le mouvement historique.
b) Psychologie de l’adolescent
Durant les premières années de vie, la pensée du petit enfant était magique. A la
période de latence il a acquis une logique concrète. Vers 12 ans, le jeune adolescent va
pouvoir raisonner de façon déductive, posant des hypothèses et répondant dans l'abstrait. Cela
est désormais possible grâce à la naissance de la pensée formelle, ou "hypothético-déductive".
Ayant acquis cette pensée formelle, il en usera à l'excès. Il n'a pas besoin de l'expérience.
C'est la période où on refait le monde, époque très créative mais sans support dans la réalité. Il
a acquis l'intellect adulte.
17 Politique nationale en santé de la reproduction, minsan nov. 2000, page 30
10
On distinguera 3 phases :
• Phase d'opposition : chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et chez le garçon
entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement total de tout l'acquis moral et social de
la période de latence. C'est un mouvement régressif au cours duquel l'adolescent est
imprévisible, avec refus de tout ordre établi, vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à
domestiquer les désirs, et la recherche du plaisir dans la transgression de l'interdit. On note
aussi un mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci a pour but une certaine prise de
conscience de soi. Période du "Je n'veux pas!";
• Phase d'affirmation du Moi : chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le garçon entre 15
et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je veux!", avec demande d'indépendance, de
liberté. C'est l'époque du conflit des générations. Il y a élaboration de systèmes nouveaux et
meilleurs pour la société. Période de l'adolescence où on discute beaucoup : Mégalomanie,
affabulation, idéalisation. Générosité et égoïsme;
• Phase d'insertion : chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon entre 18 et 20 ans.
L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable, avec moins d'idéalisation. Il réalise son
indépendance affective, et construit son indépendance économique. Il accepte réellement et
sans ambivalence de se passer de ses parents. Cette phase d'insertion est facilitée avec l'accès
au travail, et les relations de couple. Elle est freinée quand la précarité ou le chômage
s'installe18
.
c) Psychologie sociale
La psychologie sociale est l'étude scientifique de la façon dont les pensées, les
sentiments et les comportements des gens sont influencés par la présence réelle, imaginaire ou
implicite des autres. Cette définition se réfère à la méthode empirique de l'enquête. Les
psychologues sociaux expliquent généralement les comportements humains par l'interaction
entre les états mentaux et les situations sociales immédiates. Les théories de psychologie
sociale ont tendance à être spécifiques et ciblées, plutôt que globales et générales. Les
psychologues sociaux (Kurt Lewin, Harold J. Leavitt, Jean Maisonneuve, Serge Moscovici,
etc.) traitent les facteurs qui nous amènent à nous comporter d'une manière donnée en
18 http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychologie/cours/adolescence.htm Intervention orale de
Mme Huguet, janvier 85Transcrit, mis en forme par Mr D. Giffard pour le site "Psychiatrie Infirmière"
11
fonction d'autrui, et d'examiner les conditions dans lesquelles certains comportements, actions
ou émotions se produisent19
.
d) Les stades de développement social
Pour expliquer la situation de grossesse précoce nous sommes partie de la théorie
d’Erik ERIKSON sur les stades du développement social qui s’articule autour de huit stades
permettant un développement psychologique humain sain depuis la petite enfance jusque à la
vieillesse, dont chaque stade comporte un nouveau défi, se résumant de la manière suivante
1er
stade : de 0 à 8 mois (la confiance versus la méfiance)
2ème
stade : de 18 mois à 3 ans (l’autonomie versus honte et doute)
3ème
stade : de 3 ans à 6 ans (l’initiative versus culpabilité)
4ème
stade : de 6ans à 11 ans (travail versus infériorité)
5ème
stade : de 12 ans à 18 ans (identité versus confusion des rôles)
6ème
stade : de 18 ans à 34 ans (intimité versus isolement)
7ème
stade : de 35 à 65 ans (générativité versus stagnation)
8ème
stade : plus de 65 ans (intégrité personnel versus désespoir)
Se référant notre étude nous avons porté une attention particulière au cinquième stade entre
l’âge de 12 à 18 ans, période durant laquelle l’adolescent change beaucoup physiquement et
est préoccupé de la manière dont les autres le perçoivent. Son ego surdimensionné accroit la
confiance en soi et en un avenir prometteur. Ce sens émergeant de l’identité se forge au
travers de la synthèse des expériences passées et les anticipations du futur. Dans cette
recherche personnel ERICKSON parle d’un moratoire donné par la société aux adolescents
qui peuvent alors se livrer à diverses expériences. Comme pour les autres stades, les forces
bio-psycho-sociales entrent en jeu. Les expériences sexuels font partie de la quête en question
puisque devant la recherche de son équilibre et de sa place l’adolescent tentera et testera tous
les aspects de la vie qui lui est encore inconnu en se confrontant à des risques inutiles soit ils.
19 Psychologie sociale préface de Serge Moscovici, version électronique dans les classiques des sciences sociales
12
2.2 Problématisation et Formulation des hypothèses
2.2.1. Problématisation
Dans ces conditions et afin de mieux répondre aux questions pertinentes, il est
primordial de présenter la problématique pour orienter notre raisonnement. Ainsi, la question
est de savoir comment et dans quel mesure la jeune fille est amenée dans cette situation de
grossesse précoce et quelle en sont les répercussions sur sa vie à un niveau familial, social et
professionnel? Quels sont ainsi les dispositions prisent par les autorités a tous niveau devant
cette situation?
2.2.2. Hypothèse
Pour répondre provisoirement à cette problématique nous pouvons avancer quelque
hypothèse.
Hypothèse 1 : La jeune fille est souvent amenée à une situation de grossesse précoce du fait
de l’influence de son milieu social. Elle y fait face devant l’insécurité grandissante de la
société, ou faute d’éducation et d’information venant de diverse entité, ou tout simplement du
non considération de ces conseils. Ceci a pour effet d’interrompre tous activités scolaires et
professionnel de la jeune fille et de favoriser une situation précaire.
Hypothèse 2 : Les autorités tentent tant bien que mal d’apporter leur part de responsabilité
seulement les tabous se référant à la sexualité ne permettent pas de parler librement des
attitudes et pratiques recommandées et les solutions proposés tel que les contraceptifs sont
mitigés par la plupart des citoyens.
2.3 Détermination des objectifs
Objectif General
L’étude nous servira à déterminer les conditions de vie des filles mères dans la société
malagasy plus précisément en capitale pour faire le point entre autre à l’atteinte des ODD
d’ici 2030.
13
Objectif Spécifique
Pris à un niveau plus spécifique en relation avec le terrain exploité l’étude visera :
A identifier les facteurs susceptibles d’engendrer des situations de grossesse précoce.
A déterminer l’implication des autorités et leur part de responsabilité devant les faits.
A mobiliser et conscientiser les jeunes filles, les parents et chaque entité sur les
changements pouvant être apporté.
Résultats attendus
- A court terme sur la conscientisation de chaque entité et la sensibilisation des jeunes
filles.
- A moyen terme sur une grossesse préparée qui se traduira par une grossesse préparé et
désiré, taux de grossesse précoce réduit.
-A long terme par l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Ce troisième chapitre relatera les outils et techniques utilisés dans la réalisation de la
recherche, les étapes et les choix des appareillages méthodologiques. Dans cette étude, nous
avons adopté deux approches, l’approche structuraliste pour démontrer l’influence de
l’environnement social sur le phénomène de grossesse précoce et l’approche interactionniste
devant l’échange qui s’opère entre intervenant et enquêtés. La recherche était une recherche
action destinée à nous imprégner dans le domaine du travail social et en même temps innover
les préventions et les suivis en matière de grossesse précoce. Nous allons de cette manière
établir dans un premier plan les outils viendra dans un second plan les techniques utilisés.
3.1 Outils
Dans le souci de mener à bien l’étude, l’utilisation de certain outil est nécessaire. Ceci
inclue ceux en notre possession et ceux trouvés au fil des recherches. Pour ce qui nous est
propre, l’emploi d’un appareil numérique est possible pour obtenir des photos d’illustration.
Nous avons utilisé des documents et des registres disponibles auprès de divers établissements,
14
pour chiffrer l’évolution du fait et pour renforcer les informations en la matière. Des
témoignages et avis de responsable permettant des données qualitatives était par la même
occasion acquis au fil des enquêtes et des entretiens.
3.2. Techniques
Pour l’opérationnalisation de la recherche et pour l’obtention de résultat fiable il est
indispensable de posséder une technique adéquate pour s’adapter à la situation. Sur ce point,
les types de techniques choisis et utilisés vont être présentés ci-après :
a) Vivantes
La partie vivante regroupe l’ensemble des techniques utilisées directement sur terrain
et dépend en grande partie de sa spécificité, elle concerne surtout le type d’échantillonnage, le
questionnaire et l’entretien se conformant au zone d’étude.
Echantillonnage : Dans notre étude la population mère est tous jeunes filles âgés de
moins de 18 ans non révolus en état de grossesse accouchée ou non.
Tableau 1: Accouchement 2014/ nombre de femmes accouchées inférieur à 18 ans
Mois
Nombre
Janvier
15
Février
14
Mars
14
Avril
18
Mai
13
Juin
9
Juillet
8
Aout
9
Septembre
8
Octobre
10
Novembre
12
Décembre
10
TOTAL
140
Source: service statistique HUGOB, mai 2015
15
Le CHU-GOB a enregistré près de 140 femmes accouchées moins de 18 ans pour
l’année 2014 durant les mois de mars à mai (notre période de stage) regroupent les 46,12 %
des cas soit 59 femmes. Nous avons ainsi décidé d’effectuer un échantillonnage par QUOTA
pour réaliser notre enquête en retenant 60 individus à interroger. Vu la contrainte temps et des
personnes, nous nous sommes arrivée à seulement 55 enquêtés dont 40 jeunes filles, 3
partenaires et 3 parentés et un médecin de service, une assistante sociale, une sage-femme, un
major de service et 5 responsables extérieur à la maternité
Tableau 2: récapitulatif des enquêtés
Enquêtés
Nombre
fille mère
40
Parent
3
Partenaire
3
médecin spécialiste
1
assistante sociale
1
sage-femme
1
major de service
1
responsable du centre AINA
2
responsable au sein du DPJ
1
modérateur de l'EVA
1
juge des enfants
1
Total
55
Source : enquête personnelle, année 2015
Questionnaire : Le questionnaire été adressée principalement aux jeunes parturientes. Pour
être parer à la vérification nous avons élaboré un questionnaire fermé afin d’obtenir des
résultats permettant une quantification et une valeur qualitative pour la fiabilité et la véracité
de la recherche. Notre questionnaire été composé de 4 item sur les points essentiels du fait, en
premier les origines de la situation de grossesse précoce, en second l’information acquise en
matière de santé reproductive, troisièmement l’impact sur la situation de la jeune fille, et en
dernier lieu les soins et prise en charge fournie par la maternité.
Entretien : Les entretiens auprès de la maternité étaient au nombre de 4. Le premier entretien
des assistantes sociales était un entretien exploratoire individuel libre notamment sur le
fonctionnement du service social, des situations souvent rencontrées et les attitudes à adopter
devant telle ou telle situation. Ceux, auprès du médecin était un entretien individuel semi-libre
sur les points essentiels de son vécu professionnel en matière de grossesse précoce. Pour les
16
entretiens auprès du service de CPN et de Planification Familiale, c’étaient axés sur la
fréquence des jeunes mères ayant fréquenté ces services. Concernant, les entretiens dans les
organismes extérieurs à la maternité (DPJ, centre AINA, centre social ARRUPE, juge des
enfants), les techniques utilisées étaient des entretiens semi-libres et les questions étaient
principalement axées sur les dispositions déjà mises en place par ces organismes pour
prévenir ou accompagner ces grossesses.
b) Documentation
Notre documentation a commencé au sein de l’INSTAT, avant la période de stage
pour relever les statistiques en la matière. La suite de la documentation s’est effectuée au sein
de la CDITS où des documents estudiantins ont été retrouvés ce provenant de la faculté de
médecine sur des questions d’avortement d’adolescent et leur santé génésique. Celui auprès
du CERS se poursuit au préalable en parallèle avec la période de stage et des ouvrages sur les
théories de base ont été retrouvés notamment sur la psychopathologie des adolescents et
l’estime de soi sur les enfants victimes de violences sexuelles. S’ensuit la documentation
auprès de l’INSPC où les politiques nationales en matière de santé reproductive et les
législations hospitalières furent recueillies. Elle fut complétée lors de notre passage auprès du
ministère de la jeunesse.
c) Tests incluant les NTIC
Les tests incluant les NTIC concernent l’utilisation d’appareil électronique pour la
préparation du questionnaire et le dépouillement. L’entretien auprès du juge des enfants s’est
effectué par correspondance via les courriers électroniques. La prise de preuve numérique put
être possible par l’utilisation d’un appareil photo, sans oublier la recherche documentaire qui
a nécessité la consultation webographique.
Nous avons pu découvrir les méthodes et les techniques utilisées ainsi que des réalités à
plusieurs niveaux. Ceci nous permettra de délimiter notre recherche et de suivre le fil
d’Ariane pour veiller au bon déroulement de la recherche et l’espérons nous répondra déjà à
une certaine énigme posé.
DEUXIEME PARTIE :
Application des choix théoriques sur terrain
Une fois la situation mondiale et l’appareillage méthodologique présentés,
nous pouvons dès lors procéder à l’explication de la problématique et à la
vérification des hypothèses posées. Dans cette partie, elles seront exposées sous
formes de tableau, de graphes ou de graphiques ainsi que d’encadrés de
témoignage. Dans un premier chapitre nous exposerons la généralité sur la
grossesse précoce, puis en second chapitre les aspects socio-économique et
médicale.
17
CHAPITRE 4 : GENERALITES ET GROSSESSE PRECOCE
Dans ce chapitre nous allons restituer les entretiens auprès des divers responsables et
faire un bilan de leur constatation et vécu professionnel sur la situation, par la suite dresser la
typologie générale des enquêtés.
4.1 Point de vue et grossesse précoce
Les entretiens furent variés et se tournaient vers des responsables expérimentés sur le
sujet que ce soit du point de vue médical ou social.
4.1.1 Grossesse précoce et programme ministériel
L’entretien auprès du ministère de la jeunesse fut réalisé bien avant la période de
stage. Ceci nous a permis, d’apporter la situation actuelle des programmes préconisés par le
ministère et les blocages auxquels celui-ci fait face. Notre entretien s’est effectué au sein de la
DPJ, l’accent était mis sur les dispositions prisent par le ministère en terme de promotion de
droit en santé de la reproduction des adolescents. Un des responsables nous explique sur ces
contextes que les stratégies se catégorisent en deux sortes : d’un coté une stratégie fixe se
présentant sous forme de sensibilisation effectué par des JPE au sein des maisons de jeunes
qui sont continuel; de l’autre coté une stratégie avancée de plus grande portée se réalise par la
sensibilisation dans les quartiers et de plaidoyer au niveau des autorités pour introduire les
méthodes de Planification Familial. Sur ce volet un accord a été récemment signé entre le
Ministère de la Jeunesse et des Sports et Maries Stopes Madagascar pour l’accessibilité des
jeunes à la contraception.
D’après l’explication du responsable les préservatifs sont de rigueur car les
sensibilisations et les discussions vont de pairs avec ces méthodes. De même, il ajoute que
c’est surtout les pratiques et les habitudes de chaque région qui influe sur l’ampleur de la
situation.
18
Encadré n°1: déclaration sur le comportement sexuelle des adolescents en général «Tsy ampy intsony amin’izao ny famehenzan-tena satria mora voasarika nytanora ankehitriny. Eo ihany koa ny
fieritreretan’ny olona amin’ny faritra sasany eto Madagasikara fa zavatra mahazatra eo amin’ny fiaraha-monina
misy azy ny hiarany fanolanana tsy indraidray. »
« L’abstinence dans l’état actuel des choses est difficilement réalisable car les jeunes succombent facilement à la
tentation. Il y a aussi cet état d’esprit dans certaine région de Madagascar qui considère normal de se faire violée de
temps à autre. »
4.1.2 Grossesse précoce vue par les assistantes sociales du CHU-GOB
Les renseignements recueillis auprès de l’assistante sociale fait référence en général à
la relation de cause à effet possible de la situation, ainsi que les comportements et attitudes
adoptés devant tel ou tel cas.
Tableau 3: Nombre de cas de Grossesse enregistrés auprès du centre « VONJY »
Mois
Nombre
Janvier
05
Février
-
Mars
04
Avril
08
Mai
07
Juin
07
Juillet
11
TOTAL
42
Source : données centre VONJY, Aout 2015
Selon ses explications les facteurs générant cette situation sont divers et multiples. Mais se
référant à son vécu professionnel quelques points peuvent être énumérés, tel le détournement
de mineur, la situation matrimoniale des parents et la décomposition familiale.
19
Dispositions prises pour un cas de grossesse précoce
- Éducation face aux devoirs maternelle, préparation face à l’accouchement
- Encouragement du cas à poursuivre ses études ou en cas de défaut encouragement à
suivre des formations professionnelle
- Soutien psychologique et émotionnel
- Réparation de la personne (rappel sur l’importance de la valorisation de soi)
4.1.3 Point de vue d’un médecin de service
Le médecin de service interrogé est un spécialiste en obstétrique et exerce sa fonction
depuis plusieurs années. Durant sa carrière, elle a vu pas mal de choses et elle raconte ses
expériences sur le sujet de la grossesse précoce.
Encadré n° 2: vécu professionnel d’un médecin de service du CHU-GOB
« Amin’ny ankapobeany dia mila manana toe-batana afaka mandray zaza ny tovovavy iray,tsy voatery
miankina amin’ny taonany izany, raha ho an’ny fitondrana vohoka aloha loatra dia efa nahita tranga maro
izaho, anisan’izany ny ankizy 13, 12 indray àry 11 taona tamin’ny taona 2008 izay saro-piterahana noho ny
taonany, raha ny tsikaritra dia tsy noterena izy tamin’ny fiarahana. Ny fahasarotana dia mety ho maro
karazana fa ho an’ny fitondrana vohoka aloha loatra dia matetika avy amin’ny « vessie retrécie, organe non
matures » no tena an’isany mitarika ny fahasarotana. Marina ihany koa fa ny taona dia tsy azo tsinotsiniavina
satria matetika tsisy fiomanana ny ankizy amin’io fotoana io. »
« En général, une grossesse demande un minimum que le corps soit apte à recevoir ce nouveau-né dans ce cas-ci
l’âge peut être négligeable si la mère en question possède une morphologie adéquate pour recevoir l’enfant,
pour les cas de grossesse précoce il m’est arrivé de faire face à de très jeune mère de 13, 12 voire même une fois
11 ans en 2008 où l’accouchement fut extrêmement difficile en raison de son jeune âge, une relation qui à prime
abord fut consentie par la jeune fille. Les complications peuvent être multiples dans tout accouchement. Mais
pour les cas de grossesse précoce les vessies rétrécies, la non maturation des appareils reproductrice entre autre
sont à considérer car ils peuvent être à l’origine de grandes complications. Bien sur l’âge est toujours un facteur de
risque vu que dans la plupart du temps ces filles n’y sont pas préparées. »
20
Encadré n° 3: Avis d’un médecin de service sur l’utilisation des méthodes contraceptives par
des mineurs
« Mikasika ny fampiasaina fomba fanabeazanaizana ho an’ny tanora dia famehezan-tena no tena tsara fa
rehefa tsy mety mihintsy izay vao tokony hiroso amin’ny fomba fanabeazanaizana, amin’izay fotoana izay dia
maro ny fomba afaka hisafidianana fa ny tsindrona isan-telovolana kosa no rarako manokana noho ny antony «
effets secondaires » ».
« Concernant l’utilisation de contraceptif par des mineurs, l’abstinence est le meilleur remède et la première
consigne pour les jeunes, c’est seulement en dernier recours que je conseille d’entrer dans l’utilisation des
méthodes contraceptives dans ces cas-ci je déconseille l’injection semestrielle en raison des effets secondaires
qu’elles peuvent produire. »
4.1.4 Grossesse Précoce et CPN
Une grossesse à moindre risque implique le suivi du tout début jusqu’à l’arrivée du
bébé. La consultation prénatale est nécessaire pour veiller au désagrément durant
l’accouchement, le choix de ce responsable émane de sa position de major au sein du service
de CPN et de ses vécus et de ses expériences, ceci pour nous parler plus amplement de la
participation des jeunes mères à la consultation prénatale.
Tableau 4: Récapitulatif des CPN des 4 dernières années au sein du CHU-GOB
Année
2012
2013
2014
Nb total des CPN
5 266
7 464
6 717
Nouvelles
inscrites (1ère
CPN)
Nb
1 900
3 144
3 339
FE d'âge
< 18 ans
Nb
76
113
156 %
4,0
3,6
4,6
FE < 4
mois
Nb
158
149
152
% CPN
précoce
8,3
4,7
4,5 FE vues au 3ème
trimestre de
grossesse
Nb
4 428
6 459
5 582 % CPN tardive
84,1
86,5
83,1
Source : service statistique CHU-GOB, année 2015
Sur le tableau 4, le taux de CPN pour les Femme Enceinte moins de 18 ans recouvre aux
alentours de 4% des premières consultations. Si l’on considère que pour l’année 2014 le
nombre d’accouchement inférieur à 18 ans est de 140 et que le tableau ci-contre indique 156
21
aux premières consultations nous retrouvons une différence de 16 femmes, évidemment toute
celle qui ont effectué leur consultation au sein de la maternité n’y ont pas forcément
accouchés, de même, celle qui y ont accouché aurait pu effectuer leur CPN en dehors de la
maternité ou ne s’y est absolument pas prêter.
Encadré n° 4: Avis d’un major de service concernant les CPN des jeunes mères
« Matetika dia ny « bassins rétrécis » no anisany voalohany mitarika ny fahasarotam-piterahana ho an’ireo
reny ireo fa tsy amin’ny ankapobeany izany. Raha ny marina, dia ny toe-batany no iakinany fahasarotana fa tsy
ny taonany, mety 13 taona ilay reny fa milamina ny fiterahana.Miankina amin’ny fomba fampiterahana sy ny
fahaizan’ilay reny manena koa mantsy ny fizotran’ny fiterahana. Na dia izany aza dia tsy azo tsinotsiniaviana ny
fisafoana fa hanomanana ny fomba hampiterahana ary misoroka ny loza mety hitranga.Raha ho an’ireo
ankizy tsy ampy taona dia hangatahako foana ny ray aman-dreniny indrindra fa ny reniny mandritran’ny
fisafoana»
« Pour la plupart du temps, ce sont surtout les « basins rétrécis » qui constituent la première complication pour
les jeunes mères mais ceci n’est pas généralisé. En réalité, cette complication se base sur la morphologie de la
personne et non de son âge, à 13 ans une jeune mère peut avoir un accouchement sans risque voire à voie basse.
C’est aux techniques utilisées et aux efforts fournis par la mère que revient le mérite du bon déroulement de
couche, ceci étant les CPN ne sont pas pour autant négligeable puisqu’elles permettent de déterminer le type
d’intervention préconisé pour le future accouchement et veille à minimiser les risques. Pour les filles mineures, je
demande toujours la présence d’un parent surtout de sa mère pendant les consultations. »
4.1.5 Grossesse et planning Familial
La Planification Familiale est souvent évoqué surtout en termes de l’amélioration de
condition de vie, c’est un droit véhiculé par les organisations internationales et figure parmi les
droits inhérents à toute femme d’après les ODD. Au sein de la maternité de Befelatanana, le
service de santé de la reproduction offre ce choix pour toute femme et présente une large gamme
de méthodes contraceptives.
22
Photo n° 2: Méthodes contraceptives disponibles au sein du service
Source : prise personnelle, année 2015
Concernant les statistiques sur l’utilisation de contraceptif par des mineurs aucune donnée
n’a pu être disponible car le service n’a enregistré aucune consultation pour les moins de 18
ans.
Encadré n° 5: récit d’une sage-femme sur la nécessité d’un contraceptif
« Malaina hampiasa fomba fanabeazanaizana ny olona kanefa raha tsy mampiasa dia tsy mahafehi-tena, hany
ka herintaona dia efa bevohoka sahady ilay reny, ka tonga miaraka amin’izany ny fahasahiranana sy ny
fahasarotam-piterahana. »
« Les gens sont très réticents à l’idée d’utiliser des contraceptifs, seulement le problème se pose et les
complications apparaissent quand à peine le premier est accouché que l’année suivante la mère enfante déjà. »
4.1.6 Regard du centre AINA Enfance et Avenir
Le centre AINA est un centre qui a pour principal objectif d’éviter l’abandon des enfants
par leurs jeunes mères. L’enquête auprès de cet organisme nous a semblé utile devant le
devenir des jeunes mères après leur sortie de la maternité et leur prise en charge après
l’accouchement. L’organisme en effet, est le seul selon les explications du directeur de
l’établissement qui prend en main la situation de la mère et de l’enfant par la même occasion.
Elle cible particulièrement les plus démunis, et s’implante dans les localités où la proportion
de grossesse précoce est marquée. L’ONG collabore avec le ministère de la justice et de la
population devant le placement d’enfant et possède son accord de siège depuis 2005. L’action
de ce centre se résume par le développement professionnel de la mère, y compris la remise à
23
niveau scolaire et les choix de formation par les mères dispensés par le centre sans oublier
l’existence de crèche d’éveil destinée aux enfants.
4.1.7 Education sexuelle selon le responsable de la pastorale de santé (Modérateur du
concept d’EVA)
Le choix de l’interview de ce responsable se base sur l’éducation sexuelle prôné par
l’église catholique et devant la collaboration du Ministère de L’Education Nationale dans le
nouveau programme scolaire récemment élaborée, cette entrevue nous a éclairés sur les
solutions proposées et l’implication de l’église dans l’éducation et la promotion de la santé
des jeunes. En terme courant, l’éducation sexuelle est comprise dans le concept d’EVA
(Education à la Vie et l’Amour) qui eut le jour devant le constat de la prolifération médiatique
d’utilisations de méthodes contraceptives. Le concept met l’accent sur les comportements
indiqués, les informations pour tous un chacun y compris les jeunes et préconise l’utilisation
des méthodes naturels comme moyen de contraception. Dans la diffusion du concept, des
ateliers sont fréquemment organisés pour des formateurs; ou bien des établissements faits
appel à leur intervention pour des séances de formation ou de sensibilisation.
Encadré n° 6 : Déclaration sur le fondement du concept d’EVA
Ny EVA dia vahaolana maharitra, tsy hoe hisorohana ny vohoka tsy irina fa hahatonga ny tsirairay ho
tompon’andraikitra. ». « Le concept D’EVA est une solution à long terme, elle ne vise en aucune manière à
éviter une grossesse non désirée mais permet d’inculquer un comportement responsable chez la personne. »
24
4.2 Typologie générale des enquêtés
Ce présent point présentera les renseignements de base de la population d’enquête et leur
point spécifiques.
Graphique n° 1: Ensemble des accouchements et les accouchements inférieurs à 18ans des 3
dernières années
6637
319
ens 2012 < 18 ans
7185
179
ens 2013 < 18 ans
6818
140
ens 2014 < 18 ans
Source : service statistique CHU-GOB, année 2015
Sur cette figure, les accouchements inferieurs à 18ans surviennent chaque année au
sein de la maternité, ces trois dernières années elles constituent entre 4 à 2% sur l’ensemble
des accouchements enregistrés. Cependant, nous constatons une régression du taux
d’accouchement inférieur à 18 ans de 4,8% en 2012 pour passer de 2,4% en 2013 et arriver à
2,05% en 2014.
25
Graphique n° 2: Accouchement de femmes inférieures à 18 ans enregistré mensuellement ces
trois dernières années au sein du CHU-GOB
40 35 30 25 20 15 10
5 0
année 2012 année2013 année 2014
Source : service statistique CHU-GOB, année 2015
Se référant à cette figure, nous constatons que les accouchements chez les moins de 18
ans au sein de la maternité connaissent une sensible augmentation durant le mois d’Avril de
l’année 2012 ainsi que de l’année 2014. Pour ces 2 années, elles constituent même la période
qui a enregistré le nombre le plus élevé. Si par contre, pour l’année 2013, elle est remarquée
en mois de décembre.
Tableau 5: consentement au rapport sexuel
Consentante
36
Non consentante
04
Total
40
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur les 40 jeunes filles enquêtées, 4 était des victimes de violences sexuelles dont 2
prises en charge par le centre « VONJY » et les 2 autres ayant accouché au sein de la
maternité est découverte à la suite de la recherche, les 36 autres fut des grossesses a priori
consentis c'est-à-dire qui n’a pas relevé la menace ou la contrainte des partenaires.
26
Tableau 6: Age des enquêtées
Age
Nombre
15
6
16
13
17
17
18
4
TOTAL
40
Source : enquête personnelle, mai 2015
Nos enquêtées se situaient dans la tranche d’âge de 15 à 18 ans, il est fréquent que des filles
moins de 15 ans enfantent. Seulement des cas similaires n’étaient pas rencontrés lors de notre
enquête et les registres retrouvés regroupant les moins de 18 ans ne catégorisaient pas les
parturientes par tranche d’âge. La tranche d’âge de 17 ans regroupe les 43% des cas de
grossesse précoce pour la tranche d’âge de 18 ans qui enregistre 10%, elle s’explique par le
rapprochement de l’âge des jeunes filles à l’obtention de l’âge légalement majeur qui
rappelons-le ne constituait pas notre population d’enquête.
Graphique n°3: Situation Matrimoniale des enquêtées
marié ou en se frequente procédure de
mais ne vivant legalisation pas ensemble 17%
33%
cohabite ensemble
50%
marié ou en procédure de legalisation
cohabite ensemble
se frequente mais ne vivant pas ensemble
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur le graphique 3, la situation matrimoniale ne concerne pas les 4 filles victimes de
viol. Les jeunes filles vivent majoritairement en concubinage avec leur partenaire soit les 18
cas de notre population. La fréquentation sans cohabitation vient en seconde position avec 12
cas concernés et en dernière position le statut de femme mariée enregistre 6 cas.
27
Graphique n°4: Situation scolaire des filles au moment de l’enquête
17%
scolarisé
non scolarisé
83%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur ce graphique, la scolarité des filles est quasiment absente, soit 33 filles ne fréquentent plus
l’école. Dans l’ensemble des filles enquêtées, seules 7 sont encore scolarisées et ont plus ou
moins continué leur scolarité jusqu’à l’arrivée du bébé. Pour celles qui ont déjà arrêté leur
scolarité, les raisons invoquées sont diverses selon la situation et dépendant de chaque
personne, cette interruption scolaire se produit pour la majorité au collège.
Encadré n° 7: motif de l’arrêt de scolarité
Fille mère, 16 ans, Ambatomaro
« tsy nanambola intsony ny rayaman-dreny hampianarina ahy dia naleony nanjanona ny fianarana ». «
Mes parents n’avaient plus de quoi payer mes cours alors ils ont décidé d’interrompre ma scolarité ».
Fille mère, 18 ans, Andravoahangy
« maty dadanay dia tsy naharaka intsony izahay ka aleo nijanona nianatra»
« mon père est mort et on n’arrive plus à suivre les dépenses donc il a fallu arrêter l’école »
Fille mère, 17 ans, Avaradoha
« afaka nianatra ahy fa mbola nanana ny ampy fa zaho mihintsy no efa leo nianatra dia naleoko nijanona ».
« On avait encore les moyens pour poursuivre des études mes c’est moi qui ne suit plus motivés à continuer alors j’ai arrêté. »
D’après les témoignages recueillis, l’interruption est d’origine volontaire ou
involontaire, volontaire quand la fille est démotivée et involontaire quand la situation
économique de la famille ne permet pas d’assurer pleinement la scolarité de leur enfants.
28
Graphique n°5: Situation professionnelle des filles non scolarisées
61%
18%
6% 6% 3% 3% 3%
ménagère vendeuse couturière cultivatrice laveuse d'auto caseuse de pierre femme au foyer/Sans AGR
Source : enquête personnelle, mai 2015
Se référant au graphique 5, le constat est flagrant sur l’absence d’AGR de 20 filles.
Pour celle pratiquant une activité professionnel le principal métier effectué est la ménagerie
soit 7 des jeunes filles s’adonnent à cette taches. Pour les autres activités, se sont surtout des
travaux réalisés à proximité ou au sein de son foyer tel la vente et la couture enregistrant tous
deux respectivement 2 filles, ou celle effectué par les parents et reproduit par la suite par les
enfants, l’on retrouve les métiers de cultivatrice, le lavage d’auto et le cassage de pierre.
Tableau 7: Age des partenaires et auteurs
tranche d’âge
nombre
[16-20[
13
[20-24[
13
[24-28[
9
[28-32[
5
Total
40
Source : enquête personnelle, mai 2015
Ce tableau démontre les âges des principaux partenaires répertoriés entre 16 et 32 ans pour
nos enquêtés. La tranche d’âge de 16 à 20 ans et celle de 20 à 24 ans regroupent le taux le
plus élevé soit 13 respectivement. Le nombre diminue à mesure que l’âge s’accroit.
29
Graphique n° 6: situation professionnel des partenaires et auteurs
8% 5%
8% 10%
3%
3%
3%
3%
3%
3%
3%
manœuvre
maçon
mpanotrika
ouvrier chez particulier
travail à son compte(bizina)
jardinier
3% travail au SAMVA
Haut cadre 5%
vendeur
caseur de pierre
8% etudiant
travail en zone franche
3% cultivateur
5%
13% 3%
10%
3% couturier
3% ferayeur
peintre
doqueur
menuisier
laveur d'auto
chomeur
Source : enquête personnel, mai 2015
Dans ce graphique 6, nous pouvons constater les principaux professions exercées par les
partenaires et auteurs de viol, à 13% des cas, l’on retrouve des étudiants principalement des
mineurs et encore sous la dépendance financière de leurs parents.
Pour la catégorie des maçons et des vendeurs, nous enregistrons respectivement 10% de cas.
Dans la catégorie des chômeurs, des travaillants à leur compte et des emplois indéterminés
nous retrouvons 8% de cas. Notons ici, que la catégorie indéterminée constitue celle qui sont
inconnue des jeunes mères ou n’ayant pas reçus des réponses. A 5% des cas, nous retrouvons
des salariés au sein de particulier ou de zone franche. Pour les autres catégories nous relevons
chacun 3% de cas, soit un individu pour chaque catégorie.
30
Graphique n° 7: situation parentale
13%
biparentaux
47% monoparentale
40% parent séparé
Source : enquête personnelle, mai 2015
Ce graphique ci-contre démontre que 47% des jeunes filles ont encore leurs deux
parents biologiques, matrimonialement conjoint, contre 40% dont l’un des parents est déjà
décédé et 13% ayant des parents séparés. Directement ou indirectement, cette situation affecte
les jeunes filles de différente manière.
CHAPITRE 5 : ASPECT SOCIO-ECONOMIQUE ET MEDICAL DE LA
GROSSESSE PRECOCE
Ce présent chapitre établir le problème posé par la grossesse précoce d’un point de vue
socio-économique et d’un point de vue médicale.
5.1 Dimension socio-économique
La grossesse chez les adolescentes relève d’un problème à la fois social et
économique, elle est en même temps une cause et une conséquence. A l’origine ou résultante
d’un problème nous ne pouvons nier l’importance de ce fait dans notre société, ce qui nous a
amenés à lui dédier particulièrement ce volet.
5.1.1 Aspect social et sociétal
Dans le phénomène de grossesse précoce, l’environnement social est un déterminant à
considérer particulièrement au sein et autour de la famille, raison pour laquelle il sera
développé plus amplement dans ce présent point.
31
Tableau 8: cohabitation avec les parents selon l’âge avant l’accouchement
Cohabitation
AGE (ans)
OUI
NON
TOTAL
15
4
2
6
16
5
8
13
17
7
10
17
18
1
3
4
Total
17
23
40
Source : enquête personnelle, mai 2015
Se basant sur ce tableau, parmi les 40 enquêtés, 23 d’entre elles ne vivent pas chez
leurs parents et 17 autres y vivent au moment de l’enquête. En prenant l’âge des jeunes filles,
la tranche des 17 ans étant le plus nombreux enregistre les 10 cas de non cohabitation, suivi
de 8 cas chez les 16 ans, de 3 cas chez les 18 ans et de 2 cas chez les 15 ans. Pour la
cohabitation, les 7 cas sont attribués au 17 ans, les 5 au 16 ans, les 4 au 15 ans et 1 cas au 18
ans. Dans la grande majorité, les jeunes filles vivent seules.
Tableau 9: cohabitation après l’accouchement
lieu d'habitation
nombre
seul
2
parents
16
belle-famille
18
centre spécialisé
1
ne sait pas encore
3
total
40
Source : enquête personnelle, mai 2015
Dans le tableau 9, si la situation est autre avant l’accouchement les jeunes filles vont
pour la plupart habité avec leur belle-famille après l’accouchement ou chez leur parents, ici
respectivement 18 et 16 des filles, contre 2 qui vont vivre seul, une autre qui sera logé dans un
centre spécialisé et 3 qui ne savent pas encore où aller.
32
Graphique n° 8: Réaction des parents devant la situation de grossesse
5%
5%
calme
8%
choc
47% colère
35% insouciance
parent non au courant
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur le graphique 8, nous relevons qu’à 47% des cas les parents prennent la nouvelle
avec calme ceci s’explique chez les couples en concubinage et celle dans les relations sont
connues et approuvés par les parents. Dans 35% des cas, les parents sont choqués dû au fait
que la grossesse était inattendue, à 5% la colère est vive en raison des changements précoce
apportés par la situation, pareillement à 5% l’insouciance persiste surtout chez des familles
décomposées et à 8% les parents ne sont pas au courant de la grossesse au moment de
l’enquête, cas survenu chez celle qui travail et étudie loin de leur parents.
Graphique n° 9: Prise de responsabilité du père envers l’enfant et sa mère
cas de viol 10%
NON 28%
OUI 62%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Concernant la prise de responsabilité du père envers l’enfant et sa mère, selon
l’affirmation des enquêtées, elle est à 62% présente comme nous le montre le graphique 9 et
à 28% absente contre 10% qui relève de cas de viol. Il va s’en dire que les pères rencontrés
lors des enquêtes furent rares et sans une entrevue approfondie, cette prise de responsabilité
était non confirmer.
33
Graphique n°10: Recensement des passe-temps des jeunes filles
regarder la télé
10%
22% 10%
3%
faire la fete/regarder des spectacles
se promener
rester à la maison
18% 12%
jouer au carte
dormir 25%
non réponse
Source : enquête personnelle, mai 2015
Concernant le passe-temps des jeunes mères, au graphique 10 nous pouvons constater
que les promenades sont les plus fréquentes à 25% des cas si le jeu de carte ne concerne que
3% des enquêtées. En seconde position nous retrouvons la télévision soit 22% suivie de
l’inactivité à savoir rester à la maison regroupant 18% des adolescentes si 12% d’entre elles
préfèrent les fêtes et spectacles de tous genres, pour les 10% dormir est considéré comme un
moyen d’occuper les temps libre si par contre 10% des cas a enregistrés des non réponse ceci
en raison du temps et des cas de viol principalement.
5.1.2 Aspect économique
Une grossesse occasionne toujours des dépenses supplémentaires pour subvenir aux
besoins du bébé, les habitudes économiques s’en trouvent ainsi changer et la priorité revient
au bien-être de la mère et de l’enfant. La difficulté réside dans l’autonomisation de la mère vu
que pour la plupart du temps les jeunes filles doivent se tourner vers leurs parents pour vivre.
34
Tableau 10: Prise en charge financière après et/ou avant l’accouchement
PEC Financière
nombre
pourcentage
elle seul
3
8%
parents
12
30%
père de l'enfant
10
25%
parent et père
6
15%
parent et belle-famille
4
10%
belle-famille
4
10%
personne
1
3%
Total
40
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Au tableau 10, 30% des jeunes mères sont entretenues financièrement par leur parents, 25%
par le père de l’enfant, 6% aidées mutuellement par le père et les parents et 10% soit 4
respectivement soutenu en même temps par les parents et la belle-famille ou la belle-famille.
Par contre 8% des filles subviennent seules aux dépenses et 3% ne reçoit aucune assistance
financière au moment de l’enquête. Pour celles qui réalisent une AGR, la question des
activités reste à savoir comme nous le déclare cette jeune mère.
Encadré n° 8: déclaration sur la reprise d’AGR
Fille mère, 18 ans, Andravoahangy
« Aoriana kely rehefa somary lehibe ny ankizy, dia ho hita eo. »
« Un peu plus tard, quand l’enfant sera plus grand, on verra bien. »
Tableau 11 : Autonomie financière des jeunes mères
Autonomie financière
nombre
pourcentage
non autonome
9
69%
autonome
4
31%
Total
13
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Concernant l’autonomie financière des mères, sur l’ensemble de celles qui sont
actives, soit 13% des filles qui effectuent une AGR seul 31% d’entre elles perçoivent
directement leur avoir, le reste soit 69% partagent les gains ou participent aux besoins
familiaux.
35
5.2 Dimension médicale
En termes de grossesse, la santé est primordiale surtout pour de jeunes mères. Etant donné que
c’est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 19 ans20
. Le danger repose
surtout durant l’accouchement et les complications possiblement liées, toutefois les dangers
arrivent dès lors l’absence d’information et les comportements considérés à haut risque chez
la jeunesse.
Tableau 12: Education sexuelle dispensée à l’école et à la maison
Education sexuelle
à l'école
à la maison
nombre
pourcentage
nombre
Pourcentage
OUI
3
75%
24
67%
NON
1
25%
12
33%
TOTAL
4
100%
36
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Au tableau 12, les jeunes filles déclarent recevoir une éducation sexuelle à 67% au
sein de leur foyer, de même sur les 4filles scolarisées cas de viols mis à part 75% déclarent en
recevoir, malgré tout elles déclarent ne plus se souvenir de ce qui a été enseigné.
Graphique n° 11: Pourcentage de jeunes filles déclarant être informées ou non en Santé
Reproductive
75
25
OUI NON
Source : enquête personnelle, mai 2015 20
La grossesse chez les adolescentes, OMS fiche de données n°364, mise à jour en septembre 2014.
36
Sur les 36 filles interrogées 75% d’entre elles affirment ne pas être informées en SR si
les 25% déclarent le contraire par le biais des diffusions télévisées et radiophoniques; surtout
concernant les méthodes contraceptives.
Tableau 13: Première enfant des jeunes mères
première enfant
Nombre
Pourcentage
NON
1
3%
OUI
39
98%
Total
40
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Se référant au tableau 13, sur les 40 jeunes filles interrogées, soit 98% d’entre elles en
est à leur première enfant contre 3% qui est à leur deuxième enfant dont le premier est décédé,
majoritairement ce sont des primipares.
Tableau 14: Consultation Prénatale des jeunes mères
CPN
nombre
Pourcentage
OUI
34
85%
NON
6
15%
TOTAL
40
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Vu sur ce tableau, les jeunes mères ont à 85% effectué une CPN avant leur
accouchement ou entame cette démarche pour celles qui sont encore enceint. Par ailleurs 15%
des filles n’ont pas réalisé une CPN, les raisons se basent souvent par l’éloignement des
parents qui les rappellent sur la nécessité de cette action.
Graphique n° 12: Utilisation de contraceptif par les mineurs avant l’accouchement
Utilise un contraceptif
5%
aucun contraceptif
utilisé 95%
Source : enquête personnelle, mai 2015
37
En graphique 12, l’utilisation de contraceptif est de 5% soit 2 filles sur les 40
enquêtées contre 95% qui n’utilisent aucun contraceptif. Cette utilisation n’est pas liée avec la
connaissance de contraception puisque les jeunes filles sont à 98% informés de diverses
méthodes de contraception. Celles qui eurent utilisé projettent d’y recourir, le reste des
enquêtées préfère s’abstenir ou refuse catégoriquement d’en utiliser.
Graphique n°13: Déroulement de l’accouchement
39% FACILE
61% DIFFICILE
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur les 36 parturientes interrogées, 61% ont eu un accouchement difficile si 39% ont
eu un accouchement facile. Ladite difficulté relève pour la plupart d’opération césarienne soit
64% des jeunes filles ont subi cette intervention.
Tableau 15: santé du nouveau-né
Santé du bébé
Nombre
pourcentage
bonne
28
70%
Mauvaise
7
18%
Fausse couche
1
3%
Mère non accouchée
4
10%
Total
40
100%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Sur le tableau 15, les nouveau-nés sont à 70% en bonne santé contre 20% qui
rencontrent des soucis de santé, selon l’affirmation des mères il s’agit d’insuffisance
respiratoire ou de poids. Nous comptons une fausse couche soit 3% et 10% des mères n’ont
pas encore accouché.
38
Graphique n° 14: Appréciation des prestations de service de la maternité
Bonne moyenne mauvaise
0%
40%
60%
Source : enquête personnelle, mai 2015
Dans une vue d’ensemble, les services fournis par la maternité reçoivent une bonne
appréciation à 60%. Mais quelque inconvénient nous a été signalé, comme l’accessibilité
d’eau pour se laver, l’emplacement des affaires des parturientes ainsi que les horaires de suivi
et visite médicale.
TROISIEME PARTIE:
Approche prospective de la résolution de la
problématique
En nous basant sur l’étude de terrain, nous pouvons procéder aux
traitements des données pour obtenir de cette manière des solutions ou piste
réflexion. Dans cette partie, nous débuterons par l’analyse, le bilan et la
discussion en premier chapitre puis par les recommandations du travailleur
social en dernier chapitre.
39
CHAPITRE 6 : ANALYSE, BILAN ET DISCUSSION
Les informations recueillies lors de la descente sur terrain feront l’objet d’une analyse
en vue de répondre aux hypothèses précédemment posées. Cette démarche servira à proposer
des suggestions en vue d’améliorer la position des jeunes mères.
6.1 Analyse des résultats d’enquête
Une interprétation des données récoltées est favorable pour mieux comprendre les
faits, les dimensions ci-après permettront de découdre de la situation.
6.1.1 Dimension familiale et sociale
La famille est le premier environnement social de la jeune fille, c’est aussi le pilier de
son développement à tous les plans. Lors de notre recherche, le constat sur son influence dans
le conditionnement du phénomène est très marqué. En premier, nous citons le statut des
parents. Si l’on considère que, 47% des parents vivent encore et sont toujours mariés, cela ne
peut empêcher la survenance de la grossesse. On peut alors parler d’une absence d’éducation
(sexuelle et/ou morale) ou au contraire d’un comportement permissif. Dès lors que les parents
connaissent et côtoient le partenaire, la grossesse est bien reçue. Nous pouvons ici parler de
grossesse culturelle, la réaction des parents le confirme chez 47% des cas.
D’autre part, l’absence de figure maternelle ou paternelle est à considérer puisque 40%
des jeunes filles ont déjà perdus l’un de leur parent, selon une étude menée dans les
bidonvilles de Nairobi (Kenya) l’absence de figure paternelle accroit les risques de pratique
sexuelle que la présence de la mère ou des deux parents21
, dans le cas de nos enquêtées
monoparentale 6 ont des pères vivants, l’hypothèse de la figure paternel est prise en compte.
Bien que le nombre de parent séparé soit de 13% nous ne pouvons niées ce facteur chez le
comportement de la fille. Une des mères interrogées, nous a donné l’impression que leur
séparation surtout l’absence du père à occasionner la situation.
21
Rôle des parents dans l’activité sexuelle et la pratique contraceptives des adolescents, dans 4 pays d’Afrique,
page 3, https://www.guttmacher.orgole /default/files/article_files/2010-002-fr.pdf
40 Encadré n° 9: Déclaration d’une mère de famille sur le comportement de sa fille
Mère d’une parturiente de 15ans, Ankadidramamy
« Tsy aiko hoe ahoana, fa zay sy ny vadiko koa mantsy efa nisaraka, ka tsy fantatro hoe izany ve no nahatonga
azy hanao toy izao. »
« Je ne sais pas, en fait mon mari et moi sommes séparés alors je ne sais pas si c’est pour cela qu’elle se
comporte ainsi »
La situation matrimoniale des filles joue de la même manière un rôle prépondérant. Le
concubinage chez nos jeunes mères estimé à 46% chez les filles consentantes, nous rappelle
que la promiscuité associée à l’absence d’un recours contraceptif aboutit aux résultats de
grossesse. Pareil, le non cohabitation même sans partenaire potentiel est un terrain propice, la
surveillance parentale est à ce moment moindre et réduite. Les communications se font par
appel téléphonique ou des fois même, ne se passent que lors de visite qui peut prendre
certaine années. Les parents ne peuvent pas ainsi constater de visu les conditions de vie de
leurs enfants, la cohabitation avec le partenaire contribue de la même manière au phénomène.
Le statut matrimonial peut aussi changer à l’arrivée de la grossesse, devant les faits les parents
cherche à tous prix conserver l’honneur de la famille, des fiançailles sont immédiatement en
perspective avant que la jeune fille accouche.
A part le cercle familial, les attitudes des adolescentes sont assez variées, marquées par
la promenade à 25%, suivi par la télévision à 22%. Cependant nous pouvons prendre en
compte ces aspects dans les facteurs de survenance de grossesse, car ces activités se réalisent
lors des temps libres. Sans oublier, la figure 2 démontre que le mois d’Avril de l’année 2012
et de l’année 2014 ainsi que le mois de Décembre 2013 enregistrent la période de pic des
accouchements au sein du CHUGOB chez les femmes inférieur à 18 ans. Si nous supposons
que les naissances sont à terme (9 mois) nous pouvons déduire que les rapports sexuels
surviennent aux alentours des mois de juillet et Aout constituant les périodes de vacances
scolaires. Si l’on compare la prise de responsabilité des pères par rapport à leur statut
matrimonial, nous pouvons déceler que la stabilité matrimoniale est l’assurance de la
disponibilité des pères.
41
Tableau 16: Statut marital et prise de responsabilité des pères
prise de responsabilité du père
Statut Marital
OUI
NON
TOTAL
marié ou en procédure de légalisation
6
0
6
cohabite ensemble
18
0
18
se fréquente mais ne vivant pas
ensemble
1
11
12
TOTAL
25
11
36
Source : enquête personnelle, mai 2015
Les responsabilités sont marquées chez les mariés ou en cohabitation que les simples
fréquentations. L’insécurité morale incluant les violences sexuelles est un facteur pointé du
doigt. Malgré notre faible échantillonnage sur les cas de viol, pris en charge par le centre
VONJY, les données recueillies font état de 19 cas de grossesse détecté entre le mois de mars à
mai 2015. Par ailleurs, les 4 jeunes filles non consentantes constituant notre échantillonnage
rappellent que l’insécurité morale peut être extérieur ou venir au sein même de la famille.
Nous pouvons citer des viols perpétrés par des inconnus, des voisins et même des incestes de
père biologique. Dans ces cas-ci, tout autre facteur n’est plus pris en compte, puisque la
grossesse résulte principalement de la contrainte.
Encadré n° 10: récit de vie d’une jeune mère victime d’inceste par son père biologique
« Tamin’ny mamanay maty ,dia nararaotin’ny dadanay zahako nanomboka 8 taona , Rehefa nitory tany
amin’ny polisy zaha dia nigadra izy. Tezitra tamin’izany anefa ny fianakaviako ka tsy nety nikarakara ana
intsony. Nanomboka teo zaha dia matory an-tsena dia miasaasa kely mitatitra rano, manao irakiraka, miasa an-
trano, manasa lamba…Ny mpiara-matory an-tsena amiko no nanatitra ana taty amin’ny hopitaly. »
« A la mort de ma mère, mon père profitait de moi à mes 8 ans. Quand j’ai porté plainte auprès de la police il fut
arrêté et écroué. Mais cela n’a pas plus à ma famille alors elle n’a plus voulu prendre soins de moi, depuis j’erre
dans les rues et me débrouille comme je peux en réalisant de petit boulot comme chercheuse d’eau, coursière,
ménagère, lessiveuse…Mes amis m’ont amené à l’hôpital quand le travail à commencer. »
6.1.2 Dimension professionnelle et scolaire
Le statut professionnel est un déterminant de réussite et assure par la même occasion
une sécurité d’avenir. Chez les jeunes filles, les professions sont quasi-absentes et les rares
jeunes filles qui exercent un emploi subviennent difficilement à leur besoin. En effet, sur les
13% des filles qui ont une AGR la plupart perçoivent indirectement leur gain. L’activité est
commune à la famille et que son développement ne dépasse pas ce cercle, l’activité est
42
souvent remise en cause devant l’arrivée du nouveau-né; la majorité des filles restent donc
inactive. De même, les filles sont généralement dépendantes financièrement, 31% ont leur
propre revenu, le reste attend les partenaires et la famille pour entretenir leur enfant.
En termes d’éducation scolaire, le niveau des jeunes filles restent extrêmement bas. Et
pour cause, sur l’ensemble des enquêtées 83% ont déjà quitté les rangs de l’école et les
dernières classes atteintes sont au plus haut la classe du collège (6ème
ou 5ème)
. Pour celles
toujours en lice, 57% d’entre elles n’ont pas encore passé le BEPC, leur future et ce de leur
enfant s’en trouve de cette manière incertaine. En général, la grossesse n’est pas la principale
cause de l’abandon ou de l’interruption scolaire chez nos enquêtées, ceci relève surtout de
l’environnement côtoyé par la fille mais en particulier de ses moyens financiers et de sa
propre détermination (voir encadré n°7). Toutefois l’absence d’activité scolaire réduit le cadre
d’autorité et l’expose à divers tentations et contribue de la même manière à l’intensification
de l’abandon scolaire.
6.1.3 Dimension médicale
Du coté médical, presque tous les responsables interrogés déclarent qu’une grossesse à
cet âge met en danger la mère si seulement sa morphologie est inadéquate et que des CPN
sont absentes. Le manque de préparation psychologie est la principale source des problèmes
rencontrés. Malgré tout, les difficultés d’accouchement concernent 61% des jeunes mères qui à
64% ont subi une OC, la santé des nouveau-nés est en général bonne pour les 70%.
Concernant l’utilisation de contraceptif considéré comme moyen d’éviter une grossesse, les
réticences sont omniprésentes : sur l’ensemble des enquêtées, seules 5% s’y prêtent, les effets
secondaires sont les premières raisons invoquées, les jeunes filles préfèrent éviter toute
désagrément. D’un autre coté les informations relatives à la contraception sont incomplètes,
par exemple les préservatifs ne sont pas considérés étant des moyens de contraceptions, les
méthodes naturelles sont mal connues de cette jeune population et l’efficacité des nouvelles
méthodes fait doutée. Toujours dans l’accessibilité aux informations relatives en Santé
Reproductive, 75% des jeunes mères déclarent ne pas acquérir des informations dans ce
domaine.
L’éducation sexuelle est à 67% effectué au sein de foyer selon nos enquêtes, toutefois
le terme « éducation sexuelle (ou fanabeazana ara-pananahana) » n’est pas courante. Il nous a
donc fallu expliquer et soumettre des exemples pour éclairer nos interlocuteurs, nous nous
sommes ainsi demandé si nous n’avons pas en même temps influencé leur réponse. Pour celle
dispensée à l’école, elle est vite oubliée par les filles.
43
6.2 Bilan de la recherche
Suites aux analyses faites, la grossesse chez les adolescentes résulte de facteurs
multiples et les conséquences touchent tous les plans de la vie des jeunes filles. La
responsabilité des autorités n’est pas mise en cause mais des renforcements et des
approfondissements peuvent être suggérés. Ceci ramène à vérifier nos hypothèses de
recherche précédemment posées.
Hypothèse 1 : La jeune fille est souvent amenée à une situation de grossesse précoce
par l’influence de son milieu social, ami, les activités qu’ils pratiquent par la même occasion
et de son cercle familiale. Elle y fait face devant l’insécurité grandissante de la société, ou
faute d’éducation et d’information, ou tout simplement du non considération de ces conseils.
Ceci a pour effet d’interrompre tous activités scolaires et professionnelles de la jeune fille et
de favoriser une situation précaire.
La jeune fille est souvent amenée à une situation de grossesse précoce par l’influence
de son milieu social, ami, les activités qu’ils pratiquent par la même occasion et de son cercle
familial. Ceci est partiellement confirmé, puisque les activités pratiquées peuvent ou non
influer tandis que la famille joue un grand rôle.
Elle y fait face devant l’insécurité grandissante de la société est confirmée et validée
puisque l’insécurité morale sévit dans la société.
Ou faute d’éducation et d’information, ou tout simplement du non considération de ces
conseils est partiellement confirmée en mettant en cause les canaux de communications et la
disponibilité des émetteurs/récepteurs.
Ceci a pour effet d’interrompre tous activités scolaires et professionnel de la jeune
fille et de favoriser une situation précaire est confirmée si nous tenons compte de l’inactivité
des mères et leur dépendance financière qui constitue une charge pour la famille.
Hypothèse 2 : Les autorités tentent tant bien que mal d’apporter leur responsabilité.
Les solutions proposées, tels que les contraceptifs sont mitigés par la plupart des citoyens.
L’hypothèse 2 est confirmée, les organismes existent mais font face à plusieurs difficultés.
44
6.3 Discussions
Les discussions sont ici des moyens pour soulever des pistes de réflexion en vue de
remédier à la situation. Nous procèderons par domaine pour les mettre en exergue.
6.3.1 Domaine familiale
Dans les sujets qui touchent les mineurs, les parents sont en ligne de mire,
l’environnement familial et les modes d’éducation qu’ils ont établie, contribuent au
développement de ces jeunes filles. Pour la plupart du temps, les sujets de sexualité sont
rarement abordés et les jeunes préfèrent se tourner vers ses pairs pour en parler. La situation
maritale des parents est déterminante, sans que nous nous rendions compte l’absence d’un des
parents affecte les enfants. Au-delà des conforts et de la sécurité, l’attention et la
communication sont primordiales.
6.3.2 Domaine scolaire
L’éducation sexuelle est dispensée dans certains établissements scolaires. Nous
pouvons par exemple prendre le concept d’EVA inculqué dans les institutions religieuses ou
les autres formes d’éducation dans les institutions publiques. Malgré tout, le thème est plus
approfondi dans les classes supérieures, et ceux transmis au primaire concernent en général la
physiologie humaine se référant surtout aux appareils reproducteurs, la relation entre les
comportements qui y incombe sans rarement relater.
Encadré n° 11: avis d’un modérateur du concept d’EVA sur l’éducation sexuelle
« Raha ny marina dia tokony manomboka amin’ny kilasy 9ème
ny fanabeazana ara-pananahana, tsy hoe
hampaditra ny ankizy fa hahatonga azy ho tompon’andraikitra amin’izay rehetra ataony.
« Honnêtement l’éducation sexuelle devrait être enseigné dès la classe de 9ème
, ceci non pour dévergonder les
jeunes mais pour les informer et les responsabiliser. »
Depuis peu, l’éducation sexuelle est en phase d’élaboration en vu de répondre aux
besoins des jeunes. Le Ministère de l’Education Nationale prévoit de l’instaurer dans le
programme scolaire de l’année 2015-2016 au niveau primaire et du premier cycle du
secondaire dans 4 régions du Sud qui piloteront le projet22
. Malgré tout, les filles
déscolarisées ne bénéficient pas de ces éducations. 22
Grossesse précoce une dure bataille à mener à bien, l’express de Madagascar du 28 Aout 2015, texte de
Michella Raharisoa, santé magazine page 14-15
45
6.3.3 Domaine médicale
Lors de notre recherche, plusieurs recueils et documents stipulent les dangers pour une
jeune adolescente de la maternité précoce, les faits ne se reflètent pas certes dans nos
investigations mais ils sont bel et bien réels. Pour cause, les femmes inférieur à 18 ans et
celles âgées de plus de 35 ans constituent une population à risque d’accouchement et leur âge
est pris en compte dans toutes interventions. Nous pouvons soulever les fistules vésicaux-
vaginal qui sont à craindre chez nos jeunes mères. Les avortements représentent un des
dangers liés à la maternité de ces jeunes, n’étant pas préparer à cette nouvelle, nombreuse sont
celles qui recourent à cette pratique. La maternité, rien que pour l’année 2014, a enregistré
302 cas d’avortement chez les 15-24ans23
.Des cas d’avortement bien que rare lors de notre
intervention furent détectés mais les questions furent occultées pour éviter toutes pensées
négatif, la situation des jeunes mères étant déjà très délicate lors de nos enquêtes.
6.3.4 Domaine juridique
La juridiction n’est pas dissociable de la situation de grossesse chez les adolescents,
car en tant qu’individu mineur les jeunes mères peuvent faire appel à elle pour les protéger et
veiller à leur intérêt et celle de leurs bébés. Des textes ont été régis dans ce sens, sans pour
autant négliger le rôle des pères. En effet, la responsabilité des pères est le plus souvent citée
dans les grossesses d’adolescentes. Nous avons soulevé la question lors de notre interview
auprès d’un juge des enfants pour en savoir d’avantage.
Encadré n° 12: Déclaration d’une juge des enfants sur la responsabilité d’un père établie par la loi
Raha ohatra ka rainjaza efa vita soratra dia voasazy amin’ny abandon de famille na abandon pécuniaire ilay
Rainy. Izy io dia avy amin’ny décision judiciaire. Fa raha tsy misoratra amin’ny rainy ny zaza dia afaka
manao « reconnaissance » ilay rainy, fa raha manambady olonkafa ilay lehilahy dia tsy maintsy mila ny
consentement an'ilay vadiny.
Si le père est inscrit à l’enfant il peut être poursuivi pour abandon de famille ou abandon pécuniaire, ceci émane
d’une décision judiciaire. Mais si le père ne l’est pas, il peut procéder a une reconnaissance, dans le cas où il est
marié à une autre personne, l’homme en cause doit obtenir le consentement de sa femme légitime.
Plus qu’une simple grossesse, les grossesses d’adolescentes touchent de jeunes
mineures ; donc des dispositions ont été établies pour protéger ces filles. La loi régissant les
23 Service statistique CHU-GOB, année 2015
46
droits et la protection des enfants le mentionne en son article 68 : « …, les parents ou les
représentants légaux ou toute personne ayant autorité sur une adolescente de moins de 18 ans
qui se trouve en état de grossesse et abandonnée par le présumé père sont habilités à ester en
justice afin d’obtenir la condamnation de ce dernier à payer les dépenses y afférentes ainsi
qu’une pension alimentaire. »
Si le condamné est mineur, ses parents ou ses représentants légaux ou toute personne ayant
autorité sur lui sont solidairement tenus à payer la condamnation prononcée »24
.
Devant l’existence de ces lois, beaucoup de mères sont encore privées de leur droit, la
raison en est que souvent les parents ne déclarent pas le manquement à la parentalité chez les
pères pour diverses raisons. Même, si les lois protègent et veillent aux intérêts de chacun il
arrive qu’elles engendrent des conséquences pour l’avenir des filles, tenons par exemple la loi
relative au détournement de mineur qui annule toute poursuite de l’auteur si un mariage est
entendu,25
ceci limite l’autonomie de la fille et peut favoriser des tensions conjugaux futures.
6.3.5 Domaine psychologique
Comme énoncé précédemment, le problème de grossesse relève surtout d’un
niveau psychologique, dépendant de chaque fille l’appréhension de la situation et son
évolution est liée par la considération de la grossesse. Le tableau ci-après résume ces aspects.
Tableau 17: Typologie des représentions de la grossesse à l’adolescence
Dimension
Prise de position
Signification
Emotive
Négative
Grossesse problème
Réflexive
Positive
Grossesse projet
Psychobiologique
Ambivalente
Grossesse tension
Economico-sociale
Compréhensive
Grossesse pouvoir
Source : ageisso.uquam.ca du 18 juillet 2015
Si nous nous référons à ce tableau, la prise de position positive est l’attitude de celles
qui sont en concubinage est la considère comme un évènement heureux. De même pour
24 Loi N° 2007-023 du 20 Aout 2007
25 Code Pénal Malagasy mise à jour le 31 mars 2005, art 356 : « …Lorsqu’une mineur ainsi enlevée ou
détournée aura épousé son ravisseur, celui-ci ne pourra être poursuivi que sur la plainte des personnes
qui ont qualité pour demander l’annulation du mariage et ne pourra être condamné qu’après que cette
annulation aura été prononcée.»
47
l’attitude compréhensive qui perçoit la grossesse comme moyen d’émancipation. Par contre,
les positions négative et ambivalente (dilemme entre positif et négatif) sont remarquées chez
les victimes de viol et les célibataires principalement celles ne cohabitant pas avec leur
parents. Dans tous les types de positions il convient toujours d’accompagner ces jeunes, pour
assurer leur développement à tous les plans et éviter les risques d’abandon ou de maltraitance
des nouveau-nés.
CHAPITRE 7 : RECOMMANDATION DU TRAVAILLEUR SOCIAL
Dans ce chapitre ci, nous allons donner notre point de vue et partager les quelques
expériences acquis tous au long de l’élaboration de ce document. Nos recommandations à
l’encontre de plusieurs entités seront détaillées dans la première section, nos acquis les
succèderont en seconde section.
7.1 Recommandations
Les recommandations sont des moyens de mesurer notre implication et de faire
ressortir des détails qui ont attiré notre attention ceci pour proposer des solutions
envisageable, elles s’adressent entre autre à l’Etat, aux personnels du CHU-GOB, aux
diverses institutions, à la communauté, aux familles et aux jeunes mêmes (filles et garçons
confondues).
7.1.1 À l’Etat
L’Etat n’a cessé de penser à sa jeune population par l’intermédiaire des programmes
élaborés (programme scolaire incluant l’éducation sexuelle, refonte de la Politique Nationale
de la Jeunesse, promotion de la santé sexuelle par diffusion télévisée et/ou radiophonique,…).
Remarquablement ces derniers temps, une attention particulière est accordée à la jeunesse
surtout depuis la signature de la charte d’engagement de lutte contre le mariage et la grossesse
précoce établie le 30 janvier 2015 à Addis-Abeba par la première dame26
.Nous ne pouvons
que les féliciter de cette bonne volonté. Néanmoins, des lacunes sont toujours visibles et les
filles déscolarisées et/ou vivant en milieu rurale sont les moins touchées par les programmes
de lutte. Nous suggérons ainsi à l’Etat d’amplifier les stratégies chez ces populations en
mettant l’accent sur des sensibilisations ponctuelles par le biais des Jeunes Pairs Educateurs.
26
Grossesse précoce une dure bataille à mener à bien, l’express de Madagascar du 28 Aout 2015, texte de
Michella Raharisoa, santé magazine page 14-15
48
Une décentralisation de ces intervenants, associée à une formation locale peuvent être
envisagées. Une révision de la loi est en même temps à considérer, celle notamment relative
aux régimes matrimoniaux et le détournement de mineur pour ne pas léser les jeunes mères.
7.1.2 Au CHU-GOB
La maternité prend en charge toute femme admise dans ses locaux sans distinction.
Concernant les femmes inférieures à 18 ans, la référence à l’assistante sociale se passe le plus
souvent lorsqu’un cas est jugé problématique, dans les autres circonstances les interventions
s’effectue sous forme de sensibilisation en guise de mesure préventive et incitative de bon
comportement, nous les félicitons de ces dispositions. Des sensibilisations à l’extérieur de la
maternité sont suggérées, les assistantes sociales faisant continuellement face à divers forme
de la grossesse peuvent mieux expliciter les causes et les conséquences de cette situation pour
permettre aux jeunes d’appréhender leur avenir. Une coopération avec des établissements
scolaires est proposée, pour détecter en même temps les éventuelles grossesses déjà en cours
et pour mettre en place un service d’écoute pour ces jeunes filles afin de limiter les risques.
7.1.3 Aux diverses institutions
Après accouchement, les jeunes mères prennent rarement conscience de leur
responsabilité, l’existence de diverses institutions contribue à leur accompagnement.
L’orientation vers ces institutions s’effectue régulièrement au sein du service social,
néanmoins une coopération faciliterait la démarche puisque certain cas nécessite des
dispositions spécifiques surtout les jeunes devant être placé dans des centres spécialisées (cas
de viol, domiciliation incertaine,...). Devant la forte déscolarisation des jeunes filles, nous
sollicitons les diverses institutions pour une éducation de base et des formations adaptées à
ces jeunes mères afin de favoriser leur développement et leur autonomie.
7.1.4 A la communauté
Le milieu communautaire de la jeune mère peut participer à l’atténuation du
phénomène. Au niveau des Fokontany, des affichages détaillant les droits d’un mineur
peuvent être placardés au sein des bureaux. Nous conseillons pour sensibiliser les parents
l’intervention des agents communautaires en mettant le point sur les risques encourus par les
49
jeunes mères et les désavantages de celles-ci. L’intervention des modérateurs du concept
d’EVA est aussi avancée, le président de fokontany peut très bien solliciter leur participation
pour former les responsables du fokontany ou pour effectuer une école des parents.
7.1.5 Aux parents
L’intérêt de l’enfant devrait être toujours le premier souci des parents, devant la
survenance des grossesses. Il est toujours bon de revoir les responsabilités de chacun et ne pas
toujours attribuer la faute à l’adolescente, la déstructuration de la famille est à considérer, les
parents souvent débordés par leur conflits en oublient le bien-être de leur enfant. Nous
sollicitons ainsi les parents à porter attention à leur enfant et éviter en tant que possible de les
faire ressentir ces tensions. La surveillance parentale est aussi de mise, la jeune fille compte
tenu de son jeune âge est facilement tentée et sans une solide base d’éducation elle succombe
rapidement. Au delà des conforts matériels apportés par les parents, nous les encourageons à
établir de bonne relation avec leur enfant en favorisant la communication parent-enfant.
7.1.6 Aux jeunes filles et aux pères d’enfant
La fille même doit prendre conscience de sa situation, nous les recommandons de
retarder l’entrée dans les unions ou du moins attendre l’âge minimum de 18 ans. Nous les
suggérons fortement de leur adonner à une AGR dans la mesure du possible ceci pour assurer
leur autonomie et participer au revenu familiale. Pour éviter tout problème chaque père doit
prendre ses responsabilités, il leur est conseillé de reconnaitre leur enfant et de veiller à leur
bon développement.
7.2 Acquis du stage
Les stages sont de très grande opportunité qui ont des apports considérables dans le
renforcement de capacité. C’est la raison pour laquelle nous avons détaillé de ces points
suivants les activités du stage et leurs avantages.
7.2.1 Attribution lors du stage
Nos attributions lors des stages se subdivisaient en deux fonctions. La première
consistait à assurer le service social de la maternité et la seconde concerne la prise en charge
des VVS au sein du centre VONJY, ceci se faisant sous la supervision et l’orientation des
assistantes sociales. La première demandait principalement le suivi et la mise à jour des LE,
50
l’octroi d’aide matérielle ou psycho-social et des sensibilisations qui se fait une à deux fois
par semaine. La seconde se tournait particulièrement vers les soutiens apportés aux VVS ainsi
qu’à leur famille et la facilitation des premières nécessités médicales.
7.2.2 Acquis professionnel et personnel
Le stage auprès du CHU-GOB nous a permis de vivre une expérience humaine, au-
delà d’être de simple client s’adressant à un fonctionnaire. Les patientes sont avant tout des
personnes en difficultés cherchant de l’aide auprès de ses semblables. Durant nos
interventions, nous avons parfois oublié ce détail d’une grande importance, au fil de la
période de stage notre vision s’est peu à peu éclairée et nous avons pu ainsi développer notre
empathie et nous mettre à la place de nos interlocuteurs. Par ailleurs, nous avons pu découvrir
les diverses réalités de notre société, que ce soit les pires vices subis par des enfants ou les
déboires souvent inimaginable de très jeune fille et même les formes de violences conjugales.
Ceci nous a ouvert les yeux, sur nos propres devoirs en tant que citoyen mais surtout le travail
qui nous attend en tant que travailleur social.
Au cours de notre période de stage, il nous est arrivé de nous emporter surtout lors
d’entretien effectué auprès des victimes de violences sexuelles. Les conseils furent des fois
données sous le coup de sentiment de révolté devant des situations jugées ahurissante. Cela
nous a appris que, le professionnalisme est indispensable pour assurer l’aboutissement d’un
travail. Nous avons en même temps remarque que nos actions petites ou grandes soient elles a
des impacts sur la personne. Toutes ces étapes de travail sont un plus dans notre cheminement
professionnel, ces expériences vécus nous à montrer les attitudes et compétences que l’on
attend d’une assistante sociale. Mais surtout, elles nous ont permis de nous immerger dans le
monde de la profession.
51
CONCLUSION GENERALE
La population malagasy avec ses 23% de jeunes de 10 à 24 ans27
est une jeune
population. La force d’un pays repose sur sa jeunesse et son évolution dépend du bon
développement de celle-ci et cela à tous les plans. La grossesse précoce limite de cette
manière l’accès à un développement surtout chez les jeunes filles, principales concernées.
L’investigation au sein du CHU-GOB a pu refléter la réalité de la grossesse précoce, le
phénomène tient son origine de cause multiple mais certaine sont plus flagrante que d’autre.
Tout d’abord, elle peut être le résultat de relation sexuelle non consentie, cas des
violences sexuelles et des incestes, ces facteurs sont attribués aux causes de l’insécurité
morale, la jeune fille n’a nullement fait le choix. L’environnement familial est à la base de la
situation chez les filles consentantes. Nous tenons compte que la structure familiale : divorce,
parent monoparentale, déstructuration et/ou restructuration familiale influe sur le
comportement de la fille. Le mode d’éducation préconisé par les parents est décisif dans le
conditionnement de la situation. D’autre part, le manque d’information ou d’éducation en
matière de santé sexuelle et reproductive que ce soit à l’école ou au sein du foyer amplifie le
phénomène. Les informations fournies restent sur un plan plus théorique que pratique, les
filles ne font pas du premier coup le rapprochement dans la vie courante. La déscolarisation
ou le non scolarisation accentue les risques de grossesse, l’absence d’activité scolaire donne
le champ libre à la recherche d’autres activités pour compenser le temps. Tout ceci a des
conséquences importantes dans la vie de la jeune mère surtout en termes d’autonomie et
d’évolution de vie. Rares sont celles qui sont indépendantes ou possédant au moins une AGR
et les possibilités de développement sont réduites devant l’interruption de toutes autres
activités. Donner priorité aux priorités, le bien-être du nouveau-né est en premier rang des
responsabilités des parents. Devant les faits, les mesures se multiplient et ceux dans presque
tous les domaines. Les institutions publiques aussi bien que privées travaillent de concert pour
endiguer le phénomène. Récemment des dispositions ont été élaborées, à commencer par la
reforme de la Politique Nationale de la Jeunesse en décembre 2015, s’ensuivie ou précédé par
les actions de chaque ministère. Evidemment notre descente au sein du CHU-GOB fait état de
la prise de responsabilité chez le personnel de la maternité, avec cependant des points à
améliorer.
27 Les jeunes malgaches, Faits et chiffres rapport synthétique Aout 2011
52
L’accent est plus que jamais mis sur la protection de la jeunesse, mais le poids de la
pauvreté croissante pèse et constitue un blocage pour un futur changement. A part la pauvreté
économique influençant les conditions de vie d’un ménage notamment la déscolarisation des
enfants faute de moyen, la pauvreté intellectuelle frappe les familles, les limitant de cette
manière à des informations réduites ou fausses. Dans le même courant, la mondialisation
surtout par le biais des NTIC véhiculent des idées et des images de la sexualité, disons-le,
dévalorisante et banalise les pratiques sexuelles, il nous revient ainsi à mettre en cause la
nécessité de la contraception chez les adolescentes car cette pratique ne laisserai pas plutôt
place à des comportements sexuelles à risques devant une société qui gère mal ses
changements ?
53
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES GENERAUX
1. BOUTHOL (G), « variations et mutations sociale », traité de sociologie II, petit
bibliothèque Payot, édition 1968
2. DURKHEIM (E), « l’éducation morale », cours de sociologie dispensé à la Sorbonne
(1902-1903), édition électronique de Jean-Marie Tremblay, Les classiques des
sciences sociales, 2002
3. DUVERGER (M), « méthodes des sciences sociales », édition PUF, 3ème
édition 1964
II. OUVRAGES SPECIFIQUES
4. ANDRIAMAHENINA (R), « les us et coutume malagasy liées aux relations
sexuelles », analyses anthropologique, Aout 2002
5. DEDAIX (J), « voix et estime de soi chez des enfants ayant un vécu d’abus sexuelle »,
édition Harmattan 2010
6. FILOU (A), « La maternité à l’adolescence : une prise en charge spécifique ? » étude
comparative 1998-2010, édition électronique, 2011
7. FIZE (M), « Les adolescents », édition Le cavalier bleu, collection idées reçus, 2003
8. RAKOTOMALALA (A), « Promotion des droits en matière de santé sexuelle et
reproductive des jeunes, centre de jeune Andoharanofotsy », A U(2009-2010) ;
9. RAMANDRATOSOA (Z) Dr, « Problème posés par l’avortement chez les
adolescentes », 1963 ;
10. RARIVOARISOA (F), « grossesse précoce et développement durable, cas du centre
AINA enfance et avenir Isotry », A U (2011-2012);
11. ROVART (J), « Psychopathologie de la puberté et de l’adolescence », édition PUF,
1954 ;
12. VOLAMIARANA (A), « Grossesse avant ménarche à propos d’un cas observé à
Androva », 2004 ;
54
III. RAPPORTS OFFICIELS
13. FNUAP, « OUI ou choix NON au hasard, Planification Familiale Droit de la
Personne et Développement », état de la population mondiale 2012
14. FNUAP, « La mère-enfant face aux défis de la grossesse adolescentes », état de la
population 2013
15. ODEROI, « Les adolescents dans l’Océan Indien nouveaux contexte nouveaux
enjeux », 2007
16. OMS, La grossesse chez les adolescentes, aide mémoire N° 364 mise à jour en
septembre 2014 ;
17. UNICEF, « Analyse de la situation de la femme et de l’enfant », Madagascar 2009;
18. UNICEF, « Les jeunes malgaches faits et chiffres », rapport synthétique Aout 2011;
19. UNICEF/MJS, « Jiromena risque ou opportunité pour les jeunes et la communauté ».
20. INSTAT, Enquête Démographique et de Santé 2008-2009
21. ONU, Rapport de la Conférence International sur la Population et le Développement,
le Caire, 5-13 septembre 1994
IV. LEGISLATIONS
22. CODE PENAL Malagasy mise à jour en Septembre 2005
23. Loi N° 2007-023 du 20 Aout 2007 sur les droits et la protection des enfants
24. Loi N° 2007-022 du 20 Aout 2007 relative aux mariages et aux régimes matrimoniaux
25. Loi N° 2015-038 modifiant et complétant certain dispositions de la loi 2004-028 du 09
Septembre 2004 portant Politique Nationale de la Jeunesse
26. Politique Nationale en Santé de la Reproduction, MINSAN, nov. 2000
V. PRESSES
27. L’express de Madagascar du samedi 6 décembre 2014, page 11, restriction des
mineurs à la contraception, texte de Michella Raharisoa
28. L’express de Madagascar du vendredi 28 Aout 2015, page 14-15, santé magazine,
grossesse précoce : une dure bataille à mener à bien, texte de michella Raharisoa
29. L’Express de Madagascar du mercredi 12 Aout 2015, page 24, note du passé, la
sexualité des malgaches et ses secrets, texte de Pela Ravalitera
55
30. L’express de Madagascar du jeudi 5 juin 2008, page 7, grossesse précoce : des filles
mères fistuleuses, Fanja Saholiarisoa
31. L’express de Madagascar du 16 avril 2015, des adolescents sexuellement précoces,
Fanja Saholiarisoa
32. L’express de Madagascar du mercredi 30 mai 2007, page 6, santé maternelle, Fanja
Saholiarisoa
33. L’express de Madagascar du vendredi 2 mai 2008, page 7, concubinage élevé chez les
adolescents, Fanja Saholiarisoa
34. L’express de Madagascar du mardi 11 Avril 2006, Naissance, les prématurités
préoccupent les maternités
35. L’express de Madagascar, santé de la reproduction, la télévision provoque la sexualité
précoce, Andry Drouot
36. Midi Madagascar N° 7522 du mercredi 7 mai 2008, santé maternelle, sept pères sur
dix incitent leur petit ami à se faire avorter
37. Midi Madagascar N° 7358 du vendredi 2007, grossesse et accouchement ôtent la vie
à une femme par minute, Hanitra R
38. Le quotidien du jeudi 11 septembre 2008, viser une prévalence contraceptive de 45%
d’ici 4 ans, texte de Farah
VI. WEBOGRAPHIE
39. ageiso.uquam.ca, la grossesse à l’adolescence prise de position d’adolescent et de
practiciens consultés le 18 juillet 2015
40. Dynamiques familiales et activité sexuelle précoce au Canada, Simona Bignami-Van
Assche, https://www.erudit.org/revue/cqd/2009/v38/n1/039988ar.html consulté le
15/09/16 à 18:24
41. http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=puberte_pm-les-
types-de-puberte fichier crée en juillet 2012 consulté le 25/04/2016 à 17h
42. http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychologie/cours/adolescence.
htm Intervention orale de Mme Huguet, janvier 85Transcrit, mis en forme par Mr D.
Giffard pour le site "Psychiatrie Infirmière"
43. http://www.who.int/topics/reproductive_health/fr/ consulté le 14 Décembre 2015
44. http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/methode-contraceptive-besoins-des-
mineurs-non-satisfaits/ publication du 7 juillet 2016 consulté le 08/09/16 à 16:46
56 45. Rôle des parents dans l’activité sexuelle et la pratique contraceptives des adolescents,
dans 4 pays d’Afrique, https://www.guttmacher.orgole/default/files/article_files/2010-
002-fr.pdf consulté le 15 juillet 2016
46. www.coallia.org consulté le 02 Octobre 2015
47. http://lesdefinitions.fr/grossesse-precoce publication du 25 fev 2011
48. www.prb.org, les jeunes dans le monde fiche de données 2013 consulté le 18 juillet
2015 à 13:05
VII. AUTRES
49. Manuel de sensibilisation des jeunes lycéens afin de réduire le taux des mariages
précoces dans la région d’Analamanga, FNUAP/ PCO, décembre 2014
57
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE...................................................................................................... 1
1.1 Au niveau international ..................................................................................................... 3
1.2 Au niveau national.............................................................................................................. 3
1.3 Au niveau local................................................................................................................... 4
1.4 Au niveau de notre zone d’étude................................................................................... 4
CHAPITRE 2 : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS......................................................... 6
2.1 Conceptualisation .............................................................................................................. 6
2.1.1 Essais de définition...................................................................................................... 6
a) L’adolescence ............................................................................................................ 6
b) La puberté..................................................................................................................... 6
c) Santé de la Reproduction.............................................................................................. 7
d) Prise en charge globale................................................................................................. 7
e) Grossesse précoce......................................................................................................... 7
g) Accompagnement social .............................................................................................. 8
h) Comportement sexuelle à risque .................................................................................. 8
i) Education sexuelle ........................................................................................................ 8
j) La Violence sexuelle ..................................................................................................... 9
2.1.2 Approche théoriques.................................................................................................... 9
a) Sociologie de la famille ............................................................................................. 9
b) Psychologie de l’adolescent................................................................................... 9
c) Psychologie sociale ................................................................................................. 10
d) Les stades de développement social .................................................................... 11
2.2 Problématisation et Formulation des hypothèses ............................................................ 12
2.2.1. Problématisation ....................................................................................................... 12
2.2.2. Hypothèse ................................................................................................................. 12
2.3 Détermination des objectifs ............................................................................................. 12
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE .......................................................... 13
58
3.1 Outils ................................................................................................................................ 13
3.2. Techniques....................................................................................................................... 14
a) Vivantes....................................................................................................................... 14
b) Documentation ............................................................................................................... 16
c) Tests incluant les NTIC .................................................................................................. 16
CHAPITRE 4 : GENERALITES ET GROSSESSE PRECOCE ............................................. 17
4.1 Point de vue et grossesse précoce..................................................................................... 17
4.1.1 Grossesse précoce et programme ministériel ........................................................ 17
4.1.2 Grossesse précoce vue par les assistantes sociales du CHU-GOB....................... 18
4.1.3 Point de vue d’un médecin de service .................................................................... 19
4.1.4 Grossesse Précoce et CPN ....................................................................................... 20
4.1.5 Grossesse et planning Familial ...................................................................................... 21
4.1.6 Regard du centre AINA Enfance et Avenir .......................................................... 22
4.1.7 Education sexuelle selon le responsable de la pastorale de santé (Modérateur du
concept d’EVA)................................................................................................................. 23
4.2 Typologie générale des enquêtés...................................................................................... 24
CHAPITRE 5 : ASPECT SOCIO-ECONOMIQUE ET MEDICAL DE LA GROSSESSE
PRECOCE.................................................................................................................................. 30
5.1 Dimension socio-économique .......................................................................................... 30
5.1.1 Aspect social et sociétal ........................................................................................... 30
5.1.2 Aspect économique .................................................................................................. 33
5.2 Dimension médicale ......................................................................................................... 35
6.1 Analyse des résultats d’enquête........................................................................................ 39
6.1.1 Dimension familiale et sociale................................................................................. 39
6.1.2 Dimension professionnelle et scolaire .................................................................... 41
6.1.3 Dimension médicale ................................................................................................. 42
6.2 Bilan de la recherche ....................................................................................................... 43
6.3 Discussions ....................................................................................................................... 44
6.3.1 Domaine familiale .................................................................................................... 44
59
6.3.2 Domaine scolaire...................................................................................................... 44
6.3.3 Domaine médicale.................................................................................................... 45
6.3.4 Domaine juridique ................................................................................................... 45
6.3.5 Domaine psychologique........................................................................................... 46
CHAPITRE 7 : RECOMMANDATION DU TRAVAILLEUR SOCIAL............................... 47
7.1 Recommandations ............................................................................................................ 47
7.1.1 À l’Etat...................................................................................................................... 47
7.1.2 Au CHU-GOB .......................................................................................................... 48
7.1.3 Aux diverses institutions ......................................................................................... 48
7.1.4 A la communauté .................................................................................................... 48
7.1.5 Aux parents .............................................................................................................. 49
7.1.6 Aux jeunes filles et aux pères d’enfant ................................................................. 49
7.2 Acquis du stage................................................................................................................. 49
7.2.1 Attribution lors du stage ......................................................................................... 49
7.2.2 Acquis professionnel et personnel .......................................................................... 50
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................ 51
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 53
TABLE DES MATIERES.............................................................................................................. 57
ANNEXES
i
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES
QUESTIONNAIRES ADDRESSES AUX PARTURIENTES MINEURS
I. RENSEIGNEMENT DE BASE
num
prénom
age
SM
SP
localité
Religion
Spa
SF
C
Co
M
scol
prof
age
prof
mère
père
fratrie
Code : C : Célibataire /Co : Cohabite ensemble/M : Mariée légalement/ SM : Situation Matrimoniale/SP : Situation
Professionnel/ scol : scolarisation au moment de l’enquête/prof : profession/ Spa : Situation du partenaire/ SF : Situation
Familiale
II. ENVIRONNEMENT SOCIAL
1. Mipetraka miaraka amin’ny ray amandreny ve ianao?
(Habites-tu avec tes parents ?) OUI NON pourquoi ?
2. Mifandray tsara ve ianao sy ny ray-aman-dreninao?
(T’entend-tu bien avec tes parents ?) OUI NON
3. Ahoana ny fomba nandraisany fa hoe bevohoka ianao ?
(Comment ont-ils pris ta grossesse ?)
4. Zanakao fahafiry izao ?
Est-ce que c’est ton première enfant ?
rang(laharana)
5. Inona ny fialamboly fataonao ?
Quels est ton passe-temps ?
ii
III. NFORMATION ET EDUCATION EN MATIERE DE SANTE REPRODUCTIVE
6. Mba nisy nampianatra na niresaka momba ny fikolokolona ara-pananahana ve ianao ?
T’a ton déjà parlé ou éduquer sur l’entretien au niveau de la sexualité ? OUI NON
7. Nisafo ve ianao talohan’ny fiterahana ?
Avant ton accouchement as-tu fait des consultations prénatales ?
OUI NON
8. Efa nampiasa fomba fanabeazanaizana ve ianao talohan’ny fiterahana ?
As-tu déjà utilisé des contraceptifs avant ton accouchement ? OUI NON
9. Mieritreritra ny hanao fomba fanabeazanaizana ve ianao ?
Penses-tu recourir à la contraception ? OUI NON
10. RAHA mianatra, eo anivon’ny sekoly misy anao misy fampianarana ara-pananahana na
mifandraiky amin’ny fitaovana ara-pananahana ve? Si scolarisé, au niveau de ton école
éffectue t-on des éducations sexuelles ou se rapportant aux appareils reproducteurs ? OUI NON
Raha ENY, inona no tsaronao ?
si OUI, de quoi te rappel tu ?
11. 12. Efa nanatrika na naheno fanentanana momba ny fahasalamana ara-pananahana ve ianao ?
As-tu déjà assisté ou entendu une sensibilisation concernant la santé génésique ?
OUI NON
IV. IMPACT SUR LA SITUATION DE LA JEUNE FILLE
13. Aiza ianao no hipetraka rehefa miala eto ? Où vas-tu habiter après ton accouchement ?
Seul
Chez les parents
Chez le père de l’enfant /belle-famille
Ne sait pas
Autre, à préciser
iii
14. Iza no miantoka anao sy ny zanakao ?
Qui vous prenne en charge ?
Elle seul
Les parents
Le père
Personne
15. Mandray an-tanana ny fikarakarana ny zaza ve ny rainy ?
Le père prend il ses responsabilités envers l’enfant ?
OUI NON
16. Mbola mieritreritra hanohy ny asanao ve ianao ?
Penses-tu à reprendre des anciennes activités ?
OUI NON
17. Manana fidiram-bola manokana ve ianao ?
As-tu ta propre rentrée d’argent ?
OUI NON
V. SOINS ET PRISES EN CHARGE DE L’HOPITAL
18. Nanao ahoana ny fiterahana ?
Comment s’est passé l’accouchement ?
FACILE DIFFFICILE
sarotra, inona ny olana ?
si DIFFICILE, qu’elle était le problème ?
19. Salama tsara veny zaza ?
L’enfant est-il en bonne santé ?
OUI NON
Raha TSIA, inona ny olana?
Si NON, qu’elle est le problème ?
20. Ahoana ny fandraisana anao tato amin’ny hopitaly ?
Comment était la prise en charge de l’hopital ? Bonne
Moyenne
Mauvaise
21. Inona no tokony havaozina, ho anao manokana ?
Selon vous, qu’est ce qui est à améliorer ?
iv
ANNEXE 2 : GUIDE D’ENTRETIEN
QUESTIONNAIRES ADRESSEES AUX MEDECINS DE SERVICE
1. Inona ny fepetra ara-batana sy ara-tsaina takin’ny fitondrana vohoka ?
Quelles sont les conditions optimales physiques et mentales que requière une
grossesse ?
2. Nandritra ny fotoana niasanao inona ny tranga fitondrana vohoka aloha loatra
nanamarika anao ?
Durant votre carrière quels est le genre de cas en terme de grossesse précoce qui vous a
marqué ?
3. Raha ho an’ny ankamaroan’ireo mpiterabao tsy ampy taona inona ny matetika
fahasarotana miseho ? ambony kokoa ve ny taha-pahasarotana ho an’ireo tanora
ireo ?
Pour la plupart de vos parturientes mineures notez-vous certaines complications ?
Y a t-il une hausse de risque pour ces jeunes parturientes ?
4. Ekenao ve ny fampiasana fanabeazanaizana ho an’ireo zaza tsy ampy taona ?
Inona ny soso-kevitrao amin’izay lafiny izay ?
Approuvez-vous l’utilisation de contraceptifs par les mineurs ? Quels sont vos
suggestions dans ce sens ?
QUESTIONS ADRESSES A L’UNE DES ASSISTANTES SOCIALES
1. Nandritra ny fotom-piasanao firy teo ny isan’ny trangana fitondrana vohoka
hitanao ?
Au cours de votre carrière combien de cas de Grossesse Précoce avez-vous
rencontrés ?
2. Araka ny efa hitanao, inona no mitarika ny fitondrana vohoka aloha loatra ?
D’après votre constatation et votre expérience quels sont les facteurs du phénomène ?
3. Inona no fepetra raisina monoloana ireo tranga ireo ?
Quels sont les dispositions prises dans un cas de Grossesse Précoce ?
4. Efa nisy tranga na fanarian-jaza na fanalan-jaza ve ?
Dans ces situations y a t-il des cas d’abandon ou de tentative d’avortement ?
v
QUESTIONNAIRE ADDRESSE AU SERVICE CPN ET VACCINATION
1. Ahoana ny tahan’ny fisafoana voarakitra ho an’ireo latsakin’ny 18 taona?
Combien de CPN avez-vous enregistré pour les moins de 18 ans ?
2. Mandritra ny fisafoana mahatsikaritra fahasarotana mifandraika amin’ny taona
ve ianao ?
Pendant les consultations décelez-vous des risques compte tenu de l’âge des filles ?
3. Ny fisafoana ataon’ny zaza tsy ampy taona ve dia ilaina ny fanotronan’ny ray
aman-dreny ?
La consultation prénatale d’un mineur exige t- elle la présence d’une personne
majeur ?
4. Ahoana ny azo hamaritana ny fisafoana amin’ny tokony ho izy ?
Comment définir une CPN adéquate?
AU SERVICE DE CONSULTATION EXTERNE ET PF
1. Firy ny tahan’ny fampiasaina fanabeaizanaizana ho an’ny latsakin’ny 18
taona ?
Quel est le taux de jeune fille recourant à la contraception enregistré ?
2. Inona avy ny karazana fomba fanabeazanaizana misy ato ?
Quel sont les types de contraception existante ?
3. Firy andro aorian’ny fiterahana no afaka mampiasa fanabeaizanaizana ?
Combien de temps après l’accouchement peut-on recourir à la contraception ?
4. Raha hoan’ny tanora ilaina ve ny fanabeazanaizana ? Fa inona ny antony ?
Les contraceptifs sont ils indispensables pour les mineurs ? Pour quel raison ?
A UN RESPONSABLE AU SEIN DU MJS/DPJ
1. Firy ny isan’ny « maison des jeunes » eto Madagasikara ?
Combien y a-t-il de maison de jeune à Madagascar ?
2. Inona ny asa sahanina eo anivon’ireny toerana ireny ?
Quels sont les activités dans ces maisons de jeune ?
3. Misy hetsika mifandraiky amin’ny fahasalamana ara-pananahana ve ?
Y a-t-il des activités impliquant la santé reproductive ?
4. Inona no mety mbola olana mipetraka eo anivon’ireny toerana irena na ny
ministera amin’ny ankapobeany ?
vi
Quels peuvent être les facteurs de blocage au sein de ces maisons ou du ministère en
général ?
AUX RESPONSABLES DU CENTRE AINA ENFANCE ET AVENIR
1. Inona avy ny asa sahanin’ity toerana ity ?
Quels sont exactement les activités du centre ?
2. Ahoana no hatongavan’ireo reny ireo eto ?
Par quel biais les jeunes mères arrivent au centre ?
3. Misy fepetra takiana ve ny fandraisana ireo reny ireo ?
Avez-vous des conditions d’admission ?
4. Misy fotoana ve tsy handraisanareo reny, amin’izay fotoana izay inona no
mety antony ?
Vous arrive t-il de refuser des jeunes mères, dans ce cas si pour quel raison ?
AU MODERATEUR DU CONCEPT D’EVA
1. Iza no namolavola ny EVA ?
Qui est le concepteur de l’EVA ?
2. Inona ny fototra ijoroany ?
Sur quoi se base-t-elle ?
3. Inona ny hetsika sy tetikasa mifandraiky amin’izany ?
Quels sont les programmes et activités s’y référant ?
4. Inona ny andraikitrareo eo amin’ny fanabeazana ara-pananahana ?
Quel est votre implication dans l’éducation sexuelle ?
5. Inona ny soso-kevitrao amin’ny fanavaozana ny tranga ny fitondrana vohoka
aloha loatra ?
Quel sont vos suggestions pour améliorer la situation de grossesse précoce ?
vii
AU JUGE DES ENFANTS
1. Quels sont les peines encourues par le père d’un enfant s’il ne prend pas ses
responsabilités en temps que parents ?
(Inona ny sazy miandry ny rain-jaza raha tsy mandray na manantateraka ny adidy
amin'ny maha ray aman-dreny azy?)
2. La grossesse d’une mineur se solde t-il toujours par un mariage si les parents porte
l’affaire devant le tribunal ?
(Ny fitondrahana vohoka aloha loatra ve dia tsy maintsy miafara amin'ny
fanambadiana raha mampiakatra fitsarana ireo ray aman-dreny?)
3. Le père de l’enfant peut il figuré sur l’acte de naissance même si le mariage n’est pas
encore contracté ?
(Ny rain-jaza ve dia mety misoratra amin'ny copie na dia tsy vita ny
fanambadiana?)
4. Comment peut-on définir le détournement d’un mineur ?
(Inona ny afaka hamaritana ny fanodikodinana zaza tsy ampy taona?)
5. Selon votre expérience professionnelle, qu’est ce qui provoque la survenance de la
grossesse chez les mineurs ?
(Raha ny efa hitanao, teo amin'ny asa notatananao, inona no matetika mahatonga ny
fitondrana vohoka eo amin'ireo ankizy tsy ampy taona?)
viii
ANNEXE 3 : Présentation du CHU-GOB
Historique :
Le premier bâtiment hospitalier de Befelatanana fut inauguré le 28 septembre 1928,
l’hôpital Général avec la Maternité. Une Maternité officielle fut ensuite annexée à l’Ecole de
Médecine. En 1954, création du bâtiment de l’Ecole de Sage-Femme de l’Assistance
Médicale et reçoit depuis le 11 février 1957 les élèves en médecine et les élèves sages-
femmes, la maternité fut fondé le 21février 1957, et est désigné sous l’appellation de Centre
Hospitalier Universitaire de Gynécologie et Obstétrique (CHU-GOB) de Befelatanana, il fut
dirigé par les dénommés ci-après :
- en 1963 par le professeur RAJAONERA Richard
- de 1967à 1974 par le docteur ANDRIANIAZY Aimé
- en 1975par le docteur RANAIVOSON Samuel
- de 1979-1984 par RAMIALISON Laurent
- de 1984 à 1997 : par le professeur RASOLOFONDRAIBE
- de 1998 à 2002 par docteur RASOAMAHANDRY Catherine
- depuis juillet 2002 par le docteur RAKOTOVAO JEAN pierre
- en 2003 par le professeur RAVELOANANA Noeline
Depuis 2004 jusqu’à maintenant, il est dirigé par le professeur
ANDRIANAMPALANARIVO HERY Rakotovao qui conduit près de 230 personnels en
janvier 2015.
ix
Organigramme du CHU-GOB :
Source : service statistique CHU-GOB, 2016
x
Service social : Le service social actuel est assuré par 3 salariés, leur principales attribution
au sein de l’hôpital étant le suivi des LE, la prise en charge des nécessiteux tant en matériels
qu’en conseils, les sensibilisations en matière de bonne pratique de santé (hygiène corporelle,
nutrition du nourrisson, espacement des naissances) mais aussi en matière juridique par
l’encouragement à enregistrer les naissances, ainsi que des comportements indiqué pour une
mère (amour maternelle, considération de son enfant, soins et attention qui s’en suit), sans
oublie les incitations aux AGR pour autonomiser les mères, s’y ajoute aussi la prise en main
des victimes de violences sexuelles qui s’est renforcé par l’ouverture du centre « VONJY »
instauré au sein même de l’établissement hospitalier fournissant des soins particulières aux
enfants victimes de violences sexuelles.
Bureau du service des actions social
Source : prise personnelle, mai 201
Centre « VONJY » : En 2014(de Janvier à décembre) l’hôpital de Befelatanana a
traité 551 femmes et filles victimes de violences sexuelles, dont 513 soit 93%
avaient moins de 18 ans. Sur l’ensemble de ces enfants 11% était âgées de 1 à 4 ans,
51% de 5 à 14 ans, et 38% de 15 à 18 ans. Sur ces 513 cas de violences sexuelles
envers les enfants, 282 étaient des viols perpétrés par des personnes extérieures à la
famille, et 57 étaient des incestes. Le centre VONJY est un centre de service de prise
en charge intégrée des enfants victimes de violences sexuelles .Le centre « VONJY
» fut créé à la suite des constats sur l’accroissement des violences sexuelles perpétrés
surtout envers les enfants dont la prise en charge demandait des démarches
contraignantes qui décourageaient les victimes. En effet, il fallait faire le vas et vient
xi
entre un poste de police et le centre hospitalier pour obtenir tel ou tel autorisation,
l’ouverture du centre permet notamment de faciliter les démarches aussi bien
juridique et médical et assure par la même occasion pour la victime l’anonymat.
Entrée du centre « VONJY »
Source : prise personnelle, mai 2015
MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE
Faculté de Droit, D’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département Sociologie
Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement
Année universitaire : 2016 - 2017
Présenté par : RAVATSY Yrma Léonelle
Contact : 034 07 722 11 /032 88 794 61
Titre : « Prise en charge globale et accompagnement social des filles en situation de grossesse
précoce, cas du CHU-GOB Befelatanana »
Champ de recherche : sociologie de la famille, psychologie de l’adolescence
Nombre de page : 59
Nombre de tableau : 17
Nombre de graphiques : 14
Nombre de photo : 02
RESUME
Notre étude s’intéresse plus particulièrement aux conditions de vie des jeunes mères,
principales concernés par la grossesse précoce. Le stage auprès du CHU-GOB Befelatanana a
permis de reconnaitre les causes et les conséquences possibles des faits; mais aussi les
dispositions prisent par tous un chacun pour y remédier. Que ce soit familiale, sociale ou
économique tel que la non scolarisation (83%), les viols et inceste, l’absence d’AGR
(61%)…tous ont en général la même résultante : la précarité de vie. L’accent est plus que
jamais mis par les autorités pour éradiquer ce phénomène, les programmes et activités de
toute sorte se multiplient, nos suggestions quoique moindre aspire a ce même objectif. Mais
beaucoup reste à faire, le poids de la pauvreté croissante pèse. Toutefois, la jeunesse est un
bon investissement et remédier à ses problèmes reviendrait à remédier aux problèmes du pays
et croire en y avenir meilleur.
Mots-clés : grossesse, précoce, fille, mère, adolescente, jeune
Encadreur : Mr RANIRIHARINOSY Harimanana
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